Ce que je n'aime pas dans le jeu vidéo

Annotation :

Ou ce genre de jeu qui ne cherche qu’à faire du cinéma, comme s’il y avait là un idéal à atteindre. Comme si, enfin ! on avait des bonnes histoires dans des jeux ! Et que c’est ce qui manquait au média. C’est un discours que j’ai déjà entendu. Mais pourquoi, une histoire devrait-elle nécessairement passer par des cinématiques à gogo et des phases de semi-jeu ? Dans les trucs typiques qui m’agacent, il y a ces moments où ton personnage passe par une faille, et au joueur de seulement orienter le joystick pour effectuer le mouvement. Dans Uncharted, ce procédé se dissémine partout, à toutes les sauces. Par exemple ces plans séquences cools à regarder, mais nuls à jouer, dans lesquels le joueur a juste à enchaîner les QTE.

Annotation :

J’ai un avis très tranché sur Rockstar. Je m’amusais énormément à l’époque sur leurs vieux GTA. C’était peut-être complètement couillon, mais finalement c’était beaucoup de minis-jeux maquillés en mission. Des courses, des phases de shoot, des filatures, des passages de checkpoints, des épreuves de vitesse, de l’infiltration bref, on était beaucoup plus dans une envie de régaler le joueur avec des tas de défis, quand bien même le gameplay n’était pas très étendu. Puis est arrivé GTA4, et les ambitions du studio ont radicalement changé. Par voeu de réalisme, le studio mise tout sur les graphismes et le réalisme, en oubliant au passage de rendre le jeu amusant. Il étouffe le côté couillon, multiplie les collectibles, rend les persos de plus en plus bavards (parce qu’après tout, il n’y a que comme ça qu’on peut raconter une histoire), imagine des phases bien moins funs (sortie bowling, strip tease, braquage). Bref, je n’y trouve plus mon idéal de jeu. Et de toute façon Rockstar ne fait que poursuivre dans cette voie.

Annotation :

Je ne saurais pas trop dire à partir de quel moment on a commencé à se taper des jeux qui, petit à petit, ont endormi nos attentes avec des gameplays toujours similaires, des promesses de souplesse, de fun, de contenu, mais qui manette en main donnaient toujours la même chose. À partir de quand, les jeux sont devenus des promesses d’univers, et non plus de gameplay ? J’ai l’impression qu’on a seulement une déclinaison d’ambiances. Venez dans le monde des pirates, venez dans la révolution française, venez chez les indiens, etc..mais au fond c’est toujours le même truc. Et plus largement, il y a cette façon de faire baver les joueurs avec des mondes ouvert dans telle époque, ou tels paysages, et ça on la retrouve dans des jeux comme Horizon Zero Dawn, ou même Ghost of Tsushima (du moins ce qu’on en sait). La désagréable impression que certaines mécaniques de gameplay sont devenues des normes à appliquer, qu’il fallait cocher les cases : monde ouvert / collectibles / craft / chasse, pour avoir un jeu complet. Mais aucune de ces cases n’est profondément fouillée et intégrée dans un désir de cohérence. C’est du remplissage.

Annotation :

Quand est-ce qu’on arrêtera de penser que le monde ouvert est un absolu à atteindre? Pourquoi vouloir constamment bousiller des bonnes idées de gameplay en les rendant ouvertes ? C’est con car quand on était gosse, on rêvait tous du jeu où on puisse aller partout et tout faire, quand bien même les jeux qui ont bercé notre enfance n’étaient pas forcément des open worlds (enfin peut-être que je parle pour moi là). Aujourd’hui, on voit bien que c’est complètement con de vouloir du monde ouvert à toutes les sauces.

Annotation :

Bon, j’ai pas joué plus de deux heures à ce jeu, mais c’est vraiment tout ce qui me rebute. C’est trop scripté. Trop en mode, “quand tu arrives dans ce couloir, cette animation se déclenche, ce monstre arrive sur toi”. Toi tu voudrais pouvoir réagir à ta guise, mais le jeu ne te laisse strictement aucun choix. Il faut juste prendre tel couloir, emprunter telle porte, qui déclenche telle animation, qui s’ensuit de telle autre, un film immersif quoi. Alors en effet, ça permet d’entraîner le joueur dans des histoires sympathiques, mais à quel moment on joue ? J’aime pas ce type de jeux d’horreurs narratifs, joués en masse par les Squeezie et consorts, où tu vois plus trop la différence entre jouer toi même et regarder quelqu’un y jouer, puisque de toute façon chacun est amené à faire la même chose au mouvement près.

Annotation :

Bon bein là, on a le fond de la cuvette. Comment on peut ranger cette chose dans le rayon jeu vidéo ? Comment on peut aimer ça ? Quelle attente a-t-on en tant que joueur devant ce qui se présente comme un simple film interactif ? Et un mauvais film qui plus est. Le pire peut-être c’est de voir que les jeux de Quantic Dream font les éloges des médias non-experts sur le sujet (les JT M6 ou TF1 par exemple). À chaque sortie d’un de ces jeux, c’est une avalanche de compliments : jeu vidéo mature, avec des acteurs, avec une vraie histoire, qui pousse plus loin le média. Mon cul oui. Un poison ces jeux.

