Cover 徐克 (Tsui Hark/ Xu Ke) la légende

徐克 (Tsui Hark/ Xu Ke) la légende

Nabab légendaire du cinéma Hong-Kongais, tête de proue de la nouvelle vague hong-kongaise, tête brûlée autoritaire, mercenaire touche à tout hyperactif, Tsui Hark est, malgré une filmographie plus que chaotique, un cinéaste haut en couleur à la folie inventive comme j'aime dans le cinéma ...

Afficher plus

Liste de

54 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 4 mois

Green Snake
7.4
1.

Green Snake (1993)

Ching se

1 h 39 min. Sortie : 4 novembre 1993 (Hong Kong). Drame, Fantasy

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Là aussi trop de bonnes choses, je sentais le besoin de faire un texte sur le film pour exprimer toute la force de mon amouuuur pour ce film. Et puis franchement, quoi de plus beau que Maggie Cheung qui verse une larme ?

The Blade
7.4
2.

The Blade (1995)

Dao

1 h 42 min. Sortie : 21 décembre 1995 (Hong Kong). Drame, Arts martiaux

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Tellement de bonnes choses à dire sur ce film que j'en ai fait une looongue bafouille.

L'Enfer des armes
7.3
3.

L'Enfer des armes (1980)

Dai yat lui ying aau him

1 h 35 min. Sortie : 30 juillet 1985 (France). Drame, Gangster, Policier

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Conclusion de la "trilogie du Chaos" commencé avec Histoire de cannibales et Butterfly Murders. L'enfer des armes est un des plus grand films de Tsui Hark. Brûlot pamphlétaire censuré par les autorités coloniales de l'époque (à voir absolument dans une version qui s'approche le plus d'une director's cut), film matriciel en terme de mise en scène pour le polar "réaliste" de Hong-Kong et pierre essentielle de la nouvelle vague Hong-Kongaise.

Le spectateur est plongé dans un cinéma vérité sale, brutal et avec bien peu d'espoir ou de concession. Tsui Hark à ce moment se met à avoir réellement une image de fou subversif qu'il avait déjà bien développé avec Histoires de cannibales. Ici Hong-Kong est sale, brutal, les seuls rapports humains réels et les seuls moyens de se sentir vivant sont par la violence. Cependant ici la violence n'est jamais agréable et a toujours ses conséquences. La caméra de Tsui Hark plonge au cœur de Hong-Kong, et à ce niveau le politique paraît incompréhensible se perdant dans des liens opaques avec les étrangers les plus brutaux. On y suit le point de vue d'une jeunesse sans avenir, incapable de communiquer, condamnée à s'autodétruire et/ou basculer dans la folie, le tout terminant sur des images d'archives de Hong-Kong replaçant cette brutalité au cœur du réel.

Histoires de fantômes chinois
7.5
4.

Histoires de fantômes chinois (1987)

Sien nui yau wan

1 h 38 min. Sortie : 28 décembre 1988 (France). Arts martiaux, Fantasy, Romance

Film de Ching Siu-Tung

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Officiellement ce film a été réalisé par Ching Siu-Tung et ça se sent par la manière dont sont filmés et découpés de manière virtuose certains combats. Dur de ne pas penser à Duel To The Death, un autre de ces grands films. Officieusement cependant quand on lit certaines interviews Tsui Hark qui devait se contenter de produire, et ce à la demande de Ching Siu-Tung qui voulait collaborer avec lui, n'a pu s'empêcher de tourner de nombreuses scènes. Ainsi quant on voit les scènes dans la ville de Chine médiévale et le portrait qu'il dresse de l'humanité, difficile de ne pas penser à la vision iconoclaste que Tsui Hark portait déjà en filigrane dans un film comme Zu les guerriers de la montagne magique. Idem quand on voit l'inventivité des scènes du monde spirituel, indéniablement bisseuses mais qui ont leur charme et les scènes poétiques de romance, pleine de sensualité, filmées tel un rêve drapé.

Malgré cette ingérence de Tsui Hark la collaboration porte ses fruits (ou peut-être grâce à cette ingérence) et le film est iconoclaste, brutal et moqueur quand il aborde les mondes humain ou spirituel, en opposition avec cette histoire d'amour candide, chimérique, mais si poétique, apparaissant ainsi comme un refuge rêvé semblant indispensable face au monde décrit (Bon il est vrai que le charme de Joey Wong aide aussi). Leur collaboration donne ainsi un univers d'une grande richesse et même parfois inspiré de certaines idées de mise en scène du premier Evil Dead de Sam Raimi, mais aussi de la précédente version de cette adaptation du roman l’Étui merveilleux, à savoir l'Ombre enchanteresse de Li Han-Hsiang, un film qui a beaucoup marqué Tsui Hark enfant et lui à permit de trouver de l'inspiration pour ce film alors qu'il traversait un moment de doute dans sa carrière. A noter également, la musique magnifique composé par James Wong participant grandement à l'ambiance de ce film :
https://www.youtube.com/watch?v=7vCAGOazNxE
Cette fois cependant contrairement à Zu les guerriers de la montagne magique le film sera un petit succès au box-office.

L'Auberge du Dragon
7.4
5.

L'Auberge du Dragon (1992)

San lung moon hak chan

1 h 28 min. Sortie : 27 août 1992 (Hong Kong). Arts martiaux

Film de Ching Siu-Tung, Tsui Hark et Raymond Lee Wai-Man

Noe_G a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

Officiellement Raymond Lee et Ching Siu-Tung devaient s'occuper de ce film. Dans les faits d'après les interviews de Tsui Hark et de Maggie Cheung, il a réalisé plus de 80 % du film (soi disant pour des questions d'emploi du temps d'acteurs et d'autorisation de lieux de tournage, cela dit quand on connait son amour pour les films de King Hu, il n'a probablement pas été capable de trop laisser le remake de l'Auberge du Dragon aux mains de d'autres que lui).

Visuellement le film est sublime. Tsui Hark a eu les autorisation pour tourner dans le désert de la province du Gansu en Chine continentale et il s'en sert pour faire de ce Wu Xia Pian une sorte de ""western asiatique"" aussi aride qu'halluciné (Probablement le meilleur ""western asiatique"" avec Yojimbo et Exilé). L'auberge, malgré son côté aberration architecturale dès que l'on y réfléchit plus 5 minutes, ne peut que séduire par son côté sale, débordant de passages secrets, de coins et personnages étranges, fascinant par sa richesse. Elle est un personnage à part entière symbolisé par la très sensuelle femme forte hors norme, Maggie Cheung en tenancière de cette auberge, cela forme ainsi les deux plus grandes réussites de l'Auberge du Dragon. Maggie Cheung jouant extrêmement bien son rôle très ambigu et irradiant le film par sa beauté avec ce qui est une de ses (voire sa) prestations les (la) plus éclatante (oui je suis un peu amoureux d'elle mais promis cette description est 100 % objective).

Le côté iconoclaste de Tsui Hark se retrouve dans le jeu de dupe se déroulant dans cette auberge avec des personnages qui, au delà de valeurs héroïque apparente pour certains personnages, possédant tous plus ou moins une part d'ambiguïté dans leurs relations, que les 3 réalisateurs alors au sommet, en pleine possession de leur moyens, illustrent en 3 plans de caméra. Le personnage de Maggie Cheung par sa dynamique très bien exploitée de triangle amoureux avec (Tony) Leung Ka-Fai et Brigitte Lin rajoutant d'autant plus de trouble moral. Le tout est un plaisir à suivre. Avec parfois en cerise sur le gâteau ce thème musical magnifique :
https://www.youtube.com/watch?v=Rk2HgEHN_RU
Pour terminer il faut mentionner le duel final dingue opposant ce trio et Hung Yan-Yan à un Donnie Yen survolté, et sa chute rappelant ce petit côté bis à souhait qui fait aussi tout une part du charme de ce film.

