Carnet de bord Littéraire : La bibliographie du Sorceleur Géralt de Riv

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A mon sens, ce premier tome (ou plutot premier recueil des premiers récits courts liés au Sorceleur) se révèle une œuvre difficile d'accès de par une succession de quêtes sans grands intérêts majeurs ni liens entre elles et de par un manque d'explications dans le fonctionnement de son univers, un manque d'une véritable introduction.

Les quêtes se suivent sans impacts, le héros se montre bien trop impassible et monolithique, le tout donne l'impression d'un ensemble plutôt vain.

Il est à noter que le récit "une question de prix" révèlera son importance dans les tomes suivants.

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Avec les deux apports que sont le personnage de Yennefer et celui de Ciri, Andrzej Sapkowski parvient à donner l'intérêt dont manquait les récits de son premier tome. Si celui-ci fonctionne encore comme un recueil de récits courts, les deux fils rouges (intrigues liées aux deux personnages cités) qui peuvent s'étirer au long de ces derniers nous accrochent véritablement et suffisent à faire le lien entre eux, donnant au tout une lecture moins hachée et moins pénible.

Le Sorceleur, du reste, se révèle davantage dans ce deuxième tome et finit ainsi de donner cet intérêt qui manquait à la lecture du premier tome.

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Premier épisode de "La Saga du Sorceleur", est entendu une suite de roman avec un fil rouge plus marqué que pour les nouvelles, Le Sang Des Elfes remplit donc ce rôle de placer les pions pour la suite, quitte à ne pas faire énormément progresser la narration. Il permet aussi d'apprécier la relation qui se met en place entre Gerald De Rive et sa protégée ainsi que l'entraînement de cette dernière. On prend également plaisir à retrouver la magicienne Yennefer qui prend une place plus importante ici que dans nombre des récits courts du Sorceleur.

Malheureusement l'auteur ne perd pas son goût pour les ellipses, venant casser le rythme de la lecture, et se permet de longues scènes d'exposition où des personnages tiers vont critiquer la situation politique ou échafauder leurs plans pour la suite (tantôt des mages par ici, tantôt des rois par là) qui n'aident pas non plus à la fluidité du tout. Mieux vaut peut être s'attaquer à ce récit armé d'une bonne carte détaillée du monde fictif où il prend lieu, au risque d'être vite perdu dans tous ces discours géopolitiques.

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Deuxième épisode de la "Saga du Sorceleur",ce tome met incontestablement Ciri à l'honneur. On en regretterait presque de voir ci peu le Sorceleur Géralt si l'aventure de la jeune fille de Sang Ancien ne fourmillaient de tant de rebondissements.

Si on n'échappe pas à quelques moments où l'on se demande juste comment tel personnage ou tel autre est arrivé où on le retrouve suite à une ellipse, ce tome met beaucoup plus l'action à l'honneur là où le tome précédent était alourdi de par son rôle quant à poser chacun des pions mis en jeu ici. Du reste, et même si le récit fait encore la part belle aux conflits politiques, la narration est également moins lestée par de longues scènes d'exposition où les personnages ont à mettre en avant leurs plans machiavéliques.
A lui seul le passage mettant en jeu le conflit entre magiciens nous embarque dans une lecture effrénée pour en arriver au bout. c'est un véritable plus dans ce tome et on en redemande.

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Andrzej Sapkowski a écrit ses œuvres autour du Sorceleur jusqu'en 1999 (je n'en suis pas encore à ces tomes au moment de la lecture de celui-ci mais les informations que j'en ai laissent à entendre qu'il en avait à priori fini avec son personnage, le faisant disparaître dans une fin plus ou moins ouverte dont se serviront les jeux vidéo).
Pourtant il écrit en 2013 "la saison des orages". Un nouvel episode pour reprendre Geralt là où il l'a laissé ? Non puisqu'il s'en est débarrassé ! Et les jeux de Cd Projekt Red font eux même suite à ces romans là.. Lesdits jeux (2 à l'époque) sont d'ailleurs reconnus et contribuent à faire connaître davantage encore et dans le monde les écrits de l'auteur. Il eut été dommage de ne pas profiter de ce contexte pour réécrire rapidement une histoire et la vendre !
La saison des orages a ainsi tout de l'œuvre opportuniste avec un manque d'enjeux flagrant et une chronologie en porte à faux vis à vis de la saga puisque son auteur a essayé de l'intercaler avant les événements les plus importants de ses romans mais sans faire attention à la chronologie de ses nouvelles.

On a du plaisir à suivre Geralt dans ses aventures mais l'auteur semble surtout avoir compacté plusieurs petites nouvelles comme autant de missions pour son Sorceleur, les reliant laborieusement pour donner une impression d'unité en multipliant les ellipses et teleportations.

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Malgré un fort sentiment de vanité après lecture tant l'intrigue a peu avancé sur ce tome, il faut avouer qu'il est loin d'être désagréable à lire. Le Sorceleur a beau avoir l'air de tourner en rond plus qu'autre chose, ses différentes rencontres offrent un panel de personnages intéressants dont le fameux Zoltan, connu dans les jeux vidéo, ou encore le "barbier" Régis.

Le volume semble presque avoir mis son univers sur pause tant il prend son temps et montre peu d'évolutions que ce soit pour ses personnages ou ses situations géopolitiques. La palme en revient à Ciri qui ne semble pas bouger entre le début du tome et sa fin, si ce n'est peut-être sentimentalement parlant.
On en retient quand même la création de la loge des magiciennes et le stratagème nilfgardien pour masquer le fait qu'ils ne détiennent pas leur princesse de Cintra.

