Cover Bilan de l'année - 1980

Liste de

47 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Shining
8.1
1.

Shining (1980)

The Shining

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 1980 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Stanley Kubrick

KingRabbit a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Toujours un énorme plaisir à revoir. Nicholson s'amuse comme un fou à en faire des caisses, et nous sort un festival de mimiques de psychopathe, et c'est finalement beaucoup plus drôle qu'effrayant. Je suis d'accord avec l'idée que Kubrick a sorti le film de genre ultime.
J'aime bien aussi son craquage complet sur la BO, où il fait péter les enceintes avec des musiques d'ambiance, et ça marche du tonnerre.
Puis bon, les décors, que ça soit l'hôtel, ou le labyrinthe, ou le salon gigantesque, ou le bar, tout ça est royal et c'est tellement bien filmé, mis en scène qu'on a vraiment l'impression d'y être.
Grisant.

Raging Bull
7.8
2.

Raging Bull (1980)

2 h 09 min. Sortie : 11 mars 1981 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Martin Scorsese

KingRabbit a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Plus je le revois, plus je le trouve grandiose et puissant, un rythme implacable, des acteurs au sommet, des personnages fascinants bouffés par leurs excès, un montage génial (le défilement des combats en mode roman photo au milieu des archives personnelles et des étapes de la vie de Lamotta), pour un film finalement très simple et modeste qui ne donne jamais l'impression d'en faire trop (au contraire d'un "Le loup de wall street" que j'aime pourtant beaucoup). Un film majeur quoi.

Pulsions
7.4
3.

Pulsions (1980)

Dressed to Kill

1 h 45 min. Sortie : 15 avril 1981 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Film noir

Film de Brian De Palma

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

C'est le plaisir coupable incarné.
Je comprends qu'on adhère pas du tout au film, voire même qu'on le trouve super nanardesque.
Je pense qu'on est vraiment à la frontière du nanar, avec un scenar franchement pas possible avec une double personnalité de comptoir, une "réflexion" grandguignolesque sur le transexualisme (un thème ultra récurrent chez De Palma, les ponts avec un film comme "Raising Cain" qu'ils soient thématiques ou en terme de réal, sont multiples).

Mais là où De Palma tire toute sa force, et ne s'avère pas être qu'un simple copycat en mode vulgaire d'Hitchcock c'est qu'il crée quelque chose d'inédit :
La façon dont il dilate ses séquences, étend ses plans, son suspense, son sadisme le plus longtemps possible, les scènes surdécoupées où chaque seconde semblent durer 2 minutes contrastant avec ces plans séquences de dingo, les détails qui se nichent à chaque coin de l'écran, les décors qui deviennent de plus en plus expressionnistes, on quitte la dimension d'un polar banal pour rentrer dans une fantasmagorie composée de personnages quasi-mythologiques (le croquemitaine, la putain et le geek) et d'obsessions fétichistes et perverses.

Ce qui aurait pu être en apparence un nanar à la vendredi 13, devient un objet artistique incroyablement stylé.

Elephant Man
8
4.

Elephant Man (1980)

The Elephant Man

2 h 04 min. Sortie : 8 avril 1981 (France). Biopic, Drame

Film de David Lynch

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

Je craignais de le revoir, parce que le film m'avait mis franchement mal à l'aise quand je l'avais vu il y a une bonne dizaine d'années.
Mais en fait, j'ai vraiment été bouleversé par le truc, et j'ai trouvé le film très émouvant sans qu'il n'en fasse des caisses pour autant.

J'aime beaucoup toute la partie de "rééducation", qui m'évoque un peu les séquences d'apprentissage dans Greystoke entre Christophe Lambert et Ian Holm.

On reconnaît aussi discrètement le style Lynch, avec des ruptures brutales de la diégèse tendant vers le cauchemardesque, l'expérimental, l'expressionnisme dans un ensemble qui a l'apparence d'un film classique, ce qui donne un résultat composite assez étonnant et déroutant.
Y a un certain faux rythme (un trait caractéristique de Lynch), qui renforce le caractère parfois pesant et oppressant du film.

