"Les chansons de ma vie" : Mac Demarco

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« Cette chanson orchestrale est la bande originale d'un film japonais (Furyo, de Nagisa Oshima, sorti en 1982, ndlr), qui se passe dans un camp de prisonniers de guerre. Ryuichi Sakamoto jouait au sein du Yellow Magic Orchestra, et il est d'ailleurs dans le film, avec David Bowie. Mais cette chanson est incroyable, film ou pas. Il y a un côté un peu 80's dans la mélodie avec les synthés, et c'est beau, c'est beau... elle met un petit moment à démarrer, ça monte et ça descend, c'est vraiment joli. J'aime beaucoup Ryuichi Sakamoto, ce type est un génie. Un de mes amis a découvert le groupe Happy End de Haruomi Hosono, après avoir vu Lost In Translation. On a découvert ensuite l'album Hosono House, qui est la version japonaise, et en plus funky, d'un groupe comme The Band. Hosono a pas mal travaillé à une époque avec Sakamoto, ils sont tous deux des pionniers de la musique électronique, en quelque sorte. Ils ont eu des carrières incroyables, ils ont écrit pour des tonnes de musiques de films, ils ont fait des dizaines d'albums... c'était un peu comme découvrir les Beatles japonais ».

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« C'est un morceau monstrueux, sûrement parce qu'eil peut te mettre de très bonne humeur, avec ce côté funky, mais il peut également te faire un bien dingue quand tu vas mal. Je l'écoutais beaucoup quand je vivais à Vancouver, j'avais environ dix-huit ans, j'enfourchais mon vélo et je me baladais le long de l'océan, avec cette chanson dans le casque. C'est avec le documentaire sur sa vie (titré Wild Combination: A Portrait of Arthur Russell, ndlr) et cette chanson que j'ai découvert Arthur Russell. J'ai exploré un peu tout son univers, dont les trucs un peu disco qu'il a fait. Mais quand tu écoutes cette chanson, et les rééditions de ses vieux morceaux country, tu te rends que ce type est vraiment à part, à mi-chemin entre disco et country. Et il a eu une vie vraiment folle ».

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« Tout ça est assez sombre, je m'en rends compte. Pour un côté plus rock, c'est vers ce morceau que j'irais. C'est juste une ballade power-pop un peu débile, mais je l'aime énormément. La compression sur la batterie, mon gars, ça fait quelque chose. Je m'imagine déjà sur mon île déserte à déprimer à cause de Grace Jones, avant de m'exciter au démarrage de cette chanson. Easy-peasy. Je n'ai jamais été un grand fan de ce groupe, je ne sais pas grand chose sur eux, à vrai dire je n'ai qu'un best-of. Il n'y a pas que du bon, mais cette chanson c'est... sweeeeeet ».

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« C'est l'une des chansons qui m'obsède en ce moment. Les parties de synthé viennent d'un autre monde, quant à la voix de Grace Jones, sa tonalité est très étrange, il y a quelque chose que je n'arrive pas à définir. Pareil, ça fait peu de temps que je me suis mis à Grace Jones. C'était à l'époque de mon premier EP, Rock and Roll Night Club. Le gros sujet du moment, avec mon label Captured Tracks, c'était de choisir la police de caractère que nous utiliserions pour la pochette. Ils ont décidé de copier celle du magazine Interview, et m'ont envoyé une couverture à titre d'exemple, une couverture sur laquelle il y avait Grace Jones. J'ai regardé cette femme, j'ai compris que son album phare s'appelait Nightclubbing, mais je n'avais jamais pris le temps de l'écouter ».

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« J'ai grandi auprès d'une mère fanatique des Beatles, et va savoir pourquoi, durant mon adolescence, elle s'est mise à écouter de la country dégueulasse, le genre qu'on entend à la radio. Insupportable ! J'ai décidé d'arrêter de monter en voiture avec elle, puis j'ai commencé à m'intéresser à la new-wave, Human League, The Cars, ce genre de trucs, avant de redécouvrir les Beatles, les Kinks, Harry Nilsson et les Stones. Il y a tout un tas de chansons de John Lennon dont j'aime beaucoup les mélodies et les paroles. Mais celle-ci me correspond, c'est tout à fait moi, mais en plus bizarre. C'est un morceau que j'écoute quand j'ai envie de m'isoler du monde. J'écoute les albums solo de Lennon depuis mon adolescence, mais je n'avais pas accroché sur « How ? » jusque très récemment. Pour moi il n'y avait que le Plastic Ono Band, mais Imagine est un grand disque ».