Jamais deux sans trois: une année de plus dans ma vie de prof (2017-2018)

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• La vie est belle

Ceux qui lisent mes péripéties depuis le début savent que je n'ai pas eu des années faciles. Surtout en ce qui concerne la seconde année, où on m'a donné un horaire impossible et des classes très difficiles ainsi qu'aucunes heures parallèles. Sans vouloir en dire trop et jouer la victime, on a tenté de me court-circuiter car avec mon diplôme, je mettais d'autres profs en danger (des profs sans formation qu'on voulait protéger). Mais avec l'arrivée d'un nouveau chef d'établissement, les choses ont changé. On m'avait dit qu'on m'allègerait tout cela à la rentrée, mais entre les paroles et les actes, il y a parfois un gouffre. Mais pour une fois, ma méfiance n'était pas justifiée: j'ai enfin eu un horaire normal, comme tout le monde. Cet horaire, c'est celui que j'aurai du avoir depuis mes débuts. On m'a complimenté sur mon travail. On m'a donné un jour de congé dans la semaine. On m'a donné un nouveau local (celui que je voulais! Même si j'ai vite déchanté par après...). J'ai eu beaucoup de bonnes nouvelles en une fois, et ça fait du bien de commencer l'année scolaire de cette manière! En tout cas, ça m'a remotivé et je suis paré pour ne décevoir personne!

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• Bien essayé...

Examens de passage oblige, je me mets à la correction d'une rédaction. La consigne? Les élèves doivent parler de leurs vacances passées et donc employer le temps passé en néerlandais. Nombre de mots? 80, ce qui est vraiment très peu pour des élèves de ce niveau d'études. Et pourtant, un des élèves a réussi à me pondre un texte complètement insignifiant. Je ne vais pas le poster tout de suite ici pour ne pas trop attirer l'attention et pour garder le secret professionnel, mais pour faire court, il a commencé son texte (bourré de fautes) en disant qu'il n'était pas parti en vacances et qu'il était resté chez lui pour jouer à la XBOX One. Il a ensuite cité tous les jeux auxquels il avait joué pour pouvoir atteindre les 80 mots. Ensuite, à côté du total, il a noté: "j'ai decrit tous les jeux au quel j'ai jouer pendant mes vacane normelment ca conte".

True story.

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• Un début prometteur!

Premier jour avec la classe dont je suis le titulaire. Le programme est chaque année le même, à savoir accueillir les élèves et leur expliquer le fonctionnement de l'école, du règlement, les documents à faire compléter, etc... Le truc, c'est qu'on doit tenir jusqu'à 12h35, ce qui est un peu long pour une matinée d'accueil. Du coup, chaque année, je fais des petites activités pour briser la glace et mieux apprendre à nous connaitre sans pour autant rester dans les clichés du style "l'école des fans".

Une des activités consistait à faire asseoir les élèves en cercle et à raconter un moment de leur vie ou une anecdote dont ils sont très fiers. Petit à petit, ils prennent la parole et racontent un de ces moments. Maintenant que tout le monde a pu se la péter un peu, j'ai fait tout le contraire et ils devaient alors raconter une des plus grosses hontes de leur vie. Comme chaque année, j'ai ceux qui ne savent ou ne veulent rien dire et qui restent muets à regarder le sol. Ensuite, il y a ceux qui ont une vie tellement dingue que leur plus grosse honte est le fait de trébucher et de tomber par terre dans la cour. Super original, moi qui voulais quelques bons gros dossiers...

Et puis il y a la catégorie du dessus, ceux qui te balancent leur anecdote sans filtre et qui y prennent du plaisir. C'est bien de jouer le jeu, mais il y en a qui ont déballé des trucs assez inavouables, et ce le premier jour d'école, bordel! Il y en a qui te racontent au calme qu'ils se sont fait chier dessus par des mouettes en vacances. D'autres qui ont rejoué une scène de L'Exorciste pendant un repas familial. Et puis enfin, t'as celui qui sort de nulle part et qui raconte comment un jour il a chié sur la moquette chez lui, parce qu'il avait la flemme de se lever pour aller aux toilettes.

Alors je peux vous dire que la glace a bien été brisée, c'était même limite une fonte des glaces, tellement le niveau était élevé! Le pire dans tout ça, c'est que ces élèves étaient à fond dedans et qu'ils ressentaient limite de la fierté dans leurs récits.

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• Séquence émotions

Je vous ai déjà parlé de la classe de 1ère (11-12 ans) que j'allais perdre prochainement? En fait, comme il y a peu d'élèves en 1ère, ils vont rassembler la seule classe de ce niveau d'études à laquelle je donne cours, comme ça ils pourront créer une nouvelle classe pour les 4èmes qui sont beaucoup trop nombreux. Bref, ce sont mes petits chouchous, et je risque fort bien de les perdre dans les semaines qui suivront...

