Ma séance films 2022

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Je me suis créé ma propre superstition. Que chaque année, mon premier film soit un classique ou un indé. Avec l’espoir que le reste de l’année soit du même acabit. Ou alors, c’est une forme de détox cinématographique. En 2022, j’ai commencé par un conseil : El abrazo de la serpiente qui nous fait suivre Karamakate, un puissant chaman amazonien.
Premier constat, cette affiche est mensongère car le film est en noir et blanc. Un parti pris curieux quand il s’agit de nous faire plonger dans « l’enfer vert ». Et justement, le noir et blanc se justifie complètement tant il offre une profondeur et une menace permanente à l’espace naturel.
El abrazo de la serpiente m’a fait penser à ces films crépusculaires « le long du fleuve » comme Apocalypse now ou Aguirre, la colère de Dieu. A cette différence fondamentale que cette fois, nous suivons le natif des lieux. Le rapport à la nature, au temps et aux humains rencontrés est complètement différent. Plusieurs scènes sont particulièrement puissantes, car effrayantes. Ce film est une ouverture à une culture, mais aussi à une époque que je connais peu.

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Une autre tradition de début d’année s’est installée : regarder un Dupieux. C’est une forme de prolongation de la gueule de bois. On se sent pâteux et on ne comprend pas grand-chose.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas été prévenu dès le titre, c’est un non-film. D’ailleurs, je n’aurai même pas dû le mettre ici car il fait 47 min, or selon Wikipédia : « En France, selon les textes en vigueur du Centre national du cinéma et de l'image animée, la durée d'un long métrage est supérieure à une heure, plus exactement à 58 minutes et 29 secondes, c'est-à-dire l'équivalent d'une bobine de film de 35 mm standard de 1 600 mètres ».
Le synopsis : « Vince se réveille dans une ville déserte. Un tournage a lieu, dont il semble être l'acteur. Après quelques scènes tournées, il tue malencontreusement l'ensemble des techniciens. Le reste de l'équipe décide de poursuivre le tournage, sans scénario ni caméra. »
Bon, à ce stade, vous comprenez qu’il n’y a rien à comprendre. Il s’agit là du premier film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo) auquel il invite Sébastien Tellier et Vincent Belorgey alias Kavinsky. Il ne trouvera aucun distributeur. Personnellement, j’adore me laisser porter par ce sommet de non-sens et son absurdité crasse. Et c’est diablement plus original que ses dernières productions.

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J’ai bien failli arrêter le film au bout de 10 minutes. Je pensais regarder un film expliquant les mécanismes d’un scandale du type Panama papers, mais ce n’est pas complètement ça. Le documentaire suit des journalistes de la cellule d'investigation Correctiv sur deux enquêtes, l’une sur des fraudes fiscales titanesques -les CumEx Files) et l’autre sur le financement occulte du principal parti d'extrême droite allemand, l'AfD. Et moi, s’ils n’ont pas des petites moustaches rectangulaires, je ne m’intéresse pas aux extrêmes droites allemandes. Or, cette partie constitue une bonne partie du long-métrage.
Toutefois, j’ai continué car Correctiv fait partie de ces consortiums de journalistes qui font un travail monumental et admirable pour dévoiler ces scandales financiers. Et je me demandais justement comment travaillent ces gens-là. Et personnellement, j’ai trouvé ça très intéressant de voir ce boulot de fourmi, extrêmement pointu, laborieux avec parfois une dose de roublardise et de chance.

