Liste ordonnée de films de 2019 (date de sortie en salle en France)

Reprises exclues. Work in progress...

Liste de

130 films

créee il y a environ 5 ans · modifiée il y a 3 mois

Douleur et Gloire
7.2
1.

Douleur et Gloire (2019)

Dolor y Gloria

1 h 53 min. Sortie : 17 mai 2019 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Salvador est cinéaste vieillissant. Il doit surmonter les douleurs, physiques ou psychiques, qui le tiennent éloigné des plateaux de tournage. Un ciné-débat est organisé à la Cinémathèque pour la restauration d'un de ses premiers films, qu'il n'a pas revus depuis trente ans, après s'être brouillé avec l'acteur principal. Des souvenirs plus anciens, de l'enfance, remontent aussi à la surface... Dit comme ça, le synopsis peut ressembler à celui des "Fraises sauvages" de Bergman, mais la manière est on ne peut plus almodovarienne. Le cinéaste de "Parle avec elle" ou de "Julieta" n'a pas son pareil pour tisser des fils narratifs disparates, mélangeant plusieurs époques et/ou plusieurs statuts (réalité ou création) et passer des uns aux autres en toute fluidité. Evidemment, dans le rôle de Salvador, Antonio Banderas est exceptionnel (prix d'interprétation mérité à Cannes, si ce n'est que ça prive une nouvelle fois le cinéaste de la Palme d'or), mais c'est l'ensemble de la direction artistique qui est à saluer : musique (due au fidèle Alberto Iglesias), photographie (couleurs saturées à la Douglas Sirk pour accompagner les aspirations généreuses des personnages), décors (superbe trouvaille de la maison troglodyte, mais l'appartement contemporain n'est pas banal non plus). Devant tant de beauté, gare à l'évanouissement !

Portrait de la jeune fille en feu
7.4
2.

Portrait de la jeune fille en feu (2019)

1 h 59 min. Sortie : 18 septembre 2019. Drame, Historique, Romance

Film de Céline Sciamma

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Au XVIIIè siècle, Marianne, une jeune femme peintre (fille de...) est chargée de faire le portrait à son insu d'Héloïse, une jeune bourgeoise sortie du couvent pour être mariée de force au fiancé de sa sœur prématurément décédée. Peint selon les règles en vigueur à l'époque, le résultat est peu probant. Mais les deux jeunes femmes vont se rapprocher... La photographie est magnifique, mais le film n'est pas académique pour autant : certaines scènes très fortes sont représentées d'une façon inattendue. Le film ne peut absolument pas se réduire au scénario, primé à Cannes et par ailleurs effectivement intéressant (sur ces femmes peintres qui ont disparu des histoires de l'art). C'est peu de dire que Noémie Merlant (décidément une révélation de l'année, après "Les Drapeaux de papier" et "Curiosa") et Adèle Haenel excellent, leur duo s'ouvrant parfois à Luana Bajrami (la servante) et Valeria Golino (la mère d'Héloïse), comme si la sororité pouvait dépasser les clivages de classe.

Pour Sama
8.3
3.

Pour Sama (2019)

For Sama

1 h 40 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Guerre

Documentaire de Waad Al-Kateab et Edward Watts

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Waad Al-Khateab était encore étudiante lorsque la révolution a éclaté en Syrie, en 2011, et qu'elle a commencé à la filmer, d'abord avec un smartphone, puis une petite caméra. Elle documente les manifestations étudiantes, la répression, puis, plus tard, les bombardements orchestrés par les troupes de Bachar Al-Assad et de ses alliés russes. Mais c'est aussi le récit de la vie d'un jeune couple, celui formé par Waad et Hamza, jeune médecin, la naissance de leur enfant... Le documentaire est à la fois film de correspondante de guerre, portrait de ville (Alep), film de famille et journal intime. Certes, il faut avoir le coeur bien accroché devant certaines scènes, mais il faut le voir quand même, car c'est un document exceptionnel, qui remet les choses à leur place. Vu de France, il a surtout été question de la lutte - indispensable - contre Daesh, au risque de considérations géopolitiques manichéennes (telle ironie facile sur la fiabilité d'informations autour d'hôpitaux qui étaient frappés plusieurs fois), auquel le film apporte des réponses substantielles. Paradoxalement, il y a malgré tout beaucoup de vie dans ce documentaire, et c'est bouleversant.

Sorry We Missed You
7.2
4.