The Lovers
7.7
6.

The Lovers (1994)

Leung juk

1 h 47 min. Sortie : 13 août 1994 (Hong Kong). Comédie dramatique, Fantastique, Romance

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ici Tsui Hark s'empare de la légende des chinoise des amants papillons (Roméo et Juliette à la Chinoise) et de sa première The Love Eterne de Li Hang-Hsiang pour faire ce qui est peut-être son film le plus "sérieux". Au sens où il est son film le plus diffusable en festival sans trop de problème. Ainsi une histoire comme celle-ci pourrait vite tourner au mélodrame lourdingue si elle était réalisé par un réalisateur académique ou aux grosses ficelles pompeuses de mise en scène. Pas avec Tsui Hark qui pervertit et inhibe cette histoire de sa manière d'écrire des personnages candides, de son sens du burlesque et de son sens du fantastique voire de l'horreur. Ces derniers sont présents par petites touches tout le long du récit avant qu'il ne se lâche lors des 20 dernières minutes hautes en couleurs (avec par exemple le père de l'héroïne qui en colère avec sa crème d'argile ressemble plus à un démon qu'à un être humain).

Dans ce film Tsui Hark est iconoclaste dans sa manière très burlesque de tourner en ridicule afin de mieux montrer l'absurdité des traditions et grandes familles Chinoises quand elles empêchent un amour aussi beau que celui candide qui nous est montré à l'écran. Parce que l'héroïne se déguise en homme dans son école et que tomber amoureux d'elle dans ce déguisement fait peur et l'homosexualité ne serait pas acceptable, parce qu'elle est plus riche et vient d'une famille qui serait toujours plus puissante que l'homme qu'elle aime et parce qu'ils seraient culturellement trop différents (le mariage étant vu d'un œil acerbe comme une stratégie militaire de grandes familles pour toujours plus de pouvoir, dépourvu de tout amour). Toutes ces traditions et les grandes familles qui les portent étant frontalement balayé dans une scène finale bouleversante. Cependant à l'inverse Tsui Hark sait rendre hommage aux traditions et à la culture classique Chinoise quand celle-ci permet d'offrir des œuvres d'arts magnifique. Ainsi littérature, poésie, calligraphie et musique sont à l'honneur (Cette scène magnifique au 古筝 (Guzheng) l'illustre parfaitement :
https://www.youtube.com/watch?v=_5oyPLkWRX0).

Tout cela en montrant les étudiants parmi les plus attachants et touchants que j'ai pu voir au cinéma. Notamment par cette certaine candeur que l'on retrouve régulièrement dans ses films et qui intégré au cocktail détonnant des films de Tsui Hark me parle particulièrement.

Shanghaï Blues
7.5
7.

Shanghaï Blues (1984)

Shang Hai zhi yen

1 h 44 min. Sortie : 11 octobre 1984 (Hong Kong). Comédie, Drame, Romance

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après que Tsui Hark ait réalisé sans vraiment réaliser Mad Mission 3 (il n'a même pas terminé le tournage et ne s'est pas du tout impliqué, ce n'est pas vraiment son film). Le succès énorme de ce dernier lui permet de créer avec sa femme Shi Nansun, la Film Workshop, sa boite de production. Il veut lancer cette boite sur un film "prestigieux" qui aurait un bon accueil par la critique (ce qui a plutôt bien fonctionné, et ce alors qu'auparavant la critique le démolissait et le prenait pour un fou depuis le début de sa carrière).

De fait cela reste un film assez accessible de Tsui Hark et très marqué dans son hommage envers la comédie Italienne, la screwball comedy de l'age d'or Hollywoodien et le cinéma muet burlesque Hollywoodien. En effet dur de nier l'influence énorme de Charlie Chaplin, d'Howard Hawks ou même peut-être de Dino Risi sur cette œuvre. Cependant si ces influences traversent son film, il sait les dynamiter dans des scènes regorgeant d'énergie et débordant de petit détails. Également aussi en jonglant avec les genres au delà de la comédie, avec des éléments de comédie musicale, de la romance, du drame social et politique. Dès que l'on y réfléchit, les gags burlesques et légers en apparence, dépeignent férocement une époque impitoyable. Tsui Hark peaufinant encore à l'époque son côté iconoclaste en montrant cette ville de Shanghai comme aussi fascinante qu'impitoyable, faisant littéralement tourner des têtes et broyant littéralement les vies de ceux qui se retrouvent du mauvais côté de l'histoire (avec un grand ou petit h).
Déjà à l'époque la musique est l'occasion de moments particulièrement poétiques (écoute donc, si c'est pas magnifique :
https://www.youtube.com/watch?v=6YtE-sqHsX4). On se surprend à regretter qu'avec ça et son sens de la mise en scène et de la direction artistique Tsui Hark n'ait pas fait de pure comédie musicale.
De plus il y a ces histoires d'amours et d'amitiés très candide au début, mais perdant cette candeur sur sa fin. Je crois que la scène de fin, au décalage jouant avec les codes des romances, pourtant simple mais particulièrement amère et désabusé, est à mon humble avis une des plus belles scènes que Tsui Hark n'ait jamais tourné, une des plus bouleversante en tout cas.

En résulte un film magnifique. Un des films dont Tsui Hark est le plus fier encore aujourd'hui et qu'il voit souvent comme une des meilleures périodes de sa vie. Une bouffée d'air frais, quoique mélancolique et désabusée, dans sa carrière.

Il était une fois en Chine
7.4
8.

Il était une fois en Chine (1991)

Wong Fei Hung

2 h 14 min. Sortie : 18 mars 2000 (France). Aventure, Arts martiaux, Historique

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Probablement le film le plus accessible de Tsui Hark, mais aussi un très gros succès au box office qui fera exploser la carrière de Jet Li, crédibilisant son image de successeur de Bruce Lee, dans son côté artiste martial important et défenseur des Chinois.

Même si le film est critique envers les occidentaux et le gouvernement Chinois, les habituels partis pris de mise en scène de Tsui Hark semblent plus soft et son côté iconoclaste atténué. Le but est clairement de faire un film plus grand public. Probablement car le projet est le fruit d'une coproduction entre la Film Workshop (la société de production de Tsui Hark et sa femme Shi Nan-sun) et la Golden Harvest, en guise de réparation suite au départ de Tsui Hark de la Golden Harvest après Zu les guerriers de la montagne magique. Malgré cela le film est une fresque épique ambitieuse avec un gros travail sur l'histoire, la mise en scène et la direction artistique pour donner une véritable ampleur à la résurrection du mythe du personnage de Wong Fei-Hung (exploité ad nauseam dans les années 1950/1960, Kwak Tak-Hing est devenu célèbre pour incarner le personnage à l'époque), et exploiter les enjeux historique de la guerre de l'opium et de la modernisation de la Chine dans une grande proposition de cinéma. Les chorégraphies des combats signées Yuen Woo-Ping sont particulièrement belles, très variées, particulièrement inventives et très bien filmées (en particulier la scène du théâtre, encore une référence à Green Snake avant l'heure avec le conte dont le film sera adapté, et le final avec la scène mémorable des échelles).

Il était une fois en Chine 2 : La Secte du lotus blanc
7.5
9.

