Mon p'tit défi Hitchcock

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Le titre original est bien plus parlant que la traduction française. A story of the London Fog, ou une version Hitchcockienne de Jack l'éventreur, raconte l'histoire d'une ville bouleversée par une série de meurtres et celle d'une modeste famille qui accueille un nouveau locataire très suspicieux. Inspiré par l'esthétique allemande, Hitchcock parvient à créer une atmosphère lugubre et même si son film a tendance à s'étirer inutilement, il est globalement réussi.

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Hitchcock dévoile ici sa fameuse méfiance envers la gente féminine. L'histoire d'un jeune étudiant à qui tout réussit, et qui, parce qu'il se refuse à une femme, se voit injustement accusé de viol par elle. C'est le récit d'une descente aux enfers d'un bourgeois viré de chez lui, obligé de devenir serveur (Oh My god!), de vivre dans les coins malfamés, d'errer en ville comme un clochard, jusqu'à la folie. Histoire intéressante égrainée pas de bonnes idées de mise en scène, mais toujours un peu fainéant dans sa narration. On en retient un film où l'homme est la victime de femmes toujours mal-intentionnées.

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Un film de boxe des plus classiques. Triangle amoureux. Le mari devra vaincre l'amant sur le ring pour reconquérir sa femme.

Encore une femme adultère ! Intenables ces gonzesses !

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( Je comble les trous de la collection DVD en empruntant celui-ci à la bibliothèque)

Hitchcock convie des acteurs de théâtre pour adapter une pièce à succès. Mais si l'histoire enchantait les spectateurs à l'époque, elle est surannée aujourd'hui. C'est l'histoire d'un propriétaire fermier, veuf depuis trop longtemps, qui décide de chercher une femme auprès de trois amies bourgeoises de son voisinage. L'homme est maladroit mais plein de bonnes intentions, malheureuement il se fait rejeter à chaque fois par chacune d'elles. Tout le film ne montre que ça : ses demandes foireuses qui se vautrent dans l'échec. A la fin, il trouve pour femme sa magnifique gouvernante. Happy End, l'amour était juste sous ses yeux et pas chez les bourgeoises toutes plus bizarres les unes que les autres.

Ouais ok, donc en gros si je comprends bien, il choisit sa femme par défaut, car il s'est fait lamentablement rejeté par les autres, et choisit celle qui, tout au long du film, n'est que la bonniche de service (faut voir cette scène où elle nettoie le linge de monsieur des heures durant). On se demande à la fin si son rôle de femme sera si différent de celui de bonniche. Visiblement non. D'ailleurs, bien évidemment, on ne ressent jamais d'amour chez Hitchcock, de la tendresse tout au plus, et la conclusion romantique est si vite expédiée qu'on a du mal à croire à cette romance.

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A la base Hitchcock voulait faire un drame social intéressant :
l'histoire d'une jeune femme travaillant dans la confection du champagne et qui voit partir au quotidien des caisses entières de bouteilles vers un monde inconnu qu'elle rêve de côtoyer, celui du luxe. Alors elle décide d'aller voir de ses propres yeux ce luxe et découvre un monde débauché qui finit par la salir. Le champagne comme allégorie de cette débauche.

Mais les producteurs ne voulaient pas de drame après les deux succès aux touches comiques qu'étaient The Ring et The Farmer's Wife. Ils demandèrent à Hitchcock de remanier son scénario, ce qu'il fit. C'est ainsi que Champagne devint une comédie vaudeville classique et pas drôle. Pourtant même l'histoire remaniée aurait pu donner un bon film : celle d'une jeune bourgeoise excentrique dont le père, fatigué de ses dépenses excessives, décide de lui faire croire qu'ils sont ruinés. L'histoire ressemble étrangement à celle de Downhill. Le bourgeois obligé de descendre de son statut social et de côtoyer les gens normaux (donc malfamés). Mais les gags sont étirés, les bonnes scènes peu nombreuses et les personnages inintéressants à suivre.