Et puis il y a Anthony Hopkins, probablement son meilleur rôle et sa meilleure prestation : la seule fois peut être où il a joué sobre de bout en bout. Un personnage plein d'empathie et très humain. Ca change.
Très beau film, sur un sujet tellement casse-gueule, un vrai tour de force.

Les Blues Brothers
7.6
5.

Les Blues Brothers (1980)

The Blues Brothers

2 h 28 min. Sortie : 7 novembre 1980 (France). Comédie, Action, Policier

Film de John Landis

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

Ce qui me frappe en le revoyant (même si c'est le souvenir que j'en gardais), c'est la puissance de la mise en scène, et la beauté de la photo. Ca m'étonne vraiment de la part de Landis que je trouve pas forcément si fou que ça habituellement (même si le loup-garou de londres est une une réussite technique), y a eu comme une régression dans les 80's. Peut-être que la tragédie qui a eu lieu sur le tournage de la quatrième dimension, a complètement réfréné ses ambitions ?

Bref, on sent le casse-cou qui prend des risques démesurés, les cascades sont complètement folles, les centaines de bagnoles qui s'encastrent dans tous les sens, le budget explosions de décor et compagnie, ça déraille de partout.

Les numéros musicaux sont tous superbes et légendaires, bref c'est un vrai régal, un vrai délire (ce final dans la tour avec les milliards de figurants qui abondent), et un super cartoon digne de Tex Avery, mais en chair et en os cette fois-ci.

Grosse affection pour John Belushi également, en particulier quand il retire ses lunettes et qu'il fait des yeux de chien battu pour amadouer la regrettée Carrie Fisher, pour finalement la jeter comme une merde.

Spetters
7.3
6.

Spetters (1980)

1 h 50 min. Sortie : 4 novembre 1992 (France). Comédie dramatique

Film de Paul Verhoeven

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

C'est de l'hyper-hyper violence. Orange mécanique est un film d'enfants de choeur à côté... Tout est violent, s'il y a un film pour démontrer que Verhoeven est un fou, c'est celui-là, la moindre séquence, il y a une violence terrible sourde qui s'exprime, une tension de malade.

Déjà la manière dont il filme les courses de motocross, c'est assez hallucinant, c'est comme s'il filmait la guerre des tranchées de 14-18, on ressent le poids des corps qui s'étalent dans la boue et des motos qui s'écrasent après chaque bosse.

La violence y est permanente, sur chaque plan, tout menace de s'embraser, tous les personnages sont à deux doigts de s'étriper, pour être hilarants dans la séquence qui suit.

Le final est un vrai coup de poing dans la tronche.
Le film est trop, trop excessif, trop direct (aucune suggestion, dans les scènes sexuelles notamment, Verhoeven te fout le tout dans la tronche sans se préoccuper de ton confort).. Et pourtant c'est un film qui marque quoi, hyper frénétique, presque antipathique (y a deux trois moments de respiration, mais c'est tout et ils sont très brefs).

L'Empire contre-attaque
8.1
7.

L'Empire contre-attaque (1980)

Star Wars Episode V: The Empire Strikes Back

2 h 04 min. Sortie : 20 août 1980 (France). Aventure, Science-fiction, Action

Film de Irvin Kershner

KingRabbit a mis 8/10.

Annotation :

Toujours agréable à voir, c'est simple, efficace, précis, ça s'enchaîne clairement, ça prend pas le spectateur pour un con, on s'emmerde pas, et surtout ça ne remake pas bêtement le 1er.
On tente des nouveaux trucs, on élargit le champ du récit, et surtout ça vieillit très bien, et ça fait pas du tout fauché (contrairement à Flash Gordon sorti la même année).

Kagemusha - L'Ombre du guerrier
8
8.