Je n'en avais pas parlé à mes élèves, car c'était censé rester secret. Or, certains profs leur en ont parlés et ça les a vite effrayés. Ils sont un jour venus me voir à ce propos, et j'ai tenté de les rassurer. Le lendemain, j'étais dans le bureau de la préfète pour lui expliquer qu'il n'était pas normal que des tous petits qui commencent à peine à s'habituer au fonctionnement du secondaire soient déjà au courant de telles choses.

Bref, il y a deux jours, ils m'ont demandé à quelle autre classe de 1ère je donnais cours. Je leur ai alors dit qu'ils étaient les seuls élèves de 1ère à qui je donnais cours. Ils ont tous commencé à soupirer en disant que ce n'est pas juste, qu'ils n'ont pas envie de changer de prof.

Aujourd'hui, j'ai eu deux heures avec eux. Pendant la 2ème heure, ils se faisaient passer une feuille, que j'ai intercepté. Dessus, il était marqué: "s'il vous plait, on ne veut pas changer de professeur de néerlandais", et chacun avait signé avec son nom. J'ai trouvé ça tellement touchant! Il y a même une élève qui a dit tout doucement à sa voisine (mais j'ai entendu ses paroles): "j'ai envie de pleurer"...

[...]

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[...]

Mais ça ne s'arrête pas là! Après les cours, il y a eu une réunion d'information pour les parents des nouveaux élèves de 1ère. Il y avait donc les parents, la préfète et les enseignants. Et là, pendant les questions-réponses en fin de réunion, un élève de cette classe a demandé à la préfète si sa classe allait être rassemblée. Voici un petit aperçu de l'échange qui a eu lieu:

Préfète: Jeune homme, tu as une question?
Élève: Oui, est-ce qu'ils vont rassembler notre classe?
Préfète: Tu es dans quelle classe?
Élève: En 1ère D.

Là, elle a commencé à expliquer que c'était fort probable mais qu'ils ne devaient pas s'inquiéter, que ça allait être fait sérieusement.

Et là, l'élève demande: "on va avoir d'autres profs?"

Préfète: Vous allez garder certains profs, comme [...] et [...]
Élève: Et le prof de néerlandais? On va le garder?
Préfète: S'il donne cours aux autres classes, tu auras une chance de le retrouver.
Élève: Mais il ne donne cours qu'à nous, on va le perdre? Madame, on ne veut pas le perdre!

Mes collègues se sont demandés de qui il parlait, puis ils ont compris que c'était moi. C'était très mignon, d'autant plus qu'il ne lâchait pas l'affaire et qu'il n'arrêtait pas de lui poser des questions.

Et donc tout ça, c'était devant les parents, j'ai trouvé ça assez valorisant, même si aussi un peu gênant ^^

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• L'éponge

Contrairement aux deux années précédentes, mon local n'est plus le même. Je me suis donc retrouvé en début d'année dans un local vraiment miteux, avec un tableau sur lequel la craie glisse, des dessins de bites géantes sur les murs et aucun matériel didactique. Mais ce qui a le plus dérangé mes élèves, c'est l'affreuse éponge dont j'ai hérité, qui était vraiment sale et puante. Je n'ai même pas eu le temps d'aller en acheter une autre qu'un élève de 1ère m'en a offerte une. C'était très drôle, car la démarche était originale (l'élève qui offre du matériel au prof) mais c'est surtout dans la façon de me l'offrir que ça a été drôle. Et histoire de rendre le tout encore plus fun, j'ai fait un "unboxing" de l'éponge en imitant les youtubeurs, ce qui a provoqué l'hilarité générale au sein de la classe.

https://tinyurl.com/ybd8mkfu

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• Punchline!

Petite punchline qui a calmé un élève surexcité (mais adorable) qui souhaitait me raconter une blague depuis le début de la leçon.

Lui: "Monsieur, quand est-ce que je pourrais raconter ma blague?"
Moi: "Quand tu seras drôle"

Voilà, c'est pas super classe, mais au moins, ça l'a calmé jusqu'à la fin de l'heure et ça l'a même fait marrer. Et j'ai remarqué que lorsque je balance quelques punchlines ou que je fais preuve de répartie, ils aiment plutôt bien!

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• Le cadeau d'adieu

Hélas, cette fameuse classe de 1ères m'a été arrachée. Après un mois de cours ensemble, les élèves ont été répartis dans d'autres classes, et je me suis retrouvé avec une ancienne classe à moi que je n'avais pas forcément envie de retrouver. Mais je n'ai pas voulu les laisser partir sans un petit cadeau d'au revoir. J'avais prévu de leur offrir un petit cadeau à chaque anniversaire, car c'était une petite classe. Mais j'ai finalement décidé de le leur offrir le dernier jour de cours ensemble. J'ai donc acheté un porte-crayons avec 3 stylos de couleur différente, un correcteur, un berlingot de jus de fruit et un paquet de M&Ms, le tout emballé dans du cellophane avec une petite finition colorée. C'était un peu ma manière de leur laisser un petit souvenir après un mois passé ensemble. Parce que même en un mois, on peut s'attacher à eux!

https://tinyurl.com/ycpaennc

J'ai pourtant longtemps hésité, car je ne voulais pas que mes collègues utilisent cela comme sujet de discussion pour me nuire. Puis je me suis dit "merde, c'est pas pour eux que je le fais, il n'y a rien de mal dans ma démarche" et je leur ai donc offert ce cadeau d'adieu. Et j'ai bien fait car ils étaient contents, et même maintenant, plusieurs mois après, ils viennent encore me saluer quand ils en ont l'occasion!

