Tu m'as déçu en 2014

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A.J. Edwards fut monteur de Terrence Malick et est présenté comme son héritier.

A.J. Edwards a récupéré un projet avorté de Terrence Malick et celui-ci dans sa grande bonté a décidé de le produire.

L'histoire ne dit pas si A.J. Edwards a eu les coudées franches dans cette histoire ou si on lui a mis un pistolet sur la tempe pour copier point par point le cinéma de son maître (Précision : le cinéma de son maître depuis que cet ancien immense réalisateur a pété un boulon)

En tout cas le résultat est au choix :
1/ Un truc affligeant bourré d'afféteries, de caresses aux herbes, de caméra qui tourne, de bondieuseries, de contre-plongées, de voix-off............
2/ Un pastiche très réussi et donc à mourir de rire.

Ah oui au fait, le distributeur tente de nous faire passer ce truc pour une nouveauté mais cette "(A la) merveille" date en réalité de 2014. Beaucoup de choses s'expliquent...

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Je crois que je ne déteste rien de plus que ce genre de films-dossier qu'il est interdit de critiquer au risque de passer pour un monstre. Et Dieu sait qu'ils fleurissent de partout ces "Tirés d'une histoire vraie" censés nous enlever toute objectivité. Tant pis, voici donc ce que le monstre a vu à l'écran : un truc écrit avec les pieds tant le récit est paresseux, rectiligne, dialogué à la truelle, des acteurs qui se débrouillent comme ils peuvent puisqu'ils ne sont pas dirigés, une musique bien relou qui t'indique quand tu dois pleurer. Et bien entendu pas un brin de mise en scène, il ne manquerait plus qu'il y ait un peu de cinéma, ça pourrait perturber le spectateur.

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Ça doit faire 20 ans que Nicole Garcia réalisatrice décline, et à ce rythme-là nul doute qu'elle va finir par trouver du pétrole.

Et dis SensCritique le sondage "Les meilleurs films avec Louise Bourgoin" c'est un fake ou bien... ?

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Je n'ai jamais vu André Téchiné autant en difficulté, comme si ce faits divers le fascinait comme le commun des mortels mais qu'il en avait un peu honte. Alors il tâtonne, il ne parvient jamais à trouver la bonne distance ni vis-à-vis du récit ni vis-à-vis des personnages qu'il esquisse sans jamais leur donner la moindre épaisseur. Et le casting semble de la même façon complètement à côté, exception faite de Deneuve qui s'en sort partout tout le temps et encore plus chez Téchiné avec qui il se produit à chaque fois une sorte de miracle.

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Ces histoires de malfrats, de bras cassés mélangeant violence complaisante et humour, on en a vu des tonnes, et bien mieux travaillées. Et ce ne sont pas la majesté des paysages neigeux et la présence charismatique de Stellan Skarsgård qui vont y changer quelque chose.

Ou quand la singularité du cinéma nordique se fait bouffer par Hollywood...

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Un jour il faudra quand même que l'escroquerie Benoît Jacquot prenne fin. Pas un bon film ces 15 dernières années et la critique professionnelle continue à parler de lui comme d'un grand réalisateur. Ici les acteurs ont beau se démener, le début a beau être prometteur, très vite tout ça déraille : histoire à laquelle il est plus que difficile de croire, musique anxiogène au surlignage ridicule, mise en scène qui se la raconte mais ne raconte rien, bref...

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Ce n'est pas du cinéma indigne, puisqu'il parait sincère, mais mon Dieu que c'est faible, à tous les niveaux (même les comédiens, pourtant remarquables, sont en roue libre), en particulier en terme de mise en scène. D'ailleurs c'est bien simple, il n'y en a pas...

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Dans la série "J'adore un réalisateur - J'ai peur de voir un de ses films - Je mets ensuite un temps fou à le noter", je voudrais "Métamorphoses".

Je m'attendais à ce que ce soit compliqué et ça l'a été. J'aime par-dessus tout Honoré pour son côté littéraire, bobo intello un prin poseur, mais là Cricri, t'as poussé le bouchon un peu loin.