Kagemusha - L'Ombre du guerrier (1980)

Kagemusha

3 h. Sortie : 1 octobre 1980 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Akira Kurosawa

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je l'apprécie encore plus en le revoyant, même si c'est un film assez désarçonnant. On peut vite s'y perdre avec cette histoire de double (voire de triplés), et de clans (bien faire gaffe aux bannières pour savoir qui est qui).
Mais c'est super classieux, la musique est épique comme pas possible, et évidemment Tatsuya Nakadai déborde de charisme.

Ce qui est intéressant dans le traitement des batailles, c'est qu'elles sont à la fois assez longues, et qu'on ne les voit jamais directement, elles sont toujours hors-champ, ce qui intéresse véritablement Kurosawa, ce sont les cortèges infinis, l'organisation géométrique et stratégique des troupes, mais jamais le combat, jamais l'échange des coups. On a l'avant et l'après avec des mares gigantesques de sang parfois rouge fluo, qui forment des tableaux vivants.

Un film assez puissant, assez marquant, le Kurosawa des 80's est dans la maîtrise totale.
Après encore une fois, il y a toute cette question de l'interculturel, ce rythme si particulier, parfois un peu lent, mais qui parvient à captiver.

Quelques jours de la vie d'Oblomov
7.4
9.

Quelques jours de la vie d'Oblomov (1980)

Neskolko dnei iz jizni Oblomova

2 h 25 min. Sortie : 8 septembre 1980 (Union Soviétique). Comédie dramatique

Film de Nikita Mikhalkov

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le début du film est un peu longuet et inquiétant, on peut avoir la crainte de se taper 2h20 de théâtre filmé avec des personnages pleurnichards/gueulards qui ne bougent pas de leur salon, le tout à la sauce russe.

Et puis ça se libère, des flashback interviennent, et le récit évolue, Oblomov quitte son cocon et affronte le monde... Mais dans son nihilisme, dans sa crainte du rejet des autres, il n'assume jamais ses sentiments pour celle qu'il aime.
Et c'est l'occasion pour le film de dérouler une très très belle histoire d'amour, avec des séquences superbes notamment lorsqu' Oblomov attend toute une nuit pluvieuse sous un pavillon du jardin, que sa bien-aimée vienne l'y retrouver.

Mise en scène de patron (tout le travail sur le hors-champ notamment, le déplacement de la caméra dans les espaces confinés, la traversée des salles, des pièces, des portes...), photo belle à pleurer, c'est un régal. Rien à voir avec le très informe "les yeux noirs".

La Cité des femmes
6.8
10.

La Cité des femmes (1980)

La Città delle donne

2 h 19 min. Sortie : 5 novembre 1980 (France). Comédie, Drame

Film de Federico Fellini

KingRabbit a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

-1 à la revoyure, rien à rajouter par rapport à la critique que j'avais pu en faire. J'explique ce -1 parce qu'effectivement les longueurs sont parfois un peu pesantes, avec de longues déblatérations qui m'ont un peu gâché le plaisir.
Reste malgré tout un univers toujours aussi dingue et fascinant.

Qui chante là-bas ?
7.3
11.

Qui chante là-bas ? (1980)

Ko to tamo peva

1 h 26 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Comédie dramatique

Film de Slobodan Sijan

KingRabbit a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un road-movie lunaire et absurde, extrêmement surprenant et kiffant à suivre.
Un humour cartoonesque, des interludes musicaux percutants, un rythme maîtrisé (pratiquement pas de temps mort), une mise en scène assez virtuose (la gestion d'une quinzaine de personnages dans un cadre à la fois aussi restreint (le bus), mais en même temps très large puisqu'on y parcourt la yougoslavie et que le trajet multiplie les arrêts et les étapes.

La conclusion est redoutable et vient s'abattre froidement sur l'insouciance et la légèreté qui avait parcouru l'ensemble du film. Soudain ce petit groupe de personnages éparses qui parvenait malgré tout à coexister plus ou moins bien, est rattrapé par la cruauté du réel.

Brillant, avec certes une tonalité Kusturicienne, mais la lourdeur en moins, là où Kusturica est parfois un peu lourdingue et pesant, ici on est constamment dans un conte aérien et sympa qui ne vire pas dans l'hystérie exotique.