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La préface de l'auteur (dans le recueil Sorceleur Collector Tome 02 - Le Lionceau de Cintra) donne le ton : un second récit court, élaboré suite au succès de sa première nouvelle mais sans en reprendre le héros - le Sorceleur - puisque tout cela était encore un peu balbutiant. Le récit a été quelque peu transformé après coups pour qu'il se marie mieux à l'univers dudit Sorceleur.

On peut donc voir ce récit comme fonctionnant en Spin Off de l'univers du Witcher, nous montrant quelques coulisses obscures puisque narrant ni plus ni moins à priori que la rencontre entre les parents de Géralt de Riv. Une petite aventure sans grandes ambitions, qui se lit rapidement et dont on ne garde pas grand souvenir.

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Andrej Sapkowski modifie légèrement la forme de son récit ici, optant pour des témoignages à postériori d'actes passés. Cela va de la jeune Ciri qui raconte son histoire à un vieil hermite qui l'a sauvé aux rapports d'autres protagonistes plus obscures devant tribunal ou devant leurs supérieurs.
Cette nouvelle forme permet deux choses. Premièrement elle casse un style un peu lourd qui était jusque là souvent marqué par des ellipses inopportunes; ici les ellipses s'expliquent de par les évènements relatés par les différents rapporteurs et se font de fait beaucoup moins ressentir. Secondement cette forme permet à son auteur de jouer davantage sur la chronologie de son récit, entremêlant les différents temps d'action pour mieux nous surprendre. Cela a d'autant plus de sens lorsque l'on pense aux révélations finales sur la nouvelle nature de Ciri après qu'elle ne soit entrée dans la tour de l'Hirondelle : le Sang Ancien est sensé en faire une maîtresse de l'espace temps ?

La forme, donc, non contente de mieux servir l'intrigue, est également riche de sens aux vues des avancées de l'intrigue même. Le récit se lit ainsi très facilement et avec plus de plaisir que certains autres tomes.
Pour autant on se surprend en fin de roman à se faire des remarques déjà apparues pour le précédent : l'intrigue a relativement peu avancé. En effet il est dur de ne pas constater que nombre des personnages principaux n'ont pas tellement bougé durant ces quelques 560 pages et demeurent relativement proches de leur point de départ.

Géralt et sa troupe se sont mis en quête du cercle des druides pour retrouver Ciri à la fin du tome 5; ils parviennent à peine à celui-ci à la fin de ce tome-ci.
Yennefer a pris ces 560 pages pour uniquement prendre le large après avoir été repêchée et ramenée au port au tout début du roman.
Ciri met quant à elle l'ensemble du volume pour se défaire des griffes d'un abominable chasseur de primes sans scrupules tandis que tout ce qu'elle a vécu au tomme passé semble être tout simplement jeté à la trappe.

Alors oui, cette impression est peut-être erronée puisque l'intrigue se livre justement sur différents fronts. Et puis Ciri passe malgré tout par bien des péripéties.
Mais il faut reconnaître qu'on a bien du mal à croire que la saga du Sorceleur ne soit plus sensé tenir que sur un dernier tome, tant le 5 et le 6 ont semblé pouvoir faire stagner ses personnages.

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Dernière épisode de la saga du Sorceleur, La dame du lac se veut mettre un point final à toutes les intrigues et sous intrigues développées jusqu'alors. Qu'ils s'agissent des évènements liés à Geralt ou Ciri ou qu'ils s'agissent des conflits géopolitiques qui jalonnent la géopolitique omniprésente dans la saga.

En cela La dame du Lac peut quasiment se scinder en trois parties:
La première où l'on retrouve nos personnages principaux se dépêtrer des situations où on les y avait laissés.
Là deuxième où les conflits font rages, qu'ils soient pour nos héros ou pour les guerres de royaumes et qui ravira les passionnés de batailles.
Et enfin une troisième, qui s'épanche davantage sur les conséquences de tous les événements dépeints.

Pour nouer toutes ses intrigues, l'auteur n'hésite pas à faire appel à de nouveaux personnages pour offrir autant de nouveaux points de vue, notamment quant à l'immense bataille qui fait rage au cours de ses pages.

Le résultat semble pour autant en demi teinte lorsque l'on voit certaines ellipses assez grasses. Ainsi Geralt, Ciri et Yennefer se retrouvent tout simplement au même endroit et au même moment tandis qu'ils ont passé une bonne partie des tomes passés à se chercher sans se retrouver.
Il y a de fait comme une impression de léger baclage pour mettre fin au tout, là où certains tomes passés donnaient pourtant l'impression de tout faire pour étirer leur histoire.
Certains choix faits par les protagonistes semblent également peu intelligibles.
Le personnage de Triss me paraît être l'un des plus compliqués à comprendre dans son évolution.

Enfin si la multiplication des personnages et des situations donnent lieu à voir une plus grande totalité des événements en jeu, leur lecture (notamment en dernière partie) peut vite devenir hachurée et laborieuse à suivre. La faute aussi sans doute à la volonté de l'auteur de pouvoir s'épancher sur tous les aspects géopolitiques du conflit ainsi que de leurs conséquences, conférant presque au récit la valeur d'un manuel d'histoire pour son univers fantastique.