Mon Top 1964

Annotation :

http://youtu.be/1W22Ub-4L-4

De la grande musique, du grand cinéma, bref du grand art. J'ai écouté cette BO des dizaines et des dizaines de fois avec à chaque fois un bonheur et une émotion intacts. Voici mon histoire avec ces "Parapluies" : http://www.senscritique.com/film/Les_Parapluies_de_Cherbourg/critique/7036084

http://youtu.be/3JS4JMY0JWM
http://youtu.be/YGbY5fEYZus (Les 4 minutes et 51 secondes parmi les plus tristes de l'histoire du cinéma et de la musique...)
http://youtu.be/kLXNBu6_JNA
http://youtu.be/7ObVG9o2xWI

Prix Louis-Delluc en 1963
Festival de Cannes 1964 : Palme d'or

Pour ceux qui ont un petit faible pour le tandem Demy / Legrand, ne passez pas à côté de cette merveille : http://youtu.be/fIV4DWbms44

Et parce que je les aime passionnément, je leur consacre une liste : http://www.senscritique.com/liste/Jacques_Demy_et_Michel_Legrand_Des_la_premiere_note_je_chial/248036

http://www.senscritique.com/album/Les_Parapluies_de_Cherbourg_Bande_Originale/critique/22795638

Annotation :

Revoir "Marnie" au cinéma (La copie restaurée donne ici à voir un nouveau film) est une expérience inouïe. Hitch était tellement en avance sur son temps, Lynchien bien avant l'heure. Et Tippi en transe, c'est un truc qui vous titille gentiment la rétine. Grandiose !

Annotation :

Je disais ici-même il y a quelques jours ma déception face à la normalité d'un Losey, "Temps sans pitié". Là c'est le Jojo que j'aime, celui par exemple d'un grand film malade, "Cérémonie secrète", le malsain, le déviant, l'ambigu, le retors, celui qui intègre la folie comme étant l'état naturel de l'homme.

Ainsi "The Servant" est inclassable, frôlant régulièrement le fantastique sous ses dehors de drame psychologique, il est de ces œuvres qui donnent le vertige, perdent le spectateur pour son plus grand bonheur.

Annotation :

Après le miracle "La Belle" il y a deux ans voici donc le premier film de Arunas Žebriunas, lui aussi formidablement restauré et (malheureusement beaucoup moins formidablement) distribué par Ed.

On y retrouve la même grâce, la même poésie, la même mélancolie, comme si un Ivan tarkovskien rencontrait une Monika bergmanienne.

Annotation :

Qu'il est bon de continuer à découvrir des films cultes à mon âge très très avancé !!!

Ça va à 100 à l'heure, la mise en scène de Stanley Donen est incroyable de modernité à l'image du générique d'ouverture, Cary Grant, Audrey Hepburn (sublimement vêtue par Givenchy) s'en donnent à cœur joie en cabotinant comme des malades, la partition de Mancini se fait personnage à part entière...

Bref c'est du pur bonheur de cinéma, à l'inverse de l'affreux remake pondu par Jonathan Demme en 2003.

Annotation :

Étonnante carrière que celle de Larry Peerce au regard de son premier film qui vole très très haut. Et ce à tous les niveaux : sujet pour le moins "couillu" et totalement maitrisé, casting formidable, direction d'acteurs qui provoque un jeu particulièrement étonnant, tout en vibration, et une mise en scène d'une inventivité folle, spectaculaire sans être ostentatoire.

A voir absolument, vous n'oublierez pas cette fin saisissante de sitôt.

Annotation :

A vrai dire je n'en gardais qu'un vague souvenir, ayant (malheureusement) plus en tête la version ampoulée de Benoît Jacquot sortie en 2015.

Et il n'y a pas photo, le film qu'on croirait réalisé hier est bien celui de Buñuel : réalisation alerte, dialogues virevoltants, regard sans concession sur la lutte des classes, et puis il y a Jeanne Moreau à la place de Léa Seydoux, et là inutile d'en rajouter.