Atlantic City
6.8
12.

Atlantic City (1980)

1 h 45 min. Sortie : 3 septembre 1980. Drame, Policier, Romance

Film de Louis Malle

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Le film tient essentiellement sur les larges épaules d'un Burt Lancaster toujours incroyablement charismatique et imposant.
En plus ce qui est formidable là-dedans, c'est qu'il joue un rôle aux antipodes de l'image qu'on pourrait avoir de lui, un gros naze complètement fini et à la ramasse qui veut essayer de se refaire laborieusement la cerise;

Un personnage incroyablement attachant qui erre avec difficulté dans un Atlantic City en chantier.

Un film très intéressant, avec une certaine singularité, un faux rythme un peu déroutant, et une ambiance de film noir hybride de plus en plus affirmée. On ressent une vraie patte Louis Malle, dans un projet qui semble somme toute très modeste.

Au-delà du réel
7
13.

Au-delà du réel (1980)

Altered States

1 h 42 min. Sortie : 30 septembre 1981 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Ken Russell

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Petit film sympatoche avec quelques belles séquences de délire, pleines de poésie, je pense notamment à cette scène très russellienne où les personnages sont ensevelis dans du sable, et la force du vent qui les fige en sculptures.
On est un peu dans un esprit façon "la mouche", une série B avec une structure tout à fait classique, mais partiellement détraquée durant les scènes clés (en l'occurrence les délires sous l'effet de la drogue).
C'est pas non plus complètement ouf, mais ça reste honnête comme film de genre.
Après l'un des hics c'est qu'on sent bien que 2001 est passé avant quoi, certains trucs visuels ne surprennent plus du tout.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
6.8
14.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980)

Airplane!

1 h 28 min. Sortie : 24 septembre 1980 (France). Comédie

Film de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

C'est pas mal, sympatoche, léger, ultra précurseur de l'humour béta à l'américaine, assez impertinent, même si pas spécialement hilarant.
Les acteurs sont chouette, le coup principal fonctionne bien, les runnings gags sont plutôt cool.
Bref ça se regarde très facilement (contrairement à la plupart des autres comédies des Zucker-Abrahams de l'époque qui souffrent en général d'un manque cruel de rythme, et dont on ne retient plus que du loufoque ringard), et ça n'a pas trop vieilli.

Bronco Billy
6.5
15.

Bronco Billy (1980)

1 h 56 min. Sortie : 11 septembre 1980 (France). Aventure, Comédie

Film de Clint Eastwood

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

J'en avais pas un bon souvenir, en même temps je l'avais vu gosse, et je m'attendais à un film de ouf avec Clint, genre un western spaghetti qui déboîte sa maman.
J'ai dû être déçu d'y trouver un film quasi néo-réaliste, avec des problématiques sociales d'un cirque itinérant, et de vieux cowboys croulant complètement déphasés du monde moderne qui les entoure.

La scène d'attaque du train est génialissime, c'est la démonstration la plus cruelle, et la plus ironique de la fin des cowboys que j'ai pu voir.
Sinon ça fonctionne comme un ptit buddy movie correct entre clint et sondra locke en grosse bourge avec un coeur gros comme ça dans le fond.

Des histoires secondaires plus faibles (en particulier du côté de la famille du perso de Sondra avec des histoires d'héritage qui n'intéressent personne), mais un Geoffrey Lewis grimaçant qui vole la vedette un peu à tout le monde, à côté de lui De Funès aurait l'air de jouer sobre. Il a un côté Marlon Brando attardé assez fascinant.

A la fin, le cirque repart, l'harmonie est enfin retrouvée, et les numéros peuvent repartir de plus belle dans l'Amérique de Clint.
Film touchant et simple.

Tom Horn
6.8
16.

Tom Horn (1980)

1 h 36 min. Sortie : 23 avril 1980 (France). Western, Biopic

Film de William Wiard

KingRabbit a mis 7/10.

Annotation :

Petit western qui nous ressert pour la 2500ème fois la chronique de la fin du western qui n'en finit plus de finir, ce qui à la longue peut finir par saouler.

