Cover De l'art du retour en salle comme une brute, ou pourquoi j'ai cédé à la tentation de la carte UGC tout en continuant à fuir ce genre de multiplexe à la con (en salle en 2021 donc)

De l'art du retour en salle comme une brute, ou pourquoi j'ai cédé à la tentation de la carte UGC tout en continuant à fuir ce genre de multiplexe à la con (en salle en 2021 donc)

05/19/21 til infinity

Un année en salle qui débute fin mai, chose étrange, mais peut-être pas ce qui l'est le plus cette année, et aucunement une raison pour ne pas camper quasi littéralement dans certaines salles.

Ayant, région parisienne oblige, un choix de salles ...

Afficher plus

Liste de

73 films

créee il y a presque 3 ans · modifiée il y a environ 1 an

À bout de souffle
7.2

À bout de souffle (1960)

1 h 30 min. Sortie : 16 mars 1960. Policier, Drame

Film de Jean-Luc Godard

ZayeBandini a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Sur ce coup là je me la suis joué romantique, ou bien bobo insupportable, c'est au choix.

Le fait est que revoir À bout de souffle, en salle, en copie restauré, comme premier film après 6 mois de fermeture, c'est autant commencer par un film dans la thématique du jour, celle de la liberté, qu'une manière de se relancer dans l'exploration de nos lieux de cultes adorés sur des bases solides.

Après l'avoir découvert lors du premier confinement, ce film, tout comme Godard, ont pris une place toute particulière dans ma vision du cinéma, de part leur influence titanesque, et si l'on peut souvent reprocher au Jean-Luc d'être un brin élitiste ce film ne l'est pas du tout.

Il choisit ici tout simplement de faire un film noir de manière légère, rigolote, voir romantique, tout en en respectant un bon nombre de codes, À bout de souffle, aussi novateur soit-il dans sa forme comme son propos, respecte ce qu'il y a de bien dans le cinéma de ses aïeux, tout en chiant sur la facilité intellectuelle et créative dans laquelle il pourrait s'embourber, inventant au passage le jump cut presque par accident.

Mandibules
6.2

Mandibules (2020)

1 h 17 min. Sortie : 19 mai 2021. Comédie, Fantastique

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

Un Dupieux somme tout assez médiocre au vu de ce que peut fournir le bonhomme, mais tout de même un film fort appréciable, d'autant plus en début de réappropriation des salles.

En soit il se livre à un exercice un peu similaire à celui réalisé avec Steak, celui d'hybrider son univers avec celui du duo d'acteur qu'il met en scène, peut-être un peu moins réussi cette fois ci, plus la faute à une volonté de toucher un public plus large qu'à celle du duo en question.

Il offre à Grégoire Ludig et David Marsais des rôles si proches de leurs stéréotypes habituel que c'est uniquement par le déroulé de l'histoire que tout se passe, jouant sur le malaise comme jamais pour nous offrir quelques presque fou rires de très bon cœur, mais la sève d'un grand Dupieux n'est pas là, dommage.

Mais qu'est-ce que c'est bon de rire en salle, avec d'autre spectateurs, même si l'on pourrait attendre un peu plus de cet Oizo, et que l'on est un peu affligé face à un Roméo Elvis qui n'a pas grand chose à foutre là, anecdotique alors qu'il était si bon il y a si longtemps, hier en fait :
https://www.youtube.com/watch?v=7oh3shGFJoU

Adieu les cons
6.9

Adieu les cons (2020)

1 h 27 min. Sortie : 21 octobre 2020. Comédie dramatique

Film de Albert Dupontel

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

20/05 9h10 UGC Cité Ciné Les Halles

Dupontel maintient sa place si particulière dans le paysage cinématographique français, celle d'un type capable de faire du divertissement de très bonne qualité pour le plus grand nombre, tout en gardant un petit truc bien à lui, en y distillant, sans trop se soucier d'une subtilité hypocrite, ses idées politiques et ses constats sociétaux.

Si le réalisateur revient sur ses terres de prédilection après un Au revoir là-haut adapté et historique, l'acteur lui se libère enfin des tics qui finissaient par devenir problématiques lorsqu'il se dirigeait lui-même. Pas de bégaiement, ni d'hyperactivité outrancière cette fois-ci, il ne s'excite que lorsque c'est nécessaire et œuvre un peu plus en sobriété.

Pas exactement une comédie, dramatique avec le sourire aux lèvres, on pourrait lui reprocher certaines facilités et une volonté un peu trop palpable de rassembler, mais ce serait oublier à quel point le cinéma français manque cruellement de films comme ceux de ce cher Albert.

L'Avventura
7.3

L'Avventura (1960)

2 h 24 min. Sortie : 14 septembre 1960 (France). Comédie dramatique, Road movie, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

20/05 12h30 Le Champo

Concernant la restauration, elle est vraiment magnifique, pas autant que ne peut l'être Monica Vitti évidement mais après ces 2h15 vous pourrez cartographier les tâches de rousseurs sur ses épaules, et franchement c'est pas rien !