Annotation :

Quelle audace formelle (y compris ce travail dément sur le son), quelle modernité dans le récit, quelle étude psychologique brillante, et bien entendu quelle Monica Vitti, comme à chaque fois chez l’immense Antonioni !

Annotation :

Logiquement après avoir enfin découvert "Jour de colère" je suis allé rencontrer à nouveau "Gertrud" dont le visage m'avait marqué mais dont je ne me rappelais qu'assez peu de choses.

Et ma réception s'est agencée en trois temps bien distincts : d'abord un peu à distance de cette austérité surjouée j'ai progressivement été littéralement hypnotisé par l'alliance assez improbable entre rigorisme et théâtralité, par la beauté et la fluidité de la mise en scène, la photo noir et blanc renversante. La dernière partie m'a à nouveau un peu exclu mais c'était finalement sans grande conséquence car oui Dreyer était un immense artiste.

Annotation :

Les très bons films sur la ségrégation raciale sont rares car trop souvent manichéens, usant de passages obligés trop faciles. En cela "Un homme comme tant d'autres" est remarquable car il évite tous ces pièges, les protagonistes étant complexes et faillibles. Mais Michael Roemer n'a pas le nez collé à son sujet principal, parlant aussi très intelligemment d'héritage, d'intégrité, de ceux qui refusent toute concession quitte à aller droit dans le mur.

Tout ça c'est ce qui concerne le fond, mais il y a aussi la forme assez impressionnante de maitrise, qui m'a beaucoup rappelé un certain Cassavetes avec son "Shadows".

Annotation :

Parfois on comprend a posteriori pourquoi on a laissé trainer si longtemps un DVD dans des étagères, pourquoi on a différé si souvent la rencontre avec un film culte. Tout simplement parce qu'il était écrit qu'un jour on pourrait le voir sur grand écran, dans une très belle version restaurée et de surcroît dans une salle bondée, pour profiter pleinement de ce si beau noir et blanc, de ces plans qui m'ont parfois rappeler Bergman ou même Tarkovski et "L'Enfance d'Ivan".

Car si on rappelle toujours à quel point le roman de William Golding est une puissante parabole, qui effraie par sa portée politique, on oublie trop souvent de souligner ce qu'en a fait esthétiquement Peter Brook.

Annotation :

Éternel René Clément (cf critique)

Annotation :

"L'Audition" est en quelque sorte le miroir inversé, du moins sur le papier, du court précédent, "Ah s'il n'y avait pas ces guinguettes". Les femmes prennent cette fois le pouvoir, on quitte la campagne pour la ville, et c'est cette fois de musque pop qu'il s'agit.

Mais plus que d'une évolution on peut voir ici le symbole d'une révolution en marche : sexuelle, idéologique, l'Est se tournant clairement vers l'Ouest, avec ces discours à la fois drôles et émouvants qui ont tous un point commun : la demande sous-jacente d'émancipation.

Ou quand une audition cache en réalité un discours politique au sens noble du terme.

Annotation :

Certains d'entre vous savent que je ne suis pas un dingue de westerns mais que je comble peu à peu mes lacunes, et ce faisant découvre de très belles choses.

Comme ces "Cheyennes" au classicisme bienvenu, tantôt spectaculaire tantôt plus posé. John Ford est comme toujours très solide derrière la caméra, faisant sonner instantanément l'objet comme un film culte du genre.

Et puis il y a l'aspect très documenté qui rend l’œuvre forcément honnête et passionnante historiquement.

Annotation :

Même si je préfèrerai toujours le Vittorio De Sica roi du mélodrame celui qui maniait l'ironie, la satire, n'était pas manchot non plus. Mais attention sous ses apparences de comédie à l'italienne où Marcello fait son show se cache une réflexion sur la masculinité, un portrait de femme, merveilleusement incarnée par Sophia Loren, extrêmement profonds.