Sorry We Missed You (2019)

1 h 41 min. Sortie : 23 octobre 2019 (France). Drame

Film de Ken Loach

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Ken Loach aurait pu s'arrêter après "Moi, Daniel Blake", sa deuxième Palme d'or. S'il revient, ce n'est pas pour ne rien dire. Son affaire, c'est d'abord celle de Ricky, un père de famille qui tente de se refaire en se mettant à son propre compte (pense-t-il) en tant que chauffeur-livreur qui vend ses services à une plateforme de type Uber. Il s'endette pour acheter un camion, mais il compte sur un rapide retour sur investissement. Evidemment, ça ne va pas se passer comme ça... A première vue, le film peut sembler constituer le second volet d'un diptyque constitué avec le précédent. Or si le premier réservait des pointes d'humour acides et rageuses, celui-ci assume le drame, presque un mélodrame, mais sans effet (musique réduite à la portion congrue). On voit la vie de famille du personnage principal, et ce n'est pas si fréquent chez Loach. La situation de sa femme, auxiliaire de vie à domicile, toujours à vadrouiller à horaires discontinus, est d'ailleurs tout aussi poignante. Et tout cela n'est pas sans conséquences sur les enfants... Il est de bon ton, dans certains milieux cinéphiles, de dénigrer le naturalisme qui est parfois confondu avec une absence de style. Mais la puissance implacable de ce film vient démontrer le contraire (au pire, c'est une magnifique exception à la règle).

La Flor - Partie 1
6.5
5.

La Flor - Partie 1 (2018)

3 h 30 min. Sortie : 6 mars 2019 (France). Fantastique, Drame, Musique

Film de Mariano Llinás

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

"La Flor" est un multi-film de 13h30, diffusé en salles en 4 parties, et comprenant en réalité six épisodes. Chaque épisode a son style particulier : la série B d'angoisse (et d'archéologie hantée), le drame conjugal et musical (avec méduse et scorpions), l'espionnage (avec une inspiration sans borne et une voix off particulièrement déchaînée), un film dans le film (le seul épisode qui aurait gagné à être réduit), un hommage à Renoir en grande partie muet, et une aventure dans le désert muette avec intertitres filmée comme à travers des toiles peintes (un joli bouquet final). Chaque épisode est indépendant des autres, mais fait intervenir, à une exception près, le même extraordinaire quatuor d'actrices (Elisa Carricajo, Valeria Correa, Pilar Gamboa, Laura Paredes) qui changent donc de personnages à chaque épisode avec gourmandise. Le tout est un festival de cinéma à lui tout seul, à l'ambition rare, et avec une grande générosité envers le spectateur : ce n'est pas un exercice de style avant-gardiste, c'est plutôt un bouillon de narrations échevelées, comme un pied de nez du cinéma aux séries contemporaines (bien plus normées). S'il fallait donner une idée, on le rapprochera donc davantage d'un Raoul Ruiz ("Les Mystères de Lisbonne") que de Miguel Gomes ("Les Mille et une nuits"). Même le générique final a un intérêt, et est même... renversant !

Ceux qui travaillent
6.4
6.

Ceux qui travaillent (2019)

1 h 42 min. Sortie : 25 septembre 2019. Drame

Film de Antoine Russbach

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Pour donner les meilleurs conditions matérielles à sa famille, Frank s'est beaucoup investi dans son travail, a grandi les échelons et est devenu cadre dans une grande compagnie d'import-export. Parce qu'une cargaison risquait d'être retardée ou perdue, il prend une décision immorale, inhumaine même. Il pensait agir pour le bien de l'entreprise, mais celle-ci craint pour sa réputation, et cela lui coûte son poste... Pour son premier long métrage, Antoine Russbach réalise un film social au sens le plus subversif qui soit : il n'a pas de regard moraliste sur ses personnages (Frank, incarné magnifiquement par un Olivier Gourmet au sommet de son art, est tout sauf une victime dans le camp du bien), sa dénonciation porte bien sur les "superstructures", les logiques sous-jacentes inhérentes au capitalisme, à la mondialisation néolibérale et au monde du travail. Le constat n'est certes pas neuf, mais Antoine Russbach trouve, avec une mise en scène d'une grande rigueur, une façon très enlevée de le poser.

Une grande fille
6.7
7.

Une grande fille (2019)

Dylda

2 h 17 min. Sortie : 7 août 2019 (France). Drame

Film de Kantemir Balagov

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans un Léningrad en ruines, deux jeunes femmes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie. Démobilisées de l'Armée rouge, elles sont aides-soignantes dans un hôpital militaire. La première est une grande blonde timide, victime de crises de paralysie temporaires. La seconde est une petite rousse volubile, revenue stérile du front. Elles sont liées par une tragédie (il y a une scène terrible dans les 20 premières minutes). L'histoire des deux héroïnes est forte, les personnages secondaires aussi, et la mise en scène encore plus : plans-séquences posés mais tendus, immense travail sur la lumière et les couleurs (rouges et verts crus), dans un style aux antipodes de "Tesnota", son précédent film (que je n'avais pas aimé). Bien sûr ça n'a rien d'un divertissement, mais ce n'est pas une punition non plus, tant la puissance humaine et artistique devrait venir à bout des réticences a priori.