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Autant le dire tout de suite, je n’aime pas les films Harry Potter. J’ai adoré et dévoré les livres, mais les films, non. Même si j’ai apprécié les trois premiers, je ne les ai plus regardés après Harry Potter et la Coupe de feu. Mais j’ai deux grandes fans des films à la maison et je reste curieux.
Au-delà de la foire aux anecdotes, ce documentaire (ou cette émission spéciale, je ne saurais dire) apporte des points de vue intéressants des réalisateurs successifs et des acteurs sur leur façon d’aborder l’univers ou encore leurs personnages. Il est touchant de voir les relations que toutes ces personnes ont tissées en dix ans de films. Cela reste des gamins qui ont grandi ensemble sur un plateau de cinéma et cette naïveté transparaît encore un peu. Les relations avec les acteurs plus âgés, notamment Gary Oldman et Daniel Radcliffe, sont aussi intéressantes à voir.
Après, on sent bien que le courant est beaucoup moins bien passé avec Alfonso Cuarón et sa partie est vite expédiée. Pour ma part, je le considère comme un très grand réalisateur et Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban reste mon favori (surtout le début particulièrement flippant).
Il est aussi marrant de voir les acteurs grandir. Il est curieux de voir Bonnie « Genny » Wright se transformer en Anglaise prout-prout et Matthew « Neville » Lewis devenir un beau gosse. Daniel Radcliffe se la pète un peu, Emma Watson pleure beaucoup et Rupert Grint est remonté dans mon estime (même si je pense qu’il est meilleur en compagnon de pub qu’en acteur).
Tout ceci est plein de bons sentiments (trop parfois), mais je trouve gênant l’utilisation d’archives pour assurer un minimum de présence de J. K. Rowling. Ceci est bien hypocrite.

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Je connais très peu, pour ne pas dire pas du tout, le film noir. Il est marrant de voir ces mâles alpha à la confiance inébranlable débiter des punchlines entre une cigarette et un bourbon chaque heure de la journée et en n’importe quel lieu. J’admets être jaloux de cette capacité à allumer une allumette avec le pouce. Non seulement c’est la méga classe, mais aussi très utile pour lancer un barbecue en camping.
Façonné par les canons de beauté de mon époque, je suis resté de marbre face à Barbara Stanwyck dans le rôle de la femme fatale, même si je reconnais qu’elle joue à merveille ce rôle. Par contre, Fred MacMurray reste un idiot utile d’une classe sans pareil. Pour moi, tout le sel du film vient du personnage de Barton Keyes (interprété par Edward G. Robinson). Une vraie gueule et surtout le véritable moteur de l’intrigue. L’histoire et le dénouement seraient assez communs sans les intuitions et les déductions de ce personnage atypique.

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C’est une piqûre de rappel (ou pas selon ses convictions personnelles) très drôle des événements, dont on avait oublié la moitié. Certains personnages sont plus vrais que nature, notamment ceux de Hugh Grant, Lisa Kudrow, Diane Morgan (l’essence même de l’Anglaise) ou Cristin Milioti ( « on l’a déjà vu quelque part » > imdb > Palm Springs). Bref, c’est très drôle et particulièrement malicieux.
MAIS
C’est très américano-centré.
Cela fait parfois exercice d’autosatisfaction de Netflix. Et c’est très agaçant.

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Mêmes qualités et mêmes défauts que le précédent.

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oilà une curieuse adaptation du Macbeth de Shakespeare. Pas vraiment du théâtre et pas vraiment du cinéma.
Joel Cohen s’attaque à ce monument plusieurs fois adapté, et ce par de grands maîtres : Orson Welles, Akira Kurosawa (Le Château de l’araignée) ou encore Roman Polanski. Je vous avouerai que je n’en ai vu aucun, même si le Kurosawa est prévu. Et Joel se lance dans le défi pour la première fois sans son frère Ethan, mais de nouveau avec sa compagne, Frances McDormand (je le place parce que je l’ignorais jusque-là).
Le film de Cohen est fascinant à plus d’un titre. Par son esthétique tout d’abord. Le noir et blanc est magnifique, offrant une profondeur exceptionnelle aux décors et aux personnages. Le décor est volontairement artificiel et construit à la manière d’une scène de théâtre. L’architecture y est épurée au possible, donnant à l’ensemble un caractère pictural tout en accentuant les angles et les arrondis. À tel point que l’ombre et la lumière constituent une architecture en elle-même. Les costumes aussi ont ce caractère épuré pour donner pleinement la place aux personnages et aux dialogues, puisque le texte originel est respecté, offrant une musicalité sans pareille (à regarder donc en VO). Autre point fascinant, le jeu des acteurs, au premier rang desquels Frances McDormand (toujours exceptionnelle) et Denzel Washington (dont j’ai redécouvert le talent dramatique).
Malgré tout, l’ensemble peut paraître un peu austère et le respect du texte donne parfois peu de place à une réelle émotion.
J’ai toutefois été agréablement surpris qu’une plate-forme de streaming, Apple + en l’occurrence, propose une telle œuvre, car nous parlons bel et bien ici d’une création artistique, au milieu d’une production plus axée sur le divertissement. Mais, peut-être est-ce là le film oscarisable du catalogue.