C'était la force du cinéma transalpin des grandes années, proposer des films divertissants pour rameuter les foules, et glisser comme si de rien n'était des messages politiques forts.

Annotation :

Peut-être en attendais-je trop mais ce giallo culte m'a un tout petit peu déçu. Attention ça reste du haut de gamme dans le genre, c'est esthétiquement splendide (La version restaurée sortie en juillet est remarquable), cependant j'ai connu Mario Bava plus sauvage, par exemple dans "La Baie sanglante", et la mise en scène est très loin du maestro Dario Argento quand celui-ci était au sommet de son art.

Annotation :

Ces temps-ci dès que j'ai besoin de me réconcilier avec le cinéma je me fais ou refais un classique italien. Alors après la gigantesque claque prise avec "Le Fanfaron" je me suis dit que ce ne serait pas une mauvaise idée de retourner voir Dino Risi et Vittorio Gassman.

Et bien m'en a pris, car si comme dans tout film à sketches tout n'est pas de niveau égal, l'ensemble est tout de même brillant, réjouissant, malin, grinçant, politique. Ou comment ne pas dissocier le divertissant de l'intelligent.

Annotation :

Pas de changement dans mon rapport à l'œuvre de Mikhail Kalatozov en revoyant enfin son"Soy Cuba", comme avec "Quand passent les cigognes" et "La Lettre inachevée" les prouesses esthétiques et techniques me privent d'une réelle immersion indispensable au plaisir total. Et ici on est servi en terme de prouesses, on passe son temps à se demander comment tel ou tel plan, -séquence ou non, a été réalisé, et que dire de la photo de Sergueï Ouroussevski, qui provoque sur grand écran et en version restaurée des orgasmes rétiniens à répétition.

Parfois trop de beauté...

Annotation :

Sur le papier typiquement le film qui n'a pas grand chose pour me plaire, et pourtant de la 1ère à la 128ème minute je suis resté scotché à mon siège, totalement emporté par la mise en scène survoltée de John Frankenheimer, le charisme de la brutasse Burt Lancaster et le charme fou de Jeanne Moreau.

Annotation :

Ce film est un cas d'école, posant l'éternelle question de l'intérêt de modifier ou non les œuvres inachevées. En effet Andrzej Munk, réalisateur majeur de la Nouvelle Vague polonaise, mourut durant le tournage et ses collaborateurs décidèrent de "compléter" cette "Passagère" deux ans plus tard.

Bonne idée ? Mauvaise idée ? Je n'arrive pas à trancher, en tout cas ce film est une curiosité, qui remue, peut déranger, bref qui peut difficilement laisser indifférent.

Annotation :

Trois histoires, trois villes, trois femmes : Adelina, Anna, Mara. Le film alterne les genres, allant aussi bien sur le terrain de la comédie romantique que du drame, et Vittorio De Sica maîtrise l'un et l'autre à merveille. Et son duo d'acteurs cultes aussi, Sophia Loren et Marcello Mastroianni semblant se régaler à changer de peau pour à chaque fois mieux croquer, non sans cruauté, la société italienne. Rarement on aura vu film à sketches, d'ailleurs récompensé de l'Oscar du meilleur film étranger, si homogène en terme de qualité.

A noter qu'à peine un an plus tard le trio De Sica - Loren - Mastroianni sera à nouveau réuni pour une autre réussite : "Mariage à l'italienne".

Annotation :

Ça c'est le versant plus politique du cinéma de Varda qui, comme elle le fera plus tard avec les Black Panthers, est allée à Cuba afin d'immortaliser en photos (Plus de 1800 clichés ramenés) les lendemains de la révolution castriste. En ressort un brillant travail de montage et un texte, qui forcément aujourd'hui sonne différemment qu'à l'époque, dit par Michel Piccoli. Précieux document...