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• Un petit cadeau de la part d'un élève

Dernière heure de cours avec ma classe de 1ère, que je vais perdre au profit d'une classe difficile que j'avais déjà eu l'année précédente. Au moment où la sonnerie de fin retentit, les élèves me font un semi-adieu (car je les garde encore 1 heure par semaine au lieu de 4 pour un petit cours d'ateliers), et un élève s'approche vers moi en me tendant une chemise plastique remplie de dessins. Il y en avait bien une vingtaine, et il m'a dit: "monsieur, c'est pour vous, c'est cadeau". Un geste touchant et des dessins que je garde dans mon armoire en classe. J'adore quand des élèves m'offrent quelque chose sur quoi ils ont fait des efforts.

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• Petite blague entre collègues

Mes collègues sont parfois de petits farceurs. Ainsi, juste avant la 1ère réunion des parents de l'année, en allant vérifier si on n'avait pas mis des documents dans mon casier, je retrouve avec une certaine surprise 3 photos d'actrices ou de chanteuses, à moitié dénudées. Lorsque j'ai démasqué les coupables de cette plaisanterie, je les ai prévenus que ma vengeance serait terrible. Ainsi, ayant les clés de toutes les classes se trouvant dans le bloc dans lequel se trouve mon local, j'ai pu pénétrer "par effraction" dans le local d'un des collègues farceurs, avec la complicité d'un élève que j'avais mis dans la confidence. Ce qu'on a fait, c'est accrocher ces photos en hauteur. Mon collègue étant ce jour-là absent, il allait retrouver sa classe "customisée" le lundi en 1ère heure.

https://tinyurl.com/ybmwsjhm
https://tinyurl.com/ycvj43rn

Placées ainsi, les photos étaient assez discrètes mais tout de même visibles pour que les élèves y prêtent attention. C'est effectivement ce qu'il s'est passé, et mon collègue a du demander à une élève de retirer les photos. Ça l'a bien fait marrer, et depuis, je n'ai plus jamais retrouvé de photos de ce genre dans mon casier.

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• Un petit mot émouvant

J'ai beau avoir un horaire complet, celui-ci est agencé de manière à ce que j'ai un jour de congé dans la semaine. Ce jour-là, mon local est occupé par des collègues. En général, lorsque je retrouve mon local, les bancs sont déplacés, les meubles mis de travers, ... Bref, tout est désordonné! Mais un jour, j'ai trouvé quelque chose de différent, sur mon bureau. En effet, comme ça fait 3 ans que je travaille dans cette école, j'ai déjà vu passer un certain nombre d'élèves, dont certains n'ont plus cours avec moi. Et une de ces élèves a discrètement placé un petit mot sur mon bureau qui disait sur une face "De votre élève préférée, ancienne 2 GPT pour [mon nom]", et sur l'autre "Vous me manquez monsieur, merci pour tout..." signé par l'élève. Ben franchement, ça m'a ému, car je l'ai eu 2 ans en classe, et la dernière année n'était pas géniale car elle s'était retrouvée dans la classe avec tous les cas spéciaux, et j'avais fortement regretté de ne pas avoir pu faire plus pour elle et les autres qui s'accrochaient...

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• Le dessin pas très ressemblant...

Une particularité des mes cours de langues, c'est que je les donne pratiquement toujours en "immersion", c'est-à-dire dans la langue cible sans avoir recours à des traductions en français. Lors de la lecture d'un texte en néerlandais, un élève de la classe dont je suis le titulaire me demande ce que signifie le mot "ezel". La traduction du mot est "âne", mais comme je ne veux pas passer par cette facilité, je décide de dessiner un âne au tableau. Je commence donc, en m'inspirant mentalement de l'image de l'âne de Shrek. Sauf que mon début de dessin ressemblait plus à un pénis géant qu'à un animal. Je me suis arrêté à mi-chemin, j'entendais des réactions d'étonnement derrière mon dos, et j'ai vite effacé en leur disant que c'était une approche artistique. Gros fou rire, bien évidemment, et un élève s'est proposé pour dessiner un âne (qui ne ressemblait certes pas à un pénis, mais pas forcément à un âne non plus). Bref, heureusement que nous ne sommes pas dans une école d'art...

