Cover Les anecdotes du cinéphile

Les anecdotes du cinéphile

Derrière chaque métrage, comme derrière chaque œuvre d'art véritable, il se cache bien plus qu'un message, que la vision d'un auteur ou bien qu'une esthétique. Le cinéma, c'est avant tout des histoires ! Des anecdotes et des détails croustillants sur la réalisation, le tournage, la production, la ...

Afficher plus

Liste de

5 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

Au nom de la terre
6.7

Au nom de la terre (2019)

1 h 43 min. Sortie : 25 septembre 2019. Drame

Film de Edouard Bergeon

SNBlaster a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Une autobiographie :

Le scénario s'inspire directement de l'histoire de la famille d’Édouard Bergeon (réalisateur et co-scénariste). Tout ce qui est montré à l'écran est tiré du vécu personnel du réalisateur durant sa jeunesse.

Transition :

Édouard Bergeon est issu de la télévision avec à son actif un certain nombre de reportages et de documentaires. L'idée de ce premier long-métrage naquit en 2012 lorsque Christophe Rossignon, acteur et producteur français (depuis les années 1990), demanda à rencontrer Édouard Bergeon après avoir vu son documentaire « Les Fils de la terre ». Lui aussi originaire du monde rural, le propos du film le toucha profondément et lui rappela la situation de son père, jadis, et de son frère, actuellement, en tant qu'exploitants agricoles.

Le destin est dans le pré :

En allumant sa télévision, Guillaume Canet tombe par hasard sur une rediffusion du documentaire « Les fils de la terre » d'Édouard Bergeon. À ce moment-là, Canet est sur le tournage de « Mon garçon », réalisé par Christian Carion, et notamment produit par Christophe Rossignon. Bouleversé par ce visionnage, l'acteur dit alors à ce dernier qu'il aimerait adapter un long-métrage de ce documentaire et qu'il souhaiterait le réaliser. Christophe Rossignon lui explique que le projet est déjà en cours de développement et qu'il va lui-même participer à sa production. Guillaume Canet découvre alors le scénario et s'implique d'emblée dans le projet avec beaucoup d'enthousiasme et de sérieux.

Réalité, quand tu nous tiens !

Par souci de réalisme, de nombreux effets de mise en scène sont utilisés afin de rappeler la réalité du propos (véritable tombe de Christian Bergeon, film d'époque en Super 8, reconstitution du suicide...). Les agendas de Claire Jarjeau qui sont utilisés dans l'œuvre sont les authentiques agendas de la mère d'Édouard Bergeon sur lesquelles cette dernière criait sa peine et évoquait l'état de son mari. Afin de coller le plus possible avec le portrait de Christian Bergeon, Guillaume Canet a insisté pour porter la moustache ainsi qu'une véritable calvitie. Il refusa toute idée de prothèse et misa sur l'authenticité avec cette coiffure extravagante mais pourtant vraie.

Les quatre saisons :

Le tournage fut divisé en deux parties. Deux périodes de 4 semaines chacune, une en été et puis l'autre en hiver. Le film fut réalisé sur le même lieu de tournage, une exploitation de 80 hectares à Saint-Pierre-sur-Orthe dans le département de la Mayenne (53).

Parasite
8.3

Parasite (2019)

Gisaengchoong

2 h 12 min. Sortie : 5 juin 2019 (France). Drame, Thriller, Comédie

Film de Bong Joon-Ho

SNBlaster a mis 8/10.

Annotation :

Une grande première :

« Parasite » est le premier film sud-coréen à remporter la Palme d'Or du Festival de Cannes. Une victoire décernée à l'unanimité par le jury lors de la compétition de 2019.

Attention à ce que vous dites !

Avant la sortie de son film, Bong Joon-ho écrivit lui-même une lettre à l'attention des journalistes leur demandant de respecter le travail d'écriture du scénario en ne rien dévoilant après le premier arc narratif lorsque Ki-woo et Ki-jung intègrent la maison des Park. Les bandes annonces, elles aussi, furent respectueuses du souhait formulé par le réalisateur.

Le fils prodigue :

En 2019, « Parasite » marqua le retour du cinéaste Bong Joon-ho dans son pays et sa langue d'origine, dix ans après « Mother ». Pour « Snowpiercer » et « Okja », les projets étaient partagés entre Corée du Sud et États-Unis pour le(s) pays d'origine, et entre coréen et anglais pour les langues originales.

La pépite :

En janvier 2018, sans avoir été annoncé officiellement, Bong Joon-ho confirma avec l'accord de la société de production Barunson E&A que son acteur fétiche, Song Kang-ho, serait présent sur le tournage. Il s'agit de la quatrième collaboration entre le réalisateur et le comédien après « Memories of Murder », « The Host » et « Snowpiercer ». Song Kang-ho est un acteur très apprécié en Corée du Sud qui, notamment, joua aussi dans plusieurs films de Kim Jee-woon et Park Chan-wook.

