Club lecture confiné de Pluguffan - avril

Annotation :

C'est l'histoire de trois femmes dans les années 1920 en Caroline du Sud. Gertrude, une mère de famille de 4 enfants, Retta, une esclave affranchie et Annie, l'employeur de Retta. Un premier roman, un livre magnifique que j'ai fini à 2 heures du matin, je ne pouvais plus le lâcher. Chaque chapitre, c'est le personnage qui parle, on se met vraiment ainsi à leur place. Les personnages secondaires sont aussi hyper présents dans le roman. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman où j'étais vraiment captivée par l'histoire.

Florence

Annotation :

Un livre de Victoire Tuaillon sur la masculinité. C'est tiré d'une série de podcasts du même nom. Pas facile de résumer ce livre tellement il est riche et dense. J'avais lu King Kong théorie de Despentes et ce livre va encore plus loin en analysant d'un point de vue historique, sociétal, etc avec plusieurs intervenants. Deux passages m'ont particulièrement marqué :
- un sur l'aménagement de la ville : « le nom des rues rappelle constamment aux femmes qu'elles n'ont pas de modèles auxquels s'identifier". Et cela va plus loin quand on détaille les aménagements des zones de loisirs dans les villes (skatepark, etc.) ou comment les filles, si elles investissent les lieux à égalité avec les garçons quand elles ont moins de 10 ans, sur les aires réservées aux plus grands, les filles "disparaissent" au fur et à mesure. Ils parlent de l'effet "cour de récréation" quand les garçons sont encouragés à prendre tout l'espace et que les filles sont reléguées en périphérie.
- Un autre sur la santé où on continue de parler de symptômes typiquement masculins du malaise cardiaque alors que les femmes ont d'autres symptômes qui ne sont pas médiatisés.
Anecdotique mais je n'en avais jamais pris conscience avant : les coins bébés , tables à langer, etc, sont toujours dans les sanitaires réservées aux femmes...
Je pense que c'est une belle prise de conscience de pas mal de choses, argumentées et qui font réfléchir. ( Sans du tout être dans un discours moralisateur) Seul défaut de ce livre, la lecture de certains chapitres ne sont pas faciles à cause de la couleur d'impression. Mais je réécouterai bien les podcasts : https://www.binge.audio/tag/lescouilles-sur-la-table/

Florence

Annotation :

Le dernier livre du prix du Roman Cezam : j'ai même lâché ma série Netflix pour ce livre. L'histoire d'un jeune homme atteint de la maladie d'Alzeimer et condamné et qui décide de partir sur les routes du sud de la France (Pyrénées) mais pas tout seul. Il met une petite annonce pour trouver un compagnon de route. Joanne lui répond et les voilà partis. Super roman, 654 pages mais l'intensité ne faiblit pas au fil de la lecture. Ce n'est pas un roman feel good mais pas loin ; des grands thèmes actuels sont présents dans le livre (méditation, rapport avec la nature...). En lisant le livre, je me disais que ça ferait un super film, et en effet, les droits ont été achetés pour une adaptation. L'auteure est jeune, premier roman, bravo !

Florence

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J'ai relu avec affliction, Au revoir là-haut, me faisant à nouveau pénétrer le charnier de la "Grande Guerre" et surtout découvrir la malédiction des survivants, Edouard, n'ayant plus que le maxillaire supérieur se suicide.

René

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Par contre le tome II, les Couleurs de l'incendie , m'a déçu, d'abord par le style, narration ordinaire, est-ce le même écrivain ? Ensuite par le peu d'originalité, il dit lui-même "écrire ce n'est que réécrire". La description de la société bourgeoise m'ennuie. Par contre le comportement et la psychologie des personnes sont bien ressentis où la misogynie n'est pas pas absente. Pradelle est le salaud accompli. Péricourt Marcel, père de Madeleine, est un entrepreneur puissant, accompli et riche. Péricourt Madeleine, sensuelle, lascive, est vulgaire, voire stupide, mariée à ce dépravé (Pradelle) puis divorcée, maîtresse d'André, journaliste talentueux, néanmoins, un inverti pervers. elle est imprudente et malavisée dans la fixation de sa vengeance du crime dont a été victime, Paul, son fils demeuré grabataire. Sa dame de compagnie, Léonce, est plus attirée par la chair que par l'esprit. L'auteur certes suggère le vice mais ne le décrit pas, frustrant ainsi le lecteur. A lire néanmoins pour l'approche historique de l'impardonnable défaite ( Claude Quétel) et l'intérêt romanesque sans cesse renouvelé.

