Sous le ciel de Sansa : Frank Capra

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New York-Miami est le fer de lance de la screwball comedy, et quel bel étendard à brandir pour glorifier ce genre que j'aime tout particulièrement ! Même si, qu'on se le dise, je préfère largement quand la situation est plus barrée, comme dans l'Impossible monsieur bébé, ou les différences homme-femme plus démarquées, comme dans La lune était bleue, sorti néanmoins bien après.

Capra livre un film drôle, particulièrement bien écrit et joue sur les contrastes entre le gendre idéal je-m'en-foutiste et la vierge effarouchée, recette qui fonctionne à chaque fois. Il y a des idées de mise en scène brillantes, comme le mur de Jéricho symbolique qui sépare les deux amants, le dernier plan sublime, l'idée de road-movie infernal. Le personnage de Clark Gable en rajoute des tonnes, c'est bourré d'humour et d'élégance, notamment lorsqu'il se déshabille devant Claudette Colbert, que je trouve un ton en dessous.

Une volonté moindre d'amener un discours social dans son film, ce qui fait le sel de son cinéma, du moins celui que je préfère, Capra filme une comédie qui fait parfois rire aux éclats, qui touche, une comédie illuminée sur deux fuyards en furie. Il y a le maître de la répartie, Capra est le maître des dialogues intelligents et savoureux !

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Roméo et Juliette des temps modernes, cette comédie n'est pas la plus belle de Capra mais assurément l'une de ses plus drôles. James Stewart, en gendre idéal, est à croquer !

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J'aime beaucoup le Capra qui donne de l'essence à ses films avec un peu d'humanité et de revendication sociale. Ici, la critique est intelligible et efficace contre les puissants politiques tous unis dans un microcosme infranchissable. James Stewart, encore lui, se glisse parfaitement dans la rôle du soit-disant benêt asocial, que tout le monde pensait manipuler mais qui deviendra le leader de cette Amérique qui veut renverser les élites et repousser l'idéologie dominante. C'est une belle leçon d'intégrité, de courage et d'humilité, bien aidée par une mise en scène drastique, véritable montée en puissance jusqu'à une dernière demi-heure absolument exceptionnelle. Je vous le recommande vivement.

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Un film plus humaniste qu'il n'y paraît, bien loin de la comédie sociale habituelle, où le profit et le populisme médiatique sont relayés au second plan. C'est surtout l'histoire d'un homme qui, guidé par sa propre conviction, va se servir de son rôle de clochard pour se révéler et éveiller les consciences. C'est la beauté de la prise de conscience, quand l'on apprend, comme dans la vie, par la force des choses et des erreurs. Un homme qui va s'élever socialement, avec détermination et des idéaux plein la tête.

Gary Cooper est émouvant, Barbara Stanwyck époustouflante notamment dans la première partie du film où son personnage est mieux maîtrisé. Capra livre ici un drame généreux plus qu'une comédie aux ressorts incroyables, orchestré en deux temps. la narration est classique, voire haletante, et le cinéaste laisse peu de marge pour des erreurs, si ce n'est peut-être un rythme plutôt inégal notamment lors des pontes de la finance à la fin. Le film tourne en un pugilat qui dénote, pour moi, avec l'intérêt premier du film qui se trouve être : quand on veut, on peut. Un discours déjà bien échaudé par Capra mais qui fonctionne toujours aussi bien. Encore conquis !

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Un bon Capra. Si j'ai une petite critique à faire, c'est celle d'avoir voulu mélanger le côté policier/thriller au côté comédie. Ca fonctionne moyen pour moi, vers les 3/4 du film j'étais déjà beaucoup moins emballé.

Après, Cary Grant est monstrueux. Lui que je considère souvent comme une valeur sûre est ici transcendé, très drôle et très énergique. C'est un vrai bonheur ce garçon quand il est comme ça. Il est bien aidé par la petite bouille de Priscilla Lane. On sent la pièce de théâtre derrière tant les scènes forment un flot de péripéties et de gags en tout genre. Certains plans avec le jeu des ombres font un peu tâche dans le décor, le film étant beaucoup plus intéressant du côté de son rythme haletant que par son esthétisme.un peu surfait par moment.

Un bon moment, merci TheBadBreaker !

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Ou comment mélanger toutes les facettes de son cinéma en un seul film. Une oeuvre majeure de Capra, brillante dans son idée de départ, parfaite dans la beauté de la photographie, transcendante dans la hargne qu'il emploie à nous faire partager sa sensibilité, sublimée par un duo d'acteurs unis comme rarement on a pu le voir au cinéma. Une petite merveille, de la vie qui s'en émane.

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