Il était une fois en Chine 2 : La Secte du lotus blanc (1992)

Wong Fei Hung II: Nam yee tung chi keung

1 h 53 min. Sortie : 18 mars 2000 (France). Arts martiaux, Aventure, Historique

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après le très gros succès qu'avait été le premier film, pour Tsui Hark et sa société de production alors en pleine gloire, comme pour la Golden Harvest, il était dur de ne pas penser à une, voire plusieurs suites (Tsui Hark à l'époque pensait faire 9 films). Cela dit cette suite plus encore que la suite d'Histoire de fantômes Chinois est un modèle de suite réussie qui en plus marche encore mieux que le premier au box-office. Le film a certes un peu moins d'ampleur et Yuen Biao est remplacé par un Max Mok un peu plus fade dans son rôle. Cependant cette suite, s'inscrivant comme le premier dans l'histoire de la Chine, évite habilement la redite en changeant la plupart des enjeux, on retrouve en plus davantage le côté iconoclaste de Tsui Hark que dans le premier et il a la bonne idée de prendre le contre pied de certaines critiques du premier film, le jugeant parfois trop nationaliste.

Ainsi ici même si historiquement la secte du lotus blanc a existé un siècle avant l'histoire qui nous est raconté, la description que Tsui Hark fait de cette secte et de son mysticisme peut se rapprocher de la révolte des boxeurs, instrumentalisé par moment par le pouvoir de l'époque, qui a lieu à l'époque où se déroule le film. C'est l'occasion pour Tsui Hark au delà de la critique du nationalisme de s'en prendre à sa manière (notamment dans une scène de combat) à la religion. De plus les références appuyées au Guomindang et à Sun Yat-Sen obligé de fuir par la mer à Hong-Kong face à un gouvernement ayant peur de ses réformes ne sont probablement pas si innocentes. Les chorégraphies de Yuen Woo-Ping doublé de la mise en scène de Tsui Hark pour les combats restent toujours aussi appréciables. Yen Shi-Kwan déjà loin d'être mauvais dans son rôle d’antagoniste à Jet Li dans le premier est remplacé ici par Donnie Yen et Hung Yan-Yan. Non seulement on y perd pas au change, mais en plus cela permet deux oppositions très différentes. De plus le film, malgré sa relative perte d'ampleur par rapport au premier, reste très travaillé dans son ambiance et sa mise en scène, conservant ainsi ce souffle épique pour s'inscrire dans l'histoire, dans cette ville de Guangzhou en pleine ébullition.

Zu - Les Guerriers de la montagne magique
6.8
10.

Zu - Les Guerriers de la montagne magique (1983)

Suk san: Sun Suk san geen hap

1 h 34 min. Sortie : 5 février 1983 (Hong Kong). Arts martiaux, Aventure, Comédie

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après s'être débarrassé de l'image de grand malade qu'il avait acquis avec la trilogie du chaos et s'être refait économiquement en faisant All The Wrong Clues, Tsui Hark décide de s'attaquer au Wu Xia Pian avec une adaptation d'un roman de Lee Sau-Man. A l'époque il écrit avec un le "Gang of seven" (composé de sept membres de l'industrie Hong-Kongaise) pour la Cinema City. La Golden Harvest accepte de produire Zu en laissant de la liberté à Tsui Hark, malgré un tournage durant des mois, car ses producteurs aimerait garder un talent comme Tsui Hark au sein de leur entreprise. Cependant après le film il quittera la Golden Harvest en mauvais terme à cause de cela. Il s'inscrit dans un mouvement en vogue à l'époque à Hong-Kong visant à revivifier ce genre. Fidèle à lui même Tsui Hark va littéralement le dynamiter en faisant ce film, une matrice de son cinéma. En effet ce film marque par l'inventivité de son univers magique, à part, d'une grande richesse, complétement hors des lois de notre monde. Il marque aussi par la folie furieuse de la mise en scène qui l'illustre. De plus également fidèle à son côté iconoclaste, même si ce film est bien moins sulfureux que l'Enfer des Armes, Tsui Hark n'hésite pas à tourner en dérision les autorités morales et leurs représentants, montrant la quête du bien contre le mal comme plus personnelle.

Cependant on peut regretter que, bien que cela ait été à l'époque un des plus gros budget du cinéma Hong-Kongais, cela n'ait pas été suffisant pour certaines scènes (surtout celle du combat final), trop ambitieuses au niveau des effets spéciaux pour être conforme à la vision de Tsui Hark. Bien qu'il ait pourtant essayé de dénicher de grands noms des effets spéciaux, il devra se contenter malgré tout d'un travail fait à la va-vite qui lui sera envoyé dans une copie médiocre. Malgré cela il parvient à innover avec des nouvelles technologies de l'époque, et mélangé aux vieilles techniques de Hong-Kong à base de câbles et de chorégraphies. Ainsi, dans bien des cas dans ce film, l'inventivité bis et cartoon venant avec les effets spéciaux fait avec les moyens du bord a définitivement un certain charme. Malheureusement le film fera un bide énorme (1 million de dollar HK de recette pour 20 millions de budget) poussant Tsui Hark à abandonner les films de ce genre pour un temps. Malgré cela le film se fera connaître par le bouche à oreille et finira au fil des années par devenir culte chez une frange de cinéphile.

Peking Opera Blues
7.7
11.

Peking Opera Blues (1986)

Do ma daan

1 h 44 min. Sortie : 6 septembre 1986 (Hong Kong). Action, Comédie dramatique, Drame

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Comme The Blade et Green Snake, j'ai du voir le film deux fois pour vraiment l'apprécier, d'autant que la première fois que j'ai vu Peking Opera Blues c'était au cinéma mais dans de très mauvaises conditions avec trois gamins n'aimant manifestement pas le film et se donnant en spectacle (et je pense qu'un troisième visionnage pourrait me faire l'apprécier encore plus). Pour moi comme The Blade et Green cela reflète un film qui est à mon avis assez riche mais dur à appréhender, car il fait partie et est le premier des films les plus "à part" de Tsui Hark, où il crée le plus son propre genre. Ce qui est d'autant plus audacieux qu'à l'époque Tsui Hark commençait seulement à être un peu connu après ses débuts mouvementés.

En effet Peking Opera Blues est un récit picaresque comme on n'en fait malheureusement presque plus, passant sans prévenir de la comédie burlesque la plus folle (avec des influences de cinéastes du muet assez fortes à mon avis pour notre plus grand plaisir), au drame, au thriller assez violent, au film de costume. Le tout avec une aisance déconcertante. Par moment on est proche d'un conte presque enfantin mais de temps en temps on nous rappelle que les sujets abordés en toile de fond sont très adultes. On retrouve ainsi le côté iconoclaste, ici sans prendre de gants mais avec beaucoup d'humour, de Tsui Hark dans sa manière de décrire l'air de rien l'absurdité des luttes de pouvoir entre seigneurs de guerre impitoyable et la population essayant de s'en sortir comme elle peut. On retrouve aussi sa manière de développer les personnages féminins complexes dans ses films avec cette histoire d'amitié très candide entre ces trois héroïnes survivant comme elles peuvent dans un monde qui n'est pas pour elles. Le tout avec des scènes d'action parfois très bien chorégraphiés par Ching Siu-Tung, très impressionnantes dans leur mise en scène et mettant toujours à l'honneur l'Opéra de Pekin. James Wong compose également un très beau thème pour l'occasion :
https://www.youtube.com/watch?v=2MAsJjm2Y-A
De plus il faut noter que c'est le premier film avec sa boite d'effets spéciaux Cinefex Workshop et sa capacité à utiliser un rien de manière inventive à l'aide d'un montage ingénieux et d'un sens de la richesse de la direction artistique.

Histoires de fantômes chinois 2
7.3
12.

