Cover En français dans les textes

En français dans les textes

Et à force et à force, se laisser absorber par tous ces mots de langue natale. Dans toute la subjectivité qui m'est propre : des albums chantés en français (pas nécessairement donc d'artistes français), un seul par chanteur, chanteuse, groupe, mon préféré de leur lot, des choses qui me marquent plus ...

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53 albums

créee il y a environ 3 ans · modifiée il y a environ 2 ans

L'avenir est devant
7.5

L'avenir est devant (1997)

Sortie : octobre 1997 (France). Alternative Rock, Rock, Chanson

Album de Mendelson

Rainure a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Beaucoup de joie, d'avenir, de lumière pour ouvrir la liste (pas vraiment, mais enfin). Pascal Bouaziz, et avec ça, Mendelson ou Bruit Noir, ça fait un petit moment déjà qu'il m'accompagne, cinq-six ans, parfois jusqu'à l'obsession (circa 2016/2017). Quelque chose d'évolutif dans sa musique et ses textes suivent, ou vice-versa : de la douleur naïve, ou plus lucide ; de la nostalgie douloureuse, parfois juste le gouffre (Quelque Part, et le triple-album de Mendelson surtout, le plus intransigeant), d'un lecteur de Kertész et Bernhard, de quelqu'un qui écoute pour les défauts, qui écoute Low ou Jason Molina, forcément. Pascal Bouaziz vaut aussi pour son petit saut en solo plus ou moins anecdotique mais très joli, Haïkus, courtes chansons avec de belles idées très drôles (voir "La Trace", et son "je ne sais plus..." en escalade qui démarre sur un motif banal). Puis Bruit Noir, impression Joy Division et on ne sait plus trop si on doit rire ou pas de cette méchanceté drôle. Bon, depuis 2013 je ne le trouve plus exceptionnel, mais on attend toujours quelque chose, hein, qui sait, "Il y a plusieurs jours et plusieurs nuits" qu'il disait.

Quelques trucailles à écouter en priorité : le groupe Mendelson forcément: Les Heures, 1983 (Barbara), Sans Moi, Monsieur, Je Ne Veux Pas Mourir, L'Ardèche, Katherine Hepburn, Il N'y A Pas d'Autre Rêve, Ce n'est plus la peine, Le Monde Disparaît, Plusieurs jours et plusieurs nuits, Par Chez Nous, Algérie.
Chez Bouaziz en son nom : La Trace, Ta Main.
Chez Bruit Noir : Romy, Partir, Paris, Joy Division, L'Usine, Low Cost.

La Musique / La Matière
7.7

La Musique / La Matière (2009)

Sortie : 6 avril 2009 (France). Pop, Rock, Chanson

Album de Dominique A

Rainure a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Dans la famille Mendelson/Bouaziz et que, en studio ça tourne quand même un peu en rond depuis un moment, je demanderai bien l'adopté nantais qu'est un de mes favoris tout de même encore (puis en live, même pour des albums plus faibles, c'est impérial, décisif, brûlant).
J'en ai beaucoup à en dire, puisque c'est ce bonhomme-là, le grand chauve, que j'ai le plus écouté probablement, après le regretté Jason Molina (je ne parle que de lui aussi), depuis 5 ans, sa découverte ; oh pas grand chose pour commencer, "Vers les Lueurs" qui m'a conquis et "Eleor" un peu moins, mais ce fut surtout "La Fossette", dur, dur - mal aimé puis adoré - et "L'Horizon" qui me renversèrent surtout.
Il aura alors fallut quasiment tout écouter sur un an, 2015/2016, pas être bouleversé par des albums généralement mais plutôt des chansons. Enfin tout de même, le choc de "Remué" après avoir cru que Dominique c'était bien mignon, l'amour grandissant et grandissant du dyptique "La Musique/La Matière", le plus réécouté, et donc les piques par-ci, par-là.

Maintenant, ça fait bien dix ans que (je dis ça pour être méchant avec ceux qu'on aime) ça n'est plus que du morceau oubliable moins exceptions, et qu'il ne semble pas prendre la voie qui amènerait à un autre album qui laisserait bouche-bée (voire même, simplement attentif), tout juste gentil. Mais quand ça touche, ça marche franchement bien.

Des trucailles à écouter en priorité : Le Sens, Rue des Marais, Eleor, Ce Geste Absent, Pour la Peau, La Mémoire Neuve, Manset, Sous la Neige, Rouvrir, L'Horizon, Music Hall, Tout Sera Comme Avant, La Musique, Valparaiso, Pères, Comment Certains Vivent, Je suis une Ville, Un Mauvais Ami, Endermonde...