Si tout les plans, sans exception, possèdent une photographie noir et blanc d'une force et d'une beauté toute particulière au cinéma des années 60 et que la mise en scène met en place une tension très forte tout au long du métrage, qu'elle soit dramatique, sexuelle, ou liée au regard des autres, aussi hypnotique soit-il, le film traîne tout de même en longueur.

L'étirement des situations fait clairement parti du propos et de la force du film, il parvient parfois à se renouveler pile quand il faut, ni trop tôt ni trop tard, mais loupe le coche à d'autres. Certaines scènes en revanche sont absolument hors du temps et infusent une poésie mélancolique des plus marquantes, mais, à quelques exception prêt toutes les qualité que l'on y trouve seront mieux exploitées sur L'éclipse, les défauts en moins.

Au final, en plus du vertige que crée une beauté formelle omniprésente, parmi les éléments les plus marquants de L'avventura on retiendra la phase de recherche sur l’île, que l'on qualifiera de ludique, tellement la caméra incite le spectateur à rechercher, à tenter de voir ce qui pourrait être au second plan.

The Wicker Man
7.5

The Wicker Man (1973)

1 h 31 min. Sortie : 10 janvier 2007 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Robin Hardy

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

20/05 18h45 Ciné 104

Vu au Ciné 104 avec présentation par le distributeur, ce qui est au final aussi instructif qu'un peu frustrant, il nous a appris beaucoup de choses sur la presque malédiction qui a pesée sur l'exploitation de ce film, expliquant du même coup la difficulté à le voir avant cette ressortie. Mais c'est le genre d’œuvre que j'aurai préféré découvrir en en sachant le moins possible, même si ces explications étaient passionnantes elles auraient été plus à leur place après la séance, afin d'avoir un échange plus large, chose évidement impossible dans la situation sanitaire actuelle, le type ayant déjà passé toute son intervention à demander si il restait du temps, afin que ladite séance soit finie à une heure permettant aux spectateurs de rentrer chez eux avant le couvre-feux.

L’œuvre en elle même est multiple, étrange, un trip UK folk 70s dans tout ce que ça peut avoir de charmant autant que de malaisant, baigné de paganisme, d'érotisme et de mystère, sans pour autant sombrer dans l'esbroufe gratuite ou l'opacité.

Si messages il y a ils sont également multiples, difficiles à cerner et contradictoires, charge contre la religion et les sectes ? Contre l'homme de la ville, se croyant plus civilisé, persuadé qu'il pourra, grâce à sa vision plus moderne du monde, régler les problèmes des "sauvages" de régions plus reculées ? Contre l'absurdité de toute certitude ? Certainement un peu de tout ça, mais ce n'est clairement pas là que se trouve l'intérêt du film, mais bien dans cette atmosphère si particulière, entre moments musicaux très rafraîchissants et folie douce menaçant de déraper à la folie furieuse souriante si le vernis de mignonnerie s'écaille un peu trop.

Enfin il est très plaisant après un tel film de faire des parallèles avec d'autres, contemporains de ce dernier comme plus récents, que ce soit Les révoltés de l'an 2000, Zardoz ou Moonrise Kingdom, il y a des ressemblances ou des influences certaines, jusqu'à Misdomar dont le réalisateur revendique qu'il est très inspiré de The wicker man, et dont le succès à certainement permis, ou du moins aidé, la ressortie de son ancêtre écossais.

A Dark, Dark Man
6.6

A Dark, Dark Man (2019)

Tchiorniy, tchiorniy tcheloviek

1 h 50 min. Sortie : 14 octobre 2020 (France). Drame, Policier

Film de Adilkhan Yerzhanov

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

21/05 13h45 L'Archipel

Une séance dont je suis ressorti avec une sensation de déjà vu, ou plutôt un arrière-goût qui devient d'autant plus chafouin de part sa répétition. Malgré ce dont je parlerai plus bas j'ai une fois de plus eu la sensation d'un "cinéma du monde" calibré pour une cinéphile de festivals occidentaux, car financé en partie par elle, ce qui donne une sensation de voir de plus en plus de films censés venir d'ailleurs, être issu d'une autre culture, mais filmé et mis en scène pour nous, ce qui me dérange pas mal. Il y a d'ailleurs une scène qui semble nous le rappeler, même si j'ai du mal a y cerner un message, une discussion où l'on fait remarquer à la journaliste étrangère qu'elle est comme en safari pour observer les animaux sauvages dans leur environnement naturel.

Cette vision est peut-être un peu réductrice, et je me plante peut-être complètement, mais c'est une sensation que j'ai déjà eu face à des films comme Meurs monstre meurs ou Dogs, deux films ne m'ayant pas laissé grand chose d'autre que l'impression d'avoir vu une nouvelle forme de cinéma mondialisé, au sens standardisé.