Histoires de fantômes chinois 2 (1990)

Sien nui yau wan II yan gaan do

1 h 44 min. Sortie : 23 juin 1990 (Hong Kong). Romance, Arts martiaux, Fantasy

Film de Ching Siu-Tung

Noe_G a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour cette suite comme pour le premier officiellement Ching Siu-Tung réalise, mais officieusement Tsui Hark s'invite aussi derrière la caméra. Cela dit cela n'empêche pas une collaboration fructueuse. Cela donne ainsi une suite qui réussit par ses choix à se détacher de l'original et proposer une véritable évolution dans son univers. Bien que l'on puisse regretter que certaines choses qui sentent la redite, les deux réalisateurs réussissent la plupart du temps à les aborder différemment ou même prendre le contre-pied du premier film. L'arc de Joey Wong en est l'exemple parfait, son retour dans la saga, pourtant pas vraiment logique au premier abord, renouvelle assez intelligemment les enjeux de l'histoire d'amour centrale aux deux films. Du reste les qualités de ce film sont peu ou prêt les mêmes que celle du premier volet, bien que ce deuxième volet permette un univers de Chine médiévale et une critique iconoclaste plus ambitieuse et creusée (et certaines idées vraiment inspirées). Peut-être que certaines idées amenées dans ce deuxième film auraient gagnées encore davantage à un peu plus en développement malgré tout.

Ainsi c'est un cas d'école de suite, pourtant pas du tout nécessaire à la base, mais très réussie et pertinente et qui réussit à renouveler la saga tout en restant dans la lignée du premier. En plus il est aussi très intéressant de constater que ce film est un véritable brouillon matriciel de ce que sera le cinéma de Tsui Hark ainsi que ses collaborations avec Ching Siu-Tung dans les années 1990. On peut y retrouver en germe des idées que l'on verra plus tard dans Green Snake, la saga Swordsman, The Lovers, l'Auberge du dragon ou encore The Blade. On y retrouve également une aisance quoiqu'un poil virtuose que dans certains autres de ses films à jongler d'un genre à un autre, du burlesque à l'horreur, du film politique à la romance, du fantastique à la comédie musicale.

Le Festin chinois
7
13.

Le Festin chinois (1995)

Gam yuk moon tong

1 h 40 min. Sortie : 28 janvier 1998 (France). Comédie, Romance

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

A la base une comédie pour le nouvel an Chinois. Habituellement les comédies de ce genre sont très oubliables et lisses mais très rentable, ce qui sera le cas ici (plus de 30 millions de dollars HK). Le but étant de pouvoir financer The Blade et Dans la nuit des temps dont les succès étaient loin d'être garantis. En effet après Il était une fois en Chine 3 la Film Workshop n'a pas eu de gros succès et accuse même quelques bides ou flops économiques. De plus Tsui Hark sent l’essoufflement économique de certains pans de l'industrie Hong-Kongaise. Il profite d'avoir ce scénario sous la main, jamais réalisé face aux nombreuse comédies culinaire sortant chaque année, pour se refaire économiquement.

Cependant là il s'agit de Tsui Hark au meilleur de sa forme qui nous montre l'étendue de son talent. Du coup au lieu d'être face à une comédie oubliable et lisse on est face à une comédie culinaire assez folle, même dans une certaine mesure dans son histoire d'amour la rendant jouissive et appréciable malgré des ficelles évidentes (avec même une interprétation... haute en couleur de Carmen en cantonnais). C'est un film de cuisine construit comme un film de Kung Fu, où les chefs cuisiniers deviennent des sifu (ou shifu 师父 en mandarin), parfois déchus, qui doivent revenir au niveau et s'entrainer quasi-physiquement. Tsui Hark filme cela comme un Wu Xia Pian, où il s'agit de défier son adversaire à qui aura la meilleure technique culinaire et le meilleur maniement des couteaux de cuisine (d'ailleurs on y retrouve les artistes martiaux Hung Yan-Yan et Chiu Man-Cheuk). Et quelle ode à la cuisine Chinoise c'est tellement plaisant, tout est excuse pour montrer des plats, des ingrédients et de la cuisine toujours plus variée et improbable. Avec quelques références aux figures du cinéma Hong-Kongais de l'époque bien senties.

Il y a aussi un discours surprenant sur la rétrocession, incitant à prendre ce qu'il y a de mieux des deux côtés, symbolisé par l'alliance de chefs Hong-Kongais et de celui de Guangzhou. Contre les dérives du capitalisme et de l'industrie de masse. Le leader de "supergroup" étant une caricature de capitaliste dans l'excès, ne se servant de la culture et des apparats mandchous que comme d'une façade prestigieuse, intégré à son blingbling, pour s'en prendre aux restaurants traditionnels et leurs chefs plus simples et moins prétentieux. On retrouve là un peu, même si il est largement moins marqué que dans d'autres films, le côté iconoclaste de Tsui Hark.

Swordsman : La Légende du guerrier
7.2
14.

Swordsman : La Légende du guerrier (1992)

Siu ngo gong woo: Dung Fong Bat Bai

1 h 47 min. Sortie : 26 juin 1992 (Hong Kong). Arts martiaux, Fantasy

Film de Ching Siu-Tung et Stanley Tong Gwai-Lai

Noe_G a mis 8/10.

Annotation :

Deuxième opus d'une trilogie que Tsui Hark suit de près. Beaucoup moins de réalisateurs participent à cet opus. Même si officiellement Ching Siu-Tung et Stanley Tong réalisent le film, Tsui Hark y était largement impliqué si l'on en croit ses interviews notamment en ce qui concerne les personnages de Jet Li et Brigitte Lin (le personnage incarné par cette dernière étant probablement la plus grande réussite du film).

En résulte un film moins inégal que le premier et un certain succès public. La direction artistique est toujours très belle, moins inégale que dans le premier, mais n'atteint pas paradoxalement certains sommet du premier. Le casting est presque complétement changé, (hormis Fennie Yuen qui conserve son rôle) en général on y gagne. On regrettera peut-être qu'une Rosamund Kwan plus en retrait remplace Sharla Cheung dégageant davantage dans le même rôle. Cependant il est compréhensible qu'avec le nombre de personnages développés dans le premier, il fallait faire des choix si de nouveaux personnages étaient amenés. Ainsi les choix faits permettent un film plus cohérent et compréhensible poussant largement plus loin les ambiguïtés morales du premier film. Le héros est essentiellement un alcoolique voulant s'exiler qui tombe amoureux de toutes les femmes qu'il croise sans vraiment à se décider et il ne se bat pas pour un "intérêt supérieur". Le "mentor" que le héros libère et avec qui il s'allie est aussi dangereux, brutal et assoiffé de pouvoir que la dictatrice transexuelle qu'il combat. Cette dernière étant par certains aspects évident monstrueuse mais montrant aussi un aspect beaucoup plus humain et magnétique par l'affection assez ambigüe qu'elle développe pour le personnage principal. Ainsi on retrouve le côté iconoclaste d'un Tsui Hark en forme où rien à sauver ne sort de la quête du pouvoir, avec l'amour, la musique et l'alcool comme échappatoire.

Les combats sont également toujours un plaisir à voir avec Ching Siu-Tung à la chorégraphie, peut-être le film aurait gagné encore davantage à faire un peu moins de combats de nuit. Une certaine brutalité bisseuse est assez plaisante. De plus James Wong à la musique garde le très beau thème principal qui avait beaucoup fait au charme du premier film :
https://www.youtube.com/watch?v=702huI596m8&t=64s
Cela aboutit à un succès énorme au box-office. En effet c'était jusqu'en 2011 le deuxième plus gros succès pour Tsui Hark juste derrière A Better Tomorrow.

Histoires de cannibales
6.7
15.