Une liste pour le bonhomme :
https://www.senscritique.com/liste/Un_succes_d_Ane/1391502

Hypernuit
7.3

Hypernuit (2010)

Sortie : 20 septembre 2010 (France). Rock, Acoustic, Folk, World, & Country

Album de Bertrand Belin

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Encore un découvert sur le tard - si ça veut dire quelque chose, quand ça fait déjà 4 ans, circa 2017 donc. J'ai un peu le malheur d'avoir découvert Bertrand Belin avec mes deux albums préférés de l'artiste, donc après ça craquait moins sous la dent, mais me reste à aller tout à fait à rebrousse-poil tout de même, écouter ses deux premiers albums en solo, me rendre compte de la marche (de ceux-là, je ne connais que la belle chanson Porto, qui déjà ne sonne pas comme ce qu'il a fait après : moins touffu, moins marqué, plus quelconque dans le sens où ça pourrait ne pas être Bertrand Belin, pas moins bon). Maintenant, de ce que j'ai entendu Belin, ça reste une veine qui ne bouge pas trop, on peut imiter les postures de sa voix chaleureuse assez facilement, pas si lointaine de Bill Callahan au final - un peu notre Smog à nous (je ne suis plus à une comparaison qui ne tient pas près). Donc, des mélodies rondes, sur peu de choses, qui sont à rien d'être chiantes - et peuvent l'être parfois, Cap Waller et finalement pas mal de Persona. Mais quand ça vient, il peut toucher des cimes : il a un espèce de tournant krautrock qui lui viendrait sur les deux derniers albums, la façon de cerner les chansons sur une batterie imperturbable, une base inamovible (ça reste de la chanson, hein), et ça a donné Choses Nouvelles, qui (je maintiens) est son plus grand morceau. J'aimerai beaucoup le voir en live, le gaillard au visage d'aigle, tiens, je veux dire, pas juste en présentation Fnac de 30 minutes comme j'ai pu voir.
A côté de ça, je suis un grand admirateur de sa reprise de Murat (Tige d'or), et il m'a fait découvrir Annegarn avec sa merveilleuse reprise de La Limonade, rien que pour ça...
Il joue de plus en plus avec Dominique A, sur des plateaux France Inter et autres, ça ne me surprendrait pas qu'ils finissent par enregistrer ou tourner à deux : pour le meilleur ?

Les broutilles à écouter avant tout, Choses Nouvelles, Hypernuit, Comment ça se danse, Ne sois plus mon frère, Ça va (*4), De corps et d'esprit, Porto, Bronze, Neige au Soleil, Porto, Le Colosse, T'as l'vin t'as pas l'vin.

Michel (Spécial)
6.9

Michel (Spécial) (2005)

Sortie : 5 avril 2005 (France).

Album de Mathieu Boogaerts

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Dans le lot, ma découverte captivante la plus récente - quel été 2020 !
C'est par le biais de Dick Annegarn que je suis tombé sur Matthieu Boogaerts - les deux chantaient ensembles sur "Rhapsode", et la curiosité a fait ce qu'il fallait. Fissa, j'ai écouté Michel. Puis, captivé, les mois qui suivirent : 2000, Promeneur, et tout récemment son dernier "En anglais" (qu'est moins chouette mais enfin).
J'ai été surtout pris au dépourvu par l'austérité, chez Matthieu, je crois : je m'attendais à quelque chose de plus touffu, biscornu et un peu tape-à-l'oeil (un peu plus comme Ondulé quoi, peut-être que ses premiers albums sont moins minimalistes). Alors que Michel, Promeneur, En anglais (et dans une moindre mesure 2000), ce sont des albums qui tendent vers le silence, toujours, vers une structure de chansons frêles, souvent courtes, presque fragiles d'être assoup(l)ies. Et pi surtout, c'est pas toujours la joie chez Matthieu - surtout pour l'album "Michel", son plus déprimant de ce que j'ai écouté, sans doute son plus beau aussi. Il s'escrime à faire des petites phrases touchantes, du jeu de mot, des choses mignonnes un peu plus enjouées (Siliguri, forcément, ou Las Vegas) - mais les craintes sont jamais très loin, des départs, des oublis, des connexions qui ne se font pas.
Bref, l'est tout agneau, le Matthieu, avec sa voix l'air de n'y pas être, pleines de larmichettes, en ballade perpétuelle dans l'air, et les grains de guitare. Des mélodies pour de petits espaces, un coin de feu et un plaid.

Quelques chansons : Une bonne nouvelle, Va, Dom, Néhémie d'Akkadé, Pardonne, Siliguri, Matthieu, Guy of steel, Annie, L'espace, Ondulé, Qu'en est-il, Bizarre, Le glorieux, Méchant, Ami du bateau, Keyornew, Dommage, Las Végas, Quel été 2000.

Vingt à trente mille jours
7.7

Vingt à trente mille jours (2000)

Sortie : septembre 2000 (France). Easy Listening, Rock, Pop rock

Album de Françoiz Breut

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En attendant de prendre le temps d'annoter mieux les autres fiches - essayer de composer un peu la liste m'a ramené à écouter Françoiz Breut que j'avais un peu oubliée, et me dire que quand même, c'est vachement bien tout entendu.
Il y a un côté très "Cabinet de curiosité" dans les différents disques de Françoiz - peut-être encore plus depuis 2012, puisqu'il me semble qu'elle s'est entourée de membres de NLF3 (?) pour ces albums, et avant déjà, ça s'amusait à varier, à changer sa forme. Même si je n'ai jamais été autant enthousiasmé sur les autres albums qu'avec ce "Vingt à trente mille jours" (où on croise Yann Tiersen, Katerine, Dominique A aussi), son côté très discrètement souple, il y a une constance à savoir trouver des mélodies enchanteresses, des rugosités quand il faut. Et puis je me rappelle d'un très beau concert à une médiathèque à Paris, où elle reprenait des morceaux de Daniel Johnston ainsi que jouait quelques-uns des siens, et toutes ces boîtes à rythmes et bricoles électroniques ça s'incorporait très bien. Quelque chose de bel après-midi, d'un peu aérien, somme toute.