Une fois ce constat établi rien ne nous force à bouder notre plaisir, les steppes kazakhe sont magnifiquement photographiée, la tension est constante, parfois désamorcée par un éclat de rire ou de poésie, et surtout le scénario, soigneusement dosé, ménage parfaitement ses effets pour que notre vision des personnages et de la situation évolue petit à petit. L'aspect contemplatif butte quand même pas mal sur ses limites, le film aurait vraiment gagné à couper parfois plus tôt certains plans n'ayant pas grand chose à dire, mais vu la beauté des images, rechigner à la coupe peut-être compréhensible.

2046
7.3

2046 (2004)

2 h 09 min. Sortie : 20 octobre 2004 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de Wong Kar-Wai

ZayeBandini a mis 9/10.

Annotation :

21/05 18h La filmothèque du quartier latin

Que dire face à 2046 ? Que c'est beau ? Que la musique est aussi envoûtantes que le découpages des lieux et des cadres ? Que c'est vague, éthéré et décousu comme un rêve ? Que seul Wong Kar-Wai sait sublimer ainsi la mélancolie et la maladresse amoureuse ?

Oui, on pourrait même dire beaucoup plus, mais sans jamais vraiment dire ce que le film touche si particulièrement, malgré ses petits défauts et son maniérisme assumé, alors autant ne pas trop en dire et se laisser bercer par le souvenir de ce songe, comme de ces instants suspendus d'histoires d'amour qui ne seront jamais, ou jamais plus.

Il y a quand même une chose que je peux dire, c'est que le 21 juillet je démissionne si on me force à bosser le jour de la ressortie d'In the mood for love, mais que je sais d'avance qu'il manquera un petit quelque chose : ce moment où 90% de la salle frissonne en réalisant que l'on est face à une copie 35mm après 6 mois sans cinéma.

Kajillionaire
6.5

Kajillionaire (2020)

1 h 44 min. Sortie : 30 septembre 2020 (France). Drame, Comédie

Film de Miranda July

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

22/05 16h30 L'archipel

Du bon Sundance, ni plus ni moins.

La photo est cool, les personnages caricaturaux tout en étant touchants, chacun leur tour, un rythme qui fonctionne autant sur le plan narratif qu'humoristique, et quelques vraies trouvailles visuelles.

Tout ça se déroule à une vitesse de croisière pas forcément déplaisante, mais heureusement que quelques scènes sortent du lot, que ce soit en terme d'enjeux comme de mise en scène, apportant une vraie poésie qui fait bien décoller le tout de son schéma somme tout assez simpliste malgré un point de départ bien barré.

Si il y a bien deux choses qui font vraiment que ce film est tout de même un peu plus qu'une gourmandise ce sont sa B.O. qui, entre autre, cite discrètement l'instru la plus cultisme de M.I.A. (oui je suis toujours aussi amoureux d'elle, y a quoi ?!?) et bien évidement la découverte d'Evan Rachel Wood, au potentiel certain, qui de part sa présence me fait penser à Tilda Swinton, pas rien.

La Voix humaine
6.3

La Voix humaine (2020)

The Human Voice

30 min. Sortie : 19 mars 2021 (France). Drame

Court-métrage de Pedro Almodóvar

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

22/05 18h30 L'archipel

Voilà quelque chose que je découvre en tant que parfait inculte, première œuvre d'Almodovar à passer par ma rétine, et je ne connais pour ainsi dire rien de Cocteau, sinon qu'il se prénommait Jean...

C'est clairement très beau visuellement, presque un peu trop en fait, la sensation de regarder une pub n'est bien souvent pas très loin, le texte est évidement mis en valeur de cette manière parfaitement hypnotique propre à Tilda Swinton, et Almodovar s'applique à nous perdre, sa caméra s'amusant à nous balader entre coulisses et décor de cette appartement en toc qui ferait un très bon personnage chez Pirandello.

Cette femme, finissant par être bien plus forte, et moins perdre les pédales, qu'il n'y paraît, traverse ces 30 minutes en nous scotchant à notre siège pour cet exercice de style, mais risque de se faire oublier bien rapidement, malgré une esthétique fort agréable et une interprétation remarquable, la faute à un film qui manque tout de même de corps, un peu creux derrière un très beau vernis.

Falling
6.3

Falling (2020)

1 h 52 min. Sortie : 19 mai 2021 (France). Drame

Film de Viggo Mortensen

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

24/04 16h MK2 Odéons côté St Michel

Certes un peu bordélique, Falling n'en est pas moins d'une force admirable, que ce soit dans ce qu'il montre d'une Amérique aux divisions peut-être encore plus profondes qu'ailleurs, mais surtout dans cet amour qui persiste malgré tout entre un père et son fils que tout oppose, en plus des stigmates d'un passé au cours duquel le père à plus ou moins détruit tout ce qu'il à pu croiser, campé qu'il a toujours été dans des certitudes d'un autre âge.

