Errances littéraires 2015 d'un chinois pas comme les autres

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Janvier
280 pages

Que dire rapidement de l'île au trésor, livre ô combien célèbre ?
En tout cas une chose est sûre, il ne s'agit pas d'une vulgaire histoire de pirates aseptisée au possible, l'ouvrage restant tout de même plutôt sombre, inquiétant voire violent. Premier bon point déjà ...
Pour ce qui est de mon avis global sur le livre, je suis un peu plus embêté, on va dire que 70% du temps j'ai pris mon pied, cela étant dû au très bon départ de l'ouvrage qui met directement dans le bain et sait saisir son lecteur de suite, les péripéties s’enchaînant de manière fluide et logique. Le départ pour la quête du trésor arrive assez rapidement, on est parti pour une grande aventure, la traversé se passe bien, mais tout se stoppe un peu lors des péripéties sur l'île... J'avais trouvé jusqu'alors le rythme parfaitement géré (le tout aidé par une plume ciselée, efficace, qui va droit au but en évitant toute fioriture stylistiques et descriptions trop pompeuses), une ambiance aux rendez vous (on se croirait vraiment au milieux de ces flibustiers de grands chemins) mais gros coup de mou à partir du récit des rescapés et notamment du jeune faisant sa petite fugue, sur laquelle je trouve l'auteur s'arrête bien trop longtemps, pour un intérêt plus que limité.
Finalement, l'histoire en elle même s'avère efficace, mais je trouve, biiiien trop classique, attendue, et le dénouement final ne nous décrochera qu'un "hum oui logique, je l'avais vu venir comme ça...".
Alors certes, le tout passe plutôt bien notamment grâce au personnage de Long John vieux loup de mer aussi agile qu'une anguille et rusé comme un renard au charisme assez impressionnant, mais pour ce qui est des autres personnages principaux, je trouve qu'ils sont moins attirants voire même parfois plutôt banals pour certains, notamment le personnage principal que je trouve assez insipide ...

Sympathique roman d'aventure, globalement bien rythmé et à l'écriture efficace, mais malheureusement trop classique et qui souffre à certains moment d’essoufflement ...



PS : Après je dois dire, ça necompte évidemment pas dans mon appréciation du bouquin, mais je ne suis pas fan de ce format d'ouvrage, d'une sorte de narration comme un journal intime, où l'acteur principal nous transmet par écrit ce qu'il a vécu. Je trouve que ça n'aide point à l'immersion étant donné qu'une telle foule de détails ne pourrait sans doute pas être donnée et notamment décrite si parfaitement par ... un "enfant". M'enfi

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Janvier

550 pages

Hum pas grand chose à dire en fait. Le principal reproche que je ferais serait sur le terrain de la critique, ça en manque clairement, c'est trop lisse.
De même je suis aussi plus que circonspect quant au choix des personnages à mettre en avant, surtout le qualificatif "d'exception" ... même si ils essayent de s'expliquer ...
Après certains portraits sont tout de même intéressants et j'ai appris parfois quelque chose.

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Janvier
240 pages

Petit Dostoievski assez atypique, sorte de vaudeville pathétique aux accents théâtraux centré sur un ancien de la haute société russe tombant par hasard sur le mari d'une femme qu'il avait fréquenté par le passé ...
Affrontement psychologique et ambiguë sur fond de parcours de rédemption, roman social, freudien sur le désir et ses conséquences (amour/haine, refoulement), aux dialogues savoureux remplis de sous entendus entre les deux personnages principaux, un peu confus par moment (sans doute volontairement). Voire aussi un roman qui donne part par certains aspects à l'homosexualité ?

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Janvier

350 pages

Petit manuel d'économie ma foi fort sympathique, didactique et divertissant. Bernard Maris, sous une pleine acérée, humoristique, directe voire familière démonte ou essaye de mettre à bas certaines idées reçues sur le fonctionnement de l'économie, que l'on parle du rôle de la concurrence (pas positive en soit), du marché (intrinsèquement imparfait), de la monnaie (qui a une grande influence sur le fonctionnement de l'économie contrairement aux thèses des libéraux-monétaristes), du commerce international, des bourses etc etc en oubliant pas de bien taper comme il faut sur les économistes (bien entendu ceux tenants d'une certaine doctrine libérale), d'une part sur leur attitude et la place absurdement importante qu'ils occupent dans l'espace public (souvent les plus mauvais), sur la modestie qu'ils doivent avoir du fait que l'économie n'est pas une "science (dure)" car il n'existe point de lois économiques (leur rôle en prend donc un bon coup...) etc etc Et enfin propose quelques mesures pour améliorer les choses (bien que cette partie soit trop petite).
Le tout est plutôt bien présenté, l'auteur s'appuie beaucoup sur les déclarations même des économistes qu'il combat ou alors celles de leurs "disciples" ainsi que sur de nombreux théorèmes. Pour autant, il est vrai que certains points auraient pu être plus développés ou mieux analyser, tant quelques fois, la déclaration péremptoire remplace la déclaration analytique.

Quand on parcours ce livre, on se dit vraiment que l'économie est vraiment un monde de fous, où les autistes côtoient souvent les menteurs et les escrocs.

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Janvier

110 pages

Première incursion dans la littérature japonaise pour un polar halluciné qui fait mouche.
D'une noirceur et d'une perversité certaine où la mort et la sensualité se trouvent mêlés, à l'ambiance malsaine et à la narration tortueuse mais efficace par un auteur doté d'une plume certes classique mais de qualité jouant constamment avec le lecteur et son narrateur.
Et encore une fois, les apparences peuvent s'avérer trompeuses.
Intriguant, mystérieux et atypique ...