La maison fait le moine :

Le tournage démarra le 18 mai 2018 dans l'Aqua Studio de Goyang. La maison des Park fut entièrement construite pour les besoins du tournage en décors d'intérieur. Le chef décorateur Lee Ha-jun, déjà présent sur « Snowpiercer », la conçut dans un style minimaliste, épuré et moderne afin de souligner l'apparente « perfection » de la famille Park. L'appartement miteux en sous-sol des Kim, lui aussi, fut construit pour répondre à la vision de Bong Joon-ho. Les deux résidences sont pensées pour refléter la condition socio-culturelle et l'état d'esprit de chacune de ces deux familles que tout oppose.

Portrait sociétal :

Si certaines thématiques de « Parasite » furent déjà exploitées dans de précédents projets (la compartimentation des castes socio-culturelles dans « Snowpiercer », la famille dysfonctionnelle dans « The Host »...), ici, Bong Joon-ho cherche à observer comment peuvent cohabiter différentes classes sociales dans un monde fracturé par des rapports de classe de plus en plus violents et des inégalités toujours plus extrêmes.

J'accuse
6.7

J'accuse (2019)

2 h 12 min. Sortie : 13 novembre 2019. Drame, Historique, Thriller

Film de Roman Polanski

SNBlaster a mis 8/10.

Annotation :

Collaboration et adaptation :

« J’accuse », le dernier film de Roman Polanski est une adaptation du roman historique « D. » de l’écrivain et journaliste britannique Robert Harris. Il s’agit-là de la seconde collaboration de l’auteur avec le réalisateur franco-polonais puisque celui-ci avait déjà collaboré avec Polanski sur « The Ghost Writer » sorti en 2010, qui est également une adaptation de l’un de ses romans.

En français, s'il-vous-plaît !

Polanski souhaitait mener à bien ce projet depuis des années. Déjà en 2012, lorsque le réalisateur présenta le projet à ses associés de l'époque, ces derniers étaient motivés mais considéraient qu'il était indispensable de tourner le film en anglais pour garantir le déblocage de moyens financier par les distributeurs internationaux. Ne voulant pas s'y résoudre, Polanski dut attendre jusqu'en janvier 2018 quand Alain Goldman lui proposa de produire le film en français. Le tournage débuta 9 mois plus tard.

Marie-Georges Picquart :

Durant la genèse du projet, Polanski et Harris voulaient raconter cette histoire complexe selon le point de vue d’Alfred Dreyfus, cependant, ce dernier resta enfermé plusieurs années sur une île isolée et la seule perspective de traitement était de montrer sa souffrance. Après plus d’un an de travail sur l’écriture du métrage, Robert Harris proposa de traiter l’affaire sous l’angle d’un autre personnage fondamental dans cette histoire : le lieutenant-colonel Picquart. Enchanté par l’idée, Roman Polanski la garda et opta pour ce choix narratif, considérant que Picquart était un homme passionnant et à la vie compliqué pour un militaire de l’époque et qu’il était aussi intéressant par le fait qu’il n’était pas quelqu’un avec de profondes convictions antisémites, mais plutôt un « antisémite naturel » comme il était possible de l’être dans le contexte de cette époque.

D pour Dreyfus :

Initialement, le film de Polanski devait porter exactement le même titre que le livre de Robert Harris dont il est adapté : « D. ». En définitive, le titre fera hommage à l’article d’Émile Zola publié dans L’Aurore le matin du 13 janvier 1898.

Promesse exhaussée :

Dans son enfance, Roman Polanski fut bouleversé par la scène de la dégradation du capitaine Dreyfus alors qu’il regardé le film américain « La Vie d’Émile Zola ». Dès lors, le jeune réalisateur se dit, qu’un jour, lui aussi mettrait en scène cette histoire terrible qui marqua l’histoire de France.

Midsommar
7.2

Midsommar (2019)

2 h 27 min. Sortie : 31 juillet 2019 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Ari Aster

SNBlaster a mis 9/10.

Annotation :

Catharsis :

C'est en 2013 que l'idée de « Midsommar » est venue à Ari Aster. Le réalisateur sortait alors d'une relation amoureuse de trois ans et puisa dans cette rupture pour explorer la dégradation d'une relation sentimentale à travers le prisme d'un conte de fée folklorique et pervers. Sa première image du film fut celle de la séquence finale, celle d'un temple sacrificiel en proie des flammes, offrant un cadre alors inexploré au « film de rupture ».