En priorité, mes morceaux favoris : Derrière la grande voile, A l'aveuglette, Bxl Bluette, Marie-Lise, Km 83, Le Ravin, De Vingt à trente mille jours, Nébuleux Bonhomme, La danse des ombres, La conquête, Zoo, Les jeunes pousses, Si tu disais, Portsmouth, La nuit repose, Le Nord, Le don d'ubiquité, Le verre pilé, Comme des lapons, Juste de passage.

#3 (Ce n'est pas perdu pour tout le monde...)
7.8

#3 (Ce n'est pas perdu pour tout le monde...) (1996)

Sortie : 25 octobre 1996 (France). Art Rock, Indie Rock

Album de Diabologum

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Diabologum, et Programme et Michniak solo, et Expérience et Michel Cloup duo (ils seraient peut-être à séparer sous deux fiches albums, vu le gouffre, enfin).
J'ai été beaucoup plus fan de toute cette frange là il y a quelques années que je le suis maintenant, mais enfin. Pour les années Lithium et leurs quelques éclats (#3 le seul bon album de Diabologum, les Dom' A et Mendelson du début).
J'ai déjà pas mal parlé de la suite à force d'écouter des albums qui continuent de sortir d'année en année, plus ou moins enthousiasmant - avec globalement peu d'intérêt pour Expérience, un ancien grand intérêt pour Programme (et plus de mal maintenant, faut dire que c'est radical - Michniak en toute misanthropie), et un coup sur deux pour Michel Cloup (aussi proche d'un coup dans l'eau que d'un sursaut - et souvenir d'un très bon concert).

Tout de même une flopée de morceaux. Chez Diabologum, 365 jours ouvrables, De la neige en été, Il faut, Les angles, La maman et la putain. Chez Michel Cloup / Expérience : Ici et là-bas, Le silence, Plusieurs fois cet après-midi, Nous vieillirons ensemble, Sortir boire et tomber, Séparer, Etranger.
Chez Michniak / Programme : Une vie, Demain, Et la ville disparaît, Un caillou dans la poche, Il y a.

Ma liste consacrée aux échappées de Diabologum :
https://www.senscritique.com/liste/La_Galaxie_Diabologum/758908

L'Étoile thoracique
7.8

L'Étoile thoracique (2016)

Sortie : 4 novembre 2016 (France).

Album de Klô Pelgag

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ah, Klô, Klô c'était un très très beau - très très grand - coup de cœur 2018, dès les premiers mots "J'entends souvent cette voix...". Ses deux premiers albums (j'aime beaucoup moins le nouveau, hélas), c'est deux ensembles de morceaux pop au cordeau, aux mélodies imparables et bariolées, dont on (dont j'ai) a envie de tout chanter à tue-tête, écouteurs dans les oreilles, en marchant dans les rues. L'accent québécois, les écarts de voix, des choses plus incisives, tout un ensemble de choses qui s'accrochent parfaitement les unes aux autres, au cordeau donc, comme je disais (comme je pourrai dire : feu d'artifice, envolées vertigineuses, enchantement).
Bref, rien qu'à en parler, ça me donne envie d'entonner "J'ai cassé l'aviron, j'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ta tête, j'l'ai cassé sur ta…", en imitant sans grand succès son accent !

Pour aller voir soi-même ces éclats : Samedi soir à la violence, Les ferrofluides-fleurs, Au bonheur d'Édelweiss, Les mains d'Édelweiss, Rémora, Les Yankees (reprise de Richard Desjardins), Toute seule pour Noël, Comme des rames, Les corbeaux, La fièvre des fleurs, Le dermatologue, Le soleil incontinent.

Comme à la radio
7.8

Comme à la radio (1969)

Sortie : 15 novembre 1969 (France). Contemporary Jazz, Rock, Jazz

Album de Brigitte Fontaine, Areski Belkacem et Art Ensemble of Chicago

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Jacques Higelin, les trois viennent un peu ensembles, avec Saravah et Pierre Barouh donc, et dans cette frange de chanson française déglinguée aux textes ou drôles ou surréalistes et poétiques, politiques dans les sous-textes (ou même plus franchement).
Brigitte, en particulier, c'est le plaisir des retournements de situation dans ses textes, l'absurde jamais trop loin, la façon qu'elle a de les incarner, ces textes, les chansonnettes ou les choses plus expérimentales de "Comme à la radio" : comme elle disait, "j'suis décadennnnte". Bref, très heureux de l'écouter à chaque fois, elle et ses nombreuses années utiles.

Des chansons : J'ai 26 ans, Comme à la radio, Lettre à monsieur le chef de gare, Comme Rimbaud, Il pleut, J'suis décadente, Maman j'ai peur, C'est pas d'ma faute, Je suis inadaptée, Hollywood, Patriarcat, Nous avons tant parlé, Le Silence, C'est normal... Puis à quoi bon, elle en a fait plein de bien.

Un beau matin
7.5

Un beau matin (1970)

Sortie : 1970 (France). Pop, Rock, Chanson

Album de Areski Belkacem

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Donc, comme je disais avant, assez inséparable de Fontaine (un peu plus d'Higelin, mais liés tout de même), Areski : je pourrai répéter deux, trois choses, vu qu'ils ont enregistré régulièrement ensemble, que quelques-unes des meilleures chansons de Brigitte sont aussi celles d'Areski (C'est normal, forcément).
Mais enfin, ne négligeons pas les quelques choses faites à côté, soi le solo, soi avec juste Higelin, déjà : les très chouettes expérimentations et reprises d'Un beau matin, en tête.
Je vous ai dit autrement que la vidéo d'Areski et Brigitte qui jouent dans le quartier du Panier marseillais est très chouette ? Et vive l'INA encore.