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Cette histoire, j’en avais vaguement entendu parler par des militants du Scalp (Section carrément anti-Le Pen). Depuis, ce documentaire prenait la poussière dans le disque dur.
Et quelle histoire de dingue. J’étais trop jeune pour me rappeler de l’époque. Je n’avais pas conscience que les skinhead foutaient autant la zone dans les années 80 et il est terrifiant de voir ces apprentis nazis faire le service d’ordre le 1er mai lors des manifs du Front national. Et face à cette marée brune, des mecs décident de casser du facho.
Cette guérilla à coups de batte et de poings américains est juste hallucinante. D’autant que tous groupes avaient tous un blaze et un code vestimentaire bien marqué : les Red Warriors, les Ducky Boys, les Ruddy Fox… Un West side story version antifa et mecs de banlieu.
Aujourd’hui, je ne sais pas trop quoi penser de ce recours à la violence pour endiguer la montée de l’extrême-droite.
Heureusement, nous pouvons nous rassurer en nous disant que tout ceci relève du passé.
Pardon, vous dites ?
Que le groupuscule d’ultradroite les « Zouaves » ont agressé des militants de SOS Racisme le 5 décembre 2021 lors du meeting du candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour.
Qu’ils sont les héritiers du GUD, l’ancien syndicat étudiant d’extrême droite.
Qu’ils ont revendiqué, en juin 2020, l’attaque à coups de battes de baseball et d’aérosols de gaz lacrymogène du bar Saint-Sauveur, lieu emblématique de la mouvance antifasciste.
Merde.

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Je ne savais pas ce que j’allais voir, si ce n’est un film de Paul Thomas Anderson, réalisateur des monumentaux Magnolia et There Will Be Blood.
Et au final, je ne sais pas trop ce que j’ai vu.
Si, j’ai vu des gens qui courent tout le temps. Sans vraiment de raison.
Et c’est peut-être ça Licorice pizza (et pourquoi ce nom d’ailleurs), une course effrénée vers nul part. Si ce n’est l’ivresse de la course.
Autant le postulat de départ est d’une simplicité enfantine, ou plutôt adolescente : l’histoire de deux ados qui se tournent autour dans le Los Angeles du début des années 1970. Autant le résultat n’a rien d’une évidence. On ne sait pas trop où on va, mais le plaisir du voyage est total tant les deux personnages sont attachants et drôles. Les dialogues comme les situations peuvent être hilarantes et le réalisateur utilise avec malice l’ellipse. Les deux acteurs principaux sont géniaux de par leur naturel.
Un vrai bon moment inattendu.

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Difficile de parler ici de film, car il s’agit plutôt d’un long épisode d’1h22 qui vient conclure la saison 2 de la série d’animation Hilda.
Mais je ne vais pas bouder mon plaisir de conseiller une fois encore cette série. L’univers et les dessins sont très beaux et originaux. Les personnages sont particulièrement réussis et c’est un plaisir renouvelé à chaque épisode.