Sauf que cette thématique marche très bien parce que le déclin du western c'est intrinsèquement éminemment cool, d'autant plus avec un Steve McQueen au bout de sa vie en tête d'affiche.
Magnifique cinemascope avec des plans d'ensemble des grandes plaines, ou des petits villages, qui envoient du pâté.
Et évidemment un Steve McQueen royal, toujours dans sa sobriété caractéristique, et parfait dans ce rôle du type déphasé et rattrapé inexorablement par son obsolescence programmée.
Quelques idées de montages sympas, avec des transitions parfois assez brutales, où l'on passe d'une scène intimiste et heureuse en plan assez serré, à un plan d'ensemble sur un cavalier solitaire sous un orage menaçant. Ce simple enchaînement dit tout sur le sens film, du bonheur fugace au sort funeste, il n'y a qu'un pas.

Après ça reste un peu light, les personnages, hormis mcqueen, sont des fantômes, la nana est quand même globalement inutile, et ne semble servir qu'à apporter un semblant de présence féminine, ce qui rend le truc un peu artificiel.
Mais bon, j'ai aimé la simplicité du film et sa courte durée, qui lui donnent les aspects d'un très bon conte tragique.

Fame
6.3
17.

Fame (1980)

2 h 14 min. Sortie : 10 septembre 1980 (France). Drame, Comédie musicale

Film de Alan Parker

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

J'appréhendais un max, mais j'ai été d'emblée surpris positivement par la virtuosité de Parker (en même temps venant de lui c'est pas étonnant). Y a une vraie continuité de style entre ce film et "The wall" (que je n'aime pas non plus, mais auquel je dois reconnaître une véritable identité).
Ce qui est brillant c'est les raccords, les enchaînements fluides entre les histoires des dizaines de personnages qui vont composer cette école d'artistes.
Le souci, c'est que prises individuellement ces histoires se révèlent pour la plupart très niaises, voire très cuculs, et préfigurent nécessairement toutes les horreurs du type "Highschool musical".
Alan Parker sans peut-être le savoir, a engendré un monstre. Mais rien que pour ça, c'est nécessairement une date.

Nashville Lady
6.6
18.

Nashville Lady (1980)

Coal Miner's Daughter

2 h 05 min. Sortie : 1 avril 1981 (France). Drame, Biopic

Film de Michael Apted

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Biopic parfaitement honnête et assez agréable à suivre, même s'il ne faut pas être trop rétif à la country "honky-tonk", et pas trop lire les sous-titres pendant les chansons tant les paroles sont ridicules.
Le duo Spacek-Tommy Lee Jones fonctionne vachement bien, et le renversement du rapport de forces entre les deux personnages est subtilement amené.
En creux, on a aussi un portrait intéressant de l'amérique rurale, des mineurs du Kentucky aux bouges de Nashville.

Popeye
5
19.

Popeye (1980)

1 h 54 min. Sortie : 16 décembre 1981 (France). Aventure, Comédie

Film de Robert Altman

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Je sentais que le film n'allait pas me déplaire, et j'ai vraiment du mal à comprendre les notes aussi basses.
On pourrait dire quelque part qu'Altman continue son entreprise de démystification en s'attaquant ici aux films pour enfants, avec un traitement franchement bizarroïde et déroutant, assez lunaire.

D'abord, il me paraît difficile de basher le film en raison de l'univers : le décor de cette cité portuaire tout en bois, est assez grandiose, et un des plus beaux décors de studio que j'ai pu voir, avec ces maisons énormes, ces ponts, passerelles, arches...

Ensuite la quête même de Popeye, à la recherche de son "pôpa", est à la fois touchante et drôle, et ce côté semi-demeuré de tous les personnages m'a rappelé le Pee-Wee de Tim Burton que j'avais adoré (mais qui lui aussi n'est pas spécialement apprécié). Après je reste toujours un bon client du burlesque et de son humour très con et très enfantin.