Histoires de cannibales (1980)

Di yu wu men

1 h 30 min. Sortie : 2 avril 1980 (Hong Kong). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Deuxième film de Tsui Hark, beaucoup plus énervé politiquement parlant que le précédent, abordant de manière la plus extrême qui soit les excès du consumérisme. Il y travaille son style, son côté gore, brutal, choc mais aussi burlesque. C'est un film assez simple mais beaucoup plus radical et brutal que sont précédent, bien qu'il se finisse littéralement sur des roulettes. Il était ainsi malheureusement fait pour bider comme il a bidé à sa sortie en salle. L'influence de George Romero et de ses films de zombies très politiques est omniprésente.

Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme
6.4
16.

Detective Dee : Le Mystère de la flamme fantôme (2010)

Di Renjie: Tong tian di guo

2 h 02 min. Sortie : 20 avril 2011 (France). Action, Arts martiaux, Policier

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce film est passionnant tout d'abord parce qu'il marque le retour de Tsui Hark sur le devant de la scène alors que sa carrière était instable, que sa période de gloire semblait largement révolue, avec nombre de déconvenues et de difficultés de réussir ses coproduction Sino-HK. Ici le film est un succès en Asie.

Mais ce film est passionnant car il est aussi une note d'intention de ce qu'est et sera par la suite la carrière du barbichu. Ce film en étant littéralement une mise en abime. Ainsi même si après certaines experiences il a du apprendre à faire des compromis du fait de coproduire ses films avec la Chine, il n'en garde pas moins sa verve. En effet le film prenant pour histoire une affaire de morts mystérieuses où l'impératrice dirigeante Chinoise est obligée de faire appel à un opposant politique qu'elle avait elle-même emprisonnée. Ce dernier ne peut avoir confiance en littéralement personne à la cour. Dans ce film le rapport plus qu'ambigu de Dee au pouvoir Chinois peut se lire comme un véritable parallèle du rapport de Tsui Hark à la Chine et des critiques qu'on pourrait lui faire du fait de faire des coproductions avec la Chine et de potentiellement "lisser" ses films pour un succès plus facile. La fin de ce film achevant de montrer l’ambiguïté assez passionnante de sa pensée.

De plus à côté le spectacle est vraiment agréable avec cet univers riche dans lequel nous immerge Tsui Hark (le marché souterrain, la résidence du chambellan) renouant avec les fresques de sa première gloire. Cela culminant avec une scène renouant avec sa folie d'antan lors du combat avec le chambellan. Cela dit on sent qu'après les déconvenues des années précédentes Tsui Hark avance prudemment et c'est peut-être là la plus grande limite de ce film. La narration est assez lourde appuyant trop inutilement sur certains points. Il est plus timide sur le numérique également, ainsi la cité impériale fait assez fausse sur nombre de plans aériens. De plus si les combats sont inspirés (avec en plus Samo Hung aux chorégraphies) sur certaines scènes les acteurs ont du mal à tenir le coup et la mise en scène doit cacher ces faiblesses ce qui est triste en Chine (et surtout à Hong-Kong).

Après il faut dire aussi qu'il y a Li Bingbing et que je fonds un peu (même si elle n'arrive pas à la cheville de Maggie Cheung et reste loin derrière Anita Mui et Brigitte Lin dans mon cœur/ oui je couvre aussi les vrais débats dans cette liste).

Time and Tide
7.2
17.

Time and Tide (2000)

Sun lau Ngac lau

1 h 53 min. Sortie : 12 décembre 2001 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après tout les problèmes et ses envies de revanche liés à ses collaborations avec la Columbia au succès commercial très limité, Tsui Hark réussit malgré tout à s'ouvrir la porte de la filière asiatique de la Columbia qui va produire ce film. A cette époque là John Woo, Johnnie To et Wong Karwai et de nouveaux venus post-rétrocession faisant des polars type Infernal Affairs font parler d'HK à l'international (au moins en festival pour certains voire plus), Tsui Hark semble perdre en influence, beaucoup pensant qu'il ne peut revenir après l'échec de The Blade. Ce qui lui est difficilement acceptable car pour lui si les réalisateurs Hong-Kongais cités ci-dessus percent c'est parce que lui était là en précurseur. Ainsi quand il fait Time and Tide c'est dans une logique "égotrip", pour aller sur le terrain de tous ces réalisateurs de polars ou du moins de films "urbains" et montrer qu'il est meilleur qu'eux sur leurs propres terrains. Cela se ressent beaucoup dans le film, parfois de manière bluffante, mais c'est aussi sa plus grande limite.

Toute l'histoire porte son côté iconoclaste pour déconstruire leurs styles. La narration et le fil rouge de l'histoire d'amour est constamment dans du "style" romantique à la Wong Karwai. Des fois c'est particulièrement pertinent comme avec la carte d'Aracajou symbole de fantasmes pour le héros, mais ville où Tsui Hark filme une réalité bien moins reluisante. Cependant souvent le détournement du "style" Wong Karwai pour s'en moquer est assez drôle mais limité, voire parfois maladroit. Les très nombreuses colombes dans les scènes d'actions et une forme de romantisme exacerbé à la John Woo sont un peu lourdes, Tsui Hark n'est pas à l'aise pour cela. L'imagerie fait penser à toute la vague de polars "propre" et "branché" (au niveau de l'imagerie du moins) type Infernal Affairs, c'est un univers lourdingue mais qui est intéressant quand Tsui Hark par moments va le salir (le film aurait cependant gagné à l'être encore davantage). L'équipe de gangsters dirigé par Anthony Wong fait beaucoup penser à une version pleine de dérision de polars de Johnnie To, donnant un côté héros du quotidien ne sachant pas se battre dans une équipe de bras cassés. Si on en reste là, le film est largement en demi-teinte. D'autant qu'avec ce côté trop égotrip Tsui Hark reste en surface avec un méchant un peu lourdingue. Cependant le climax est virtuose, fait de scènes d'actions d'une inventivité folle, symbole de ce que peut être encore le barbichu.

Detective Dee II : La Légende du dragon des mers
6.4
18.

Detective Dee II : La Légende du dragon des mers (2013)

Di Renjie: Shen du long wang

2 h 13 min. Sortie : 6 août 2014 (France). Arts martiaux, Policier, Aventure

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Tout d'abord car c'est ce qui est le plus critiqué en général. Oui Tsui Hark est en roue libre et les lois physiques ne s'appliquent pas dans cet univers, moi-même cela me rebutait au début. En cela le film est la digne suite de précédentes expérimentations que le barbichu fait depuis le remake de Zu. Et il est intéressant de voir qu'il prends un peu le contrepied du premier film qui se voulait plus "sérieux". Cela dit c'est quelque chose que Tsui Hark pose dès le début, alors oui parfois c'est limite ridicule mais je trouve que cette démesure fonctionne la plupart du temps. En effet cela offre plus de liberté à Tsui Hark pour expérimenter des cascades novatrices infaisables par des cascadeurs traditionnels. Même si parfois les incrustations numériques pas toujours très réussies rendent cela un peu artificiel, je trouve ces expérimentations assez intéressantes.
Ensuite je trouve le travail sur l'univers de la dynastie Tang bien plus fourni et riche que dans le premier volet (dont ce film est une préquelle raccrochant les wagons avec le premier de manière assez pertinente et sans forcer). Il y a malgré quelques scènes en CGI toujours un peu artificielles. Le casting est aussi un peu moins bon que le premier (Angelababy...).

Cela dit pour Tsui Hark c'est un véritable défouloir où chaque scène, chaque décor est une excuse pour expérimenter quelque chose de différent en terme de mise en scène. Cela fait de ce film un véritable plaisir en terme de divertissement.
De plus on retrouve sa verve iconoclaste, c'est quand même un film où la classe dirigeante de l'empire Tang se retrouve à devoir boire de la pisse d'eunuque pour des soins, n'arrive pas à digérer dans tout les sens du terme, d'autant qu'à la fin on apprends qu'un autre traitement était possible mais pas de chance le médecin ne s'en souvenait plus. Idem l'impératrice relativement cruelle ne montre pas son pouvoir sous son meilleur jour dans un contexte de conflit maritime. Face à cela l’intégrité de Dee le pousse plusieurs fois à mettre sa vie en jeu, menacée par une impératrice digérant mal les remises en causes. De plus on nous montre des méchants dont une partie des motivations sont compréhensibles (malgré tout cela ne reste qu'une partie).

