Les jeux qui osent les vagins.

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DONTNOD a fait fort, avec LiS : deux personnages principaux féminins, échappant plus ou moins aux canons de beauté du genre, des personnages pensés comme des personnages et non comme des objets sexuels/des femmes qui doivent plaire aux joueurs. MERCI.
Avec son écriture tout en subtilité et son succès totalement inattendu par l'industrie, LiS marque peut-être un tournant dans notre façon d'écrire le jeu vidéo. En tous cas je l'espère.

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Clémentine est réellement l'un des meilleurs personnages de tous les temps. Gamine intrépide et increvable, à la fois terriblement fragile face à l'univers hostile qui l'entoure et terriblement badass du haut de ses 12 piges.

Ce qui n'est pas sans poser questions : est-ce que ce personnage ne serait pas pensé pour assouvir les besoins paternaliste du joueur mâle (protéger sa petite fille) ? On avait peut-être déjà un peu ça dans le premier opus, et cela se retrouve dans a New Frontier...
Enfin, pour ma part, je préfère considérer cet opus comme une merveilleuse erreur de parcours donnant le contrôle à un excellent personnage féminin.

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Personnage ancré dans la folie, terrible viking douée de la "vision", amoureuse éperdue à la recherche de l'âme de son défunt mari... Ninja Theory inverse ici le principe de la princesse à sauver, pour mon plus grand plaisir. Dès les premières minutes du jeu, Senua m'a rassuré, m'a protégé. J'étais angoissé par l'univers et terrifié par mes ennemis, mais sa présence inébranlables, sa puissance et la précisions de ses mouvements en combat en ont fait un rempart face à mes peurs. Et si elle souffre, si elle hurle et si elle tombe encore et encore, jamais je n'ai éprouvé un besoin de protection envers elle ; c'était même l'exact inverse.

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Premier jeu de DONTNOD, et le studio français posait déjà des bases claires : leurs jeux seront écrits pour les hommes comme pour les femmes, ou ne seront pas. Quand on sait les déboires que cela leur a valu avec les éditeurs, cela force le respect. Alors oui, Nilin a les bonnes formes là où il faut, elle passe son temps à suivre l'homme qui lui parle dans l'oreillette, certes, elle n'en reste pas moins une femme indépendante et bougrement fortiche qui n'hésite pas à dérouiller ces messieurs qui se dresseraient sur sa route.
Tiens, ce qui me fait penser, vous avez remarqué qu'on se bat très rarement contre des femmes dans les jeux d'action ? Pas une seule policière ennemie dans Remember Me. L'excellent Hellblade dont je parles plus haut ne laisse apparaître que des monstres masculins, en tous cas à mon stade du jeu. Quand on a une ennemie, c'est généralement un boss... pourquoi ? Sans doute l'idée qu'il ne faut pas frapper les femmes, j'imagine... un peu concon, je veux dire, quitte à montrer un jeu où il faut frapper les gens, autant en donner pour tous les goûts non ? Frapper un homme c'est moins grave qu'une femme ? Sexisme inversé, galanterie de mauvais goût ? De plus, cela ne contribue-t-il pas à donner l'image d'une masculinité violente et dominatrice, à l'inverse de la féminité, et donc de continuer à enfermer les genres dans des cases ?

Bref, Remember Me donc, même si l'écriture n'est pas aussi poussée que voulue, même si on ne va pas aussi loin que dans LiS, est une sacré entrée en matière de la part de mon studio chouchou.

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Difficile d'évoquer les personnages féminins dans le jeu vidéo sans parler de l'emblématique Lara Croft...
Pourtant Tomb Raider nous présente clairement un personnage féminin pensé pour les joueurs, du moins dans ses premiers jeux. Toujours plus sexy, toujours plus fantasmante, Lara Croft s'est élevé comme un pilier du fantasme geek. Dommage, car on avait une espèce de Bruce Wayne version féminine qui n'en reste pas moins bougrement intéressant.

