Parce que malheureusement, il n'y a pas que Game of Thrones dans la vie - Mes séries en 2018

Annotation :

Moi aussi, j'ai cédé aux sirènes de La Casa de Papel, comme Gradur, comme les jeunes, comme la nouvelle hype nous l'impose. Je partais défaitiste, par principe j'aime détester les oeuvres hype, dont tout le monde parle, surtout si c'est Lacrim ou Gradur. Force est de constater que l'on se prend au jeu, et que les personnages de cette série espagnole déjà culte sont hyper attachants.

On regrette bien sûr de très, très, très nombreuses incohérences scénaristiques, primordiales si on veut raconter une histoire d'une telle envergure. La série gagne de l'émotion au fil du temps, et perd un peu de sa cohérence, mais peu importe après tout. On aimera détester Arturito, et adorer Denver, on aimera détester et adorer Berlin, et tout le reste, et surtout, on se prendra au jeu pour ce Professeur, qui avait tout prévu pour son plan parfait, le plus grand "casse" de l'histoire de l'Espagne, sauf le facteur humain. Cette série a un énorme pouvoir, qui ne cesse de grandir au fil des séries, celui de vouloir à chaque fois regarder un épisode de plus. Et c'est sûrement la seule fois de ma vie où j'ai autant voulu que les braqueurs arrivent à leur fin, peu importe les moyens.

(Bravo à Gradur, on dirait vraiment Monica dans ton clip.)

Annotation :

C'est encore plus mal écrit que la saison 1. La saison 1 avait pour elle l'énorme avantage d'apporter avec elle un concept, et malgré les nombreuses lacunes qu'elle présentait, il était indéniable de constater qu'elle soulevait des débats et qu'elle avait le mérite d'oser parler de sujets sensibles - bien qu'un brin touchy et putassiers.

Malheureusement, la putasserie n'a plus de limites dans cette saison 2 où les invraisemblances catastrophiques des actions/événements côtoient dans une indifférence générale des personnages caricaturaux à souhait (sauf exceptions). A trop vouloir toucher tous les publics, à trop vouloir porter un discours safe, rassurant et surtout pédagogique, les showrunners nous servent des lycéens sur qui tous les malheurs s'abattent, et n'offrent finalement aucune réflexion pertinente car quoi de mieux pour juger le suicide que de parler des milliers de nuances que composent un cerveau "malade" ? Comment s'identifier à des jeunes, pour qui aimerait s'identifier, qui ont des réactions improbables ? A une justice implacable et totalement exagérée (dans les deux sens) ? A des parents qui sont à ce point muets, immobiles, absents pour leurs enfants ? La série se veut tellement utile et veut tellement susciter le débat (et peut-être même la polémique) qu'elle tire de chaque acte, chaque protagoniste, chaque centimètre carré de script, une allégorie stupide et incorrecte pour faire réagir le spectateur ?

Et c'est là l'énorme défaut de cette série. C'est de parler de sujets extrêmement graves (et c'est évident, car en abordant tant de sujets à la fois, on n'a pas le droit de ne faire que les effleurer) en calquant son modèle de série spé teenager sur Pretty Little Liars, Vampire Diaries, etc. On se retrouve avec une série d'ados, pensée par des adultes, et parfois des scènes à la limite de l'insoutenable comme le dernier épisode qui donne le moment le plus marquant de ces deux saisons, avec une violence extrême, sans aucune pertinence, sans aucune subtilité ni utilité, dans le simple but de choquer le spectateur et d'expliquer ceci et cela.

13 reasons why parle de sujets réels, importants, nécessaires et indispensables avec des moyens caricaturaux, une bêtise dangereuse et une esbroufe qui met mal à l'aise. Pour éveiller les consciences, il faudrait déjà que l'on comprenne de quoi on parle.

Et au-delà de ça, moi je suis une adolescente fragile, j'ai 14 ans, même en ayant vécu le tiers de ce qu'a vécu Hanna, je m'identifie totalement