Une Suède à Budapest :

Pour des raisons logistiques, pratiques et législatives « Midsommar » fut réalisé dans une région rurale hongroise à côté de Budapest durant l'été 2018. L'ensoleillement étant meilleur en Hongrie, le choix fut rapidement porté sur ce lieu de tournage, d'autant plus que les lois suédoises, plus strictes, ne permettaient pas d'optimiser le tournage sur les heures d'ensoleillement quotidiennes. Cependant, les villageois de Hårga sont joués par des acteurs et figurants suédois.

Plein soleil :

Contrairement à « Hérédité » qui se déroule majoritairement de nuit ou dans une sombre maison angoissante, « Midsommar » évolue constamment sous un soleil de plomb et une lumière éblouissante à une période de l'année où, en Suède, les journées s'éternisent durant des mois. Une atmosphère non sans rappeler « Insomnia » de Nolan. Pour cela, Ari Aster choisit le chef opérateur polonais Pawel Pogorzelski.

La prophétie :

Globalement, l'ensemble des arcs narratifs qui constituent le récit sont exposés dès l'ouverture du long-métrage sur cette fresque en 5 parties. Lorsque les personnages pénètrent à Hårga, l'intérieur des bâtiments est également recouvert de peintures murales qui expliquent tout ce qu'il va se passer et donnent des indices sur la philosophie de Hårga et la signification du film. Ces fresques recèlent des symboles dessinés par l'artiste suédois Ragnar Persson dans le style des peintures médiévales scandinaves, elles furent transformées en papier-peint par des artisans hongrois afin d'habiller les décors intérieurs.

Le souci du détail :

Pour les besoins de son œuvre, Ari Aster conçut une langue fictive : l'Affekt. Il s'agit d'une « version discordante et fantasmatique de ce que l'on pourrait entendre dans un village du Hälsingland au cours d'un festival estival ». Le cinéaste inventa également un alphabet runique propre à Hårga que l'on peut apercevoir brodé sur les costumes, peint sur les murs et écrit dans le sacro-saint Ruby Radr, le livre sacré de la communauté.

Le Voyage de Chihiro
8.4

Le Voyage de Chihiro (2001)

Sen to Chihiro no Kamikakushi

2 h 05 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

SNBlaster a mis 8/10.

Annotation :

Jamais deux sans trois :

Hayao Miyazaki souhaitait adapter depuis plusieurs années un livre pour enfants : « Le mystérieux village voilé dans la brume » de Sachiko Kashiwaba, racontant l’histoire d’une jeune fille timide parvenant jusque dans un énigmatique établissement de bains dirigé par une vieille femme acariâtre qui retient prisonniers tous ceux qui s’aventurent chez elle et les oblige à travailler. Miyazaki proposa dans un premier temps d’adapter le roman mais l’idée fut rejetée par le Studio Ghibli. Il écrivit une deuxième histoire, originale, qui fut également refusée. Finalement, c’est la troisième proposition qui sera retenue, indirectement inspirée du roman de Kashiwaba dont l’empreinte est bien présente dans le film d’animation.

Source chaude :

Les trois propositions de projets faites par Hayao Miyazaki au Studio Ghibli tournaient autour d’un « onsen », soit un établissement thermal traditionnel japonais. Le cinéaste est véritablement fasciné par ces lieux qui lui paraissent empreints de mystère au point d’écrire plusieurs histoires se déroulant dans l’un de ces établissements.

Collaborateurs de longue date :

« Le Voyage de Chihiro » marque la sixième collaboration entre le réalisateur Hayao Miyazaki et le compositeur Joe Hisaishi après « Nausicaä de la vallée du vent », « Le château dans le ciel », « Mon voisin Totoro », « Porco Rosso » et « Princesse Mononoké ».

À la pointe de la technologie :

« Le Voyage de Chihiro », qui est un film d’animation somme toute assez classique dans sa technique, bénéficia du format digital DLP (Digital Light Processing) développé par Texas Instruments depuis les années 1970. Le film est directement enregistré sur disque dur, sans passer par l’étape de la bobine, au même titre que « Star Wars : épisode 1 - La Menace fantôme ». L’œuvre du cinéaste japonais bénéficie également du système sonore EX 6.1 qui utilise 6 canaux pour donner de l’ampleur au son.

Record du monde :

« Le Voyage de Chihiro » sortit au Japon en juillet 2001 et connut un succès commercial sans précédent au pays du soleil levant. À la fin de l’année, plus de 17 millions de spectateurs furent recensés, soit davantage que pour « Titanic » qui détenait la première place du box-office japonais. À la mi-octobre de cette même année, avant même que le film ne soit distribué en Amérique du Nord et en Europe, « Le Voyage de Chihiro » était devenu le premier long-métrage non-américain à dépasser les 200 millions de dollars US de recettes.

SNBlaster

Liste de

Liste vue 340 fois