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C'est avec un talent certain qu'Hitchcock arrive à se dépêtrer des questions techniques du son. Le film est d'abord tourné comme un film muet, mais le bonhomme anticipe le souhait de la production d'en faire un film parlant alors il s'arrange pour faire un maximum de scènes sur lesquelles il puisse ajouter du son en post prod sans dénaturer l'intention originale. Pour les scènes réellement parlantes il les retournera en enregistrant les acteurs, excepté pour Anny Ondra qui mimera les paroles tandis qu'une autre la doublera au micro pendant le tournage (système D). Un film surprenant donc, puisque on ne sait jamais trop si on est face à du muet ou du parlant (le film démarre sur 5min complètement muettes), mais Hitchcock parvient à tirer le meilleur de ce nouvel outil, et le son n'a jamais un rôle superflu dans le film. Il fait toujours sens.
Et sinon, il y a ENCORE une femme adultère ! Décidément !

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Oups ! J'avais loupé celui-là qui arrive normalement avant Chantage.

Et bien ce Manxman est une belle surprise. Pour son dernier film muet Hitchcock nous offre de nouveau un triangle amoureux mais cette fois il arrive à créer ce qui manquait jusqu'alors dans ses films, de l'émotion. Alors oui le scénario est pas ouf, l'histoire est classique et la mise en scène est moins folle que dans le film qui suivra (chantage) mais je sais pas...les personnages sont touchants, plus creusés que d'habitude et on les suit avec intérêt.

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Ce qui aurait dû être un simple film à énigme devient avec Hitchcock un exercice de style passionnant. Ce "Murder" serait-il son premier bon film ? Ça dépendra de ce qu'on y cherche. L'histoire est celle d'une femme que toutes les preuves accusent d'un meurtre et qui est envoyée à la potence, mais un homme convaincu de son innocence décide de mener sa propre enquête. Une sorte de Cluedo qui avait tout pour être banal car l'enquête elle-même n'est pas très originale. Mais Hitchcock fait preuve d'une inventivité bienvenue dans une poignée d'excellentes scènes et offre un discours méta sur la question du théâtre, du rôle et des apparences.

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Une triste moyenne pour un film pas si mauvais que ça. D'ailleurs est-ce vraiment un film ? On dirait surtout du théâtre filmé, et si Hitchcock n'a cessé d'adapter des pièces de théâtre sur grand écran, ici il ne se donne pas la peine de transformer le matériaux. Unité de lieu, déplacement des personnages, tout ressemble trop à du théâtre pour être du cinéma, mais en soi ça ne constitue pas un défaut. Sinon ça me fait penser à du Tchekhov, ces petites gens risibles, tous bercés d'illusions, pleins d'espoirs qui finissent pas se faire avoir par le sort. Ce balancement constant entre la comédie (qui fonctionne pour une fois ! Oui j'ai ri !) et le drame, et c'est ce point particulièrement qui m'a renvoyé à ce que j'ai lu de Tchekhov.
S'il y a un défaut il est technique. Hitchcock s’embarrasse d'une caméra trop lourde, ne fait preuve d'aucune inventivité, se contente de filmer péniblement ses personnages et foire ses cadres. On ne compte pas le nombre de fois où les tête des personnages sont coupées du cadre. Incroyable de voir ça chez Hitchcock ! Pourtant je n'ose pas mettre moins de 5 car cette tragicomédie m'a bien divertit. Hitchcock a fait bien pire avec Champagne.

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Là vraiment, je me sens seul car le film est considéré unanimement comme un mauvais Hitchcock alors que moi j'ai adoré. Comme Chantage, Meurtre et Junon et le Paon c'est adapté d'une pièce de théâtre et ça se sent, mais je le répète, pour moi ça ne constitue pas un défaut. C'est l'histoire d'une famille de bourgeois et d'aristocrate qui se font la guerre pour un lopin de terre. Les deux se lanceront dans un "skin game", un jeu de dupe. Rien de bien fou dans cette histoire mais pourtant Hitchcock arrive à faire monter la tension en crescendo et dirige impeccablement ses acteurs. Le film est un festival de détails : les regards furtifs qui en disent long, les mouvements nerveux, les silences lourds. Des scènes mémorables : celle des enchères où la caméra saute d'un visage à un autre, nous emportant ainsi dans l'effervescence du moment ; celle de la révélation du secret où le cadre se resserre sur deux personnages (le père et la belle fille) pour nous cloisonner dans leur malaise....non vraiment, je ne comprend pas pourquoi ce film est censé être nul.