L'équilibre fragile du film tient en cette capacité à faire rire du malaise, de l'horreur du discours, avant de lâcher sur le spectateur quelques scènes aussi fortes que désarmantes. Si l'ampleur de l'interprétation Lance Henriksen nous souffle, celle de Mortensen, qui peut paraître parfois trop en retenue, nous laisse face à la question fondamentale que pose le film : comment réagir face à ce type de comportement lorsqu'il vient de quelqu'un d'important pour nous, qui plus est si la fin semble proche et que les souvenirs l'impliquant sont pour la plupart douloureux.

Le Sixième Sens
7.1

Le Sixième Sens (1986)

Manhunter

1 h 59 min. Sortie : 22 avril 1987 (France). Thriller, Policier

Film de Michael Mann

ZayeBandini a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

25/05 16h La filmo

En entrant dans la salle j'étais enthousiaste mais sur mes garde, la tension que présageait la bande-annonce vue deux/trois fois en salle en une semaine m'enchantait mais la déception du Solitaire me grattait encore un peu au souvenir de ma dernière rencontre avec Mann.

J'ai peut-être en un sens bien fait de me méfier un peu, car Manhunter est un excellent film pour peu que l'on se laisse porter par lui, la tension apparaît dès le générique, et ne fera ensuite que grimper, de manière inversement proportionnelle à la santé mentale de Will Graham, qui elle dégringolera.

Lektor est aussi terrifiant et fascinant que drôle, servi par la remarquable interprétation de Brian Cox, alors oui on pense évidement à celle d'Anthony Hopkins, mais dans tous les cas le film se centre moins sur son personnage et la comparaison n'a pas vraiment d'intérêt.

Autant sur le plan esthétique que sur celui de la mise en scène, ce film est une grosse machine aussi minutieuse qu'elle n'est bien huilée, laissant parfois au spectateur le temps de reprendre son souffle, sans pour autant faire retomber la pression, comme face au spectacle d'un tigre sous sédatif.

Qui chante là-bas ?
7.3

Qui chante là-bas ? (1980)

Ko to tamo peva

1 h 26 min. Sortie : 13 janvier 1982 (France). Comédie dramatique

Film de Slobodan Sijan

ZayeBandini a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

26/05 16h40 Reflet Médicis

Road movie en transport en commun, afin de rejoindre Belgrade à bord d'un bus déglingué, chauffé grâce à un poêle à bois, ramassant tout une galerie de personnages hauts en couleurs, chacun voyant les événements à travers le prisme de son égoïsme propre.

Le film à tellement influencé Kusturica, que l'on pense énormément à lui, le rythme, la poésie et surtout l'humour de son cinéma puisent allègrement dans ce film rafraîchissant quand bien même il met en scène des aspects très sombres de l'être humain.

Hospitalité
6.3

Hospitalité (2010)

Kantai

1 h 36 min. Sortie : 26 mai 2021 (France). Comédie dramatique

Film de Kōji Fukada

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

29/05 13h L'Arlequin

J'avais déjà croisé le cinéma de Koji Fukuda avec L'infirmière, qui m'avait légèrement désarçonné, car vendu comme un thriller alors qu'il s'agit d'un objet filmique un chouia plus complexe.

Avec ce film de 2010, dont j'ai réussi à oublier les bandes-annonces au fur et à mesure que je les voyais, la mayonnaise a beaucoup mieux pris, en même temps le choix des ingrédients me correspondait plutôt bien : un film traitant de la peur de l'autre, au Japon, invoquant autant le cinéma de Kusturica que l’expérience des auberges de jeunesse nippones, qui semblent le plus souvent complètement à côté de la plaque, même lorsqu'elles accueillent des japonais.

Les diverses manipulations, frisant la comédie de mœurs, qu'il s'agisse des commères du voisinage ou d'un soi disant trafiquant ne font rien d'autre que pointer, sans méchanceté, les défauts de nos sociétés, d'autant plus risibles lorsqu'ils sont vus d'un point du vue un peu moins confortable.

Les Contes de la lune vague après la pluie
7.9

Les Contes de la lune vague après la pluie (1953)

Ugetsu monogatari

1 h 36 min. Sortie : 18 mars 1959 (France). Drame, Fantastique

Film de Kenji Mizoguchi

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

29/05 16h20 Le Champo

Première rencontre avec le cinéma de Mizoguchi, dont je ne savais pour ainsi dire rien, si ce n'est qu'il est largement considéré comme l'un des grands maîtres du cinéma nippon.

Avec un titre aussi beau on se doute que l'on devrait croiser des éléments de kaidan eiga, et c'est bien toute la force du film, c'en est un mais il ne force pas le trait, il n'y a pas particulièrement d'effets spéciaux, et le spectaculaire se loge dans des coins plutôt discrets.

