Deux mille quatorze : les albums

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Album imparfait, on y trouve de l'excellent et des titres un peu trop niais (I love my dad, Micheline, Jim Wise sont plus faibles que le reste). C'est tout de même le premier album signé Mark Kozelek qui me botte à ce point, avec de belles ballades sauvages où sa voix et ses paroles (notamment quand il évoque sa vie sexuelle et amoureuse sur "Dogs"), semblent toujours à fleur de peau, et sont d'une franchise et d'un premier degré troublant.

"Dogs", "I Watched the Film The Song Remains the Same", "Ben's my Friend", "Truck Driver"

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Une seule écoute, 9/10. On verra si mon appréciation évoluera au fil des écoutes, mais l'album contient à peu près tout ce que j'attends d'un album rock. Une guitare qui crache une distorsion saignante et une batterie qui martèle sec, façon post-punk, s'équilibrent avec des mélodies lumineuses, fortes, et une voix à la rage contenue... Un mélange de puissance et de mélancolie.

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Mec, incroyable.

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Moins expérimental et foutraque que son prédécesseur, To Be Kind oscille entre passages furieux et agressifs ("Oxygen") et lentes complaintes malsaines, avec toujours le goût de la montée en puissance et du martèlement interminable ("Bring the Sun", "Kirsten Supine") et une formation globalement plus rock, avec plus de guitare.

"Little God in My Hands", "Kirsten Supine", "Oxygen", "Screen Shot"

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Parti d'un (déjà très bon) noise rock sauce Shellac/Jesus Lizard, Young Widows affirme maintenant sa personnalité avec une section rythmique plus ferme et carré, brutale, un peu post-punk, mais aussi et surtout avec une voix et une guitare qui résonnent, hantent les compositions, créant un véritable gouffre de noirceur. Tirant profit de cet effet reverb, Young Widows crée des morceaux d'une intensité remarquable qui laissent une impression de crasse et de pulsions contenues.

"Kerosene Girl", "Doomed Moon", "King Sol", "Gift of Failure"

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Ce trio virtuose américain (batterie - basse - claviers), la vingtaine à peine passée, fait preuve d'une ingéniosité déjà bluffante : leur jazz traverse rock, hip-hop et électro avec une aisance, une capacité d'intégration incroyable. Ils donnent l'impression de pouvoir tout reprendre (et le font d'ailleurs). Une chouette découverte comme on aimerait en faire plus souvent.

"Triangle", "Hedron", "Can't leave the Night", "CS60"

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The Physical World ne souffre que d'une chose : la comparaison avec son aîné de dix ans, "You're a Woman I'm a Machine", premier album d'un duo basse/batterie dont la formule est à mi-chemin entre dance, punk et noise-rock (véridique) et qui a depuis développé l'aura d'une oeuvre culte. Personnellement, c'est certainement le disque que j'ai le plus écouté dans ma vie, tant son énergie communicative donne l'envie paradoxale de danser et headbanguer en même temps - le genre de son qui convient dans toutes les circonstances.
Globalement moins crade et plus pop, ce second disque tant attendu a tout de même de quoi ravir les fans de la première heure avec un bon lot de titres dans une pure veine DFA1979 et quelques autres certes moins convaincants mais pas inintéressants ; même le "Trainwreck" sur lequel nombre de critiques se sont lâchés m'apparaît comme un titre pop efficace, même si je conviendrais qu'on peut attendre plus d'un duo après dix ans d'absence.

"Government Trash", "Always On", "Crystal Ball"

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L'un de mes concerts de l'année était la performance brutale d'un groupe stoner/doom, sous un chapiteau où la poussière bouchait les narines, sous une chaleur torride, à 14h, un pichet de Kro sans bulles à la main. C'est dire si les circonstances n'étaient pas les meilleures, mais ce sont des détails sans importance quand un groupe avec une telle force de frappe vient vous donner une leçon de genre comme en a fait Conan. C'est l'un des groupes les plus LOURDS que je connaisse, c'est une guitare épaisse qui plaque son auditeur au sol, et une batterie qui ne se contente pas de suivre mais développe un groove aussi lent que précis. Massif est le meilleur terme pour les décrire.