Des bribes : Bali, C'est normal, J'ai 26 ans madame, Le brouillard, Le bonheur, Nous avons tant parlé, Remember.

Champagne pour tout le monde,
7.7

Champagne pour tout le monde, (1979)

Sortie : 1979 (France). Alternative Rock, Electronic, Disco

Album de Jacques Higelin

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Celui-là a fait carrière plus que les deux précédents. Jacques Crabouif Higelin, encore un que j'ai découvert sur le tard, avant qu'il soit mort tout de même (qui dit mieux), mais pas bien longtemps. De la déglingue, beaucoup de drogues, des morceaux qui bondissent dans tous les sens avec des choses très kitchs qui marchent plus ou moins bien - et il a un don pour le piano, oui. Et quels sursauts, champagne ! (on dit des lives qu'ils étaient incroyables, à rallonge, improvisés sans cesse : c'était quelque chose)

Dans les oreilles : Champagne, Le Minimum, Alertez les bébés, Je suis mort qui dit mieux, Priez pour Saint-Germain-des-Prés, A Django, Tête en l'air, L’Attentat à la pudeur.

Le Pollen
7.7

Le Pollen (1982)

Sortie : 21 septembre 1982 (France). Easy Listening, Latin, Rock

Album de Pierre Barouh

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Graver en épitaphe, pour s'accommoder de pas grand chose, la formule :
"Aujourd'hui je suis ce que je suis, nous sommes qui nous sommes, et tout ça c'est la somme du pollen dont on s'est nourri".

Barouh, fondateur de Saravah (et donc, « Il y a des années où l'on a envie de ne rien faire »), a plus ou moins défriché et importé la bossa nova en France, et pas satisfait de juste faire ça, dénichait talents et autres - éditait Higelin, Fontaine, Areski - et multipliait les rencontres musicales. David Sylvian, Ryuichi Sakamoto et autres rencontres au Japon, qui permettent entre autre d'aboutir à ce disque, "Le Pollen", protéiforme et "beau bizarre" (lui aussi), qui fait du corail d'un rien et rigole plein d'enchantement et de phrases naïves ou non sens, "perdu comme une virgule au Soleil".
Réécouter donc, avec beaucoup de plaisir, pour toutes les mignonneries étonnantes qu'il a su déposer ça et là.

Quelques mignardises : Samba Saravah, Le Pollen, Ce n'est que de l'eau, Sans parler d'amour, Boule qui roule, Saint Paul de Vence, Les Uns et les Autres, Perdu, A Bicyclette, Au Kabaret de la dernière chance.

L’Imprudence
7.9

L’Imprudence (2002)

Sortie : 21 octobre 2002. Art Pop, Chanson

Album de Alain Bashung

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Pas une mince affaire, ni à résumer ni toujours à écouter. Le gravier dans la voix, les textes ronces, et les ricoches dans les morceaux (surtout ceux de Fantaisie Militaire / L'Imprudence). Pas un grand fan de ses choses plus rock, mais plutôt de ses derniers albums surtout, des bizarreries, des choses où la langue râpe.
Je crois me rappeler de sa mort comme la première mort d'un chanteur connu qui mourrait, ma mère était très peinée ce jour là, et j'avais dû voir son visage des derniers mois à la télé sans doute - je n'avais pas creusé à ce moment là. Tout n'est venu que plus tard, et tout était bienvenu.
Puis bien sûr, au-dessus de tout ça, flotte l'Imprudence, avec un musicien de Laughing Stock derrière, et une ribambelle de choses qui viennent flotter comme du bois, scintiller à peine et disparaître (pas pour rien que l'album solo de Mark Hollis était un des albums de chevet d'Alain). Là où l'horizon prend fin.

Des morceaux : Faites monter, Mes bras, Comme un légo, Noir de monde, L'Irréel, Fantaisie Militaire, Les salines, Scènes de manager, Lavabo, Malaxe, Sommes nous, Je t'ai manqué, Tant de nuits, À perte de vue, Un âne plane, Ma petite entreprise, Madame rêve.

Comm’ si la terre penchait
8.1

Comm’ si la terre penchait (2001)

Sortie : 2001 (France). Vocal, Pop

Album de Christophe

Rainure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On peut rire si on ne le connait pas - si on le résume aux Mots Bleus, à Aline.
D'un peu avant son retour des années 90s avec Bevilacqua, jusqu'à sa mort, Christophe a signé quelque chose en équilibre - la frontière jamais bien définie entre kitch/mauvais goût et orchestration sensible. En tout cas, de bien loin des tubes yéyés et des premières pages de Salut les Copains. Il faut l'imaginer en fan de Suicide, pote avec Alan Vega, et puis se rendre compte qu'ici et là, déjà bien avant Bevilacqua, il y avait du particulier, des idées en plus des façons.
Le plus beau, peut-être, c'est quand il revisite tout ce qu'il a pu faire seul, au piano dont il joue très bien - tout se drape d'une couverture de givre, saille et craque, les plus belles parures. C'est pour les mêmes raisons que j'estime au plus haut point Comm' si la terre penchait : le marbre glacé, la splendeur triste, qui nous laisse comme la femme de "La Man", à parcourir seul ces grands palais pleins d'escaliers pour nos nuits blanches.