Le Lac aux oies sauvages
6.6
8.

Le Lac aux oies sauvages (2019)

Nanfang chezhan de juhuì

1 h 53 min. Sortie : 25 décembre 2019 (France). Thriller, Drame, Film noir

Film de Diao Yi'nan

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Un soir de pluie, sur le quai d'une petite gare, un homme et une femme font connaissance. Ils ne s'étaient jamais croisés, mais ne se rencontrent pas par hasard. Quelques flash-back nous apprennent que Zhou Zenong fait partie d'un gang qui vole des motos et qu'il a tué un policier, pensant tirer sur un concurrent, tandis que Liu Aiai est une "baigneuse" (une prostituée) qui connaît la femme de Zhou. Compte tenu de la récompense accordée à qui retrouvera et dénoncera le fugitif, ce dernier est recherché à la fois par la police et par des truands... Diao Yinan s'était déjà fait remarquer il y a 5 ans avec "Black coal", un polar dans le milieu minier. Ici, il livre un film d'une ampleur plus grande, de par une intrigue retorse, une direction d'acteurs impeccable (des personnages aux visages impénétrables pour ne pas signaler leurs intentions), et l'une des plus grandes mises en scène du dernier festival de Cannes, au niveau sonore comme visuel, dans la façon dont les scènes s'agencent et se répondent. Un travail qui, sans jamais tomber dans le pur exercice de style, peut faire écho aux films noirs de toujours comme aux films contemporains de Jia Zhang-Ke.

Grâce à Dieu
7.1
9.

Grâce à Dieu (2019)

2 h 17 min. Sortie : 20 février 2019. Drame

Film de François Ozon

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Le cinéma français est rarement à l'aise dans l'évocation d'une "affaire" d'actualité brûlante. Ce film-ci fait figure de remarquable exception. Il commence certes comme un film-dossier très classique, autour de la figure d'Alexandre, un père de famille nombreuse catho aisé qui est le premier à révéler les attouchements dont il fut victime enfant un quart de siècle plus tôt par un prêtre du diocèse de Lyon encore en activité. Mais le film s'élargit à d'autres victimes qui ont fondé l'association La Parole libérée... François Ozon a du métier. Il n'a plus besoin d'user de provocations pour secouer le cocotier. Il atteint en plein coeur le spectateur en restituant avec une extrême précision les réactions différenciées des victimes et en suggérant les multiples façons avec lesquelles ils ont tenté de se débrouiller pour construire leur vie. Il ne néglige pas pour autant les personnages féminins (épouses, compagne, mères) auxquelles il apporte la même attention. Le sujet a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais François Ozon a réussi à en tirer des images de cinéma.

Les Éternels
6.8
10.

Les Éternels (2018)

Jiang Hu Er Nu

2 h 15 min. Sortie : 27 février 2019 (France). Drame, Romance, Film noir

Film de Jiǎ Zhāng-Kē

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

C'est le dernier film de la compétition cannoise 2018 à être arrivé sur nos écrans, mais pas le moindre. Jia Zhang-Ke continue d'interroger les mutations de la Chine contemporaine. Il ose une fresque romanesque qui court sur près de 20 ans (de 2001 à aujourd'hui) et suit le destin d'un personnage féminin haut en couleurs (interprétation de haute volée de Zhao Tao). Au départ, Qiao est une fille de mineur et la petite amie de Bin, un petit chef de la pègre locale (le jiang hu, dont elle ne fait pas partie, mais dont elle partage certaines démonstrations du code d'honneur). Plus tard, elle sera amenée à se servir d'une arme et à en payer le prix... Dès lors, rien ne sera plus comme avant. Avec notamment des ellipses cinglantes et un grand travail historique et géographique, le cinéaste livre un grand film sur la transmission (certaines scènes de la fin entretenant un écho non dénué d'amertume avec celles du début), mais aussi sur la façon dont certains membres de la pègre sont devenus avec aisance des capitalistes respectables en col blanc, l'honneur s'étant plus ou moins perdu en cours de route...

Sorry to Bother You
6.7
11.