"Crown of Talons" (ce final !), "Foehammer"

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L'album part dans tous les sens, tout n'y est pas excellent (le titre typé My Bloody Valentine, dispensable) mais on y trouve quelques très bons titres (l'éponyme, Signals, Casino, From one wrong place (...) Kong). Au final c'est ce qui me plaît en particulier dans cet album plus que dans les précédents que j'ai écouté du groupe allemand : il s'apparente plus à une compilation désordonnée, mais avec toujours cette perspective d'une musique pop/électro riche en détails, doucement mélancolique.

"Close to the Glass", "Kong", "Casino", "Lineri"

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A la première écoute, Here and Nowhere Else laisse l'impression d'un bloc ; la distorsion crache comme jamais et on fait à peine la différence entre les morceaux. Déroutant donc, quand on a été marqué par un Attack on Memory (2012) qui variait les plaisirs entre post-hardcore et punk rock - et surtout, où les mélodies semblaient bien plus soignées. Il faut multiplier les écoutes pour saisir les nuances, les différentes séquences qui s'enchaînent avec une énergie sans pareille. Au final, un disque un peu décevant par rapport à l'attente que j'en avais, mais Dylan Baldi ne veut jamais regarder en arrière et ça se sent : il va à 300 à l'heure, et il y a beaucoup de bonnes choses à retirer de cet album.

"I'm Not Part of Me", "Psychic Trauma"

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Je sais plus trop comment j'ai découvert ce petit duo guitare-batterie de la Nouvelle Orléans, mais leur EP The Weight s'était révélé au fil des écoutes un très chouette disque noise pop / math-rock, aussi mignon et brouillon que totalement imprévisible. Ce sont des passages à vide, presque ambient, puis de légères envolées d'une guitare claire en arpège, avant la distorsion crade et la batterie foutraque. C'est un talent pour créer des mélodies précieuses, de délicates montées en puissance. Autant dire que j'attendais leur nouvel album au tournant.

Au final, la décharge est peut-être moins forte que prévue mais plus subtile. Avec une production globalement moins crachante que dans leurs précédents efforts, Caddywhompus sonne un peu plus light, mais l'instabilité de ses structures musicales s'est accentué. Pas une minute sans que le duo ne parte dans une nouvelle direction, enchaînant les séquences de façon improbable.

C'est bien, parce que ça rend l'écoute surprenante de bout en bout - si l'on est amateur du style à la base, c'est un vrai voyage. Aussi, le disque tient peut-être mieux sur la durée.
C'est moins bien, parce qu'en étant indécis de la sorte, le groupe s'empêche parfois quelques éclats et des moments d'intensité comme "Age of Wild Spirits" savait en délivrer.
Ca reste très chouette à écouter.

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Groupe finlandais au nom chiant, étiqueté post-rock, et c'est vrai que ça rappelle un peu les récents trucs de Sigur Ros. Ou alors c'est juste la voix gracieuse et la langue du nord qui fait cet effet, je sais pas.
Sinon le groupe se sert un peu partout mais surtout en shoegaze et rock psyché, mais (heureusement) plus rock que psyché.
C'est langoureux, les compositions sont denses et il va encore me falloir pas mal d'écoutes pour bien digérer l'ensemble.

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Quand on met un disque de John Garcia sur la platine, on sait qu'on aura pas vraiment de surprise. L'ex-membre de Kyuss/Slo Burn/Unida/Hermano est l'une des voix légendaires du genre stoner rock et nulle doute que le disque se nourrira de ses vingt années d'activité au sein de ses formations. Cet album éponyme n'en demeure pas moins efficace, plus rock et moins saturé que son dernier projet (Vista Chino). Quelques bons morceaux se détachent du lot.

"My mind", "His Bullets Energy"

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C'est du Karma To Burn tout craché, c'est donc du bon. Le genre de musique qui se savoure comme une bonne bière.