Quelques mélodies : Le beau bizarre, Elle dit, elle dit,elle dit..., La man, Comme un interdit, Magda, Panorama de Berlin, Label Obscur, Enzo, J't'aime à l'envers, Voir, Pour que demain la vie soit moins moche, Les paradis perdus, Emporte moi, Les vestiges du chaos, Océan d'amour, Tangerine, Le Dernier des Bevilacqua, Les Mots Bleus, T’aimer fol’ment, Parfums d'histoires.
Et dans le champ des raretés : Da-Da Song, Voix sans issue, Une chanson pas comm'..., Silence On Meurt, Hollywood (avec Fontaine), Stay away.

Il n’y a plus rien
8.4

Il n’y a plus rien (1973)

Sortie : 1973 (France). Chanson, Poetry

Album de Léo Ferré

Rainure a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Avant "Il n'y a plus rien", il y avait forcément les écoutes là et là d'Avec le temps, mais je n'avais pas fait attention plus que ça à Ferré. Puis un coup, quelqu'un me lance "Muss es sein" à la tronche, paf, moi bouche-bée par tout le lyrisme, l'orchestration qui tremble, Ferré qui ne fait pas que chanter mais crie, exulte, joue - et aux mots de "Dans la rue" : ça bouillait. Un peu plus tard, "La Solitude" qui pareil m'émeut au profond, me fait dire qu'il y a quelque chose chez Léo.
Je ne m'attendais toujours pas à ça. Au magma, aux écarts et au vibrant. Il n'y a plus rien, je me le suis pris désemparé, bêtement, bousculé tout autant par les excès romantiques d'un "Ne chantez pas la mort" que de l'amer d'un "Richard", puis forcément par ce long dernier morceau-fleuve où tout se passe. Crissements, chœurs, pianos, litanie incessante d'une colère et d'un espoir - j'étais sous le choc.
Depuis, explorations et explorations de morceaux qui s'étendent et hurlent, de quelques chansons plus simples, d'une capacité à peser les mots, les hanter, et quelquefois les paroles en épis, en cheveux épars, dépeignés. J'ai beaucoup d'estime pour sa volonté de rompre avec la façon dont on cloîtrait musique dite "savante" et dite "populaire" - ses grands concerts où l'on jouait du Beethoven, du Ravel sous sa direction, entre deux de ses chansons. Bref, de quoi se révolter, sous les notes.

Une liste pour le mec :
https://www.senscritique.com/liste/Cette_glace_non_posee_Leo_et_ses_disques/2483828

Quelques nocturnes : Il n'y a plus rien, Muss es sein, Ni dieu ni maître, Les anarchistes, Ne chantez pas la mort, Richard, Les amants tristes, La violence et l'ennui, L'Espoir, Écoute !, Words words words, FLB, Ton Style, Je te donne, L'Oppression, La Mémoire et la Mer, La folie, La Solitude, C'est extra, Ludwig.

Ces gens-là
8.4

Ces gens-là (1966)

Sortie : 23 juin 1966 (France). Pop, Chanson

Album de Jacques Brel

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Quand je pense à Brel, me reviens toujours en tête la chanson "BBF Expulsés" (du groupe Rhume, à un seul album à son actif, qu'était un truc chouette à entendre, quelque chose du côté Programme / NonStop en plus fendard), ou comment on a mis sur un plateau intouchable les grandes têtes de la chanson française (Brel Brassens Ferré, mais aussi Piaf au moins, je ne sais plus les autres cités dans la chanson) - et, sur la base de référence, honni ce qui pouvait trop s'en détourner.
Tout cela dit n'enlève en rien le talent d'interprétation, de composition, de Jacques (pas pour rien que Scott Walker l'a repris et repris), et si ça n'est plus un chanteur que j'écoute régulièrement, c'est une valeur sûre (pioche dans ma nostalgie - écouté très, très jeune - comme dans tout simplement le sentiment de pouvoir encore être proche de quelques textes, de l'éclatant de sa voix).

Me fait dire que faudrait que j'écoute Brassens un peu plus sérieusement, un jour, aussi.

Des chansons (il y en a plein) : Ces gens-là, Les bourgeois, Jef, Jacky, Vesoul, Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient (mon premier morceau qui tournait en boucle de Brel), Fernand, La ville s’endormait, Orly, Voir un ami pleurer, Jojo, Les Vieux, La chanson des vieux amants, Amsterdam, Le plat pays, Au suivant, Quand on a que l'amour - et j'en oublie des noms.

Barbara
8.4

Barbara (1967)

Sortie : 7 novembre 1967 (France).

Album de Barbara

Rainure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La grande dame brune, en incontournable évidence.
Surtout pour ses albums des années 60 ("j'aime bien Barbara avant 68" chantait Bouaziz), par la suite, Barbara a sorti tout de même beaucoup d'albums moyennement inspirés, aux instrumentations de plus en plus kitchs, et moi ça me laisse tout de marbre. Mais donnez moi à peu près n'importe quelle de ses chansons en duo piano/voix de ces années 60, et assurément ça sera une perle qui bouscule, quelque chose qui te trotte tout de suite au cœur, qu'une seule écoute suffit à te dire que tout de même, y'a quelque chose là (et à retenir la mélodie - à en faire une ligne dans ses carnets intimes).
Bref, tout plein de sucre-amer à chantonner la tête penchée, en fermant de temps en temps les yeux.