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Parce que je ne connaissais pas Gaspard Ulliel. Parce que le film traînait depuis longtemps dans mon disque dur. Parce qu’il me fallait dépasser ce pressentiment d’un film ennuyeux. Parce qu’il me fallait essayer de nouveau un Dolan après le rendez-vous raté avec Mommy.
Et j’avais quatre fois tort.
Parfois, il me suffit d’un détail, d’une scène, d’une prouesse technique, au début d’un film pour me convaincre complètement. Dans La La Land, le plan séquence sur l’autoroute m’a scotché. Dans Die Hard 4, c’est la scène d’hélicoptère au-dessus de la ville (bon, mauvais exemple, le reste du film est mauvais). Et là, dans Juste la fin du monde, c’est ce plan dans le taxi, où la mise au point passe du personnage, à l’intérieur, à un ballon en train de s’envoler, à l’extérieur. Ce ne sont que quelques secondes, mais c’est un avant-goût de la minutie et du sens du détail du réalisateur.
Une minutie du sentiment humain, voila ce que nous offre Dolan dans ce huis clos familial. Et pour cela, il exploite toute la force du non verbal, ne s’appuyant plus sur son texte, mais sur ses acteurs. Je pense particulièrement à un moment entre Gaspard Ulliel et Marion Cotillard. Aucun mot n’est prononcé, mais tant de choses se disent dans les regards, la pulsation de la peau, les lèvres crispées… Voilà toute la force d’un acteur. D’ailleurs, le casting dans son ensemble est extraordinaire, sauf peut-être Léa Seydoux, qui se contente d’être juste tandis que les autres offrent une complexité réelle à leur personnage.
Bref, un très beau film qui m’a fait comprendre que nous avions perdu un très grand acteur avec Gaspard Ulliel.

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En tant que gamer, j’ai reconnu quelques gimmicks propres à l’univers des jeux, mais au final, je n’ai pas beaucoup ri. Embêtant pour une comédie. Tout est très formaté, très prévisible et je commence à me lasser de Ryan Reynolds (au final, je n’ai apprécié que dans Deadpool).

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Ce film est con comme la lune. N’allez pas le voir, ne le téléchargez même pas.

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Dès le début, la claque. Une scène d’action en vue subjective, le tout tourné en plan séquence, un mélange d’Old boy et d’Hardcore Henry. Difficile de faire entrée en matière plus directe. C’est bluffant.
Sauf qu’après, faute de budget ou d’idées, le film s’essouffle. Certes, les personnages sont maintenant creusés (et encore, beaucoup de points resteront un mystère jusqu’au bout – Fiu, la flemme d’expliquer c’est qui les gens). Malheureusement, l’intrigue se complique aussi, inutilement. L’histoire part dans les sens, les enjeux s’embrouillent et, comme il s’agit d’un film coréen, on oublie la pitié.
Il faut attendre les 20 dernières minutes pour retrouver l’action déchaînée du début. Et c’est de nouveau haletant.
Parfois, un film a juste besoin d’être simple comme un gros coup de tatane dans la gueule.

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Etonnamment, c’est pas mal du tout. Le film est court (1h35), il tient jusqu’au bout son concept, sans dévier, simplement mais sûrement, l’univers est assez maîtrisé pour éviter les incohérences, Samara Weaving porte très bien le premier rôle, l’humour noir marche bien, les personnages sont sympas et, petit bonus, la présence d’une excellente Andie MacDowell. Un film sans prétention qui assure un moment agréable.

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Généralement, j’aime beaucoup les films lents et contemplatifs. Mais j’avoue que là, c’était un peu long, même pour moi.
Pour résumer le film, je dirais que c’est un film très japonais. Tout est dans la retenue, des sentiments comme des paroles. Et quand ça sort, c’est extrêmement poignant.
Donc, oui, il faut être patient.
Cela en vaut souvent la peine, car certaines scènes sont magnifiques, extrêmement touchantes et remarquablement pensées. Ces scènes-là resteront en tête.
C’est un film exigeant, subtil. Il n’a pas l’évidence d’un Parasite et je pense qu’il est un outsider de l’Oscar du meilleur film.

