Au fil des lectures 2019

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Les tristes déambulations d'un esseulé dans les rue Parisiennes des années 1920. Les situations sont souvent poignantes et placent sous une lumière crue, l'humaine condition, l'irrémédiable solitude qui couve sous les astres froids. Les descriptions des lieux et personnages, particulièrement brillantes, font souvent mouche. L'humour sous jacent aide à ce que cette oeuvre noire ne nous ensevelisse pas complétement sous son désespoir existentiel. Ne m'étonne absolument pas que Beckett ait apprécié Bove.

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Un roman de 1932, empreint de l'atmosphère implacable de l'époque. Fallada fait preuve d'un grand talent à décrire les existences difficiles des petites gens, sans doute parce qu'il fut l'un d'eux, que sa propre vie a été une succession d'embuches et de chutes. Pinneberg, le "petit homme" du roman est un modeste employé balloté au gré des vagues de la loi du marché. Ni sympathisant nazi, ni sympathisant communiste, il est l'homme seul, éternellement blackboulé. Le noyau familial, amoureux qui le lie à sa compagne est un frêle esquif, sans cesse à la merci d'une vague assassine ou d'un prédateur qui rôde. Cette époque de weimar, ou l'on sent bien que la rapacité et la misère vont conduire au pire, est décrite de l'intérieur, au grès des mésaventures de ces héros anonymes qui est sans cesse en survivance. L'empathie, l'humanité de Fallada emporte ce sombre récit et l'on croise la beauté parfois et des moments de soleil, rares mais précieux.

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Même si le style d'Echenoz est impeccable, ciselé à souhait et d'un humour flamboyant, j'ai ressenti quelque chose d'un peu vain à suivre les aventures de cette poignée de personnages sans chair, mus par les fils brillants d'un marionnettiste de haute volée. En fin de compte, le fond dérisoire de ce qui s'avère être un énorme pastiche de roman d'espionnage s'est peu à peu insinué dans ma lecture, me faisant trouver tout ceci...un peu longuet.

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Il s'agit plus ici d'un petit conte philosophique déguisé en roman noir. Un trafic d'objets retrouvés dans une volkswagen accidentée sert de fil rouge autour des thème de la mémoire, de la reconstruction, du profit et de la dépossession. Le style est froid et sec, factuel. Un récit court, fort heureusement car la symbolique générale m'a paru assez laborieusement menée.

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Un roman fantastique "old school" de bonne facture par l'auteur du très mésestimé "Moonfleet". Falkner prend son temps pour camper une intrigue solide avec des personnages attachants, qui existent dans toutes leurs complexités. Il y a un parallèle qui pourrait être fait entre Falkner et Mérimé dans cette mise en forme d'un récit érudit, qui puise ses sources dans le roman gothique.

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Relecture - Dès 1846, Dostoïevski avait entrepris une grande fresque, qu'il appelait "Carnets d'un inconnu", chaque carnet/récit souvent donné sous forme de monologue ("Netotchka Neznanova", "Le joueur" et "Les carnets du sous sol"). Ici, il s'agit surtout d'une sorte de traité des passions, un récit amer mais non dénué de séquences d'un burlesque assez cruel. S'il s'agit bien d'addictions passionnelles ici, les thèmes d'une forme de "roulette russe" et de partie de "poker menteur" planent en arrière fond, tant les personnages engagent ici leurs destins et leurs appétits.

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5 récits, post et pré engagements à cheval sur la fin de la seconde guerre mondiale dans les iles du pacifique et le début de la guerre de Corée. Aucuns combats ici mais beaucoup d'introspection sur énormément de sujets et de réminiscences. Ce qui marque de prime abord c'est la totale honnêteté dont Styron fait preuve sur ses sentiments et sensations d'alors, ses peurs viscérales, le ressentis de l'absurde, ses explosions libidinales. C'est aussi un livre sur un homme profondément pacifique qui empêtré dans les rouages guerrier ne cesse cependant d'explorer les fascinations et ambivalences qu'exercèrent sur lui, ces années de guerre et de boucherie ou la mort rôdait.

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Voici donc un roman d'aventure sans aventure, ce qui peut s'avérer particulièrement déceptif. Cependant il semblerait qu'il faille se plonger dans les oeuvres maritimes complètes de Mac Orlan pour y découvrir le fil rouge qui parcourt la plupart de ses écrits, une déconstruction du "mythe de l'aventure et de l'aventurier" et une valorisation à contrario, du rêveur, de l'imaginatif qui conserve son âme d'enfance. Ce livre écrit en 1941 a pu avoir également quelque vertu cathartique pour son auteur, j'imagine.

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2 nouvelles tirées du recueil "Le fils du loup".

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Deux nouvelles extraites de "Goodbye Columbus". La première des deux et la plus intéressante, "Défenseur de la foi", bien qu'écrite en 1962 est d'une totale actualité. Elle traite du communautarisme, des demandes opportunistes de traitement différenciés d'un petit groupe de soldats croyants pratiquants et de leur victimisation au sein d'une compagnie d'instruction en 1945.

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Une nouvelle de 1885, d'un peu moins d'une centaine de pages. En fait il s'agit de la nouvelle "Olalla", présentée ici sous un titre différent.

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En octobre 1930, le jeune Waugh armé de ses fines capacités d'observation et de son humour pince sans rire, prends prétexte du couronnement de Hailé Sélassié pour laisser trainer ses guêtres en Abyssinie d'abords puis à Aden, Zanzibar, le Kenya et l'Ouganda ensuite. On y croise les fantômes d'illustres prédécesseurs (Rimbaud, Burton) mais également des quidams de ces années 30 débutantes dont les portraits sont hauts en couleur. Les énumération et certaines considérations, ont fini cependant par me lasser un peu ...

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Lecture onirique, d'une limpidité et d'une délicatesse extrême.

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A nouveau un livre onirique. André de Richaud c'est le double inversé de Adalbert Stifter. Même présence entêtante de la nature, même type de récit dans un temps indéfini, semblable atmosphère de conte. Mais ici le conte vire au sombre, au vénéneux, tellement tout y semble malaisant. Chronique d'une descente aux enfers familiale au sein d'une vieille maison oubliée dans les bois mais aussi fable gothique, irriguée d'interrogations philosophiques foisonnantes, "La fontaine des lunatiques" est un livre inclassable. Ces auteurs oubliés des premières années du 20ème siècle savaient infuser dans leurs livres, une richesse et une invention que l'on a peine à retrouver de nos jours.

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Voilà bien 25 ans que je n'avais lu Hermann Hesse dont j'étais un fervent lecteur dans les années 90. J'ai retrouvé avec grand plaisir ses ratiocinations autour de la mémoire, du souvenir et de l'enfance (l'un de ses thèmes majeurs)

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Histoire truculente d'une centaine de pages tirée des "Nouvelles ukrainiennes".

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Une lecture laborieuse tellement ce livre fait peu littérature. Reste le sujet, ces incursions, qui se veulent sauvages, au sein de la zone infectée de Prypiat et de ses hameaux décatis. C'aurait été fameux si un vrais conteur si fut essayé mais là je n'ai rien ressenti, un vague ennuis au long de pages décousues ou je n'ose incriminer la traductrice. Demeurera sans doute l'aspect documentaire, marqueur d'une époque mais tout ceci m'a paru très faible..

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Une lecture inconfortable tant tous ces personnages sont antipathiques. Il s'agit en tout cas d'un solide roman, traitant de la victimisation et des contradictions quasi schizophrénique de la gauche radicale. L'action se passe en 1975 mais les situations sont extrêmement actuelles.