René

Annotation :

Gérad Fulmard, steward, est licencié pour attouchement sexuel. Il vit misérablement, rue Erlanger à Paris et crée un cabinet d’assistance. Il est chargé de filer un vieux politicien libidineux. La description de la lutte pour le pouvoir dans un parti politique est intéressante, néanmoins sa seule qualité est son petit nombre de pages.

René

Annotation :

Roman d'un auteur brestois que je lis depuis ses débuts et dont je vous ai déjà parlé. Le récit navigue entre 2 histoires : celle d'une mère et sa fille, qui se déroule à notre époque, et celle des Khmers rouges au Cambodge dans les années 70. Les récits s'entrecroisent et on découvrira petit à petit le lien entre les deux. L'héroïne mène sa vie comme elle peut (mère célibataire qui a été confrontée à des crimes horribles) et est plongée malgré elle dans la recherche de ses origines car elle a été adoptée. Comme à son habitude, l'auteur s'intéresse énormément, et de manière subtile, à la psychologie des personnages. L'immersion dans l'Histoire, avec un grand H, est aussi une réussite. C'est une histoire assez dure mais le contexte historique et le traitement du récit sous la forme de polar permettent de mettre la distance nécessaire.

Alexandra

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Roman noir, social, mettant en scène une famille ordinaire, dans le Sud de la France. On se retrouve confronté à une certaine misère sociale que les romanciers ont tendance à localiser essentiellement dans le Nord. Cette délocalisation géographique remet un peu les pendules à l'heure. Les héroïnes sont deux ados, au sein d'une famille ouvrière totalement dépassée lorsque l'une des deux se retrouvent enceinte. C'est la dégringolade jusqu'au drame et au dénouement de l'intrigue. La tension est palpable tout au long du livre, la résignation aussi mais on veut et on peut croire que tout est encore possible. Je ne connaissais pas cette auteure et je pense que je relirai volontiers d'autres de ses romans.

Alexandra

Annotation :

Quel grand livre ce grand marin ! Elle, c'est Lili et elle part pécher en Alaska . Elle raconte sa vie sur le bateau, aux hameçons qui se coincent dans le vireur, la vague qui t' embarque et le froid qui tue! Le ton est donc donné . Elle embarque à bord du Rebel avec Simon, John, Vick et Jésus. Je me suis laissé totalement emporté par les mots de Catherine Poulain , j ai péché avec Lili, lancer des hameçons dans la mer, goûter avec elle la poche de laitance du poisson avalé . Enfin l’océan avec ce rapport sensuel aux hommes, aux poissons aussi. Bref, quel voyage, vraiment quel grand voyage !

Frédéric

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C'est le récit d'Ysra Mardini, elle a 16 ans et vit avec sa famille en Syrie. Depuis toute petite, elle et sa sœur Sarah sont entraînées par Ezzat, leur père coach de natation. Mais la guerre fait rage en Syrie, les mois passent et il est de plus en plus difficile d'y vivre. Malgré un père exigeant, elles finissent toutes les deux par obtenir l'autorisation de ce dernier de quitter le pays pour rejoindre l'Allemagne. Le parcours est long, périlleux même quand on est des nageuses de leur niveau.

Catherine

Annotation :

A la mort de sa mère, la narratrice reçoit des lettres d'un inconnu qui lui raconte l'histoire de la jeune Annie dont il était amoureux dans les années 40 : elle a vécu confinée pendant plusieurs mois, "mise au secret" et sa vie, ses promesses de bonheur, lui ont été enlevé par une autre femme. On alterne entre les deux narrations, c'est assez passionnant. On finit par comprendre le rapport entre les deux à la fin qui, je ne m'y attendais pas, nous laisse sur une note d'espoir.

Anne-Céline