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Ma réaction à chaud est surtout une envie de le revoir. Et en VO. Bref, de lui accorder une deuxième chance.
Clairement, je n’ai pas ressenti l’enthousiasme éprouvé devant The Dark Knight (j’étais sortie de Batman begins très agacé par Katie Holmes, donc mon repère au cinéma reste le 2e Nolan, même si j’ai légérement réhabilité le premier depuis), mais The Batman reste plutôt bon.
A dire vrai, je n’arrive pas à avoir un avis tranché. Il y a de bons ingrédients. Quelques scènes sont excellentes, voire époustouflantes. Et le casting tient la route. Ayant échappé jusqu’à peu à Twilight, j’ai toujours trouvé que Robert Pattinson est bon acteur (cf The lighthouse). Je trouve qu’il fait un Batman tout à fait correct, parfois bon, mais un piètre Bruce Wayne. Toutefois, son interprétation emo gothique du milliardaire n’est pas inintéressante, car plutôt logique dans la construction du personnage. Zoë Kravitz fait une bonne Selina Kyle, sans dépasser, à mes yeux, Michelle Pfeiffer ou Anne Hathaway (et surtout, je trouve le physique de Zoë Kravitz un peu fin pour réussir à mettre des mandales de cette force). La vraie force du film vient du Riddler (Paul Dano), plus proche de Seven que de Jim Carrey, et du Pingouin (Colin Farrell) (par contre, le Carmin Facone est dans les choux). D’ailleurs, un bon Batman est très souvent un Batman avec de bons méchants (et c’est pour ça que les Superman sont souvent moyens, car ses méchants ne sont pas très marquants).
Dans son ensemble, l’histoire est assez bonne. Malgré les 2h55, Matt Reeves sait aller à l’essentiel et nous épargne, RIEN merci, la sempiternelle scène du meurtre des parents et du collier de perle. J’ajouterai qu’il arrive à instiller une véritable ambiance, très sombre, appuyée par une photographie et un sens de la composition affirmés.
Je ne suis pas certain que faire un nouveau Batman ait été nécessaire, mais je serai assez curieux de voir de nouveau le Riddler dans ses basses œuvres. Et plutôt que d’aller piller de nouveau Un long halloween, les réalisateurs seraient inspirés d’aller chercher du côté de Grant Morrison ou du White knight de Sean Murphy (mais pitié, pas de Scott Snyder).

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Pour une comédie, je n’ai pas beaucoup ri. Enfin, peut-être deux fois à la fin.
Mais pour une fois, cela ne m’a absolument pas dérangé. Tout ici est dramatique et c’est tout la force de ce film. Ce n’est pas toujours très fin, mais c’ est diablement intelligent, pertinent et contemporain. Avec la hype autour, je m’attendais peut-être à plus, mais cela reste à voir. Ce déni est juste terriblement juste.
A la fin du film, j’ai beaucoup aimé la scène du repas. Certes, c’est extrêmement américain avec tous les symboles qui vont avec (c’est très Spielberg) : religion, rédemption, pardon, famille, american way of life, les vraies « valeurs »… Pourtant, j’ai trouvé très beau et très humain cette volonté de banalité en pleine catastrophe.

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Sans les Oscars, je ne pense pas que j’aurais regardé ce film. Et j’aurais eu tort.
L’histoire et ses enjeux sont assez clairs et prévisibles, malgré le caractère autobiographique du film. De ce côté-là, d’autres films sont plus percutants sur l’époque.
Par contre, il y a dans la mise en scène quelque chose d’original. J’ai particulièrement aimé la composition de plusieurs plans, notamment lorsque deux personnages dialoguent et qu’un troisième est là, à l’image, spectateur plus ou moins actif de la scène. Cela donne un rythme et une saveur particulière à ces échanges.
L’utilisation d’images d’archives et de cinéma apportent aussi un plus indéniable dans le contexte, mais aussi dans la construction du personnage principal.
Enfin, les personnages sont attachants, plus particulièrement les grands-parents (avec une Judi Dench épatante et un Ciarán Hinds aux airs de Philippe « Deschiens » Duquesne).
Par contre, les images en drone du Belfast actuel sont ineptes.
Ce n’est certes pas un grand film, mais c’est un film intéressant à voir.