Ainsi dans ce film dès que l'on creuse un peu derrière les apparences de divertissement fantaisiste Chinois, on peut observer un Tsui Hark qui s'amuse avec cette histoire de manière assez punk.

Septet: The Story of Hong Kong
6.8
19.

Septet: The Story of Hong Kong (2020)

Cat yan ngok deoi

1 h 53 min. Sortie : 28 juillet 2022 (Hong Kong). Sketches, Historique

Film de Ann Hui, Sammo Hung, Ringo Lam, Patrick Tam Kar-Ming, Johnnie To, Tsui Hark et Yuen Woo-Ping

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Septet est un ensemble de sept courts-métrages réalisé dans l'ordre par Sammo Hung, Ann Hui, Patrick Tam, Yuen Wooping, Johnnie To, Ringo Lam et Tsui Hark, autrement dit une belle brochette de réalisateurs. C'est Johnnie To qui a initié le projet et à l'origine John Woo devait aussi en faire partie, mais ce dernier a abandonné le projet.

Les courts-métrages commencent dans le Hongkong des années 1960 pour se finir perdus dans le futur. Dans leur ensemble, ces réalisateurs et réalisatrice parlent de sentiments présents dans leur génération qui a vécu à Hongkong. Ainsi, s'il y a bien une thématique qui se dégage de ces courts-métrages c'est celle de la mémoire, néanmoins plus les courts-métrages avancent plus, il est question de la perte de repère liée à l'évanouissement de cette mémoire, du fait d'une ville qui semble changer trop vite.

Les trois premiers courts-métrages abordant les années 1960 puis les années 1980 sont liés à des souvenirs d'un passé éphémère de leurs personnages principaux. Les quatre suivants développent des personnages ne comprennent plus le monde -la ville- dans lequel ils évoluent (et se déroulent après la rétrocession -ce qui parait presque être une évidence tant la thématique est devenue importante dans le cinéma Hongkongais). D'ailleurs, ils ont gardé les deux meilleurs courts-métrages pour la fin. Ringo Lam nous livre ainsi un court-métrage qu'il est difficile de ne pas voir comme un bien triste testament. Et Tsui Hark, de son côté, traite avec l'inventivité et l'énergie qui le caractérise de cette souffrance, de l'éparpillement identitaire, du refus d'accepter la disparition de ce Hongkong que cette génération aimait jusqu'à son extrême absurde. La seule chose qui manque à son court-métrage, c'est la présence de Maggie Cheung que je ne peux m'empêcher de regretter, même si elle a certainement ses raisons de ne pas revenir dans le monde du cinéma, de laisser tournée cette page. Cela dit, les autres réalisateurs et réalisatrice ne déméritent pas. Patrick Tam et Ann Hui en particulier partent d'histoire très simple, mais font preuve d'une grande sensibilité pour évoquer des souvenirs éphémères d'un passé trop vite déjà disparu.

Dans la nuit des temps
7.1
20.

Dans la nuit des temps (1995)

Fa yuet gaai kei

1 h 44 min. Sortie : 13 avril 1995 (Hong Kong). Romance, Fantastique, Comédie dramatique

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le très gros succès du Festin Chinois de plus de 30 millions de dollars HK est utilisé par Tsui Hark et sa société de production la Film Workshop pour la mise en chantier deux films qui risquaient d'être peu rentable. Celui-là est le premier.

C'est un petit film peu rentable où Tsui Hark récupère l'histoire d'amour (avec les mêmes acteurs aux mêmes personnalités) de The Lovers dans un film de voyage dans le temps. Alors certes l'histoire d'amour dans ce contexte est loin de la virtuosité de The Lovers voire parfois est un peu maladroite. De plus elle fait vraiment bis repetita et opportuniste par sa manière de tabler sur le succès du couple de The Lovers. De plus un des personnage masculin traité parfois comme un sidekick comique est assez insupportable dans son jeu d'acteur et la lourdeur et répétition de ses blagues (avec notamment des blagues sur le vomi littéralement ad-nauseam).

Par contre rien que la première exposition de la fête des affinités est plein de petit détails exploité comme sait bien le faire Tsui Hark. De plus le voyage dans le temps est l'occasion d'expérimentations assez impressionnante de Tsui Hark. En effet il livre à partir de la répétition de quelques scènes simples voire assez basiques, quelque chose de très inventif sur le traitement de son sujet, le voyant en plus comme une occasion pour lui de faire toujours plus de scènes burlesques et des scènes de braquages partant dans des directions assez folles. Sa vision du monde reste cependant plus soft que dans d'autres films, malgré un petit côté doux-amer sur les relations hommes-femmes assez léger cependant.

Ainsi ici il s'agit d'un film concept récréatif, loin d'être le film de Tsui Hark le plus travaillé qui soit mais qui lui permet de pas mal innover pour notre plus grand plaisir. Avec en bonus quelques légères références amusante au sein du film à Tsui Hark et Hung Yan-Yan.

Il était une fois en Chine 3 : Le Tournoi du Lion
6.6
21.

Il était une fois en Chine 3 : Le Tournoi du Lion (1993)

Wong Fei Hung III: Si wong jaang ba

1 h 49 min. Sortie : 8 novembre 2000 (France). Aventure, Arts martiaux, Historique

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Au vu du succès économique de la saga, cette suite était inévitable. Dans ce film certes par certains aspect on peut sentir un début d’essoufflement de la saga Il était une fois en Chine (peut-être aurait-il d'ailleurs mieux valu arrêter la saga à ce film), moins ambitieux et avec moins d'ampleur que les deux premiers (l'intrigue amoureuse qui tourne un peu à vide, ou le rapport un peu bâclé aux occidentaux et à la participation de Jet Li au tournoi).

Malgré cela ce troisième opus réussit tout de même à renouveler encore la saga par son aspect très ludique et léger dans son ton, Tsui Hark ayant l'intelligence de prendre le contre pied des précédent comme il l'avait déjà fait pour le deuxième opus. C'est l'occasion de très belles chorégraphies avec de très beau costumes et un beau cadre Tsui Hark s'en donne à cœur joie, est inventif, et fait durer les scènes de tournoi du Lion pour notre plus grand plaisir. De plus, malgré un film plus lisse à ce niveau que le précédent, il garde un peu son côté iconoclaste avec un discours de fin court mais impactant et fort en symbolique, en guise de défiance face aux autorités. Le tout est d'autant plus impressionnant que le film a été tourné à Beijing.

The Big Heat
7
22.

The Big Heat (1988)

Seng fat dak ging

1 h 30 min. Sortie : 22 septembre 1988 (Hong Kong). Action, Policier, Thriller

Film de Andrew Kam, Johnnie To et Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

The Big Heat est un film qui devait à la base être réalisé par Andrew Kam avant que le producteur Tsui Hark décide de le remplacer par Johnnie To à l'époque où il n'est encore qu'un faiseur qui fait une bonne partie du film et récupère certaines musiques pour son film sortant un an plus tard All About Ah Long (mais dans une version beaucoup plus sirupeuse). Cependant Tsui Hark décide de passer après Johnnie To pour modifier le film à sa sauce (Tsui Hark fidèle à lui même en somme).