Alors que penser de ce reboot, qui a beaucoup fait parler de lui ?
Pour ma part (mais ce n'est que ma vision d'homme, peut-être à prendre avec des pincettes donc ?), je n'y ai pas trouvé la trace du sexisme et de culture du viol tant décriée à sa sortie. j'ai vu en cette jeune Lara un personnage réhumanisé et actualisé, et ça m'a vraiment fait plaisir de jouer ce personnage. J'y ai vu une montée en puissance terrible, justement dûe à toutes les souffrances qu'elle endure au début du jeu, et c'est ce sentiment de revanche qui était particulièrement jouissif pour moi en tant que joueur.
Là où le bas blesse, et où je peux comprendre les critiques faites, c'est qu'évidemment, les épreuves infligées à un personnage féminin revêtent forcément un caractère sexuel. Oui, Lara est menacée de viol, oui, on a peur pour elle à ce propos à plusieurs moments du jeu. Je suis partagé : d'un côté je trouve cela crédible étant donné les opposants, et les rend d'autant plus détestables, d'un autre côté cela pose encore une fois le personnage féminin comme une cible de violence sexuelle, et donne envie au joueur de protéger la pauvre petite Lara.
Autre reproche fait au jeu d'ailleurs, qui mettrait systématiquement Lara dans des situations de souffrance dont on veut la tirer, à l'inverse d'un Nathan Drake qui est confronté à des épreuves catastrophiques mais dont il se tire globalement sans trop se plaindre.
Moui...
Si je comprend ces critiques, j'ai tout de même un peu de mal à ne pas voir dans ce reboot un personnage bien plus humanisé, bien plus en phase avec les problématiques de notre société actuelle. Un cas qui sera sans doute encore et encore débattu, je suppose !

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Gros souci pour juger cet Alice : Madness Returns (plus encore que pour son précédent opus qui fait un peu l'impasse sur le scénario). D'un côté, on a Alice, personnage badass par excellence, des personnages féminins relativement intéressant et même des adversaires "femmes" (bon, poupées et guêpes, ça va, ça va, c'est déjà un début)... d'un autre côté certains dialogues sont assez malaisants, la sexualité est omniprésente... oui, mais cela fait parti de l'univers me direz-vous, et il n'est pas question de devenir puritain et de s'empêcher de représenter un univers sexuellement malsain sous couvert de féminisme...
Je suis un peu perdu avec ce personnage. D'un côté, je l'adore, mais vraiment, c'est mon héroïne, j'étais triste à l'idée de la quitter à la fin du jeu, d'un autre côté j'ai l'impression qu'elle a été pensée pour me plaire, non pour être un bon personnage. Bon, il y a peut-être aussi trop peu de matière scénaristique pour pouvoir en juger, après tout.

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Je n'ai malheureusement pas eu le plaisir de tester ce jeu et ayant fui les spoils, je ne sais pas grand chose du traitement de son héroïne. Je me permet toutefois de l'introduire dans cette liste (jusqu'à avoir pu tester le titre ou critique contraire de votre part) pour des questions purement esthétiques. Horizon : Zero Dawn est l'un des premiers jeux AAA qu'il m'ait été donné de voir avec un personnage féminin ne répondant pas à une beauté "conventionnelle". La forme de son visage, la silhouette, ont quelque chose de relativement éloigné d'une Lara Croft ou autre personnage filiforme aux traits fins. L'héroïne est une guerrière, et ça se voit.
ça ne suffit certes pas à en faire un personnage intéressant, mais cela a au moins éveillé mon intérêt lors des campagnes de com.

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On a beaucoup critiqué le côté sensuel, voire sexuel, de Bayonetta.
Bayonetta est-il sexiste ? Le personnage a-t-il été pensé pour plaire au joueur masculin ? Ou au contraire n'est-ce pas un prendre à contrepied cette règle de devoir plaire à l'homme, en jouant à outrance la carte de la provocation, se moquant par là-même de ces héroïnes toujours plus dénudées et lascives ?

Pour ma part j'ai trouvé avec ce personnage une sensualité totalement exagérée, démesurée, et je l'ai interprété comme une ironie mordante vis à vis de l'industrie dont il est issu. Ironie qui me parait d'autant plus évidente que le personnage est largement supérieur à tous les personnages masculins du jeu, les dominant totalement par sa puissance autant que son jemenfoutisme.
Bayonetta est sensuelle, c'est une sorcière, elle est sexy, elle en fait trop et elle s'en fout, parce que personne ne peut lui dire comment elle devrait se fringuer ou agir. En ce sens, elle m’apparaît comme un personnage féminin particulièrement libéré.

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Ils sont bien rare, les jeux d'aventure et RPG où l'on propose à un.e gamin.e de s'identifier à une petite fille, magicienne, fée et guerrière. Child of Light, en plus de toutes ses qualité et de l'amour que je lui voue, propose une aventure sommes toutes classique dans le genre conte/jeu de rôle, et impose le plus naturellement du monde son héroïne, là où la plupart des jeux du genre nous sortent la carte du petit garçon au destin héroïque (ni no kuni, la majorité des FF, kingdom hearts, etc, etc, etc).
Et s'il n'y avait que l'héroïne ! Tous les personnages s'éloignent des clichés et sont d'une profondeur rare. Quant on aux personnages masculins, ils affichent une sensibilité rare et bienvenue.