PS : Je vais dire ce que je pense, peut-être ai-je tort, mais tout le monde kiffe seulement The Lodger et Chantage dans les "vieux" Hitchcocks. Comme par hasard, les deux qui sont des thrillers aux thèmes bien hitchcockiens, avec des tueurs, des meurtres ect...comme si la réputation du réalisateur exigeait qu'il faille aimer seulement ce genre de film de lui. Et bien, non, je trouve qu'Hitch brille également dans d'autres genres. The Manxman est un drame réussi, et Skin Game également.

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Une bonne moitié du film est réussie. L'histoire de ce couple qui se désintègre à une vitesse folle est intéressante, comme s'il en fallait peu pour qu'ils se séparent et que leur amour ne tenait à rien. Mais la dernière partie est trop vite expédiée, mais surtout elle gâche tout ce qui vient d'être montré jusqu'alors. Le couple se rabiboche en moins de deux et comprend que seul un bébé sera la solution à leur crise. Hitchcock, apparemment, croyait sincèrement à cette idée, moi je la trouve ridicule.

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Il y a tous les ingrédients d'un bon Hitchcock : le mystère, les mensonges, le huis clos, les apparences et même un peu d'action sur la fin.
...Et pourtant c'est le truc le plus nul que j'ai vu de lui. C'est juste un gros n'importe quoi ce film, une sorte de thriller absurde qui use de ses zones d'ombre comme cache-misère.

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(from the bibliothèque)
Comédie romantique classique. Les personnages sont des archétypes aussi vieux que l'est le vaudeville. Un père compositeur craint et respecté, et son fils, réduit au silence, qui veut prouver qu'il est aussi bon, voire plus talentueux que son père. C'est en fait un récit tiré de la vie des véritables Strauss fils et père. Leurs rapports houleux, et au milieu de ça, l'influence de deux femmes, une jeune égoiste amoureuse du jeune Strauss et une comtesse, amoureuse également, mais qui soutient son talent de compositeur.

Hitchcock fait le job. Comme d'hab, on y décèle quelques belles trouvailles, certaines bonnes idées de mise en scène mais au sorti du film, on ne ressent rien de particulier. Un film banal et inoffensif qui parle de musique sans jamais l'utiliser comme un outil cinématographique. Bien dommage.

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Première version de l'Homme qui en savait trop. Tous les célèbres éléments sont là (dont la fameuse scène de l'opéra) mais pas encore utilisés de la meilleure des manières. C'est pas mauvais, bien au contraire, mais on sent parfois un manque de rythme, une tension absente là où elle aurait dû exploser. Ça avait tout pour être meilleur, et ça le sera avec son remake.
Et Peter Lorre a vraiment la gueule et le jeu d'un méchant de James Bond.

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Un Hitchcock du meilleur cru.

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C'est con mais il a suffit d'un petit détail pour que ma note passe de 7 à 6. Un point de faiblesse dans le scénario :
SPOIL

Après un premier échec pour trouver l'agent allemand, les deux anglais retombent sur une autre piste (qui s'avérera la bonne) en rencontrant par le plus grand des hasard, une allemande dont le mari travaille dans une chocolaterie qui sert de repère pour les services secrets allemands. En gros, les agents anglais ont un énorme coup de bol totalement improbable et pas du tout crédible qui les mène vers la bonne piste. Et ça, je dois avouer que ça m'a gêné pour un film qui fonctionnait très bien jusqu'alors.

FIN DU SPOIL

A part ça c'est bon. Beaucoup de bonnes idées : la scène de l'orgue, le bouton qui tombe au casino, le meurtre en montagne, le petit côté comédie des deux espions forcés mais enchantés de jouer les amants, Peter Lorre en limier séducteur et SURTOUT la question du regret des agents qui trouvent leur mission absurde puisqu'elle a consiste à commettre un meurtre au service de leur gouvernement. Dommage que le rouage scénaristique ait une pièce défectueuse.

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C'est bizarre car cette période "agent secret" démarrée avec L'homme qui en savait trop offre des films globalement bons avec toujours au moins une scène culte par film, ici celle de la bombe, mais il manque toujours un petit quelque chose pour en faire des films irréprochables. Peut-être que le temps et le recul me feront changer d'avis.