Annotation :

Et pourtant qu’est-ce que j’aime les jeux de plateforme et d'aventure, mais cette licence c’est juste le néant. Fan service vous dîtes ? Mais dans ce cas , jouez à des jeux star wars, jouez à des jeux batman, jouez à des jeux harry potter, mais ne jouez pas à ça s’il vous plaît. Ou bien, si c’est le côté enfantin et plateforme qui vous plaît, eh bien jouez à des vrais platformers et des vrais jeux d'aventure. Car Lego, ça vaut rien, même pour passer le temps.

Annotation :

J’ai rien contre ce genre de jeu indé “poétique”, au contraire. Je voulais juste râler, d’abord sur ce jeu en particulier, mais aussi sur la tendance dont il est représentatif. Je ne pense pas que les Rime, les Abzu, les Journey soient des mauvais jeux. J’en ai juste un peu marre qu’on en fasse des jeux intouchables du fait de leur originalité, comme s’ils avaient quelque chose de plus noble aux yeux des joueurs parce qu’ils étaient beaux. J’ai juste peur que ça devienne des critères solides qui éjectent le gameplay. C’est oublier qu’un jeu comme Ico, un peu à l’origine de cette vague, fonctionnait parce qu’il était un bon puzzle game, que sa poésie était en complément. Aujourd’hui on voit pas mal de jeux qui n’avancent que la poésie comme argument. Et moi c’est pas un argument qui me parle.

Annotation :

Je sais pas trop comment avancer cette idée, mais je trouve que la période PS3 - Xbox360 a été plutôt néfaste pour le jeu vidéo. Un grand nombre de licence nées sous ses consoles sont devenus cultes auprès des joueurs pour des raisons qui me déplaisent. Je pense aux Assassin’s Creed, dont j’ai déjà dit un mot. Je pense aussi à des jeux comme Bioshock, Mass Effect, Uncharted, God of War, Call of. Tout n’est pas nul hein. Mais je ne sais pas, on les vante à chaque fois pour des raisons d’écriture, d’immersion, pour des séquences impressionnantes, pour des univers, mais jamais pour des questions de gameplay.

Hitman Absolution est représentatif de cette sale période dans la mesure où IO Interactive avait construit en quatre jeux un gameplay d’une efficacité redoutable, jusqu’à la new gen qui a soufflé un vent d’idées bien pourries. Plus de scénario (mais alors quel scénario de merde), plus d'événements scriptés pour en mettre plein la vue aux joueurs. Puis des idées de gameplay reprises d’un peu partout, comme ce “6ème sens” qui aide constamment le joueur (un truc directement inspiré des Batman Arkham), et cette façon de se coller aux paroies qui tout d’un coup est devenue LA mécanique qu’il fallait foutre dans tous les jeux. Bref, la licence Hitman est un bel exemple de ce qui me titille. Sur PS2, les Hitman ne ressemblaient à rien d’autre. Il y avait peut-être des défauts, mais ils allaient de paire avec les qualités. Puis sur PS3, le jeu a suivi l’uniformisation générale, et nous a offert son pire volet. Avec les deux opus PS4, IO a l’air de reprendre le chemin de l’originalité et de proposer quelque chose à eux.

Annotation :

Le problème d’Ubi c’est qu’une fois qu’ils ont trouvé le filon, ils l’exploitent jusqu’à la fin. Far Cry 3 a été une belle surprise malgré tous les tics évoqués au-dessus. On pouvait facilement y cocher les cases : chasse, craft, collectibles, arbres de compétences, sans pourtant obtenir un jeu qui excelle dans ce qu’il propose. Mais bon, il a eu le mérite de nous rappeler que le licence Far Cry existait, et de l’avoir fait renaître. Le truc qu’on constate aujourd’hui, c’est qu’ils n’ont déjà plus aucune envie de proposer autre chose. Et donc on va probablement se taper des Far Cry 3 à toutes les sauces pendant plusieurs années, car Far Cry 4 et 5 n’en sont que des copies, n'en doutons pas. C’était pareil avec les Assassin’s Creed. Comme si, à l’intérieur de leurs licences (et même entre leurs licences) Ubisoft avait un modèle pré-conçu, avec des mécaniques qui ne bougent pas d’un iota, et qu’ils les semaient dans tous les jeux.

Alors oui, aujourd’hui on râle sur les jeux Ubi. Mais à l’époque, bande de crevards, vous ne tarissiez pas d’éloges pour eux. Et on s’est tapé 15.000 putains d'Assassin’s Creed avant que ça commence à râler. Moi, je suis pas peu fier d’avoir râlé dès le premier opus, et abandonné dès le second, quand j’ai compris la couillonnade.