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• Allo?

J'ai donc récupéré une classe difficile avec laquelle j'avais eu 8 heures de cours par semaine l'année précédente. Je connaissais donc bien les élèves. Ainsi, lorsqu'une élève qui avait des problèmes disciplinaires l'année passée s'est mise dès le premier cours à vouloir se faire remarquer, j'ai tout de suite réagi afin que cela ne se reproduise plus. Après lui avoir à deux reprises demandé de se calmer, elle n'a évidemment pas daigné m'écouter et s'est mise à péter les plombs et à monter dans les décibels. Heureusement, j'avais anticipé un comportement puéril de sa part, et je m'étais donc au préalable mis à la recherche du numéro de téléphone de sa maman. En voyant qu'elle ne se calmait pas, j'ai sorti mon téléphone en classe et j'ai tapé le numéro de téléphone en question. Ne sachant pas qui j'allais appeler, cette élève m'a défié sur un ton moqueur: "Vous allez faire quoi? Appeler le SAMU?", ce à quoi j'ai répondu: "Non, je vais appeler ta mère". Là, toute la classe a hurlé de rire et ne sachant plus comment réagir, elle a dit de manière un peu perdue: "Ben allez-y, appelez ma mère!".

J'ai donc appelé le fameux numéro, mais hélas, je me suis retrouvé sur le répondeur. J'ai rangé mon téléphone et continué à donner cours à la classe, qui s'était retrouvée tout à coup bien calme. L'élève en question n'a plus bougée de l'heure, et je peux même aller jusqu'à dire que je ne l'ai (presque) plus entendue de l'année. Ce moment fut très important, car la classe était très difficile (avec de nouveaux élèves tentant de m'impressionner), et le fait de montrer que j'osais prendre des mesures si nécessaire et que je ne me laissais pas marcher sur les pieds a tout de suite installé mon "personnage" de prof. Au final, cette élève fut l'exemple dont j'avais besoin afin d'asseoir mon autorité. Elle ne l'a pas mal vécu puisque par après, j'ai pu constater de grands efforts dans son comportement et dans son travail tout au long de l'année.

Ah oui, il faut savoir que la maman m'avait rappelé l'heure suivante et que j'ai pris la peine de lui expliquer la situation tout en expliquant que ce n'était que pour la tenir au courant en espérant que ça ne se reproduirait plus. J'ignore si c'est ce qui a porté ses fruits, mais à l'avenir, je n'hésiterais pas à refaire cela!

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• C'est tellement beau...

Si mes deux premières années ne furent pas de tout repos, je dois avouer que cette 3ème année en tant que prof dégageait une certaine odeur de "victoire". En effet, si mes précédentes classes n'étaient jamais motivées et ne faisaient quasi jamais d'efforts, je peux dire que cette 3ème année, je me suis retrouvé avec des élèves bien plus impliqués, avec qui j'ai pu faire des tas de choses et essayer de nouveaux projets qui ont été menés à bien tout au long de l'année.

Rien qu'au niveau du travail, il y avait une rigueur assez unique. Lors de la représentation d'un dialogue devant la classe, deux élèves m'ont laissé bouche bée. Ils ne se sont pas contentés de faire ce qui leur avait été demandé, ils ont carrément été plus loin en proposant un dialogue tout simplement inouï! Et là, je dois dire que je suis resté sans voix, j'ai même ressenti une grande émotion, car pour la 1ère fois depuis que j'étais entré dans le monde du travail, j'avais l'impression d'exercer ce pour quoi j'ai étudié pendant 3 ans. J'avais subitement retrouvé foi en l'enseignement, moi qui m'était retrouvé l'année précédente dans une situation de désarroi total.

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• Seul contre tous

Toujours avec cette classe difficile, qui m'en a quand même un peu fait voir en début d'année. Une élève pète un plomb parce que sa trousse a disparue. J'essaie de calmement savoir où elle l'a aperçue la dernière fois, et c'était l'heure précédente chez ma collègue. Elle s'en prend alors aux garçons de la classe en les traitant de voleurs. Il faut savoir que l'année précédente, le vol de bics était très courant dans cette classe, et le même schéma semblait se répéter à nouveau... La sonnerie retentit, tout le monde remballe ses affaires et s'apprête à partir, lorsque cette élève pète un plomb et se met devant la porte, tel Gandalf empêchant le Balrog de passer. Elle hurle que tant qu'elle n'aura pas récupéré ses affaires, personne ne sortira de la classe.

Haha.

1) C'est à elle de faire attention à ses affaires
2) Ce vol a eu lieu dans une autre classe, pas dans la mienne, je ne tiens donc pas à ce que cela se règle chez moi. D'autant plus que j'ai proposé une solution calme et que ça n'a pas été pris en compte.
3) Personne ne prend ma classe en otage.

[...]

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[...]