Sorry to Bother You (2018)

1 h 51 min. Sortie : 30 janvier 2019 (France). Comédie, Fantastique, Science-fiction

Film de Boots Riley

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Cassius Green, un jeune Afro-américain, décroche un emploi de télémarketeur dans un centre d'appel. Sa capacité à prendre une "voix de blanc" et à faire progresser les ventes le fait grimper dans la hiérarchie, au moment même où ses collègues déclenchent une grève contre l'exploitation dont ils sont victimes au sein de l'entreprise. Pour son premier long métrage, le rappeur Boots Riley, qui se déclare communiste, frappe fort. Son film se distingue d'autres oeuvres antiracistes par la puissance de sa satire anticapitaliste (la légitimité de la grève n'est contestée par aucun des personnages principaux, au contraire). Le film cite explicitement "Norma Rae" de Martin Ritt (un des grands classiques des films féministes et ouvriéristes des années 1970), tout en apportant son propre style (qui peut aller jusqu'au fantastique) et sa propre inventivité. Une comédie intersectionnelle réjouissante qui mérite le détour.

Sibel
7
12.

Sibel (2018)

1 h 35 min. Sortie : 6 mars 2019 (France). Drame

Film de Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Dans une vallée proche de la mer Noire en Turquie, les réseaux de communication moderne ne marchent pas ou peu, et pour communiquer d'une plantation à l'autre, les habitants utilisent une langue sifflée qui se transmet depuis des générations. C'est le seul langage que peut utiliser Sibel, une jeune femme muette de 25 ans et par ailleurs fille du maire. Pour se faire accepter, elle tente de chasser le loup qui rôde paraît-il dans la forêt alentour qu'elle connaît comme sa poche. Mais elle y fera une autre rencontre, musclée, celle d'un déserteur qu'elle va soigner et cacher... Bien sûr le film va tourner autour du courage, politique, de la jeune femme et du combat pour son émancipation à l'intérieur d'une société traditionnelle. Mais ce matériau est transcendé par la forme, qui rend ce conte constamment captivant. Damla Sönmez, qui interprète le rôle principal, est une vedette dans son pays, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on comprend pourquoi...

Le Traître
7.2
13.

Le Traître (2019)

Il traditore

2 h 33 min. Sortie : 30 octobre 2019 (France). Biopic, Policier, Drame

Film de Marco Bellocchio

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Cela commence par une fête interne à Cosa nostra, au début des années 1980, où les mafieux de Palerme et ceux de Corleone scellent leur entente pour se partager les fruits du trafic d'héroïne. Tout le reste du film, qui ne verse jamais dans une mythologie à l'américaine, va démentir ces flonflons. On suit en particulier Tommato Buscetta, l'un des premiers "repentis" de Cosa nostra (lui dit qu'il est resté fidèle à son "honneur" mais que c'est l'organisation qui a trahi ses valeurs), et qui va surtout collaborer avec le juge Falcone. Les deux hommes savent que les risques qu'ils prennent sont immenses. Cela aboutira à un maxi-procès qui donne lieu aux scènes les plus extravagantes et les plus fortes du film (où les prévenus sont contenus tant bien que mal dans des cages grillagées tel des fauves). Marco Bellocchio change de style et surprend avec cette fresque chronologique mais d'une grande ampleur. Quant à Pierfrancesco Favino, magistral en Buscetta, il aurait très bien pu obtenir le prix d'interprétation à Cannes, si la Palme d'or avait échu à "Douleur et gloire". Dans la vraie vie, Almodovar n'a pas eu la récompense suprême, et "Le Traître" est malheureusement rentré bredouille...

Le Jeune Ahmed
5.9
14.

Le Jeune Ahmed (2019)

1 h 24 min. Sortie : 22 mai 2019. Drame

Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Ahmed a 13 ans, vit en Belgique chez sa mère, avec son frère et sa soeur. Mais c'est aussi un musulman qui se radicalise au contact d'un imam extrêmiste, qui glorifie la mort du cousin d'Ahmed. Mais le film ne pose jamais la question du pourquoi (en est-il arrivé là), mais celle du comment (peut-on l'aider à revenir au présent du côté de la vie). Contrairement au dernier Téchiné, parfois démonstratif dans l'énonciation d'un point de vue humaniste, chez les Dardenne, il n'y a pas d'explication superflue. La caméra accompagne les personnages dans leur trivialité, leurs contradictions réelles ou apparentes. Ils sont regardés pour ce qu'ils sont, ils ne sont pas des symboles, et n'ont pas à prendre en charge des problématiques qui sont plus grandes qu'eux. Le film est très concret, ce qui ne l'empêche pas d'être stylisé (il est plutôt plus proche de Bresson que de Pialat ici). La fin peut sembler une petite concession à la facilité, mais ne gâche pas l'impression générale d'un film qui certes traite d'un sujet important, mais n'oublie pas d'en faire du cinéma (prix de la mise en scène à Cannes).

Être vivant et le savoir
6.8
15.