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Hitchcock, avec les 39 marches, s'essayait déjà à une sorte de screwball comedy avant l'heure, ici il s'y replonge. De nouveau l'histoire d'un fuyard innocent aidé d'une jeune femme, fille du commissaire qui pourchasse le suspect. Très classique mais toujours efficace, car comme les 39 marches on y trouve du rythme, de l'humour et des idées de suspens (notamment dans une scène où les deux fuyards sont forcés de rester à l'anniversaire d'une gamine dont ne sait pas trop s'il s'agit d'un amusement ou d'un interrogatoire).

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Très bon film. Rien à redire.

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Rien à lui reprocher non plus. C'est très plaisant et très rythmé, Hitchcock parvient enfin à écrire des films sans temps mort, ce qui manquait justement dans ses premiers métrages.

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Très bon. Ce jeu sur la crédulité du spectateur et les faux-semblants a déjà été longuement appliquée dans des films comme Meurtre ou Une Femme disparaît.

Ici, évidemment, le poids du secret prend une place démesurée et assombrit tout le film. J'ai repensé à Crimson Peak et aux Autres de Amenabar, assurément influencés par Hitchcock. Pourtant pas de fantôme ici, et c'est d'autant plus effrayant de savoir qu'un simple souvenir puisse autant peser sur les murs d'une demeure. Le personnage de Mrs Danvers y est pour beaucoup.
J'ai adoré la première partie du film, un peu moins la dernière qui retombe dans des scènes classiques qu'on retrouve chez Hitch depuis ses tous premiers films. On sait qu'il gère les scènes d'interrogatoire, plus besoin de nous le prouver, il ne pourra jamais faire mieux que celle de Meurtre de toute façon. Je suis exigeant. Je veux du neuf !

Néanmoins voilà un film maîtrisé, une fois de plus.

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A ce stade de sa filmographie, on n'en doute plus, Hitchcock maîtrise vraiment ses films. Ce Foreign Correspondant est un festival de bonnes idées. Et Hollywood aidant, il peut enfin réaliser des films spectaculaires ; en attestent la scène du crash et de la course poursuite. L'action peut enfin s'élever à la hauteur de son talent, ce qui manquait justement dans ses anciens films.
Dommage cependant de ressentir autant la machine Hollywood derrière le métrage. Correspondant 17 est un film de propagande américaine, au message contrôlé, approuvé d'un tampon par la super puissance. J'imagine le compromis d'un tel contrat: bénéficier de l'appuie financier hollywoodien à condition de se plier à son exigence. Il s'en tire tout de même très bien en mettant tout son talent dans un objet de "grand spectacle".

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Hitchcock ne sait définitivement pas parler des couples. Même problème que pour A l'Est de Shanghai. Il a des idées arrêtées sur l'amour, le voit comme une machine aux rouages compliqués qu'il essaie de déchiffrer avec humour. Mais c'est balourd et potache. Déjà que la comédie c'est pas son fort, alors la comédie sur le couple n'en parlons pas.

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Le film pourrait se découper en trois parties, chacune étant une marche qui nous entraîne toujours plus bas vers la paranoïa. Ça démarre comme une comédie sentimentale et puis ça se met à grincer. On est mal à l'aise dès les premières anomalies et ça ne fait qu'empirer par la suite.

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Je mets 6, pas parce que c'est mauvais, loin de là, mais juste parce que j'ai l'impression d'avoir déjà vu ce film. Hitchcock ne se renouvelle pas. Encore l'histoire d'un mec accusé d'un crime (ici d'un sabotage) qu'il n'a pas commis et qui fuit tout en essayant de remonter la piste du vrai coupable, sous fond d'espionnage, de 2nd Guerre Mondiale et avec l'aide d'une femme d'abord contre lui, puis qui l'aide et tombe amoureuse. Sans déconner, c'était EXACTEMENT la même chose dans les 39 marches, Jeune et Innocent et Correspondant 17. Les structures sont les mêmes, les mécanismes aussi. Alors c'est toujours bon, il y a toujours des petites idées égrainées ici et là (la scène du cinéma, la scène de l'aveugle, la scène dans la statue de la liberté etc...) mais il pourrait en apporter des nouvelles à chaque fois, ça n'y ferait rien s'il ne change pas la structure.

C'est bon Hitchcock, on a compris que tu savais faire de très bons films d'espionnages mais il serait temps de passer à autre chose ! Et on sait que tu en es capable, Soupçons en est la preuve.

(oui je m'adresse à un mort et alors ?)