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Je suis rentré avec curiosité et espoir dans ce "God Help the Girl", Belle and Sebastian et amour secret pour la Cassie de "Skins" obligent. Mais j'ai bien vite déchanté car il ne suffit pas de traiter (enfin traiter c'est plus que vite dit) de l'anorexie et de balancer de la pop toutes les 10 minutes pour échapper au film pour ados horriblement convenu.

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Le sujet est certes passionnant, le travail de détective épatant mais le documentaire en lui-même est tout ce que je déteste, dans sa forme à l'américaine avec témoignages dans le canapé et réalisateur qui se met bien en avant, et dans le fond car rapidement ce n'est plus l’œuvre de Vivian Maier, pourtant fascinante, qui semble intéresser John Maloof mais sa personnalité complexe et donc le croustillant de sa part sombre et les actes qui auraient pu s'y rattacher.

Bref si c'est la beauté qui vous intéresse et non le putassier sachez que deux expositions consacrées à cette grande photographe seront organisées dans le Finistère à partir de janvier 2022.

https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/vivian-maier-la-nounou-devenue-legende-de-la-photographie-exposee-a-quimper-et-pont-aven-en-2022-07b85786-44ad-11ec-8a05-21b534bbde66

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Je m'appelle Christopher et j'ai compris depuis un bon moment la recette du succès :

- Faire croire au spectateur qu'il est intelligent en faisant semblant de raconter des choses complexes, profondes, et surtout en lui donnant la clé, quitte à me raccrocher aux branches et à bien bien tirer sur la tignasse.

- Faire croire que je révolutionne le cinéma, que je sui un immmmmmmmmense metteur en scène alors qu'il suffit de se servir chez les autres. Après tout Jeff Nichols avait déjà tout piqué chez Malick, même Jessica, alors pourquoi je me priverais ?

- Faire mon "2001" comme tous les mecs à qui on a trop dit qu'ils étaient des génies, avec donc mon HAL 9000, ma poésie métaphysique, mon contemplatif. Mais je rappelle que j'ai compris la recette du succès alors j'ai tout ça mais en phase avec mon époque, alors pas trop métaphysique, poétique, contemplatif non plus, faut pas déconner, parce que manquerait plus que mon public il s'ennuie.

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J'ai trouvé ça, comme pas mal de Ferrara récents, parfois épatant parfois très très paresseux. Quant à Willem Dafoe, autant je l'ai trouvé dément dans le récent "Tommaso" autant ici c'est un peu comme si le costume étant trop grand pour lui, comme s'il ne savait pas dans quel registre se situer.

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Aïe aie aïe comme je suis déçu de ne pas avoir plus aimé ce film. et ce pour deux raisons : bien entendu parce que vous me l'avez vivement conseillé dans la liste* que je vais alimenter à nouveau dans quelques minutes, mais aussi parce que sur le papier c'était une merveille qui allait me faire décoller. Et là problème : je suis durant 165 minutes resté scotché sur ce papier, soit l'intention formidable de Linklater, celle de travailler sur le temps qui passe, dans la vie comme au cinéma, sorte de mise en abyme sans issue de secours, au même titre que ses "Before". Mais malheureusement toute l'émotion, réelle, que j'ai ressentie, n'est venue que de la démarche artistique, avec donc l'incapacité de basculer dans la fiction.

Je voyais les acteurs vieillir, le projet fascinant prendre corps, mais jamais je ne suis rentré dans le cinéma, jamais je n'ai eu envie de suivre la route de personnages. Étrange sensation que celle de vouloir raccrocher les wagons d'une histoire qui inexorablement filait sans moi.

* https://www.senscritique.com/liste/C_est_toi_qui_decides_Liste_tournante_participative_interact/2556401

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Historique, poétique, onirique, romantique... A trop donner dans le-ique Hayao Miyazaki oublie un peu ce qui fait habituellement sa force : le magique.

Les éléments se superposent, intéressants pris séparément, c'est visuellement très beau, mais curieusement l'alchimie du maître japonais n'advient jamais.

J'aurais aimé le voir creuser l'aspect moral de son récit : le bien, le mal, la conscience face aux rêves de grandeur, tant de sujets trop survolés au détriment d'une histoire d'amour bien trop banale et surtout pleurnicharde.