Être vivant et le savoir (2019)

1 h 22 min. Sortie : 5 juin 2019. Drame

Documentaire de Alain Cavalier

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Au départ, Alain Cavalier a proposé à son amie la romancière Emmanuèle Bernheim d'adapter son roman "Tout s'est bien passé". En se filmant mutuellement à l'aide de petites caméras, comme Cavalier et Vincent Lindon l'avaient fait dans "Pater", elle interprèterait son propre rôle, tandis qu'Alain Cavalier interprèterait celui de son père, paralysé après un accident cardio-vasculaire, et qu'Emmanuèle a aidé à mettre fin à ses jours. Mais le dispositif a volé en éclats, les circonstances en ayant décidé autrement, la romancière devant elle-même se battre contre un cancer... Le film est donc tout autre que celui qui était initialement envisagé, mais pas moins intéressant, le cinéaste n'ayant pas son pareil pour livrer un journal intime courageux, pudique, entre poésie et abstraction symboliste. En effet, dans son atelier, les natures mortes, savamment composées comme dans "Le Paradis", ont le don puissant d'interpeller la vie...

So Long, My Son
7.4
16.

So Long, My Son (2019)

Di jiu tian chang

3 h 05 min. Sortie : 3 juillet 2019 (France). Drame

Film de Wang Xiao-Shuai

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Deux garçons jouent près d'une retenue d'eau. Ce sont les enfants de deux couples d'amis (ils travaillent dans la même usine). Un drame va se nouer, qui va bouleverser cette situation. A l'instar des "Eternels" de Jia Zhang-ke, c'est une fresque qui s'étend sur plusieurs décennies. La chronologie est bousculée par un montage labyrinthique qui organise un système de flash-backs et d'ellipses. Le premier mérite, c'est d'inviter le spectateur à être actif, et de retenir l'attention idéalement son attention pendant les trois heures de projection. Mais c'est surtout une manière de creuser l'émotion et la réflexion, et de mêler dans le même mouvement l'intime, le social et les bouleversements politiques (la politique de l'enfant unique, mise en place à la fin des années 1970 et abandonnée en 2015, l'entrée dans l'économie de marché). Pas de maquillage superflu, seules les brillantes interprétations de Yong Mei et Wang Jingchun suggèrent les effets du temps qui passe.

Notre dame
5.7
17.

Notre dame (2019)

1 h 28 min. Sortie : 18 décembre 2019. Comédie

Film de Valérie Donzelli

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Maud Crayon, architecte, remporte le concours pour réaménager le parvis de Notre Dame, par méprise ou presque (sa maquette était celle d'un jardin d'enfants pour un autre projet). D'un jour à l'autre, elle dispose d'un budget important et cesse soudainement d'être méprisée par son boss. Dans le même temps, elle élève seule ses deux enfants, mais le père de ceux-ci, en froid avec sa compagne, passe parfois dormir à la maison... En dirigeant avec bonheur ses interprètes (dont elle-même et une Virginie Ledoyen enfin retrouvée), Valérie Donzelli réussit une comédie bien dans son époque (écrite et tournée avant l'incendie de la cathédrale), mais qui devrait rester, car elle emploie des moyens proprement cinématographiques (ce n'est pas un scénario filmé), renouant de façon inventive, et parfois euphorisante, avec le meilleur de la fantaisie et du burlesque.

Nous le peuple
5.9
18.

Nous le peuple (2019)

1 h 39 min. Sortie : 18 septembre 2019.

Documentaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Après les parcours difficiles des demandeurs d'asile ("Les Arrivants") ou de jeunes chômeurs peu ou pas qualifiés ("Les Règles du jeu"), Claudine Bories et Patrice Chagnard suivent une association d'éducation populaire qui propose à trois groupes de citoyens (des détenus de Fleury-Mérogis, des femmes solidaires de Villeneuve-Saint-Georges, des lycéen-ne-s de Sarcelles) des ateliers afin d'écrire une nouvelle Constitution et d'expérimenter un nouveau rapport à la politique. Ce documentaire passionnant et émouvant questionne aussi la question de la représentation, en recueillant prioritairement par construction la parole de celles et ceux qu'on n'écoute pas, et qu'on voit peu, même au cinéma. En ce sens, il complète une trilogie involontaire amorcée par "Ouvrir la voix" (Amandine Gay) et "J'veux du soleil" (Gilles Perret, François Ruffin). Et mérite le même succès que "Demain" (Mélanie Laurent, Cyril Dion) ou "Merci patron" (Ruffin).

Proxima
6.7
19.