La thématique du fantôme n'est pas véritablement le sujet, mais l'un des moyens pour appuyer le propos : celui de l'horreur de la guerre et plus encore celui d'hommes rongés par l'ambition ou l'avarice, ne se rendant même pas compte que ce sont leurs femmes qui payent le prix de leur réussite, aussi friable et malhonnête soit-elle.

Je m'y attendait un peu mais j'ai encore découvert ici un cinéaste dont j'ai très envie d'explorer profondément l’œuvre, sa mise est scène est d'autant plus belle qu'elle est humble, traversée de brumes inquiétantes, de subtiles éclairages modifiant l'espace en fonction des ombres et de jeux de caméra verticaux livrant deux voir trois tableaux en un seul mouvement, mais toujours l'air de rien.

Vers la bataille
6.2

Vers la bataille (2019)

1 h 30 min. Sortie : 26 mai 2021. Drame, Aventure

Film de Aurélien Vernhes-Lermusiaux

ZayeBandini a mis 5/10.

Annotation :

30/05 13h45 Reflet Médicis

Mouais...

J'y allait pour la photo, su ce plan effectivement c'est splendide, mais c'est un peu là que le bas commence déjà à blesser, car en fait le directeur photo a bien plus d'idées que le réal, résultat bas vu que c'est beau on fait plus ou moins tout durer, en jouant la carte du mystique un peu creux.

Et c'est con parce que sur le papier le scénario fleure bon, mais souvent il y a un truc qui cloche, une espèce de maladresse persuadée de jouer du côté du génie. Quand les personnages ne se comprennent pas, parlant chacun une langue différente, ou même quand ce photographe parle tout seul ou en voix-off, le jeu des acteurs est plutôt bon, mais dès lors que tout le monde parle Français, ça sonne tellement faux que l'on se dit que c'est un procédé pour montrer l'absence de dialogue, dans un film si premier degré ça fait tâche.

Il y a quand même de très belles choses dans ce film, déjà esthétiquement on est quand même bluffé un paquet de fois, et certains moments offrent une réelle poésie, autant que de l'effroi à d'autres, mais en plus de ces trucs qui clochent il s'étire beaucoup trop sans raconter grand chose, une heure et demi qui m'a semblé en durer une de plus.

La Toile d'araignée
6.7

La Toile d'araignée (1975)

The Drowning Pool

1 h 48 min. Sortie : 12 novembre 1975 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Stuart Rosenberg

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

30/5 16h40 Christine Ciné-club

Une intrigue alambiquée dans laquelle on se fait trimballer derrière un privé qui ne comprend pas tout, prenant un peu tout à la blague, y compris menaces et insinuations, ça me rappelle mon Marlowe préféré à ce jour, celui interprété par Elliott Gould et mis en scène par Robert Altman.

Mais, deux ans après Le privé, et même si la filiation semble tout de même présente, il serait injuste de dire que The Drowning Poolse de plagie, déjà parce que la présence de Paul Newman n'a rien a envier à celle de Gould, donnant un personnage un peu moins lunaire, plus ancré dans son époque même si celle-ci le dépasse un peu.

Dès le départ, avec une scène d'ouverture aussi drôle que sobre, ses caractéristiques sont posées : poissard débrouillard, le genre à anticiper les problèmes mais à quand même se les prendre en pleine gueule (les mauvaises langues diront comprendre pourquoi je m'identifie facilement). Tout le reste du film est sur ce schéma de film noir assez classique mais très bien agencé, plus on découvre moins on comprend, jusqu'à ce que tout s'éclaire.

En faisant ainsi cohabiter tension dramatique et belles tranches de rigolade vous obtiendrez un néo-noir pur 70s des plus goûtus, se sirotant en toute occasion.

Promising Young Woman
6.7

Promising Young Woman (2020)

1 h 53 min. Sortie : 26 mai 2021 (France). Comédie, Drame, Policier

Film de Emerald Fennell

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

01/06 18h35 MK2 Quai de Loire

On peut reprocher au film d'Emerald Fennell d'être un peu trop racoleur dans sa forme, ainsi que très dans l'air du temps dans son fond, faisant même craindre un certain opportunisme, mais c'est peut-être là la véritable intelligence de la démarche, proposer un divertissement des plus efficaces, autant dans l'hilarant que dans l’haletant, sans jamais perdre de vue toute l'horreur de son sujet.

Alors oui du point de vue cinématographique il y a à redire, bien souvent trop clipesque, appuyant tellement ses références qu'on les voit même à la télé, mais bien qu'étant parfois prévisibles, les rebondissements fonctionnent à merveille, et si l'on est loin du brûlot féministe auquel on aurait pu s'attendre c'est peut-être mieux, car il est ainsi visible par ceux auxquels il est le plus essentiel de montrer.