J'ai donc ouvert cette foutue porte contre laquelle elle s'était adossée afin de mettre du poids, et j'ai fait sortir les élèves (non sans difficulté). L'élève est devenue hystérique et m'a hurlé dans l'oreille gauche (j'en ai d'ailleurs eu des séquelles...). D'autres élèves se sont interposés et ça a dégénéré dans les couloirs. Sauf que si ça n'avait concerné que ma classe, j'aurais pu régler l'affaire. Non, dans le couloir se trouvaient 5 autres classes, qui s'en sont toutes mêlées, créant un chaos ingérable. Le pire, c'est que ces élèves n'avaient rien à faire là, étant donné que leurs profs étaient absents. Mais ils n'ont visiblement pas été prévenus et cela a créé un danger important pour tous ceux présents lors de ces faits. J'ai envoyé des élèves fiables chercher les éducateurs. Personne n'est venu, même pas par après pendant l'heure suivante (car oui, après cela, j'ai du encore donner cours avec toute cette adrénaline en moi). Je me suis retrouvé avec environ 70 élèves en train de se taper dessus.

Je suis rentré chez moi, j'ai envoyé un long mail à la direction et ai demandé que des mesures soient prises, car ça aurait pu très mal finir. Le fait que personne ne soit venu me donner un coup de main m'a mis hors de moi. Le pire, c'est que toute l'école était au courant. Heureusement, ce genre de péripétie n'est plus arrivé par après, mon année étant devenue bien plus sereine que les deux années précédente.

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• Petit délire perso

De temps en temps, quand j'en ai le temps, lorsque je prépare une interro, j'aime bien mettre un petit mot d'encouragement avec une photo, comme ici: http://image.noelshack.com/fichiers/2018/30/2/1532460362-image1.png

C'est con mais ça m'amuse ^^

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• La grimpe d'arbres - Le retour!

Ceux qui suivent mes péripéties de prof de près (ou même de loin) se rappelleront peut-être de la fameuse sortie de grimpe d'arbres qui a dégénéré lors du retour avec les élèves. Une sortie qui m'avait été imposée en dernière minute durant laquelle je n'avais pas été préparé et où je me suis retrouvé à devoir gérer des élèves complètement tarés sur le chemin du retour. Je m'étais dit que PLUS JAMAIS on ne m'aurait là-dedans. Sauf que je me suis à nouveau retrouvé impliqué dedans cette année... Heureusement, j'étais avec un collègue avec qui je m'entends super bien, mais ça n'empêche que la mauvaise expérience de l'année passée était encore fraichement ancrée dans ma mémoire... C'était donc avec un à priori négatif que j'ai fait cette sortie.

Et au final, elle s'est super bien passée! Les élèves ont été tops, aucun souci de comportement, que ce soit durant l'activité ou même au retour. Tout le monde a joué le jeu (bon, il manquait aussi la moitié de la classe, ça a peut-être aidé), c'était sympa, il faisait beau dehors, ... Bref, je suis rentré chez moi en étant de bonne humeur! Comme quoi, il ne faut pas s'arrêter à une mauvaise expérience!

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• Quel cirque!

Vers le milieu de l'année, une troupe d'artistes est venue "louer" une partie de la cour de récré afin de s'entrainer pour des représentations. En gros, ils ont fixé de grands poteaux dans la cour et s'entrainaient à faire du trapèze, à escalader, à chanter, etc... Bien évidemment, nous n'avions pas été prévenus, et lorsqu'on est arrivés dans la cour de récré le matin pour aller chercher les élèves censés être rangés, nous avons trouvé ces élèves complètement perdus, ne sachant plus où se ranger. Car oui, la cour a beau être assez grande, il a fallu qu'ils posent leur matériel pile à l'endroit où les élèves devaient se ranger!

Alors on pourrait se dire qu'une solution a été trouvée par après, que les élèves ont été placés ailleurs et qu'ils ont reçu des consignes claires afin que le bordel du matin ne se reproduise plus. Que nenni, on a du gérer ça pendant un mois avec à chaque fois le même scénario: élèves qui se cachent, qui montent déjà dans les couloirs (alors que normalement, ce n'est pas autorisé, ...). Et ces mauvaises habitudes, ils les ont bien évidemment gardées jusqu'à la fin de l'année...

Cela aurait pu s'arrêter là, sauf que non, les répétitions de ces saltimbanques se faisaient PENDANT les heures de cours! Il faut savoir que mon local cette année donne vue sur la cour de récré, et que l'odeur de moisi qui règne dans mon local est tellement désagréable que je dois quasi toujours laisser mes fenêtres ouvertes. Mais voilà, pendant que je donnais cours, ces "artistes" ne trouvaient rien de mieux à faire que de chanter, dérangeant ainsi mes leçons et surtout, dérangeant les élèves en attirant leur attention sur autre chose que mon cours. Ce cirque a duré près d'un mois, et pas une seule fois durant ce mois, on nous a prévenus ou expliqués ce qu'il en était... On n'a jamais su qui étaient ces gens, et comment ils se sont retrouvés là...