Proxima (2019)

1 h 47 min. Sortie : 27 novembre 2019 (France). Action, Aventure, Drame

Film de Alice Winocour

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

D'un premier abord, le film semble s'inscrire dans la lignée d'un certain revival du cinéma spatial. En effet, on y suit Sarah (Eva Green), une astronaute française qui s'apprête à rejoindre pour un an une station spatiale en orbite, la dernière mission avant Mars... Mais le film est assez éloigné des productions hollywoodiennes type "First man" (Damien Chazelle, 2018). D'abord parce que l'entraînement y a une place prépondérante, y compris un campement, à la belle étoile (forcément). Ensuite parce que c'est l'histoire singulière d'une femme dans un monde d'hommes, qui devra déjouer les préjugés sexistes. Et enfin parce que c'est aussi l'histoire de la séparation (provisoire, sauf accident) entre Sarah et sa fille de 8 ans, la bien-nommée Stella. Et, chose suffisamment rare pour être soulignée, l'enfant n'est pas là pour émouvoir ou faire mignon : Stella a une vraie personnalité (Zélie Boulant-Lemesle, toujours juste), et fait presque littéralement décoller le film.

An Elephant Sitting Still
7.9
20.

An Elephant Sitting Still (2019)

Da xiang xi di er zuo

3 h 50 min. Sortie : 9 janvier 2019 (France). Drame

Film de Hu Bo

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Wei Bu, un lycéen dont le meilleur ami est harcelé par une bande de voyous, tient tête à son chef, et l'envoie involontairement valdinguer dans les escaliers avant de s'enfuir. Une de ses amies, élève dans le même lycée, a une liaison avec un enseignant. Un grand-père, que Wei Bu croise par hasard, est poussé par ses enfants à quitter le domicile familial pour aller en maison de retraite. Enfin, le frère aîné de celui qui a chuté dans les escaliers couche avec la femme de son meilleur ami, lequel se suicide... Une sorte de film choral à la chinoise, dans une ville tellement plongée dans un brouillard perpétuel qu'on se croirait parfois dans un noir et blanc, alors qu'il est bien tourné en couleurs. Certes, le film peut faire peur, par sa durée (3h54) ou à cause du destin tragique du cinéaste (suicidé après cet unique tournage). Pourtant, il mérite le détour, tellement la mise en scène est ample, envoûtante, avec ses plans séquences en steadycam (un simple long travelling à la maison de retraite en dit par exemple beaucoup), et, finalement, paradoxalement lumineuse.

Au nom de la terre
6.7
21.

Au nom de la terre (2019)

1 h 43 min. Sortie : 25 septembre 2019. Drame

Film de Edouard Bergeon

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Fin des années 1970. Pierre rentre du Wyoming pour retrouver Claire, qu'il va épouser, et reprendre la ferme paternelle. Les années passent, la famille s'agrandit, l'exploitation aussi, avec les dettes qui vont avec... Certains commentateurs les plus esthètes/intellos et les urbains depuis plusieurs générations ont accueilli avec condescendance ce premier long métrage de fiction d'Edouard Bergeon. Pourtant le film est loin d'être malhabile, il semble même construit sur le modèle de "Titanic", le grand classique de James Cameron, avec une première partie qui nous fait aimer les personnages, en nous montrant les petits bonheurs de cette famille, et qui sert d'appât pour être mieux bouleversé par la tragique seconde partie. Et le film est mû par une double nécessité : raconter une histoire très inspirée de celle du père du cinéaste, et montrer les impasses de la course à l'endettement et du modèle productiviste dans lequel un certain nombre d'acteurs veulent enfermer les agriculteurs...

J’veux du soleil
6.8
22.

J’veux du soleil (2019)

1 h 20 min. Sortie : 3 avril 2019.

Documentaire de François Ruffin et Gilles Perret

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Sur un coup de tête, le réalisateur Gilles Perret et le député-reporter François Ruffin ont passé une semaine à arpenter les ronds-points à la rencontre de ses occupants. Les médias meanstream dépeignent ces derniers en beaufs, en fachos, en casseurs ? Ils rétablissent l'équilibre en laissant la parole à ces prolétaires, femmes et hommes, aux vies brisées par la soi-disant seule politique économique possible, mais qui ont décidé de relever la tête pour que la honte change de camp. Les témoignages serrent le coeur, mais il y a aussi de l'humour (y compris de la part de Ruffin lorsqu'il endosse le rôle de Macron pour donner le change) et de l'espoir. Le film se veut aussi galvanisant que "Merci patron !" de l'un ou "Les Jours heureux" de l'autre, et constitue même une réponse cinglante aux nombrilistes qui pensent que le salut ne peut venir que des classes les plus éduquées, pourtant trop promptes à la résignation, qui est la meilleure alliée des libéraux. Au contraire les Gilets Jaunes ont au moins eu le mérite de défendre un autre partage des richesses et du travail, une révolution fiscale, un meilleur aménagement du territoire que la spécialisation induite par la mondialisation, et sont d'une certaine manière plus écolos que les divagations d'une écologie centriste qui ne sait plus parler que de solutionnisme à base de banque, de marché carbone et de taxes...