Enfin, je termine par la musique, et les chansons d'Harry Nilson, qui sont particulièrement marquantes, et sont restées cultes, en particulier le fameux "He needs me" que Paul Thomas Anderson n'a pas hésité à reprendre avec réussite dans son "Punch Drunk Love".

Bon petit film, même s'il accuse un sérieux coup de mou dans son dernier tiers qui m'empêche d'aller jusqu'au 7.

La Porte du paradis
7.9
20.

La Porte du paradis (1980)

Heaven's Gate

3 h 39 min. Sortie : 22 mai 1981 (France). Drame, Western

Film de Michael Cimino

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

3h40 pour si peu de choses...
Alors oui c'est pas nul, ça se regarde, mais je me demande si j'en garderai un quelconque souvenir d'ici une dizaine de jours tant c'est quidamesque.
Kristofferson, j'ai beau l'adorer, mais je trouve pas qu'il ait les épaules pour jouer ce type de héros, et puis ça fait bizarre dans le prologue de le voir jouer un étudiant, avecla tronche burinée d'un quarantenaire. John Hurt est comme très souvent absolument insupportable.

En même temps, les personnages sont difficiles à défendre, ils sont tellement plats.
Huppert, Walken, Dourif, ils sont tous insipides et amorphes.
Waterston fait office de méchant de dessin animé, unilatéral, sans aspérité, caricatural, pas franchement impressionnant. Y a cette impression de voir un disney avec des personnages ultra typés, les gentils, les méchants, le méchant qu'on prend pour un méchant mais qui s'avère gentil.
Les dialogues sont écrits n'importe comment, et une fois sur 3 ils sont incompréhensibles.

Mais bon, les décors restent magnifiques, tous les plans sont chiadés (même lorsqu'ils sont surchargés de figurants), c'est pas trop chiant (même si bien longuet, et même si les enjeux au niveau du récit, ou au niveau des personnages ne fonctionnent pas), donc ça se regarde.
Mais on est à des millénaires de la puissance d'un film comme "l'année du dragon" ou "voyage au bout de l'enfer".
Bon il partage un défaut regrettable de ce dernier : les scènes de danse interminables.

Stardust Memories
7.1
21.

Stardust Memories (1980)

1 h 29 min. Sortie : 5 décembre 1980 (France). Comédie dramatique

Film de Woody Allen

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Effectivement à chaque Allen, j'ai l'impression de revoir le même film, enfin, pas exactement le même film, mais les mêmes problématiques.
Sous prétexte de parodier Fellini, on retombe sur ces questionnements métaphysiques, sur la dualité comédie/drame (aspect le plus réussi du film), et l'ennui comme source de questions existentielles que n'auront pas à se poser des personnes en période de conflit.
La photo est sublime, mais globalement ça reste paresseux, avec des procédés assez répétitifs (notamment les plans subjectifs sur des passants qui interpellent Allen pour lui dire combien il est génial, et lui demander un autographe).
C'est sans surprise extrêmement auto-centré, mais c'est d'une prétention tellement assumée que ça en devient drôle et dérisoire.
Pas nul, pas pire qu'un film comme "Comédie érotique d'une nuit d'été" par exemple, mais plus justement dans le ventre-mou de sa carrière.

L'Enfer des armes
7.3
22.

L'Enfer des armes (1980)

Dai yat lui ying aau him

1 h 35 min. Sortie : 30 juillet 1985 (France). Drame, Gangster, Policier

Film de Tsui Hark

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

En fait, quand Tsui Hark s'embarque dans ses folles aventures avec Dennis Rodman/JCVD and co, et qu'il réalise ses énormes nanars, il n'est pas si éloigné de ce qu'il montrait déjà à ses tout débuts.

Cet aspect ultra excessif, ce montage azimuté et épileptique, ces personnages demi-débiles, ces dialogues bas de plafond, ce côté cartoonesque, tout y est.
Mais là où les ressemblances sont le plus frappantes, c'est avec les méchants occidentaux qui ressemblent énormément aux caricatures tellement énormes qu'elles en deviennent lunaires que l'on peut trouver dans les JCVD/Time and tide/ou encore il était une fois en Chine.