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Sans les Oscars, je ne pense pas que j’aurais regardé ce film. Et je n’aurais pas eu tort.
Le film n’est pas mauvais, mais pas non plus mémorable. C’est un film très classique de success story, sous-genre sportif, à l’américaine débordant de bons sentiments et de lutte sociale mièvre. La mise en scène est très classique. La seule originalité est d’aborder l’histoire des sœurs Williams par leur père.
Cela se laisse regarder, mais ce film n’a pour moi pas sa place aux Oscars.
Alors, on pourrait parler de la « performance de Will Smith, mais cela se résume à faire un peu l’éclopé. Je suis plus impressionné de ne pas avoir reconnu Jon « The Punisher » Bernthal dans le rôle de l'entraîneur de tennis Rick Macci (il a perdu 13 kilos pour l’occasion, alors qu’il n’est qu’un second rôle).
Les scènes les plus intenses sont celles de match, mais il y en a très peu.
Au final, cela m’a surtout donné envie de regarder la série documentaire sur Naomi Osaka.

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Je dois tout d’abord remercier le confinement de septembre 2021 qui m’a permis de relire les deux tomes de Dune et donc me remettre l’histoire en place.
Mon premier sentiment est de dire que c’est une bonne adaptation et c’est un bon film de SF.
Relire Dune m’a remis en tête que le roman d’Herbet est avant tout un récit intime, psychologique. Une dimension que ne peut pas rendre le cinéma. Alors Villeneuve a puisé dans sa plus grande qualité : la force visuelle. Seule, elle n’a pas réussi à sauver son Blade Runner (d’ailleurs, l’arrivée des Atreides sur Arrakis m’a fait penser au survol de la ville dans le premier Blade Runner).
Mais Villeneuve a réussi ici à donner vie aux planètes, aux villes, aux Maisons, aux peuples… Ajoutez à ça un Hans Zimmer à son meilleur. Et vous obtenez une ambiance réelle, une identité forte. Le résultat est impressionnant (que je regrette de ne pas l’avoir vu au ciné, mais c’est une autre question). Sur ce plan, et c’était peut-être le plus difficile, le film de Villeneuve est une grande réussite.
L’histoire s’appuie sur les principaux rebondissements du livre et sait éviter le superflus. C’est propre et surtout fidèle.
Reste alors le casting. Dans l’ensemble, les acteurs sont bons, voire très bon, c’est indéniable. Cette question est peut-être le point le plus délicat et le plus personnel. Car, quiconque a lu livre avant s’est fait sa propre idée des personnages. Ici, je trouve par exemple dame Jessica un peu trop émotive, pas assez froide (j’étais persuadé qu’elle était interprétée par Jessica Chastain, mais Rebecca Ferguson est très bien). J’aurais aimé un Gurney Halleck (Josh Brolin) plus fantasque par moment. Quant au baron Harkonnen, je l’imagine plus imposant physiquement et je trouve que Stellan Skarsgård lorgne un peu trop sur le colonel Kurtz de Marlon Brando.
Mais dans l’ensemble, le Dune de Villeneuve est une grande réussite. J’ai très envie de le revoir, ainsi que la version de Lynch.
Ah, si, j’ai un petit soucis sur le casting des Fremen, notamment avec Zendaya. C’est quoi ces Fremen à la chair gorgée d’eau ?

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Tous les ingrédients sont là. Un casting incroyable, une mise en scène et une photographie magnifiques, des décors impressionnants, une histoire sombre… Et pourtant, la recette n’a pas marché sur moi.
Objectivement, j’aurais du mal à dire pourquoi. Certes, je trouve la partie sur la foire un peu longue. Je m’attendais peut-être à un film plus « urbain ».
Bradley Cooper se fait vite éclipser par une charismatique Cate Blanchett, et peut-être même par Rooney Mara (il faut dire que j’aime beaucoup cette actrice et du coup, j’en profite pour conseiller Carol qui regroupe les deux).
Peut-être ai-je surtout trouvé ce film un peu froid, un peu clinique.