Cet avis peut paraître sévère mais on est toujours plus exigeant avec les génies, avec ceux qui nous ont tant fait rêver.

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J'avoue avoir beaucoup de mal à savoir si j'ai aimé ou non ce film tant toutes les qualités que je lui trouve peuvent se traduire en défauts, et inversement.

- J'admire le classicisme de cette œuvre, qui la rendra probablement intemporelle, mais n'est-ce pas de l'académisme ?
- L'expérience doloriste (à l'instar de celle de l'incroyable "Hunger") devient assez fascinante sur la durée, mais je n'ai cessé de me poser la question de la complaisance ou non de McQueen dans sa façon de filmer la violence.
- La musique est splendide mais on a l'impression que Hans Zimmer a été recherché la BO de "La Ligne rouge" dans un carton et en a changé deux notes.
- Il est salutaire d'évoquer un tel sujet, d'obliger tout une nation à se regarder dans un miroir, mais ça sent quand même très fort la grosse machine à Oscars. Et bien entendu ça a fonctionné.

En résumé c'est un film utile mais on est quand même bien loin du soi-disant chef-d’œuvre sur l'esclavage tel qu'on nous le vend souvent. Voyez "Mandingo" de Richard Fleischer et on en reparle.

NB : Rien à voir avec le film mais méfiez-vous, le site rencontre actuellement de gros problèmes techniques et un truc bien pourri (qui arrive ponctuellement par ailleurs) se passe : vos notes (ou envies) peuvent disparaître quasi-instantanément alors qu'elles apparaissent pourtant bien dans le Live et dans les dernières actions.

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Les films de Sophie Fillières sont souvent comme des frangins Larrieu light, et pourtant ça fonctionne la plupart du temps. C'est encore une fois le cas avec ce "Arrête ou je continue" qui manque de se casser la figure 100 fois mais qui est à chaque fois rattrapé par le couple Emmanuelle Devos - Mathieu Amalric qui fait des étincelles.

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A la fois horripilant et fascinant film pour festivals. Même après 18 mois de réflexion je ne parviens toujours pas à savoir si c'est un grand film qui restera ou un truc putassier dont on aura oublié l'existence dans quelques années.

En tout cas une chose est sûre : c'est un drôle d'objet qui mérite d'être vu, et pourquoi pas, au même titre que "Pororoca, pas un jour ne passe" de Constantin Popescu, qui m'avait tout autant écartelé, une main sur les yeux pour la scène finale.

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En parlant des frères Larrieu et Mathieu Amalric, les voici réunis pour la troisième fois, et si "L'Amour est un crime parfait" tire parfois à la ligne, la folie douce est toujours là, portée par une distribution haut de gamme, en particulier une Karin Viard totalement survoltée.

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Décidément Diao Yi'nan est un réalisateur qui divise, et son "Lac aux oies sauvages" qui sort dans une semaine ne fera d'ailleurs pas exception, monument pour les uns (dont je fais partie), exercice de style à destination des festivals pour les autres (Coucou à micktaylor78 s'il me lit).

Au contraire du "Lac..." à qui certains ont reproché lors de sa présentation cannoise de ne rien raconter et de n'être qu'une démonstration de force formaliste, ce "Black Coal" veut nous narrer 12 000 histoires à la fois, nous présenter 20 000 personnages, travailler 180 genres, mettre de l'enjeu dramaturgique dans chaque scène, chaque dialogue. Contrairement à un Jia Zhang-ke avec qui la filiation saute (trop) aux yeux, Diao Yi'nan semble ici ne pas assez faire confiance à sa mise en scène, pourtant plus que brillante, alors il complexifie en permanence son récit, comme pour pouvoir ratisser très large : amateurs de thrillers US à tiroirs, ou même de giallos, de drames sociaux et politiques "à la chinoise", tout le monde devrait ainsi y trouver son compte. Perso c'est ce qui m'a posé problème assez rapidement, alors je me suis contenté de regarder le gars filmer et Liao Fan jouer, et c'est déjà pas mal.