Mais le film dégage quelque chose, il est assez angoissant, essentiellement grâce au personnage féminin assez inclassable dans sa bizarrerie. Elle a beaucoup de charisme, et c'est pas étonnant qu'elle prenne la tête des jeunes losers amateurs d'explosifs.
Ca se conclue sur un bouquet final, où Tsui hark s'amuse comme un fou à faire flinguer tous les persos du film dans un décor sergio leonien (le cimetière gigantesque dans le bon, la brute et le truand).

A défaut de se passionner pour un scénario bordélique, et un film sans grande maîtrise, on peut en retenir un vrai style parfaitement identifiable.

Tsui Hark, c'est un peule Argento hong-kongais.

Jeannot et Mariette
23.

Jeannot et Mariette (1980)

Pohádka o Honzíkovi a Marence

1 h 06 min. Sortie : 13 octobre 2004 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Karel Zeman

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

C'est pas mal, plus réussi que le Munchausen, moins austère, plus maîtrisé dans son style, son animation.
Je trouve que le design des personnages très cartoonesques, est vraiment magnifique, avec une personnalisation très poussée. Je pense notamment à la scène du tournoi qui est assez génialement pensée.
Après c'est parfois un peu trop enfantin et niais (et le doublage fr fait un peu pitié).

Maniac
6.8
24.

Maniac (1980)

1 h 27 min. Sortie : 10 mars 1982 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de William Lustig

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Joe Spinell est un type fascinant, dans sa dégaine (et ses costumes finement étudiés), son regard globuleux, dans son côté malsain, voire répugnant, il permet à un film de serial killer psychopathe banal de prendre une dimension toute particulière.

Alors dans le fond il n'y a pas grand chose à retenir du film, mais j'avoue avoir pris un plaisir coupable à suivre les déambulations de Spinell qui compose mine de rien un sacré méchant de cinéma.
Rien que pour ça je ne regrette pas d'avoir découvert ce slasher plutôt rigolo.

Rude Boy
7
25.

Rude Boy (1980)

2 h 05 min. Sortie : 25 juillet 1980 (France). Musique, Drame

Film de Jack Hazan et David Mingay

KingRabbit a mis 6/10.

Annotation :

Ne connaissant pas grand chose des clash, c'est toujours intéressant de découvrir les concerts du groupe et le contexte général dans lequel il baigne (tensions sociales, raciales, politiques, misère locale), de saisir la personnalité de Strummer et ses compagnons (des punks finalement plutôt pépères, voire un peu mous lorsqu'ils ne sont pas sur scène).

Difficile de faire le tri entre ce qui relève de la pure fiction et du réel, ce qui rend le film d'autant plus troublant.

Maintenant, ça patine un peu, déjà les chansons sont toutes les mêmes, et au bout de la 10ème ça commence à devenir saoulant si on n'est pas un fan hardcore, et quelques histoires secondaires (notamment celle avec les noirs) m'ont laissé un peu perplexe, parce qu'en plus d'être assez faibles, elles ne présentent aucun véritable lien avec la tournée des clash (plus vaguement avec le contexte racial, mais même là c'est pas follement convainquant). Un film sympa mais qui semble parfois un peu trop fait à l'arrache.

Cruising - La Chasse
7
26.

Cruising - La Chasse (1980)

Cruising

1 h 42 min. Sortie : 23 septembre 1980 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de William Friedkin

KingRabbit a mis 5/10.

Annotation :

Sur la partie polar, le film est un foutage de gueule, par moment des "twists" sortent du chapeau de Friedkin pour semer du "trouble", mais ça ne débouche que sur un scenar mal branlé qui n'a ni queue ni tête, parce que ça n'est jamais véritablement assumé. Le film reste le cul entre deux chaises sans jamais prendre parti (et en même temps c'est logique parce que quelle que soit la solution adoptée, le film devrait assumer de terribles incohérences du récit).