Car c'est à mes yeux ainsi qu'il faut le voir : un divertissement édulcoré cherchant à être vu par ceux qui, même sans avoir de comportements prédateurs, ferment les yeux lorsqu'ils en sont témoin. À partir de là ceux déjà convaincus trouveront peut-être qu'il ne va pas assez loin, les cinéphiles que la proposition de cinéma reste un peu faiblarde, ce n'est ni à l'un ni à l'autre que le film s'adresse, mais à tous ceux qui ne voient pas ou est le problème, ou du moins ne se sentent pas concernés, leur réservant quelques (certes petits) électrochocs, espérant donner quelques coups de pouces sur le chemin d'une prise de conscience collective qui peine pour l'instant à prendre une vraie ampleur.

The Amusement Park
6.4

The Amusement Park (1973)

53 min. Sortie : 2 juin 2021 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Thriller

Moyen-métrage de George A. Romero

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

Une petite friandise curieuse que ce film de commande, passé par une communauté Luthérienne afin de sensibiliser à la maltraitance des personnes âgées, sur le papier c'est franchement drôle, sur pellicule aussi, enfin plutôt frais que drôle, car le malaise va grandissant tout en étant mis en scène de manière bien plus expérimental que le peu que je connais de Romero.

En prenant comme parti pris celui du cauchemar au sein de ce park d'attraction il me semble aussi en profiter pour distiller dans cette farce macabre une influence semble-t-il majeure de son cinéma : Carnival of Soul, dont il est toujours bon de rappeler l'existence.

On-Gaku - Notre rock !
6.9

On-Gaku - Notre rock ! (2019)

On-Gaku

1 h 11 min. Sortie : 19 mai 2021 (France). Animation, Drame, Musique

Long-métrage d'animation de Kenji Iwaisawa

ZayeBandini a mis 5/10.

Annotation :

02/06 17h Le Brady

Mouais... quelques idées assez sympathiques dans l'esthétique des moments musicaux, mais en dehors de ça vraiment pas grand chose, il y a certes quelques réparties cinglantes et situations loufoques mais le manque de rythme est omniprésent et gâche énormément le tout.

La bande-annonce vend un "humour à la Jarmusch", je dirais plutôt que beaucoup de chose sont piochées chez lui, sans rien comprendre au sel de son cinéma. En cela le personnage de Kenji, répondant systématiquement après un immense silence une réplique la plupart du temps à côté, participe grandement au peu d'intérêt du bouzin.

C'est con parce qu'on aurait envie d'aimer, et entre ce que l'on voit de la scène rock amateur japonaise dans certains Asano et ce que j'ai pu récemment écouter de plus connu (Asian Kung Fu Generation, Toe, Number Girl, etc...) le potentiel était vraiment là, mais en dehors de quelques envolées esthétiques fort plaisantes, On-Gaku m'a laissé sur une sensation de creux, comme si son côté sans prétention finissait par être prétentieux.

Où est la maison de mon ami ?
7.5

Où est la maison de mon ami ? (1987)

Khane-ye doust kodjast?

1 h 23 min. Sortie : 21 mars 1990 (France). Drame

Film de Abbas Kiarostami

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

05/06 15h45 MK2 Quai de Seine

Simple, beau, touchant, un cinéma montrant quelque chose d'universel tout en peignant les lieux à coup de cadres à la beauté presque documentaire.

Qu'il s'agisse de ces dialogues à sens uniques adultes/enfants, de cette solidarité d'écoliers ou de ce vieil homme attristé de voir ses portes partir pour la ville de la même manière que les enfants qu'il a vu grandir, Kiarostami parle directement au cœur, que ce soit pour faire rire ou émouvoir, rappelant au passage, sans jamais asséner quoi que ce soit, l'universalité du cinéma en tant que langage.

17 Blocks
7.3

17 Blocks (2019)

1 h 36 min. Sortie : 9 juin 2021 (France).

Documentaire de Davy Rothbart

ZayeBandini a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

07/06 18h30 Majestic Bastille (Cinexpérience, merci SC !)

17 Blocks est une immense claque, de par sa forme comme par ce qu'il montre, initialement la démarche commence comme un film de famille, un jeune journaliste filmant, et laissant filmer, une famille de Washington D.C.l'ayant accueilli à bras ouvert.

La première partie, filmée ainsi sans aucune prétention cinématographique est d'autant plus touchante, Davy Rothbart a puisé dans des centaines d'heures d'images, et parvient à dresser le portrait de cette famille dans tout ce qu'elle a de plus sympathique, avant de nous laisser voir petit à petit les maux qui la gangrènent.

Un événement dramatique, que le montage extrêmement fin retranscrit brillamment, viendra chambouler les parcours qui semblaient tout tracés, décidant le réalisateur et la mère à débuter un véritable travail documentaire afin de combattre l’anonymat de l'horreur.

Les images que filme Davy Rothbart par la suite font parfois un peu trop ressentir la mission dont il se sent investi, ce que l'on ne saurait lui reprocher, mais sonnent un peu trop contemplatives et démonstratives, contrastant avec le naturel de la première partie.

Un film aussi important pour ce qu'il donne à voir de la réalité de l’Amérique contemporaine que pour la lutte qu'il montre, et soutient de par la présence même de la caméra, face à l'adversité, au pessimisme et au déterminisme.