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Si Rebecca est le premier film américain d'Hitchcock, L'ombre d'un doute est le premier qui prend réellement l'Amérique comme sujet. L'histoire d'une famille américaine middle-class charmante et attachante qui accueille chez elle un oncle venu de loin, l'oncle Charlie. Mais l'homme, apprécié par tous, est plein de secret et semble surtout venir dans sa famille pour s'y cacher. Tout fonctionne dans ce film. Les acteurs habitent leur personnage, surtout Cotten qui incarne à la perfection l'homme séduisant mais dangereux, qui parvient à se faire aimer de tous alors qu'il éveille chez le spectateur et chez sa nièce une horreur grandissante. Hitchcock se retient de toute grandiloquence, contient sans cesse ses effets pour mieux contrôler notre doute, n'y va que de petits coups, sème les détails avec parcimonie pour mieux gérer leur impact. Et ça décevra surement certaines personne car le film n'est pas impressionnant mais n'en est pas moins effrayant.

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Huis clos scénarisé par John Steinbeck ! Un exercice intéressant qu'il réitérera cinq ans plus tard avec son roman Wayward Bus.
Est-ce parce que je suis fan du monsieur que j'ai plus senti sa patte que celle de Hitchcock ? La façon dont les personnages se dévoilent dans l'adversité, la multiplication des points de vue qui permet de joindre ou de confronter les regards sur la 2nd Guerre Mondiale. Tout cela est brillamment exposé. La mise en scène en revanche est plus discrète et ce n'est clairement pas le film le plus audacieux d'Hitchcock, mais ça reste solide. Il faut voir comment il parvient à jouer sur les éléments extérieurs (l'eau, la houle, le vent) pour signifier ou appuyer ce qui se passe à l'intérieur du bateau (les tensions, la fatigue, la haine).

Ce qui me déçoit par contre, c'est cette propagande américaine qui gâche un peu la morale, alors qu'on sent bien que l'écriture de Steinbeck essaie de brosser les personnages en profondeur. Finalement, l'histoire ne montrera que des allemands fourbes et mal intentionnés, et des américains justes. Le naufrage aurait pu effacer la guerre, mais c'est le contraire qui se passe, la guerre est omniprésente et rend encore plus difficile le naufrage.

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Deux courts-métrages politiquement marqués. Les deux font jouer des acteurs français dans des histoires dont le seul but est d'appeler à entrer en résistance française, quand bien même les deux films montrent combien il est risqué d'y entrer. De tous les films de résistance qu'a pondu Hitchcock, ces deux là sont les plus réalistes. Pas d'action, pas de patriotisme niais, mais des histoires d'hommes appelés par leur conviction et découvrant qu'il y a tout à sacrifier à s'engager contre Vichy. Contrairement aux autres films, ces deux courts montrent non plus l'entrée en résistance comme un bel acte patriotique mais comme une urgence. En cela, on ne peut pas vraiment voir ces films comme des objets de cinéma car ils sont surtout des commandes au service de l'effort de guerre.

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Aie aie aie, j'ai trouvé que pour un drame "psychologique" ça manquait cruellement de psychologie. On s'attend à avoir des personnages complexes brossés en subtilité et on a seulement des personnages-types figés dans une histoire d'amour doublée d'une enquête, assez banale d'ailleurs quand on connait le reste de la filmo d'Hitchcock. Il filme la psychanalyse comme il filmerait n'importe quelle detective story et il n'en rend que plus ridicule un sujet qu'il veut mettre en valeur (à moins qu'il veuille s'en moquer, on ne sait pas trop). Ainsi, voilà l'histoire d'un homme qui garde enfoui dans son subconscient un secret dangereux, et pour le révéler quoi de mieux que de procéder à des interrogatoires redondants et dénués de tacts ? La psychanalyse selon Hitchcock. Une vision tellement naïve de la discipline qu'on n'y croit pas une seconde.
Il ne suffit donc pas de parler de psychanalyse pour faire un drame psychologique. Ce n'est qu'une enquête banale qui utilise la psychanalyse comme fond et comme procédé, mais avec trop de maladresse. Reste tout de même la scène du rêve qui tient plus du Dali que du Hitchcock. Mais à part ça, l'ensemble du film m'a ennuyé. J'ai trouvé Hitch bien plus fin dans Soupçon par exemple.