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Virevoltante, indépendante, sacrément balaise et ne reculant devant rien, ni le vide ni les ennemis, Faith est sans doute l'une de mes héroïnes préférées. Son background, aussi épuré que l'univers qu'elle parcourt, laisse au joueur.euse la possibilité de s'identifier totalement à son avatar, et c'est un grand plaisir.
Il s'agit en outre d'un des rares (unique ?) personnages féminins à être jouable à la première personne...
Je n'ai pas posé les mains sur Catalyst, je ne sais pas comment le personnage y a été traité, mais j'ai beaucoup aimé ce premier opus. Et nous n'étions qu'en 2008, autant dire que les jeux à personnages féminins se comptaient sur les doigts d'une main.

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Alors, oui, dans les personnages féminins emblématiques, il y a bien sûr Seamus.
Seamus, que l'on a habilement recouvert d'une armure afin que le joueur masculin puisse ne pas trop se poser de questions et continuer de penser qu'il incarne un personnage masculin. D'ailleurs, j'ai été très troublé, petit, lorsque j'ai appris que Seamus n'était pas un homme.
Quoi qu'il en soit, supercherie ou pas, ça reste bien joué de la part de NIntendo qui est ainsi parvenu à imposer au marché un personnage féminin on ne peut plus badass, tout en contournant les problématiques "plastique" qu'a rencontré Lara Croft.

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Je vais faire un petit écart ici. Non pas que l'héroïne de Transistor ne soit pas intéressante, mais il s'agit d'un jeu vidéo indé.
Et vous savez quoi ? Si les AAA ont du mal à se mouiller avec des personnages féminins forts, les indés commencent à nous en sortir à la pelle. Et c'est tant mieux !
Depuis que j'ai commencé cette liste, je réalise à quel point l'essort du jeu vidéo indépendant a rafraichi les stéréotypes de personnages. Comme souvent, le marché indé sert de lieu d'expérimentation avant d'impacter durablement les AAA. Petit à petit donc, des héroïnes tout à fait respectables commencent à apparaître. Je ne vais pas toutes les mettre dans cette liste, d'une part parce que l'univers indé est bien trop large pour moi, d'autre part parce que je ne les connais pas toutes, et me contenterais donc de signaler les plus intéressantes/celles que je connais le mieux.
Mais je me devais de remercier cette petite part de l'industrie du jeu vidéo de se bouger pour nous offrir des expériences vidéoludiques plus diversifiées.

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J'ai beaucoup le studio Huis Clos.
Ils ont pondu il y a quelques temps ce drôle de point n click, auquel (je le confesse) je n'ai que peu joué et pas beaucoup accroché. L'univers y est pourtant très bien construit, et surtout, l'héroïne a une vrai personnalité. Très éloignée de ces personnages lisses, de ces coquilles vides qui servent plus d'avatar que de personnages (je pense à Faith), on a ici une jeune femme perdue, pas franchement des plus agréables, qui nous impose sa vision des choses et avec laquelle il va falloir apprendre à composer.
Autre parti pris qui m'a séduit : pour une fois, les relations entre les personnages ne sont pas nécessaires hétérosexuelles, pas nécessairement exclusives. Assez rare pour le remarquer, d'autant que ce ne semble pas être le propos principal du jeu ; il est assez plaisant de trouver un univers finalement plus proche du notre par ses multiples entrées dans la sexualité en toile de fond.

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Dans le genre des jeux indés qui prennent pas le héroïnes pour des truffes, CotN se pose là, avec Cadence qui pète juste totalement la classe. Alors on me rétorquera peut-être qu'une héroïne pour un jeu de rythme, c'est pas tout à fait anodin, et à raison, n'empêche, notre blondinette n'a pas froid aux yeux et c'est un véritable plaisir de la suivre au travers des galeries du NecroDancer.

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Proposition de Villou :
Claire Redfield. C'est loin d'être une Lara Corft au boobs gonflés à l'hélium et ce petit bout de femme à un tempérament de tous les diables. Évidemment le jeu à l'age qu'il a et on a vu beaucoup mieux depuis mais il me semble intéressant dans la mesure où il est (à ma connaissance) l'un des premier jeu à proposer une héroïne qui soit autre chose qu'une cruche ou un prétexte pour mater des boobs.

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Proposition de Villou :
Dans Eternal Darkness sur Gamecube on incarne Alexandra, archéologue qui va devoir progresser dans une maison hanté et qui va revivre des épisodes de la vie de ces ancêtres avant d'aller reboucher un gouffre qui mène aux enfers, rien que ça. Après c'est peut-être pas exactement ça,ça fait une éternité que j'ai pas joué à ce jeu mais j'ai le sentiment que ça colle à ta liste.