Tom Foot
6.5

Tom Foot (1974)

Fimpen

1 h 24 min. Sortie : 9 juin 2021 (France). Comédie, Jeunesse, Sport

Film de Bo Widerberg

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

11/06 13h50 Reflet Médicis

Un film sympathique, y compris pour quelqu'un comme moi qui se contrefout tout à fait du football, mais malgré quelques instants vraiment drôles, parfois une certaine poésie et une petite charge contre le principe des enfants stars et plus largement du star system en général, il ne parvient pas tout à fait à être plus qu'une curiosité rigolote.

Les scènes de matchs y sont largement pour quelque chose, si les premières actions font évidement rire, la répétition basique des mêmes procédés pour rendre ce gosse supérieur aux joueurs adultes lasse très vite, d'autant plus que le tout est décrit de manière vraiment premier degré, en dehors du coach à nounours dans les tribunes.

Herbes flottantes
7.5

Herbes flottantes (1959)

Ukikusa

1 h 59 min. Sortie : 17 novembre 1959 (Japon). Drame

Film de Yasujirō Ozu

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

12/06 16h10 Le Champo

Peinture d'aspects de la vie japonaise ayant déjà à l'époque commencé à disparaître, pour preuve la difficulté grandissante de cette petite troupe à garder la tête hors de l'eau, Herbes Flottantes est avant tout une réflexion sur la figure du père, ainsi que sur les difficultés d'une vie nomade au sein d'une société sédentaire.

Je ne connaît que très peu le cinéma d'Ozu mais commence à comprendre en quoi l'on considère Kore-Eda comme son équivalent actuel, cette manière d'interroger la société dans ce qu'elle a d'intimes, sans jugement, et de la filmer en quelque sorte avec sérénité.

Les 2 Alfred
6.2

Les 2 Alfred (2020)

1 h 32 min. Sortie : 16 juin 2021. Comédie

Film de Bruno Podalydès

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

16/06 16h40 UGC Opéra

Entre les deux confinements sortait Effacer l'historique, avec également Denis Podalydès et un sujet de société actuel, le tout réalisé par des Kervern et Delépine un peu essoufflés, s'embourbant à coup d'humour truellien dans une dénonciation des GAFAs que l'on aimerait soutenir avant de constater qu'elle fait un plat que l'on préférerait éviter lorsque l'on monte sur un plongeoir.

Et bien Les deux Alfred, avec des points de départ et de production similaires, offre un résultat heureusement bien différent, en s'attaquant au monde du travail de cette [insérez l'insulte gratuite et défouloire de votre choix] de start-up nation, Bruno Podalydès choisit la meilleure manière de faire : à peine grossir le trait, car si il y a bien une chose que ces gens là maîtrisent c'est de se caricaturer eux même.

Suivre ainsi ces quelques personnage naviguant dans une absurdité standard et normalisée en secouant gentillement le tout sans pour autant diaboliser qui que ce soit est un vrai plaisir. Et puis comme le fait très bien remarquer @takeshi29 ici :
https://www.senscritique.com/activity/36924/42246767 faire rire avec plutôt que contre est une manière de faire aussi rare que bienvenue.

Une vie difficile
7.8

Une vie difficile (1961)

Una vita difficile

1 h 58 min. Sortie : 22 septembre 1976 (France). Comédie dramatique

Film de Dino Risi

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

18/06 18h15 Le Champo

Aussi drôle que touchant, Dino Rissi utilise le drame comme ressort comique autant que le comique comme ressort dramatique, peignant le portait d'une Italie s'étant reconstruite en vendant son âme, société carnassière noyant aussi bien l'idéalisme dans l'argent que dans la pauvreté.

Le tandem Sordi/Massari joue cette partition à la perfection, dans un registre comme dans l'autre, avec des scènes cultismes, comme celle du repas du soir d'élection, qui me fait rire rien qu'en y repensant.

Diamants sur canapé
7.4

Diamants sur canapé (1961)

Breakfast at Tiffany's

1 h 55 min. Sortie : 6 décembre 1961 (France). Comédie romantique

Film de Blake Edwards

ZayeBandini a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

19/06 15h30 Filmothèque du quartier latin

Revu, +1

Revoir Breakfast at Tiffany's en salle, à peine quelque mois après l'avoir vu pour la première fois m'aura fait autant de bien que que lors de ma découverte initiale.

Je suis toujours aussi fou d'Audrey, avec ou sans témoin je vois la dernière scène à travers un rideau de larmes, et Blake Edward est définitivement l'un des réalisateurs les plus drôles dont j'ai pu apprécier le travail. En dehors de ça je n'aurait pas grand chose de constructif à dire, je vous remet donc ce que j'en avait dis il n'y a pas si longtemps :

Du cu(l)te à l'état pur, dès la première séquence on sent qu'on est vraiment face à un film particulier, déjà parce qu'il ne faut pas plus de 10 seconde pour tomber amoureux d'Audrey Hepburn, mais aussi parce que la douce et tendre mélancolie du film prend dès le départ, cette cinquième avenue presque déserte, sublimée par Audrey et la B.O. d'Henry Mancini y étant évidement pour beaucoup.