Du coup ben c'est de l'escroquerie, l'enquête est un prétexte vaseux pour dépeindre un monde que De Palma dépeignait 10 fois mieux dans Body Double en l'espace de 5 minutes.
Passer 1h40 à voir le bon vieux AL faire du cuir/moustache avec des YMCA, même quand on l'aime beaucoup le vieil Al, ça vaut pas nécessairement le détour.

La Terrasse
6.8
27.

La Terrasse (1980)

La Terrazza

2 h 34 min. Sortie : 26 septembre 1980 (France). Comédie dramatique

Film de Ettore Scola

KingRabbit a mis 5/10.

Annotation :

Un très bon concept de base qui vire trop rapidement à l'exercice de style très artificiel où chaque personnage vient jouer son numéro, sa partition solo déconnectée des autres.

C'est dommage, parce que le concept de cette terrasse, figée le temps d'une soirée où tous les personnages sont réunis, et sur laquelle on revient régulièrement au cours du film pour découvrir un nouveau point de vue, est brillant.
Avec cette sensation grisante de voir un puzzle complexe de situations et de personnages, se recomposer progressivement.

Mais l'exécution est foireuse, certains segments sont interminables, mal foutus, mal écrits, peu lisibles, beaucoup de redites sur le mal-être de cette génération d'italiens vieillissants et ultra boboïsant.
Je retiendrai simplement la séquence autour de Trintignant en écrivain qui devient fou (Mais dans le genre Shining le rhabille), et celle de Serge Reggianni pas trop exaspérant une fois n'est pas coutume, perdu dans une machine bureaucratique qui s'approche des cauchemars du Brazil de Terry Gilliam.

Le reste est invraisemblablement longuet et gonflant (en particulier la séquence Gassman qui boucle le tout...), 2h35 quand même ! On les sent bien.

Des gens comme les autres
7
28.

Des gens comme les autres (1980)

Ordinary People

2 h 04 min. Sortie : 11 mars 1981 (France). Drame

Film de Robert Redford

KingRabbit a mis 5/10.

Annotation :

Téléfilm total.
Aucune ambition, si ce n'est de dérouler un scenar autour d'une famille dysfonctionnelle (et en particulier d'une maman sociopathe) pendant 2h.
Au début ça fait illusion, y a un rythme un peu chelou, t'as l'impression de voir un film français fin des 2000's qui essaye d'expérimenter des trucs un peu nouveaux tout en restant éminemment bobo.

Puis non, on revient sur des schémas ultra classiques qui tournent en rond, un flash back tout moisi pour expliquer les traumas du passé, c'est lourd et c'est tout de même un brin con.
Donald s'en tire pas mal, ainsi que l'inénarrable Judd Hirsch en psy pas crédible pour un sous.

Gloria
7.3
29.

Gloria (1980)

2 h 03 min. Sortie : 31 décembre 1980 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de John Cassavetes

KingRabbit a mis 5/10.

Annotation :

Léon au féminin. C'est pas catastrophique, mais c'est quand même hyper mou du genou, globalement assez mièvre, et pas particulièrement emballant.
Le gamin est atroce.
Le seul truc marrant c'est de voir Rowlands flinguer des vilains à tout de bras. Enfin la première fois seulement, parce qu'on s'y attend pas, après ça devient vite lourd.

Le Miroir se brisa
5.8
30.

Le Miroir se brisa (1980)

The Mirror Crack'd

1 h 45 min. Sortie : 5 février 1981 (France). Policier

Film de Guy Hamilton

KingRabbit a mis 5/10.

Annotation :

Sans surprise c'est très téléfilmique, mais comme j'apprécie naturellement les whodunit, j'ai passé un moment pépère pas si désagréable, même s'il faut se fader l'infâme Angela Lansbury dans le rôle de Miss Marple...

Par contre le twist n'a ni queue ni tête, et les révélations finales sont grotesques et très décevantes, ce qui m'a vraiment laissé sur ma faim.
Edward Fox sort du lot et est excellent dans le rôle de l'inspecteur Craddock, et les autres stars du film sont pas si mal.

KingRabbit

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