Les choses qui me reviennent : Le Mal de vivre, Göttingen, Cet enfant là, Drouot, Septembre, La Solitude, Nantes (forcément), Parce que je t’aime, Y'aura du monde, Ma plus belle histoire d'amour, Madame, Les rapaces, Marie Chévenance, Je ne sais pas dire..., Sans bagage, Le Bourreau, Seule, Attendez que ma joie revienne, Ce matin-là, J'ai tué l'amour.

Comment je m’appelle
8.4

Comment je m’appelle (1992)

Sortie : 1992 (France).

Compilation de Anne Sylvestre

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Quelques mois plus tard - toujours la pensée pour son départ, et toutes les belles chansons qu'elle laisse derrière elle. J'ai l'impression qu'on a toujours, quand on se met seulement à découvrir des artistes : qu'on en parle beaucoup plus autour de moi depuis (le défaut de perception qui nous fait ignorer, justement, ce qu'on ignore) - en tout cas, on l'écoute beaucoup autour de moi, et tant mieux (je m'entoure de bonnes personnes).

Je n'ai pas eu les fabulettes petit, j'ai dû entendre quelques morceaux déjà il y a un certain temps (je me rappelle au moins, vers 2015 je crois, la Lettre ouverte à Élise - mais je n'ai fait le lien que plus tard), avant de me pencher plus largement avec le merveilleux "Comment que je m'appelle". Touché, forcément : la voix en bataille, les paroles pointues et riantes, les cris et tout ce qu'on nous interdit de dire (des chansons féministes très importantes, très justes - et il y a bien plus que ça, des mots pour délivrer des douleurs et autres paroles).

Des inventions pour reprendre les paroles avec sa propre voix : Rien qu'une fois faire des vagues, Écrire pour ne pas mourir, Comment je m'appelle, Clémence en vacances, La chambre d'or, Non non tu n'as pas de nom, Maison douce, Les gens qui doutent, Ça n'se voit pas du tout, Thérèse, Petit bonhomme, Une sorcière comme les autres, Frangines, La faute à Eve, Un mur pour pleurer.

D'Arradon

D'Arradon (2009)

Sortie : janvier 2009 (France).

Album de Le Coq

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Un peu notre Jim O'Rourke à nous. Il était quelque part dans la scène de Nantes quand j'aurai eu la chance de le voir (des concerts que je n'ai pas fait, des premières parties - de Bertrand Belin par exemple - d'artistes que je n'ai connu que plus tard), et il nous a malheureusement quitté il y a quelques années, c'était une découverte à postériori. Thierry, de son prénom, faisait des choses folk très arrangées et rondes, qui savaient s'étendre semblant de rien, avec une voix qui m'a d'abord fait penser à Renan Luce (qu'est-ce qu'on y peut), avec laquelle il savait parler bucolique, images et drôles de questions. Entouré de tout un bout de scène nantaise (Luc Rambo, Charles-Eric Charrier, Benjamin Jarry...), signé chez Saravah, c'est de l'inaperçu et c'est un beau secret.

Pour fouiller dans les reflets de sa guitare : Des Pierres, Des Eaux, Je sais faire tomber la neige, Le verre, La mer est basse devant nous, Allons en guerre, Erg Song / Reg song, Tête de gondole.

Crèvecœur
7.7

Crèvecœur (2004)

Sortie : février 2004 (France). Indie Rock, Pop, Rock

Album de Daniel Darc

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour sa carrière solo comme sa carrière avec Taxi Girl.
Vive la déprime, ici encore un peu, que ce soit pour lui rigoler au nez ou pour se la jouer poète maudit. Toutes les vidéos de Daniel qu'on peut voir après Taxi Girl le montrent assez paumé mais souriant, les témoignages d'un type misérable, bourré en permanence, déf' quoi manquent pas - la chanson Paris de Bruit Noir, j'y repense - et sacrément humain avec tout ça.
Pour Taxi Girl, je retiens quelques titres, l'ambiance Elli et Jacno en peut-être un semblant plus brûlot, très daté et kitch tout ça, mais ça laisse parfois quelques morceaux.
Pour Darc en solo, surtout Crèvecoeur (des apparences trip-hop gelé, des cisèlements pop), puis moins souvent des titres ailleurs - un reste de carrière qui m'ennuie, je retenterai sans doute Nijinsky tout de même.

Quand je pense à lui : Le Feu follet, La Taille de mon âme, Elégie #2, La pluie qui tombe, Inutile et hors d'usage, Un peu c'est tout, P.A.R.I.S., Cherchez le garçon, La parenthèse enchantée.

Adieu Verdure
7.4

Adieu Verdure (1999)

Sortie : 1999 (France).