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• No escape

Parmi les règles qu'il y a dans ma classe, il y a celle concernant les fardes des élèves qu'ils ne peuvent pas laisser dans l'armoire au fond de la classe. Pourquoi, me direz-vous? Tout simplement parce que les élèves oublient de faire leurs devoirs ou utilisent l'excuse du "j'avais laissé ma farde en classe, j'ai pas pu étudier". Du coup, afin d'éviter que cela ne se produise, tous doivent rentrer chez eux avec leur farde. Je m'assure bien évidemment à ce qu'ils ne prennent pas tout leur cours avec (les premiers chapitres sur lesquels on ne travaille plus peuvent rester chez eux, comme ça ils n'ont pas non plus une charge trop importante). Or, il arrive souvent que les élèves, pensant que je ne le remarquerais pas, s'amusent à cacher leur farde ou leur cours un peu partout en classe (au-dessus des armoires, derrière un banc, ...). Sauf que généralement, je le remarque.

Ainsi, en dernière heure un jeudi, un élève a tenté à plusieurs reprises de planquer sa farde, mais à chaque fois, je l'en empêchais. Au moment où la sonnerie a retentie, il a tenté un ultime camouflage de sa farde est s'est aussitôt empressé de quitter le local. Pensant que je ne l'avais pas remarqué, il est parti tranquillement en pensant qu'il n'aurait pas de poids à rapporter chez lui. Sauf que je l'ai rattrapé dans le couloir et lui ai gentiment tapoté l'épaule pour la lui rendre. "Tiens, tu as failli oublier ça, heureusement que j'ai pu te rattraper", ai-je sorti d'un ton innocent. Son expression était vraiment excellente et la réaction de ses condisciples était en valait également la peine!

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• Jokes de papa

Parfois, il arrive qu'une leçon se passe plus vite que prévue et on se retrouve à devoir improviser une fin d'heure. En général, c'est l'occasion parfaite pour consolider ce qui vient d'être vu avec les élèves. Mais de temps en temps, un peu de légèreté, ça ne fait pas de mal, surtout quand on estime que les élèves ont très bien travaillé.

Ainsi, je me suis inspiré d'une vidéo vue sur internet afin de lancer un petit jeu. Le but est simple: deux élèves se font face et se racontent à tour de rôle une blague vraiment pourrie. Celui ou celle qui rigole perd la partie. On s'est donc retrouvés à faire des affrontements de blagues pourries, et ça a créé une ambiance vraiment géniale! Le genre d'ambiance que je n'aurai jamais cru un jour trouver au sein de ma classe, surtout après mes deux premières années difficiles.

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• Self control

Probablement un des gros moments de self control dont j'ai du faire preuve cette année. C'était en dernière heure de cours. Je suis en classe avec mes élèves et je leur donne cours, et 15 minutes après le début du cours, on frappe à ma porte. Éducateur? Élève venant pour me poser une question? Non, 3 élèves dont une de la classe, qui était en retard et que je ne pouvais accepter. Voilà l'échange:

Élève 1 (s'adressant à un élève de la classe, sans me calculer): "Toi, viens ici"
Moi: "Qui le demande? Le proviseur? Un éducateur?"
Élève 2 (que je ne connais absolument pas): "C'est moi qui le demande!"
Moi: "Ah non, hors de question, vous n'avez pas à gérer vos affaires pendant mon cours"
Élève 2: "Wesh, c'est bon, calme-toi, on fait rien de mal! Viens, je te dis!" (en s'adressant à l'élève dans la classe)
Moi (voyant l'élève qui se lève de sa chaise): "Non, tu restes assis!" Puis, m'adressant à cette élève qui a fait irruption dans ma classe: "Tu n'as pas cours? Tu n'as rien à faire ici!"
Élève 2: "J'ai eu fini à 11h45, j'ai été licencié!" (me dit-elle en roulant des yeux et sur un ton agressif)
Moi: "Eh ben rentre chez toi alors. Bonne journée" et je leur ai fermé la porte au nez, car ce petit cirque ne pouvait pas durer plus longtemps.

Sachant qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire, j'ai gardé ma main contre la porte et elle a essayé de la pousser. Mais ma force surhumaine (héhé) a fait que la porte ne bougeait pas. Je suis resté comme ça pendant quelques minutes, car je les entendais parler dans le couloir. Et là, d'un coup, une des filles a donné un énorme coup de pied dans la porte.

[...]

Annotation :

[...]

J'ai ouvert la porte, et j'ai dit: "Excuse-moi, tu fais ça aussi chez ta mère?" Et là, l'élève inconnue a pété un plomb et a commencé à crier que je n'avais pas à insulter sa mère (alors que ce n'était pas une insulte). Bref, elle s'est comportée comme la victime. Le souci, c'est qu'avec ce genre de personne, on ne peut pas en placer une sans qu'elle hurle comme une tarée.