Annotation :

Bon, on est tous d’accord pour dire que Just Cause, c’est pas ouf. Et d’ailleurs Avalanche studio n’a jamais caché ses intentions : offrir du fun au joueur, et rien de plus. Et quelque part, j’ai pas envie d’être méchant avec ce studio, ne serait-ce que pour cette raison. Donc si j’en parle, c’est pas pour enfoncer des portes ouvertes, mais parce que leurs jeux sont vraiment représentatifs de ce qui me gêne dans la new gen. En fait, Just Cause, c’est carrément un condensé assumé de tous les pires travers de notre époque. Une map gigantesque, mais terriblement vide. Du contenu pensé seulement dans la répétition. Au bout de 10 minutes, tu sais déjà ce que tu vas faire pendant les 20 prochaines heures (si ce n’est plus, car ces jeux ont le culot de pousser parfois jusqu’à 40h, peut-être même encore plus, à vrai dire j’en sais rien, j’ai jamais été bon dans l’évaluation du temps que prend un jeu). Et tous les arguments de vente tournent autour des possibilités de fun : grappin, acrobaties, destruction totale, beauté des décors, etc etc. Mais une fois devant le jeu, je me fais chier. C’est quand même du beau gâchis de créer un tel open world pour ce type de contenu. Des hectares de montagnes, de forêts, de déserts, de mers, pour….rien.

Quand j’avais 10 ans, à l’heure de mon premier GTA, j’aurais été totalement séduit par la promesse d’un Just Cause. À cet âge, on voit la liberté et la grandeur, comme des absolus à atteindre. Ces critères ont fini par devenir des normes. C’est peut-être pour ça qu’à une époque (précisément à l’heure de la PS3-Xbox360), on a tant GTA-isé les jeux, qu’on a cru que pour rendre un jeu meilleur, il fallait en faire un OW.

Vous constaterez que je radote vachement dans cette liste, mais c’est ma liste après tout !

Annotation :

Je n’arrive plus à baver devant de beaux trailers. Il m’en faut plus. Il me faut plus que de belles images pour me vendre un jeu. Et pourtant, il ne m’en faut pas beaucoup en fait. Il faut simplement qu’on me montre que je vais m’amuser. Je suis pas difficile. Ghost of Tsushima, je peux pas en parler bien évidemment. On ne sait pas ce qu’on aura. Peut-être que ce sera une claque. Ou peut-être que ce sera la même déception qu’un Horizon Zero Dawn, pour lequel les gens bavaient exactement de la même manière. Avec GoT, j’ai peur qu’on ait qu’un open world de plus, avec les mécaniques qu’on connaît, mais décliné dans une ambiance de japon féodal. On pourrait faire ça des années durant encore : offrir des open worlds de toutes les époques, tous les univers, avec les mêmes mécaniques. En tout cas, ce qu’on voit dans le trailer n’est absolument pas novateur.

Après, c’est peut-être ce qu’attendent certains joueurs au fond. D’avoir toujours les mêmes jeux, déclinés à l’infini dans des univers différents. Moi je trouve ça un peu triste. Et de fait, même en me forçant, je n’arrive pas être hypé par ce genre de projet.

Annotation :

Plus j’en sais sur ce jeu, moins j’ai envie d’y jouer. Ca rejoint totalement mon sentiment sur GTA4, au-dessus dans la liste. Eh bien soit ! C’est ainsi. Je n’adhère plus à la recette Rockstar. Beaucoup trouvent que ce qu’ils font aujourd’hui dépasse largement ce qu’ils ont fait par le passé. C’est leur droit. Personne n’a raison, personne n’a tort.
Mais par pitié, faites que l’énorme succès de RD2 ne déteigne pas sur le reste de l’industrie. On sait que Rockstar a changé la face du jeu vidéo avec GTA3. J’ai peur que Red Dead 2 fasse la même chose. Si j’en crois les avis, le jeu est une révolution de réalisme. Je n’en doute pas. Mais à vrai dire, je m’en fous un peu moi que les pnjs évoluent autour de nous, que les couilles du cheval se rétractent dans le froid, qu’il y ait des éléments aléatoires à observer un peu partout. Je m’en fous dans la mesure où le jeu a l’air de traîner les mêmes défauts que son prédécesseur. Visiblement, c’est toujours aussi bavard, les trajets sont toujours aussi longs, les missions toujours aussi cloisonnées, les activités toujours aussi barbantes.
Et j’ai peur qu’à l’avenir, on demande aux triples A de faire la même chose. Que l’idéal à atteindre soit celui-ci. En fait, au fond, ce qui m’énerve c’est le discours ambiant qui dit que Red Dead 2 est le meilleur jeu du monde, sans nuance aucune, comme on le disait de GTA5. C’est bien la preuve qu’on fait de ce style de jeu, un idéal au-dessus du reste. Alors que non quoi, ce qui fait la beauté du jeu vidéo, c’est sa diversité.