Album de Dick Annegarn

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Celui-là ou Sacré Géranium - le reste de ce que j'ai pu écouté du bonhomme m'a plutôt déçu malheureusement.
Mais ne boudons pas mon bon plaisir - puisque le gaillard permet de bien rigoler. Après réflexion, j'aurai dû choisir Sacré géranium pour illustrer, plus complet, plus universel peut-être - enfin. Il y a la guitare, chez Dick, ce qui frappe l'oreille : ça ne sonne pas normal, ça déconne merveilleusement, la façon dont tout ça s'égraine. Puis par-dessus tout, Annegarn a son talent pour soutenir des histoires improbables, effrayantes et graves comme pétulantes, absurdes, qui rigolent seules d'elles-mêmes (écouter L'Univers ! Volet fermé !). Je ne sais pas d'où, tout à fait, mais je pense aussi à Graeme Allwright avec ce gaillard - les associations d'idées, on ne sait jamais trop.
Bref, par la suite à mon goût il a trop rejoué de cette formule, mais après tout peut-être pas partout, et parfois encore très bien. D'où ma surprise à postériori, puisque je l'ai découvert avec un morceau bizarroïde, monstrueux, qui n'a rien à voir avec ce qu'il fait d'autre : La limonade (qui coule à flot dans mon auberge au bord de l'eau), via Bertrand Belin qui l'avait reprise. Et la limonade, il y a cette gravité qui tourne juste autour d'un harmonium, d'un orgue, je ne sais pas quel instrument, qui suit la voix dans ses escalades, sa lente oraison ; bref, rien à voir avec les guitares tout allantes des Géraniums.

Par où pencher l'oreille : Bruxelles, La limonade, Sacré géranium, La transformation, Ubu, Bébé éléphant, Volet fermé, Javer, Les tchèques, Attila Joszef, Buvant seul, Katinga Tango, Adieu Verdure, Rhapsode, Mireille, Pire, Coutances, Les aspres.

Avanie Et Framboise
8

Avanie Et Framboise (1969)

Sortie : 1969 (France). Pop, Chanson

Album de Boby Lapointe

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le fanfaron et la fanfare. J'ai découvert Boby bien trop tard - l'été 2019 (même si, mais ça ne compte pas, j'avais déjà entendu Aragon et Castille, et son nom à lui, bien avant) - et ce sont plein de choses que j'aurais adoré enfant sûrement, et sur lesquelles je serais revenu plein de nostalgie plus grand. Mais non, je découvre juste plus grand, et tout de même avec un immense enthousiasme : la plume jouasse virevolte et bourre de jeux de mots les chansonnettes guillerettes, les comptines plus fines qu'on pourrait penser à première vue, et tout le "pompom" de l'hélicon, les maracas, percussions, les pianos de saloon, les petites flûtes farandolent formidablement autour de tout ça : bref, je suis bien heureux de chantonner ces refrains-là moi.

Parmi autres plaisanteries : Aragon et Castille, Framboise, Le Poisson Fa, Bobo Léon, Eh Toto, Lena, L'hélicon, Leçon de Guitare Sommaire, Comprend qui peut.

Les Gens De La Mer

Les Gens De La Mer (1975)

Sortie : 1975 (France).

Album de Monique Morelli et Tristan Corbière

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

De la force d'interprétation. Monique Morelli est pleine de manières et de force quand elle entonne (au choix, Corbière, Aragon et quelques poètes maudits) ; elle brille particulièrement sur ces chants de marins perdus, en grand récital, quelque part dans la grandiloquence de certains Ferré, les tremblements, les crescendos.

Quoi écouter : Point n'ai fait un tas d'océans, La Fin, Le Pardon de Sainte Anne.

La Mort d’Orion
8

La Mort d’Orion (1970)

Sortie : 1970 (France). Chanson, Progressive Pop, New Age

Album de Gérard Manset

Rainure a mis 9/10.

Annotation :

Encore une très belle anomalie française, Manset. On l'a vu chez Bashung, entendu chez Dominique A ou Léos Carax, et si on a eu de la chance on a écouté quelques-uns de ses albums où de temps en temps on sera encore tombé sur un texte-pépite, où tout l'équilibre précaire et casse-gueule de ses kitcheries (car oui, il a une manière de faire qui sonne datée) parfois prend une forme inédite et fantastique.
Puis, à part, il y a La Mort d'Orion, où tout prend une forme monstre, opéra sinistre, planétarium éteint, un album-funérarium de l'univers qui laisse un silence sourd après lui.

Quelques chansons : La Mort d'Orion (toutes les parties), Vivent les hommes, Elegie funèbre, Revivre, Est-ce ainsi que les hommes meurent, Il voyage en solitaire, Comme un Lego, Lumières, Attends que le temps te vide, Seul et chauve (quel titre).

Je vis
8.6

Je vis (1974)

Sortie : 1974 (France). Pop, Prog Rock, Rock

Album de Morice Benin

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

J'apprends sa mort il y a deux mois, en faisant la liste - un disparu confidentiel.
Morice, c'est un exemple parfait de toute la frange de musique française contestataire, Larzac, anti-nucléaire, des années 70s - où il était engagé régulièrement dans des festivals aux côtés de Maxime Le Forestier, apparemment (merci Wikipédia et l'internet libre, qu'est-ce qu'on ferait sans vous). Bref, l'idée folk-chanson contestataire, pas si loin de Colette Magny ou de Léo Ferré dans quelques choses du même coup - ici, les morceaux s'étendent sur des minutes, et des arrangements étonnants, lorgnant sur quelques prog-rock datés, ou sur un côté root, très "mal enregistré" simple, la guitare et la voix à nus. Côté texte, ce sont ces choses des années 70s, entre liberté sexuelle, lutte face à l'oppression, des rapports homme-femme pas toujours finauds ni souhaitables, et surtout tout un pan rempli de vitalité, qui cherche à être heureux, simplement.

Des textes : Je vis, Plus tu es heureux, On va tous crever.

Mouvement Diurne

Mouvement Diurne (2013)

Sortie : 29 avril 2013 (France).

