Chantez Les Filles : Sorcières & Sirènes

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Harpiste, chanteuse et compositrice de génie, Joanna Newsom est une de mes héroïnes et une incontournable absolue. Ses trois albums sont des chef-d'oeuvres à tant de titres : le premier, Milk-Eye Mender, est un recueil de comptines terribles, où elle chante le plus souvent avec un ou deux instruments pour l'accompagner. Dépouillé et très lo-fi, c'est rapidement devenu un classique de la musique indie (plusieurs artistes ont repris ses morceaux peu après la sortie du disque).
Ys, son deuxième disque, est à des années lumières du dépouillement enfantin du premier : album labyrinthique mais si sublime, une oeuvre riche sur l'amour fraternel, l'amour cosmique, le sexe et ses effets sur la psyché, et surtout une ode à la Nature engloutie par l'Homme. Des paroles cryptées et des tournures de phrase incroyables, une orchestration très variée, qui explore des sillons et des méandres, et la preuve d'une très grande artiste qui parvient à maturité.
Mais c'est son dernier album en date, Have One On Me, qui est mon préféré : chansons de mort, d'extase, de vie en couple et de crépuscules, d'alcool et d'animaux, de détresse et d'espoir. Parmi ses nombreuses perles, Baby Birch occupe une place particulière dans mon coeur : c'est le seul morceau que je connaisse qui nous montre, avec une beauté surnaturelle, la douleur corporelle mentale de perdre un enfant voulu (probablement à cause de l'avortement, il y a des images dans les paroles qui laissent peu de doute à ce sujet).

https://www.youtube.com/watch?v=8-Mj3wKU-wg

Annotation :

Une pépite de musique dadaïste portée par une voix éthérée, qui se balade sur un terrain de jeux, d'expérimentations sonores, sans négliger des propositions harmoniques, belles et impeccables. Un album court, à découvrir absolument.

https://www.youtube.com/watch?v=N5gQQbUmrK4

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Cette reprise du morceau de Tim Buckley apparaît dans la BO de Lost Highway. La chanteuse Elizabeth Fraser était la voix des Cocteau Twins. Sa voix profonde et ses ornementations imprévisibles sont encore fascinantes, et sont ici mise en avant par le minimalisme "à point" de l'instrumentation. Quelques notes de guitare, une plage synthé, et une voix qui vient de l'espace.

https://www.youtube.com/watch?v=HFWKJ2FUiAQ

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Groupe méconnu des années 60, Comus a fait de la musique de sorcières du Moyen-Age un art en soi, et leur album inspire encore des cauchemars aux enfants qui ont eu la chance de l'écouter comme berceuse. Au milieu de contes sur la torture et la mutilation, apparaît "The Herald", de la musique qui vient d'ailleurs et qui nous emporte pendant 12 minutes dans les marécages des limbes, comme un long plan-séquence d'une scène de rêve où des sirènes descendent du ciel pour cueillir des fleurs fanées.
Mention spéciale pour la chanteuse, Bobbie Watson.

https://www.youtube.com/watch?v=5MMJzu9q_Yg