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The power of the dog est un film puissant. Et je commence à me dire que les non-américains font les meilleurs westerns, après Les frères Sisters de Jacques Audiard et cette version de Jane Campion.
Je me garderais bien de parler de l’histoire, car elle doit être vécue pleinement.
Je peux parler de la force visuelle des images, même si j’ai été un peu défloré en voyant des making-of sur les effets spéciaux utilisés. Malgré ça, les décors transpirent un beauté angoissée, étouffée. Au plus serré, le sens du détail est magistral, avec des gros plans chargés d’émotions et de sens. Je pense à cette manière de nettoyer une selle comme on caresserait un corps.
Et au-delà de l’image, il y a un casting de première choix. Benedict Cumberbatch, impeccable. Pareil pour Jesse Plemons ou Kodi Smit-McPhee. Mais, pour moi, la véritable révélation est Kirsten Dunst. Juste incroyable.
Un dernier mot pour la musique grandiose de Jonny Greenwood. Qui est par ailleurs un membre de Radiohead. Elle apporte une force supplémentaire à l’image. Son titre 25 years est une pure merveille, qui fait entrer pleinement dans le film.

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Je sais, je ne suis jamais très objectif quand il s’agit de Scarlett Johansson (qui est une très bonne actrice, je le rappelle, cf Under the skin).
En vérité, je ne m’attendais à rien. Et même au pire.
Au final, j’ai passé un bon moment. C’est un vrai divertissement, avec un rythme soutenu. Et cela ne prétend pas être plus. C’est un Marvel assez honnête, féminisé mais qui ne se prétend pas faussement féministe (cf la scène des super-héroïnes dans Endgame).
Le personnage de Florence Pugh apporte une fraîcheur (j’adore son mélange de rondeur et de dureté) et une ironie salutaire sur le personnage de Black Widow (j’adore ses blagues sur les poses de Scarlett). Je suis moins convaincu par David Harbour, mais il remplit le rôle de connard insupportable. Bonne surprise avec Ray Winstone, qui propose un bon méchant.
Passons sur l’utilisation généralisée de l’anglais par les Russes (mais bon, quasiment tous les blockbusters américains font ça, ce n’est pas nouveau), sur les FX aux fraises pour les explosions (à l’inverse, les combats au corps à corps marchent très bien, bien que sans originalité).
Et, j’aimerais connaître le secret anti-âge de Scarlett. Parce que 10 ou 15 ans passent, elle ne change pas physiquement.
Soit dit entre nous, cela ne me dérange pas.

Annotation :

Peut-être la première vraie comédie post-Covid (nous sommes d’accord pour dire que le Dany Boon n’a jamais existé – jamais). Sur ce point, c’est assez réussi.
Après, c’est surtout un film sur le cinéma et ses travers. Pour ça, Judd Apatow convoque un beau casting : Pedro Pascal, David Duchovny, Karen Gillan, James McAvoy, Daisy Ridley… Je trouve au passage que Karen Gillan assure bien dans le registre de la comédie (je pense aux Jumanji). Apatow convoque aussi sa propre famille puisqu’il y a sa femme (Leslie Mann) et leur fille Iris Apatow.
Bon, vous avez bien senti que je ne parle pas du film en lui-même.
J’ai une petite sympathie pour ce film, mais il est lourdaud, inutilement scatologique par moment et parfois pénible. Bref, parfaitement oubliable.
Finalement, les parties les plus originales sont celles où il parodie TikTok. Tristement révélateur.

Annotation :

Mon avis a peu évolué depuis la première fois. Un des Marvel les moins intéressants à mes yeux. Et pourtant, j’aime beaucoup Brie Larson (incroyable dans Room).
Mais je déteste le traitement comique de Nick Fury et les clins d’œil appuyés aux années 80 – 90 (Stranger things est là pour ça). Le traitement des Skrulls reste plutôt intéressant, mais ça ne sauve pas le film.
Ce deuxième visionnage m’a fait réaliser le côté extrêmement maladroit de Marvel pour faire des films féminins (avec une mini dose de féminisme). Black Widow est un peu moins caricatural, mais finalement, DC a mieux réussi ce pari avec le premier Wonderwoman (le 2e mérite l’oubli).
Bref, sans grand intérêt.