Le film est à mi chemin entre les polars de la nouvelle vague et le Heroic Bloodshed. Le mélange des deux fait un film certes assez anecdotique dans son histoire de flic hard boiled avec des valeurs de base ou son propos, mais qui fait tout à fait le travail pour donner des scènes d'actions de qualité (même si elles dépassent largement le cadre de l'improbable) et surtout qui va vraiment loin dans le déferlement de gore pour un film d'action (apparemment les scènes d'ultra violence avaient été filmé par Tsui Hark ce qui ne m'étonne pas du monsieur).

Conscient de ce qui fait la force de ce film Tsui Hark a l'intelligence d'aller droit au but, ce qui donne, malgré ses limites certaines, un petit charme au film (Joey Wong en infirmière aidant évidemment à donner ce petit charme bien sûr, au moins autant que certaines scènes outrancièrement gores).

Merci Homdepaille pour le film je suis bien content d'avoir enfin pu mettre la main dessus !

Iron Monkey
7.4
23.

Iron Monkey (1993)

Siu nin Wong Fei Hung chi: Tit ma lau

1 h 30 min. Sortie : 3 septembre 1993 (Hong Kong). Action, Arts martiaux

Film de Yuen Woo-Ping

Noe_G a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce film est une préquelle à Il était une fois en Chine. Il y a d'ailleurs de nombreuses légères références sympathique à cette saga au sein d'Iron Monkey que Tsui Hark a conçu, surfant sur le succès de sa saga et la très bonne santé commerciale de l'époque de la Film Workshop, comme un véhicule en hommage au talent de chorégraphe et de metteur en scène de combat de Yuen Woo-Ping, après les collaborations de ce dernier auprès de Tsui Hark pour cette même saga. C'est un film très agréable et ludique par ses combats généreux (avec en plus des acteurs talentueux Donnie Yen, Yu Rongguang et Yen Shikwan pour les exécuter), évidemment très bien chorégraphiés, découpés, et ce bien que Yuen Woo-Ping n'ait pas l'air à fond. Disons que l'on est loin de certains combats particulièrement marquant des deux premiers Il était une fois en Chine.

Cela dit on retrouve le style iconoclaste de Tsui Hark par toute la tonalité Robin des bois comique (enfin version Sun Wukong) du récit. Celui-ci ne faisant pas dans la demi-mesure dans certaines scènes, présentant un pouvoir autoritaire fait de bouffons ridicules et corrompus, et des moines moins préoccupés par la religion que par l'argent, les femmes et le pouvoir. Cela dit malgré des gags très réussis, cette caricature bien qu'assez amusante par ses outrances reste assez simple, visant un public assez enfantin finalement, (à l'image des scènes du point de vue de Wong Fei-Hong enfant), et ce pas forcément dans le mauvais sens du terme (le film reste honnête sur le spectacle qu'il délivre et ne prends personne pour un débile comme le font trop souvent les films pour enfants), mais avec toute les limites que cela implique malgré tout. De plus certaines scènes d'exposition ou d'évolution des personnages sont assez plates (cela dit les scènes de cuisine et de repas sont toujours un petit plaisir malgré tout).

Le Syndicat du crime
7.3
24.

Le Syndicat du crime (1986)

Ying hung boon sik

1 h 35 min. Sortie : 21 juillet 1993 (France). Action, Drame, Gangster

Film de John Woo

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

Certes Tsui Hark n'est pas réalisateur ici. Cependant quand il rencontre John Woo, ce dernier est au fond du trou. Après avoir été assistant du grand Chang Cheh, il avait pour idée de faire des films de triades comme Chang Cheh faisait ses films de sabre et avec une dose de romantisme totalement premier degré. Aucun producteur ne croyait en un tel projet un peu fou et il s'est retrouvé sur des comédies qui ne l'intéressait pas. Pas loin de songer à arrêter le cinéma c'est là qu'il rencontre Tsui Hark qui voulait depuis les années 1970 faire un remake à Story of a Discharged Prisonner. Séduit par les idées de John Woo et ses références cinématographiques, il accepte de lui produire ce film. En retour l'histoire d'amitié centrale à ce film sera un symbole pour John Woo de l'amitié qu'il a pu développer avec Tsui Hark.

C'est le premier film non réalisé par Tsui Hark mais produit par ce dernier et ce ne sera pas le dernier. Autant il a pu produire par la suite des œuvres de personnes ayant travaillé avec lui, de manière simplement à déléguer des projets dans lesquels il était peu impliqué, autant parfois Tsui Hark produira des films pour mieux s'impliquer, mettre son grain de sel voire sa patte, et mieux influencer le film selon ses envies artistique parfois au dépens du réalisateur. Les films appartenant au deuxième cas ayant à mon avis une place dans cette liste. Ici l'influence se limite à cette histoire d'amitié qui pour John Woo illustrait sa relation de l'époque avec Tsui Hark et le fait qu'il lui ait presque sauvé la vie artistique (tout ne sera pas rose par la suite cependant, loin de là).

Le film est un succès public énorme (C'était le plus gros succès de Tsui Hark avant 2011) et deviendra mythique pour les amateurs de cinéma Hong-Kongais ce qui créera des rivalités entre Tsui Hark et John Woo par la suite sur la gestion de la saga en devenir. Le caractère entier et le rapport à l'amitié se ressent dans le film par certaines scènes superbement mises en scène et c'est sa principale qualité avec certaines scènes d'actions très inventives et biens filmées impliquant un Chow Yun-Fat, révélé et devenant une icône avec ce film. Cependant l'arc de Leslie Cheung (parfois au jeu d'acteur un peu énervant) et de Emily Chu est assez conventionnel. De plus par moment la fin malgré certaines idées radicales abandonne un peu facilement certains partis pris du film au nom de scènes d'actions spectaculaires mais pas forcément parmi les plus réussies du film.

Triangle
6.3
25.

Triangle (2007)

Tit sam gok

1 h 41 min. Sortie : 16 janvier 2008 (France). Thriller, Sketches

Film de Ringo Lam, Johnnie To et Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

Après le bide de Seven Swords, Tsui Hark revient sur une petite production, un polar urbain. Mais il est un peu en retrait, accompagné de Ringo Lam et Johnnie To. Cela dit cette production est ambitieuse car elle expérimente quelque chose qui a peu été fait au cinéma : Le cadavre exquis. Autrement dit chaque réalisateur s'occupe d'une partie de l'histoire, l'un commence l'histoire et les deux autres doivent la continuer à partir du plan final du réalisateur précédent.

Ce concept même si il est assez fascinant entraine des lourdeurs dans la narration quand il s'agit de poser ou faire évoluer l'histoire. Ainsi les parties de Tsui Hark et Ringo Lam sont très intéressante dans leur manière de mener l'histoire, mais vraiment lourdes dans leur narrations voire vraiment incohérente et redondante pour la partie de Ringo Lam (mais qui à sa décharge avait probablement la partie la plus difficile à faire, ayant hérité de la seconde partie). Inversement Johnnie To hérite de la part du lion en réalisant le final de ce film. Il fait court, jouant sur une unité de temps et de lieu, mais intense car il tire le meilleur parti possible de cette situation. C'est un plaisir rattrapant les défauts précédents. Reste une exploration qui ne s'arrête pas des rues et bas fonds de Hong-Kong et de ses nouveaux territoires. Reste les habituels acteurs de qualité des meilleures productions réalisées par Johnnie To et une musique toujours réussie de Guy Zerafa autre habitué des films de Johnnie To ainsi que des références assez amusantes à The Lovers de Tsui Hark.

La Bataille de la Montagne du Tigre
6.3
26.

