L'Epée de la Providence, deuxième tome proclamé de la saga du Sorceleur (The Witcher), fonctionne de la même manière que le tome précédent et n'est en réalité qu'un recueil de courtes nouvelles et récits mettant en scène le désormais célèbre Geralt De Riv. Pour autant on ne retrouve pas le défaut majeur du premier volume, c'est à dire cette impression pesante de vanité au travers de contes successifs fonctionnant comme autant de quêtes sans lien véritable les unes avec les autres et surtout sans réel impact sur un personnage des plus impassibles et monolithiques.
Ce sont ici deux fils rouges qui s'étirent sur les différents récits : le premier étant l'amour du Sorceleur pour la terrible Yennefer et le second le serment fait entre la reine de Calanthe et Geralt, conférant à ce dernier le droit (sinon le devoir) de réclamer l'enfant Ciri.
Si les différentes nouvelles peuvent encore être perçues comme autant de simples quêtes sans liens majeurs et si l'auteur ne nous prend toujours pas par la main pour mieux comprendre les lois qui régissent son univers, ces deux fils rouges qui se nouent en arrière plan donnent toute leur profondeur auxdites nouvelles. On n'en redemande pas simplement pour voir où cela mène, l'auteur en profite également pour déliter un peu cette carapace d’impassibilité qui nous mettait à distance de son personnage. On lui découvre donc des sentiments, des faiblesses et on s'y attache d'autant plus au fur et à mesure qu'il se découvre lui même et qu'il se met en doute.
Ainsi, avec tous ces apports vis-à-vis du premier tome (bien qu'il ne soit sans doute pas convenable de juger de ces oeuvres de la sorte puisqu'à priori non écrits sous cette forme à la base) Andrzej Sapkowski parvient à nous accrocher davantage et à nous proposer une lecture plus facile d'accès. On en demande la suite.