Le film en lui même fait parti de ces contes hollywoodiens miraculeusement intemporels, d'autant plus que, même au sein d'une comédie romantique mettant en scène des personnages aux blessures camouflées, on est tout de même face à du grand Blake Edward, malicieux farceur sans méchanceté décrivant par l'humour une haute société New Yorkaise toute en hypocrisie.

Décidément cette crise sanitaire m'aura vraiment transformé en madeleine, je ne cacherait pas avoir lâché une petite larme accompagnée d'un sourire sur cette scène finale d'anthologie.

Mark Dixon, détective
7.5

Mark Dixon, détective (1950)

Where the Sidewalk Ends

1 h 35 min. Sortie : 22 août 1951 (France). Film noir, Policier, Drame

Film de Otto Preminger

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

23/06 16h La filmo

Un film noir de premier ordre, n'ayant aucunement besoin de se perdre en alambic vu l'ampleur de son sujet : la frontière séparant le bien du mal chez un individu. L'interprétation de Dana Andrews est pour beaucoup dans la qualité de traitement dudit sujet, son visage valant bien des discours sur la torture psychologique que son personnage subit.

Un petite faiblesse tout de même quand au rôle du personnage féminin, le coup de la femme tombant dans les bras de celui qui enquête sur la mort de son mec est aussi attendu qu'il ne manque d'un peu de subtilité.

Le Dernier Round
7.1

Le Dernier Round (1926)

Battling Butler

1 h 17 min. Sortie : 19 septembre 1926 (États-Unis). Comédie, Muet

Film de Buster Keaton

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

26/06 14h Le Brady

Des gags et cascades moins exubérante que ce à quoi l'on est habitué avec Keaton, mais tout de même très drôle, en particulier la scène de pêche, se transformant en chasse, la seconde partie jouant sur le mensonge malgré lui tout de même exécutée avec beaucoup de finesse.

Être aussi touchant tout en restant aussi stoïque n'est, hier comme aujourd'hui, pas donné à tout le monde, en dehors de Buster Keaton et de Takeshi Kitano rares sont ceux à émouvoir ainsi autant qu'ils ne font rire sans jamais se dérider.

Dans la ville blanche
7.4

Dans la ville blanche (1983)

1 h 48 min. Sortie : 20 avril 1983 (France). Drame

Film de Alain Tanner

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

01/07 16h30 Reflet Médicis

Bien au delà des histoires d'amour qui le jalonnent, Dans la ville blanche nous parle d'errance, de fuite, de perte volontaire, ou partiellement volontaire, de soi même, d'une manière de voyager qui me touche tout particulièrement. Celle consistant à chercher à parcourir les chemins de traverse des lieux que l'on explore, sans pour autant prétendre les comprendre, les lieux, se perdre tout à fait, et ainsi se sentir en quelque sorte à sa place, puisque de toute façon on en a pas, de place à soi.

Dans la ville blanche c'est aussi bien évidement la musique de Jean-Luc Barbier, qui participe en grande partie à la transcendance de l'ensemble (jetez une oreille à cette version alternative du générique de fin, personnellement j'en tremble encore:
https://www.swiss-jazz.ch/LP-Ville-Blanche/Cartagena.mp3) du Super 8 comme des lettres d'amour, une blouse, une poésie parfois cassée par trois doigt de grivoiserie, bref, ça m'a touché en plein cœur.

La Vengeance d'un acteur
7.1

La Vengeance d'un acteur (1963)

Yukinojo Henge

1 h 53 min. Sortie : 13 janvier 1963 (Japon). Drame

Film de Kon Ichikawa

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

02/07 16h30 Le Champo

La réalisation de Kon Ichikawa et l'esthétisme qu'il met en place dès sa première scène est aussi bluffante qu'inventive, classieuse tout en restant toujours très lisible, jouant de transitions entre réalité, théâtre, rêve et souvenir avec une maestria de chaque instant.

En adoptant ainsi ce qui me semble être les codes du théâtre kabuki, et plus largement du théâtre en général, pour cette vengeance d'acteur, que ce soit dans l’iconisation de tous ses personnages comme dans ses procédés scénaristiques et même ses dialogues, il nous offre ce que l'on qualifierait ici de tragédie antique, mariant ainsi habilement fond et la forme, même si l'écriture de certains personnages peut aujourd'hui faire quelque peu grincer des dents.

Je n'ai aucune idée de la place que peut avoir ce film dans l’œuvre d'Ichikawa, est-t-elle représentative ou non ? En tout cas ça donne envie de poursuivre dans cette voie.

ZayeBandini

Liste de

Liste vue 272 fois

2