Les Invisibles
6.8
23.

Les Invisibles (2019)

1 h 43 min. Sortie : 9 janvier 2019. Comédie dramatique

Film de Louis-Julien Petit

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Lady Di, France Gall, Brigitte Macron trépignent d'impatience devant les grilles de l'Envol, un centre d'accueil de jour pour femmes dans le Nord, qui préconise l'utilisation de pseudonymes (pour ne pas être retrouvées par un conjoint violent, par exemple). Lorsque les autorités s'émeuvent du manque de résultat (en terme de réinsertion), les travailleuses sociales décident, illégalement mais légitimement, d'y installer un atelier thérapeutique et un dortoir. Cinq ans après "Discount", Louis-Julien Petit frappe plus fort, grâce à un scénario co-écrit par Claire Lajeunie, auteure d'un livre et d'un documentaire sur le quotidien des femmes SDF. Et l'alchimie prend formidablement entre les actrices professionnelles (Corinne Masiero, Déborah Lukumuena ou Audrey Lamy - qu'on a rarement vue aussi bien) et des femmes qui ont réellement connu la précarité. Un film très vivant, poignant mais non dénué d'humour.

L'Angle mort
5.8
24.

L'Angle mort (2019)

1 h 44 min. Sortie : 16 octobre 2019 (France). Drame, Fantastique

Film de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Une sorte d'ovni dans le cinéma français. Dominik est un homme qui a le don de se rendre invisible, depuis sa naissance. Il ne sait pas trop quoi en faire. Il le dissimule même à sa fiancée. Il s'en sert parcimonieusement, surtout que son pouvoir semble parfois se dérégler... C'est une élégante variation sur le thème de l'homme invisible. Ce n'est pas un film de genre (au sens du classique de James Whale), aucun érotisme à la Manara non plus (même si pour être invisible aux yeux des autres Dominik doit quitter ses vêtements et évoluer nu). Le film ne souligne rien, mais le fond (la qualité du scénario) et la forme (l'étrangeté, le subtil décalage) font tout le sel de ce singulier, sensuel et étonnant conte fantastique...

Buñuel après l’Âge d’or
6.7
25.

Buñuel après l’Âge d’or (2019)

Buñuel en el laberinto de las tortugas

1 h 20 min. Sortie : 19 juin 2019 (France). Drame, Biopic, Animation

Long-métrage d'animation de Salvador Simó

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

1930, à Paris : la projection de "L'Âge d'or" de Bunuel fait scandale. Du coup, personne ne veut financer ses films suivants. Le photographe Elie Lotar lui apporte une thèse de Maurice Legendre sur les Hurdes, une région isolée d'Estrémadure d'une extrême pauvreté, et lui suggère d'en tirer un court métrage. Il trouve l'appui financier de Ramon Acin, un poète et sculpteur anarchiste qui vient de gagner à la loterie ! Sur place, Bunuel, Acin et Lotar sont rejoints par le poète Pierre Unik, déjà assistant réalisateur de "L'Âge d'or"... Cet épatant film d'animation est en quelque sorte le making of, reconstitué d'après la légende, du documentaire "Terre sans pain" ("Las Hurdes" en vo). Des extraits fascinants du court-métrage culte sont insérés au montage entre deux séquences animées, sans que ça nuise du tout à la fluidité de l'ensemble. Une belle réussite.

Martin Eden
7
26.

Martin Eden (2019)

2 h 08 min. Sortie : 16 octobre 2019 (France). Drame

Film de Pietro Marcello

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Martin Eden est un jeune marin qui, à la suite d'une action de bravoure, rencontre une jeune femme bourgeoise, Elena. Celle-ci veut faire son éducation et l'ouvrir à la littérature. Martin finit par se mettre en tête de devenir écrivain. Mais ce qu'il a à écrire n'est pas forcément du goût qu'a appris à aimer la jeune femme... Le film donne vraiment envie de se plonger dans le roman d'apprentissage de Jack London. L'action est transposée en Italie à une époque indéfinie (dans la première moitié du XXè siècle, mais on y entend Joe Dassin...), et cela rend l'adaptation assez vivante, voire contemporaine : vu d'ici et maintenant, l'histoire de cet écrivain transclasse peut également faire penser à Edouard Louis. Et les aspirations à un anticapitalisme plus libertaire que le socialisme doctrinal de l'époque peuvent encore parler au lecteur/spectateur d'aujourd'hui.