La Bataille de la Montagne du Tigre (2014)

Zhì qu weihu shan

2 h 21 min. Sortie : 17 juin 2015 (France). Aventure

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

Quand Tsui Hark se retrouve aux manettes de ce film, cela doit être une commande, une adaptation du roman Tracks on the snowy forest de Qu Bo. Un roman à la gloire d'une opération militaire de l'Armée Populaire de Libération dans le Dongbei face à un seigneur de guerre pendant la guerre civile.
Cependant Tsui Hark est un malin et le contexte historique bien que présent, pas innocent et rappelé un peu lourdement à la fin, pour lui n'est qu'un prétexte afin de raconter une histoire épique. Il pousse même cette idée à la fin jusqu'à inventer littéralement une fin plus épique, plus excessive, plus improbable mais aussi plus jouissive simplement parce que le héros la trouve plus attirante que la fin "normale". Autrement dit dans le film du barbichu il est moins question d'histoire ou de politique que d'ode à l'imaginaire et à l'aventure.

La narration à base de flash back est cela dit un peu poussive surtout sur la fin. Par contre pour raconter cette histoire il se fait plaisir dans la mise en scène des combats, d'autant que filmer la guerre moderne est quelque chose d'assez peu fait par le barbichu. L'ensemble reste assez calibré tout de même, peu de place pour l’ambiguïté ou la complexité, le film reste une commande pas méchante malgré tout. Cela dit Tsui Hark se permet quelques envolées un peu gore, quelques petite trognes, travaille bien son univers en utilisant la marge de manœuvre dont il dispose.

Ainsi c'est un film plutôt gentillet mais assez jouissif à côté et qui se suit avec pas mal de plaisir.

Histoires de fantômes chinois 3
6.6
27.

Histoires de fantômes chinois 3 (1991)

Sien lui yau wan III: Dou dou dou

1 h 44 min. Sortie : 17 mars 1993 (France). Romance, Arts martiaux, Fantasy

Film de Ching Siu-Tung

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

Lors de ce troisième volet il est intéressant de constater les évolutions de la saga sur le plan de l'ampleur technique, le premier suggérant bien plus de choses là où le trois prends un malin plaisir à montrer tout ce qu'il peut montrer. Ainsi par cet aspect, ce film qui est pourtant essentiellement un remake avec peu de modification au niveau de l'histoire du premier film réussit à avoir une certaine pertinence, malgré une recherche de toujours être dans l'exagération par rapport au premier film qui peut être assez fatiguant à la longue. De plus certaines modifications de l'histoire sont assez agréables et renouvellent un petit peu l'histoire malgré tout, comme le fait que l'histoire d'amour aborde de manière assez amusante la tentation du moine, sujet qui reviendra de manière bien plus travaillé et tragique au cœur de Green Snake, le fait que cela renverse les rapports de séduction (ici le personnage masculin a davantage la maitrise par rapport à son amour pour le personnage féminin que dans le premier film) ou encore le sidekick comique joué par Jacky Cheung.

Cependant dès l'introduction on sent que Tsui Hark et Ching Siu-Tung tirent vraiment sur le filon pour cette suite, le retour de Joey Wong perdant en pertinence et la justification à ce troisième volet commençant vraiment à être tirée par les cheveux. De plus, malgré le côté plus démonstratif de ce film, certaines modifications par rapport à l'original lissent un peu le film notamment sur l'aspect tragique de l'histoire d'amour, ou encore n'apportent pas grand chose sur sa vision iconoclaste de la Chine médiévale. Reste tout de même la musique composé par James Wong toujours très plaisante. Ainsi on ne peut pas vraiment dire que c'est la suite de trop car tout n'est pas à jeter, loin de là, mais pour le duo il était clairement temps de passer à d'autres projets.

Roboforce
5.9
28.

Roboforce (1988)

Tit gaap mou dik maa lei aa

1 h 40 min. Sortie : 10 mars 1988 (Hong Kong). Action, Science-fiction, Comédie

Film de Tsui Hark, David Chung et John Sham

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

Pour ce film (pas le plus mémorable de Tsui Hark certes), Tsui Hark a décidé de se faire plaisir et de passer devant la caméra avec toute une fine équipe et d'être en roue libre dans un film de science fiction aux idées efficaces mais ne brillant pas par son côté novateur. Tsui Hark et son équipe sont à fond, c'est assez jouissif. C'est d'ailleurs trop rare les films où Tsui Hark a un rôle d'acteur important. Les scènes de combats sont assez amusantes. Tsui Hark profite aussi de ce film pour se moquer un peu au passage des journalistes mais aussi de la police et c'est à l'image du film pas vraiment du jamais vu, on l'a connu plus inspiré, mais quand même relativement jouissif.

Detective Dee : La Légende des rois célestes
6.4
29.

Detective Dee : La Légende des rois célestes (2018)

Di Renjie zhi Sidatianwang

2 h 12 min. Sortie : 8 août 2018 (France). Arts martiaux, Aventure

Film de Tsui Hark

Noe_G a mis 7/10.

Swordsman
6.4
30.

Swordsman (1990)

Siu ngo gong woo

1 h 53 min. Sortie : 27 janvier 1990 (Hong Kong). Aventure, Arts martiaux

Film de King Hu, Tsui Hark, Ching Siu-Tung, Raymond Lee Wai-Man, Ann Hui et Andrew Kam

Noe_G a mis 7/10.

Annotation :

A la base Tsui Hark, fan de King Hu, voulait le faire revenir à Hong-Kong pour lui faire tourner une adaptation du livre "Le vagabond au sourire fier" sous son égide afin de lui rendre hommage. Cependant Tsui Hark s'intéresse au film en question et veut l'influencer mais cela n'est pas vraiment compatible avec la vision de King Hu, la relation entre les deux tournent au vinaigre et ce dernier se fâche avec Tsui Hark. Celui-ci embauchera de nombreux réalisateurs pour aboutir à l'idée qu'il a de ce projet (tous ne sont pas crédité) avant de finalement terminer le film lui-même. Ce film est ainsi une illustration de son tempérament de producteur pour le meilleur comme pour le pire sur des projets qui lui tiennent à cœur.

Cette production chaotique se ressent pas mal sur le film. Il est souvent dit de celui-ci qu'il est bordélique mais ce n'est pas tant le problème que le fait que certaines scènes notamment du premier acte mais en partie dans le deuxième soient assez plate et fassent remplissage quand d'autres scènes (notamment les relations sentimentales) auraient gagné en développement (comme la reprise d'une scène d'histoire de fantôme chinois 2 sous forme d'un gag). En résulte un film inégal avec ses moments de bravoures et ses scènes laborieuses. Il faut cependant reconnaître notamment sur le deuxième et surtout troisième acte (passé 3/4 d'heure ou 1 heure de film) la qualité de la direction artistique, comme souvent chez Tsui Hark, et dans ce film pour représenter les différentes traditions des différents clans (que ce soit au niveau du territoire et des coutumes de la Sun Moon Sect où l'on sent l'inspiration du côté de la culture Mongole ou Zhuang ou le travail sur les différent costumes de chaque camp), probablement une des rares influences de King Hu ayant survécu à son départ (de ce que l'on peut en savoir tout ce qu'il avait tourné lui est passé à la trappe, preuve que cela à dû vraiment très mal se passer sa relation avec Tsui Hark).

A côté la patte de Ching Siu-Tung se ressent dans le découpage des meilleures chorégraphies d'action du film. Reste également, et c'est toujours plaisant, un esprit très Tsui Hark dans le rapport du héros face aux autorités étatiques et morale, très joueur, prenant ces luttes incompréhensible (pour lui comme pour nous et finalement ça aide à l'immersion et l'identification) de pouvoir à la légère pensant davantage aux voyages, aux femmes, à ses camarades et sa musique (très belle soi dit en passant et de James Wong).

Noe_G

Liste de

Liste vue 535 fois

20
5