Album de Jull

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Jull, surtout pour ses quelques morceaux avec Rien plutôt que sa carrière solo (que je connais très peu, pas parce que ça serait nul - j'ai un bon souvenir de cet album là).
Poésie absurde et minimaliste, qui s'élance sur quelques collines. Avec le groupe Rien, il y avait une alchimie formidable qui marchait très bien sans chanteur, mais avec chanteur ça atteignait souvent les cimes, quelques plus beaux morceaux : suffit de retourner aux frissons de Se Repulen ou Stare Mesto...
Bref, ramasser les morceaux de verre trouvés sur la route pour en faire jaillir mille couleurs, comme le vagabond.

Des petits bouts de rien : Stare Mesto, Se Repulen, Ça barde chez les bardes. Et Jull en solo : Les Ruines.

Les Couleurs, les Ombres
7.4

Les Couleurs, les Ombres (2011)

Sortie : 31 mai 2011 (France).

Album de Thomas Méry

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Thomas Méry solo, après le groupe "Purr" (dans un style plus free-jazz post-hardcore et autres héritages d'une scène indé rock fin 90, Unwound, Prohibited Records et co), désosse la violence d'autrefois pour un souffle folk aérien beaucoup plus léger, étendu. Ce sont sur les pistes plus longues que toute son alchimie se déploie au mieux - l'incroyable "Aux fenêtres immenses" et ses racontards qui multiplient les langues, les interrompues et reprises des guitares, des batteries étouffées, des instruments à vents qui se faufilent quand ils ont des interstices.
Des disques de grandes respirations, de vents et de reliefs, d'un peu de virtuosité dans la guitare (je pense à certaines chansons de Matt Elliott en l'écoutant, la guitare un poil hispanisante, peut-être les ricochets et les éraflures du Right to Cry). Soit : être atteint par des battements et des choses tissées du bout des doigts, des pianos épars, quelques reflets de cuivres.

En vrac, Du sirop, De l'amour, de la colère, La Mer, Ou de la pluie, et bien sûr bien sûr Aux fenêtres immenses (de là à là à là à là).

Les Tuileries
7.8

Les Tuileries (1964)

Sortie : 1964 (France).

Album de Colette Magny

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

"Dans la famille coup de poing...", et elle se désignait comme la mère, apparemment. Colette Magny c'est encore une carrière que je connais très (trop) peu : juste Melocoton, et Répression distraitement, mais déjà : parler de vies de drôles, de misère et de colère, de poing levé et autres morceaux contestataires. Melocoton, c'est dans une forme un peu "django-esque", manouche, quelques pistes et impressions free-jazz qui dépassent des petits orgues, de la guitare - et ça s'entend davantage sur Répression, les pistes qui s'allongent et perdent leurs mélodies pour un renâclement plus brut.

Des coups de poing : Melocoton, J'ai suivi beaucoup de chemins, Répression.

Connais-tu l'animal qui inventa le calcul intégral ? (EP)
6.7

Connais-tu l'animal qui inventa le calcul intégral ? (EP) (1967)

Sortie : 1967 (France). Pop, Rock, Chanson

EP de Évariste

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

(si j'essayais de trier rien qu'un peu les albums avant dans la liste, c'est perdu, c'est fourre-tout et ça le devient davantage)

Evariste je le remercie bien, il m'a tiré pas mal de sourires avec ses jeux de mots à 2 francs (Lettre d'Evariste aux fans), private jokes de prépa maths, et surtout l'espèce de proto-punk folk d'autour des années 68. Puis toujours le plaisir d'entendre des morceaux mal foutus, pleins de permissions, de défauts qui accrochent l'oreille, rien qu'un peu.

Pour se bidonner : La chasse au boson intermédiaire, Wo I Nee, Connais-tu l'animal, Les Pommes de lune, La révolution.

Album à colorier
7.5

Album à colorier (1976)

Sortie : 1976 (France). Electronic, Avantgarde, Jazz

Album de Albert Marcœur

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Se défouler et dérailler, largement. Marcoeur est pas loin du RIO, de Magma et autres loufoqueries, aussi ses instruments se tordent et multiplient les embardées, free-trucs et monstruosités : des cris parmi tout ça, et raconter des histoires qui cognent, de clous et d'échecs, de prétextes à jouer et rire du capharnaüm.

En tête : Le Jus d'abricot, Le Nécessaire à chaussures, Elle était belle, Tu tapes trop fort, Qu'est-ce que tu as ?

Deableries
7.3

Deableries (2015)

Sortie : 16 octobre 2015 (France).

Album de Arlt

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

(Le principal soucis de cette liste quand j'hésite à y ajouter un artiste : toutes les limites de la "chanson française", Arlt, y va, y va pas ? Pour cette fois, ça sera y va, je suis seul décideur après tout)
Le joli combo Eloise Decazes / Sing Sing qu'est supporté par plein de cordes, des bricolages, des chansons un peu casse-gueules, qui sifflotent et font des tissus. Réécouté un peu au pif récemment, ce qui m'a rappelé vers "Soleil enculé" (quel titre) le court live que j'avais eu à Nantes, et cet album surtout qui m'avait bien plu à une époque un peu plus lointaine, de quoi un peu frémir, "Les oiseaux cassent" par exemple.
(même si, note à part, le plus beau truc d'Eloise Decazes ça reste La Bride avec Eric Chenaux)

Quelques diableries : Les oiseaux cassent, Grande fille, De plein fouet, Le flambeau d’amour, Quand je menais mes chevaux boire.

Rainure

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