L'élève qu'elle voulait voir s'est levé pour sortir de la classe afin de mettre fin à tout ça, je lui ai dit que s'il sortait sans mon autorisation, il se mettait en tort et écoperait d'un rapport. Là, l'autre tarée a continué à m'attaquer: "Ah, en plus, vous menacez et tout? Mais vous êtes qui? Vous êtes rien!" (j'avais bien envie de lui répondre "Je suis Batman", mais je garde ça pour plus tard). En fait, comme je ne la connaissais pas, elle a cru qu'elle pouvait me manquer de respect sans que je ne dise rien. Le truc, c'est que je ne suis pas du genre à lâcher l'affaire et j'ai exigé une sanction par après.

J'ai donc envoyé un élève chercher le proviseur, qui est parti comme ça (sans déconner!):

https://tinyurl.com/y98whrpt


Là, les filles sont vite parties, et quand l'élève est revenu (sans le proviseur), il m'a expliqué qu'il était avec les filles dans son bureau et qu'elles disaient que je les avais insultées, poussées, etc... Alors que je n'ai pas levé la main sur elles. Ce n'est pas très malin de leur part, car les couloirs sont truffés de caméras et de micros. Au final, elle fut sanctionnée.

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• Les rapaces

Vers le milieu de l'année, il y a eu un évènement assez grave dans les alentours de l'établissement dans lequel je travaille. Un évènement qui a tellement fait de bruit que ça a rameuté les médias, qui ont fait preuve d'un sans-gêne sans limites et d'un non-professionnalisme exaspérant. Ainsi, il était impossible d'aller travailler sans être intercepté par un de ces rapaces. Plusieurs fois, on est venu me poser des questions, je n'avais évidemment rien à dire puisque je ne suis pas le chef d'établissement. Et malgré leur insistance, impossible de leur faire comprendre qu'ils n'avaient même pas à me parler. Mais le pire, c'est quand ils ont pris les élèves pour cible afin d'avoir un descriptif de ce qu'il s'est passé. Vous connaissez les jeunes, ils ont tendance à tout bien exagérer. Du coup, dans les médias, on s'est retrouvé avec plusieurs versions différentes des faits. Une grosse blague, qui a donné un coup dur à nos élèves (surtout ceux directement impliqués et auxquels je donnais cours) et qui a rendu l'ambiance encore plus tendue. Petite dédicace au photographe qui voulait que je l'envoie vers un lieu précis et que j'ai envoyé loin, très loin de l'endroit en question.

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• La stagiaire

Avant de devenir enseignant, j'ai d'abord fait des études et bien évidemment fait des stages. Ce sont ces stages qui ont été les plus importants dans ma formation. Qui dit stage dit également maitre de stage. À chaque stage, on stressait car on ne savait jamais sur qui on allait tomber. Eh ben même pas 3 ans après la fin de mes études, c'est moi qui ai endossé le rôle de maitre de stage! J'étais super content, fier et excité, mais également tendu car je devais quand même assurer et ne pas me retrouver avec un couac. Le but n'était pas de perdre toute crédibilité aux yeux de futurs enseignants.

J'ai donc accueilli une stagiaire pendant un mois au sein de ma classe, et j'ai trouvé cette expérience et cette rencontre vraiment incroyables. D'ailleurs, on peut dire que j'ai passé là le meilleur moment de l'année scolaire! J'ai pris mon rôle très au sérieux et j'étais heureux de pouvoir donner des conseils à cette future enseignante. Et puis ça m'a fait plaisir qu'on m'envoie quelqu'un de sérieux et de déterminé. Et puis revoir certains de mes anciens profs (qui viennent observer la stagiaire), c'était également très sympa! Au final, j'en retiens une rencontre que je n'oublierai jamais et une nouvelle fonction qui me plait énormément!

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• Bouh!

Allez, petite anecdote concernant un moment bien délirant qu'on a eu en classe avec la stagiaire! Il faut savoir que dans chaque local, il y a un lavabo et une espèce de cagibi étroit dans lequel on peut accrocher une veste. Et sur je ne sais quel coup de tête, j'ai proposé à ma stagiaire de s'occuper de mes élèves comme si de rien n'était, et je me suis planqué dans ce cagibi afin de faire une blague à ces jeunes! Du coup, en rentrant dans le local, j'étais déjà planqué et ils ne savaient pas où j'étais. On l'a fait à deux reprises, la première fois avec ma petite classe. Ils sont rentrés et ont commencé à bosser sur une interro. Et là, subitement, avec mon téléphone, j'ai fait aller la musique de Lavanville dans le jeu Pokémon, et j'ai ouvert la porte et j'en suis sorti comme si de rien n'était, comme si je venais de sortir de je ne sais où, sans aucune pression. La moitié des élèves s'est levée et s'est encourue au fond de la classe, un quart a hurlé et l'autre quart m'a regardé en mode: "vous êtes sérieux?"