J'ai perdu mon corps
7.4
27.

J'ai perdu mon corps (2019)

1 h 21 min. Sortie : 6 novembre 2019. Drame, Fantastique, Romance

Long-métrage d'animation de Jérémy Clapin

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Montage alterné de deux histoires. Dans l'une, Naoufel, un jeune livreur de pizza orphelin, tombe amoureux de Gabrielle, dont il n'entend au début que la voix agacée lors d'une livraison ratée. Dans l'autre, sans parole, une main s'échappe d'un laboratoire et se met à la recherche de son propriétaire. On frissonne lorsqu'elle doit traverser la ville. Car, en plus, cette main, on va s'apercevoir qu'elle est dotée d'une âme. Elle se souvient du corps auquel elle était reliée, comme une personne mutilée continue de ressentir des sensations du membre perdu... Et bien sûr, les deux histoires ont partie liée. Guillaume Laurant (coscénariste du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain") est à l'origine de cet excellent scénario, mais c'est la manière avec laquelle Jérémy Clapin, dont c'est le premier long métrage, s'en empare qui fait le sel de ce film d'animation. L'inventivité est à tous les étages, sans que cela vire à la performance ; au contraire cette richesse nourrit l'intérêt que l'on porte à cette fable très singulière.

La Cordillère des songes
6.8
28.

La Cordillère des songes (2019)

La Cordillera de los sueños

1 h 24 min. Sortie : 30 octobre 2019 (France).

Documentaire de Patricio Guzmán

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Presque dix ans après l'excellent "Nostalgie de la lumière", Patricio Guzman clôt sa trilogie méditative sur le Chili, qui emmêle paysages, histoire et devoir de mémoire. Après le désert d'Atacama, c'est dans la Cordillère des Andes, qui recouvre près de 80 % du territoire chilien, qu'il puise son inspiration. Mais à cette matière philosophique et poétique, il mêle à la première personne du singulier ses souvenirs d'exilé, tout en recueillant d'autres témoignages, comme celui de Pablo Salas, qui n'a cessé de filmer des manifestations et de les archiver, même pendant les heures les plus sombres du pays. Il y est bien sûr question une nouvelle fois de la dictature de Pinochet, mais aussi du ravage des politiques néolibérales que le régime a expérimentées, qui sont restées en place après sa chute et ont été appliquées au monde entier, avec le résultat que l'on sait...

L'Ordre des médecins
6
29.

L'Ordre des médecins (2018)

1 h 33 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame

Film de David Roux

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Simon (Jérémie Renier), 37 ans, est un pneumologue aguerri. Tous les jours, à l'hôpital, il côtoie la maladie et la mort, et a appris à s'en protéger. Avec l'expérience, il a appris à maîtriser ses émotions. Mais lorsque sa mère est hospitalisée dans une unité voisine pour une récidive de cancer, son univers, ses certitudes vacillent... Le sujet peut faire peur, mais le traitement est remarquable. Chaque inflexion de l'interprétation ou de la mise en scène apportent une justesse et d'infinies nuances. On est content de retrouver Marthe Keller (la mère) à son meilleur, Zita Hanrot (l'interne) confirme à chaque film son talent ("Fatima", "Paul Sanchez est revenu !"), et l'étonnante Maud Wyler campe un second rôle fort (la soeur). Un premier film maîtrisé, mais qui évite tout académisme, tout endoctrinement, tout chantage émotionnel.

Quand nous étions sorcières
6.8
30.

Quand nous étions sorcières (1990)

The Juniper Tree

1 h 19 min. Sortie : 8 mai 2019 (France). Drame, Fantastique

Film de Nietzchka Keene

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Tourné en 1989, ce film qui semble sorti de nulle part arrive enfin en salles en France. C'est la fructueuse rencontre entre un conte de Grimm (le film est librement adapté du "Conte du genévrier"), une cinéaste américaine (Nietzchka Keene, depuis disparue) et une chanteuse islandaise (Björk, qui n'avait pas encore entamé sa carrière solo triomphale puis expérimentale). Au Moyen âge, Katla et Margit sont deux soeurs bannies d'un territoire inconnu où leur mère sorcière a été brûlée. Elles finissent par trouver refuge chez un homme, parent isolé d'un petit garçon... La grande soeur tente de séduire l'homme, tandis que la plus jeune se lie à son fils. Le noir et blanc magnifie les paysages islandais (qu'on croyait à tort faits pour la couleur) et sert parfaitement la poésie de l'ensemble, entre merveilleux métaphysique et cruauté médiévale.

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