Emilio Miraglia

Annotation :

Ce qui m’avait semblé la première fois être un giallo haut de gamme n’est en fait qu’un petit film assez idiot, mais suffisamment bien fichu et divertissant pour que la pilule passe. L’apanage du giallo est là : psychédélisme gentillet, goût de l’architecture extravagante et monumentale (des décors allemands loin d’être laids), actrices magnifiques en habillés légers, jolies ritournelles inquiétantes, et retournements de situation incessants sont de la partie. Pour ce qui est de la vraisemblance du scénario, de l’implication des acteurs (Barbara Bouchet est aussi belle qu’elle joue mal, c’est dire si elle joue mal), ou de quelque élément de cinéma traditionnel, il faudra chercher ailleurs. C’est au final la beauté et la limite de ce genre terriblement anachronique, qui a au meilleur des cas engendré des œuvres d’esthète, et au pire, des films complètement déstructurés, impropres et vacillants. Heureusement, ici, on coche plutôt la première case, sans que ce soit mémorable pour autant ; d’ailleurs, à part le leitmotiv obsédant de Bruno Nicolai, j’en avais presque tout oublié.