On l'a refait avec une plus grosse classe, et la réaction était encore plus énorme car là, tout le monde s'est mis à crier. Certains ont cru que j'étais un esprit, d'autres que j'étais mort et qu'on m'avait planqué là. Je n'ai pas pu voir la réaction sur leurs visages au moment où j'ai ouvert la porte de ce cagibi, mais d'après ma stagiaire, ça valait de l'or.

Oui, parfois, j'ai des délires qui me viennent comme ça, et là, le fait d'avoir une complice a rendu les choses encore plus délirantes!

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• Une sortie qui fait bouger!

Vous vous rappelez de la sortie de la grimpe d'arbres? Eh ben la même organisation a organisé une autre sortie dans le même genre, visant à favoriser l'esprit d'équipe et l'entraide. Sauf que là, pas d'escalade dans les arbres en pleine forêt, mais plutôt une espèce de terrain de jeu géant où on est divisés en plusieurs groupes et où on doit exécuter des "missions" ensemble en tant qu'agents secrets, le tout dans une salle. C'était plutôt sympa, bien plus fun que de donner cours un vendredi. C'était assez physique mais j'ai bien aimé, et les élèves aussi. Et ce que j'en ai finalement retenu, c'est le fait d'avoir encouragé une élève à surmonter sa peur du vide en l'aidant à traverser un parcours en hauteur. J'ai adoré le fait qu'elle en était fière!

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• Mr. Miamsolo est un petit con

En fin de journée, finissant en même temps que mes élèves avec qui je venais de donner cours, je me dirige vers le métro et me retrouve derrière eux. J'avais eu un petit clash sans grande envergure avec un de ces élèves. Comme il y avait tout un groupe, cet élève en question ne m'avait pas vu, du coup j'ai pris un autre élève à part et je lui ai dit de passer à côté de l'élève susceptible et de dire que j'étais un sale con, le tout sous forme de question. Ainsi, il s'est approché de lui et lui a dit: "Tu trouves pas que Mr. Miamsolo est un petit con?", ce à quoi l'élève a répondu: "Oui! Trop!" Il n'a pas eu le temps d'enchainer que je suis apparu avec un petit sourire sadique. Tout le monde a éclaté de rire, même lui en a rigolé, mais plutôt gêné, et il a alors essayé de trouver des excuses, ce qui était encore plus drôle. Bien sûr, je n'en ai pas voulu à l'élève, ça m'a moi-même bien fait marrer. J'adore les piéger, et je ne comptais bien évidemment pas sanctionner cet élève pour ça, d'autant plus que pour le coup, c'est moi qui ai un peu provoqué "l'incident" ^^

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• Nouveau look

En plein cours avec la classe dont j'étais le titulaire, un élève a sorti une perruque blonde et s'est amusé à la mettre sur sa tête. Je me suis demandé ce qu'il faisait avec un tel accessoire, et il s'avérait que c'était nécessaire pour une présentation et une série de sketches qu'ils devaient faire pour un autre cours. D'autres perruques sont apparues, et bien évidemment, ne manquant jamais une occasion pour m'amuser, je les ai prises et je me suis amusé à faire des "retournés de perruques". EN gros, je suis devant la classe et je tourne le dos à mes élèves, je mets une perruque, les élèves m'appellent et je me retourne avec un air de poseur. Bon, ça n'a pas duré longtemps, mais juste assez pour qu'on s'amuse un petit moment entre deux points grammaticaux bien lourds. Par contre, heureusement que personne n'est rentré dans le local à ce moment, car ça aurait été assez gênant.

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• Les mots qui font plaisir

Les réunions des parents, on ne peut pas dire que ce soit ce que je préfère dans mon boulot d'enseignant. C'est bien évidemment important, et il y a souvent des parents qu'on souhaite voir, mais ceux-ci ne donnent presque jamais signe de vie. On se retrouve donc avec des parents dont les élèves n'ont aucun souci (ce qui en soi est une excellente chose, mais du coup on ne se sent pas très utile), et ... on reçoit parfois des compliments! Et j'en ai été le premier étonné. Après avoir accueilli le père de deux élèves dans ma classe et lui avoir expliqué à quel point ses enfants étaient géniaux, travailleurs et polis, il m'a à son tour envoyé une salve de compliments. Selon lui, si ses enfants se donnent autant, c'est grâce à des profs comme moi, et que je ne m'en rends peut-être pas compte, mais mon rôle est très important, etc... Bref, ça a duré un bon moment, je ne savais plus où me mettre, mais je suis ressorti de là avec la banane, et puis ça m'avait fait du bien d'entendre ça à ce moment car je traversais justement une période un peu difficile dans le domaine professionnel (ce qui est en soi assez fréquent quand on fait le métier d'enseignant ^^ ).