Ces Etats-Unis en pleine déliquescence

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Quoi de mieux pour commencer cette liste ?
Le chef d'oeuvre de Coppola, et le malaise américain de l'autre bout du monde.
On transporte sur le bord d'une rivière un goût de boue et un sentiment d'incapacité totale à comprendre les ordres que l'on nous donne. Mais on accepte de les suivre pour s'occuper l'esprit et ne pas se rendre compte de la profonde absurdité du pouvoir américain.
Aucun espoir dans cette fin grandiose où tout le monde perd définitivement la tête.

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Titre pour le moins parfait pour cette liste.
Si certains pourraient me faire remarquer que de Palma filme plus l'incapacité à se sortir d'une situation comme celle d'un sale gosse de banlieue, il n'empêche que l'on parlerait ici de banlieues américaines.
Bonjour monde cruel, avocats véreux et faux amis ne cherchant que l'éclat du billet vert et bye-bye the american dream !

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Cette neige comme si notre monde était entré dans une ère glaciaire rédhibitoire. Ces discussions insensées comme pour ne pas aborder de sujets plus importants.
Un parfait looser appelle une bande de criminels ringards pour faire enlever sa propre femme. Et ce plan qui part à vau-l'eau comme si les américains ne pouvaient plus rien contrôler...

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S'il n'est "qu'une comédie", et donc que sa légitimité dans cette liste pourrait se discuter, "The Big Lebowski" est d'un cynisme achevé.
Chaque protagoniste semble être passé dans une machine qui lui aurait enlevé la moitié de son cerveau.
Alors on paye des factures à 63 cents en chèques, on rabache à longueur de journée ses traumatismes vietnamiens, et on tue, juste pour ne pas perdre la face.
Une fin du monde avant l'heure.

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Film générationnel, Fight Club présente le malaise profond de cette classe moyenne américaine qui ne trouve plus de sens à ce qu'elle fait.
Le long monologue sur la vérité de l'existence en est le parfait exemple.
Si ce film a été appelé à devenir si important pour toute la jeune génération, c'est qu'il représente un symbole de cet état d'esprit désabusé que connaissent les américains.

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Quel symbolique parfaite !
L'Amérique, à force de vouloir engranger des profits, par quelque moyen que ce soit, (ici, la publicité pour Bill Murray) se désolidarise du monde par son état d'esprit trop particulier.
Le Japon, parfaite antithèse culturelle des Etats-Unis, offre un cadre épique à cette modernité dégénérée.

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Et non, il n'y a plus de place pour toi, vieille Amérique !
Symbole de cette dernière, Tommy Lee Jones, personnage mineur, n'en incarne pas moins cette sagesse ancienne qui ne parvient pas à comprendre cette sauvagerie nouvelle et insensée.
Et Javier Bardem, latino-américain, comme par hasard, a ce visage si profondément mauvais qu'il en est frissonnant.

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Les frères Coen, ou les abonnés de cette liste !
Dans ce long-métrage passé assez inaperçu, ils explorent une nouvelle facette de la thématique principale de leur oeuvre, à savoir l'absurdité : on parle ici de l'absurdité vécue comme une routine, ou plutôt du non-sens total de la vie "à l'américaine" avec femme et enfants dans une belle maison.
Posant l'American way of life comme principal cause de la folie se construisant peu à peu dans la tête de Larry, "A serious man" mérite pleinement sa présence dans cette liste.

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La scène d'ouverture de ce film, durant laquelle Johnny Marco fait des tours à l'infini en voiture de course sur une piste, est une bonne illustration de l'esprit de ce film purement "sofia-coppolien".
Les américains s'ennuyent et ne savent plus comment s'occuper. Au-delà de l'ennui, on dirait presque qu'ils ont perdu goût à la vie.
Le début de la fin.

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Film méconnu et pourtant assez remarquable.
La jeune Martha est ici aux prises avec elle-même et ses doutes, semblables à ceux d'une jeunesse américaine désabusée.
Elle se réfugie alors dans une communauté où John Hawkes revêt l'habit du profiteur de cette faiblesse juvénile. Et il y a aussi cette famille qui ne comprend plus où va sa propre descendance.
Dernière image grandiose où l'on comprend que cette jeunesse ne se sentira plus jamais à l'aise.

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Ici, tout n'est que désintéressement et bas instinct. Chacun ne voit plus le monde et ceux qui le peuplent par leur point de vue et, donc, par ce que chacun pourrait leur amener.
Interprétation extraordinaire de Matthew McConaughey. Et scène inoubliable, à la clé.

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Après "Killer Joe" (et avant "Mud"), Matthew McConaughey semble poursuivre son exploration de l'Amérique profonde.
Bien aidé des aliénés John Cusack et Nicole Kidman, il s'enfonce durant près de deux heures dans cet état d'esprit criminel et cruel, dans cette folie qui ne connaît plus de fin. Et dans ce bayou floridien pestilentiel.

Annotation :

Il y a de l'espoir !
Mais où faut-il aller le chercher... Entre les flots boueux de cette rivière déchaînée et les débris tristes de ces bien fragiles masures.
Encore une fois, seule l'innocence d'un enfant, orphelin comme pour coupé définitivement avec un passé trop lourd, représente le seul espoir.

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Une dernière image qui pourrait être la photo de couverture de cette liste.
Ce film, inclassable, explore le processus suranné de construction d'un scénario que ne parviennent plus à créer les professionnels d'Hollywood.
Il faut voir ce film, et le comprendre peut-être comme un aveu de lassitude profond d'une Amérique qui tourne en rond.

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Et si l'Amérique moderne ne pouvait offrir que ce genre de héros ?
Décrépi, rassi, usé et oublié ?
Les deux enfants sont ceux que nous tentons d'être : nous croyons, comme eux, que c'est à cause de cette terrible époque et de cet environnement non moins apocalyptique que Mud se retrouve au ban de notre société. Alors que le monde entier semble penser qu'il est le seul et unique responsable de cette situation.
Mais après tout, est-ce le plus important ? Est-ce qu'un monde sain laisserait à l'abandon un de ses citoyens ?

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Casey Affleck perd pied dans ce monde qui l'a depuis longtemps dégoûté.
Christian Bale, quant à lui, se pose ici en justicier qui doit combler l’incapacité des forces de l'ordre à faire front aux nouvelles formes de violence.
L'Amérique n'est plus là pour faire régner l'ordre.

Annotation :

Etonnés de voir ce film-ci dans cette liste ?
Et pourtant !
Il y a dans cette description déjantée de l'Amérique urbaine un réel désespoir de l'insensé du genre humain.
Habitué des films inclassables, Quentin Dupieux nous offre par "Wrong Cops" une critique second degré, bien sûr, des forces de l'ordre des Etats-Unis. Plus profond qu'on peut le croire de prime abord.

Annotation :

A la recherche de ses chimères perdues, la vieille génération américaine, aidée de son rejeton et de leur totale inimitié, partent sur la route de l'Amérique profonde.
Au final, tout est foncièrement laid et usé, et les mentalités, crasseuses et enfermées dans leurs vieux délires. Encore une fois, la fin d'une ère avec, comme nouveauté ici, une pellicule en noir et blanc, comme pour bien nous le faire comprendre.

Annotation :

Avec son ambiance de fin du monde et de misère indécrottable, "Joe" reste le plus récent exemple de cette fascination pour cette fin de leur monde.
La jeunesse de Tye Sheridan, déjà présent dans cette liste, représente le seul motif d'espoir. Mais Nicolas Cage, avec son air tourmenté et désespéré, est bien trop sombre pour nous faire sortir de la salle avec un semblant d'espoir.