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Janvier

Pas grand chose à retenir de ce jeu de chat et souris où un jeune étudiant particulièrement intelligent monte un assassinat censé être parfait mais tombe dans le piège d'un flic particulièrement rusé. C'est sur le détail que tout ce joue.
Cette courte histoire m'a d'ailleurs fait penser à du Dostoievski et notamment crime et chatiment, dans ce personnage principal qui s'autorise à tuer cette vieille usurière et se voit comme un être supérieur. Lien sans doute voulu

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Janvier

60 pages

Petit roman mineur dans l'oeuvre de Dostoievski, sorte de tragédie aux accents théâtraux, mais un petit peu rebutant à la lecture.
C'est l"histoire d'un petit fonctionnaire russe pathétique, fesse mathieu, misanthrope, mal aimable et acariâtre vivant dans un logis partagé avec de nombreuses autres personnes, sujet de taquineries et de vilenies et qui finira par en mourir après avoir perdu la boule. Avec en fond une évocation acerbe de la pauvreté, de la misère, de la solitude et de cruauté et de la duplicité humaine.
Il reste en bouche une sorte de compassion envers, pour reprendre un ouvrage du maitre, ces "Pauvres gens"

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Janvier

Un petit condensé de bon sens

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Février

Une dizaine de pages

Petit opuscule sur la rhétorique néolibérale. Assez plat et connu.

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Février

350 pages

A peu près les mêmes points à retenir que sur le premier tome. Pour autant, j'ai trouvé que ce tome ci était parfois plus dans un côté réflexion qu'exposition simple et brute, notamment dans sa troisième partie "l'économie sur le divan". J'ai d'ailleurs particulièrement été séduit par son exposition sur les brevets qui est d'une importance conséquente, et on en ressort encore plus consterné sur la situation actuelle.

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Février

Roman très sympathique, qui se lit facilement, typiquement dans ce qu'on s'imagine d'un style humoristique anglais. C'est fin, léger, précis et avec des personnages hauts en couleurs (je retiens particulièrement ce génial Psmith et le maitre de maison).
Pas mon style de roman mais efficace. Je découvrirai plus tard une autre de Wodehous en tout cas.

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Février

160 pages

Des analyses plus ou moins intéressantes parues dans le magazine Positif par des critiques de cinéma, de trop rares témoignages de cinéastes et des interviews (point le plus intéressant) où on découvre un Tarkovski différent de l'image qu'on peut s'en faire, humain, touchant et avec une belle vision de son art.

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Février

50 pages

Opuscule assez surprenant où il est beaucoup question ... d'animaux ! Oui oui vous ne rêvez pas, kropotkine essayant de faire de nombreux rapprochements entre hommes et animaux, ça peut surprendre au départ. Le point central, une réflexion sur la morale, du bien et du mal (est ce utile ou non à la société, dans la même situation aimerais je qu'on agisse envers moi de la sorte ?) et l'importance de l'entre aide entre humains.
ça manque un peu de matière tout de même, un peu vide (et/ou facile) par moment je trouve pour être méchant, mais c'est un point de départ intéressant.

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Février

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Février

50 pages

Petit opuscule sur le mensonge, son origine, son rôle et son acceptation, avec un angle sur son usage dans les régimes "totalitaires" (hum ce terme me rend toujours circonspect...).
C'est très rapide, ça se lit bien. Mais bon, rien de très transcendant ...

Par contre la conclusion est un peu facile et puérile ...

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Arf pas eu le temps de le lire en entier, mais un ouvrage très intéressant, je dirais même plus pour son témoignage de cette sombre époque (certains comptes rendus de discussions dans son "entourage" fait parfois vraiment froid dans le dos) plus que pour son analyse linguistique du vocabulaire nazi et de son influence (pas inintéressant, mais pas très stimulant, et depuis pas mal de choses sont des choses connues de beaucoup de monde).

Pour autant, un livre toujours d'actualité et qui nous apprends à faire attention au langage utilisé par le pouvoir et les médias. Vigilance, vigilance.

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Février

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Février

550 pages

Qu'on soit plutôt en accord ou en désaccord avec l'auteur, personne ne peut réfuter l'intérêt et la fraicheur qu'apporte Hobbes à la théorie politique. Thomas est un pragmatique qui met de côté l'ordre de la société comme système mis en place par une instance supérieure et/ou extérieure (Dieu ou la nature) en faisant de l'Homme le base de sa théorie. Profondément pragmatique il laisse de côté toutes les questions religieuses et métaphysiques. Certes sa vision de l'homme à l'Etat naturel peut amener des réactions, personnellement je le trouve plutôt réaliste, sa vision de l'Etat peut paraitre extrême mais est justifiée. Pas un utopiste, il reconnait même les limites de son modèles. En tout cas un ouvrage passionnant servi par une plume agréable.

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Février

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Mars

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Mars

350 pages

Première impression rapide : je m'attendais à un récit bien plus tarabiscoté et déroutant que ça, connaissant la réputation de l'auteur, même en sachant qu'il s'agit sans doute de son roman le plus abordable.
Alors certes le cheminement principal et ses multiples ramifications pourraient quelque peu dérouter mais rien de véritablement ardu à suivre.
Mais c'est ce côté un peu du "je pars dans tous les sens et on s'en fiche de l'intrigue principale", avec une focalisation sur des détails que certains jugeront peu intéressants, qui a provoqué un peu l'ennui chez moi.
En extrapolant un tantinet je dirais que je lisais plus pour terminer le livre que pour découvrir avec appétit les aboutissements du récit.

Pourtant, le roman de Pynchon n'est pas sans qualités, loin de là. Le côté loufoque de cette époque et de ses plus grands thuriféraires est plutôt bien retranscrit, on est littéralement plongé dans ces fantasques 70' au milieu de nos insoucieux hippies, bien que certaines références nous passent clairement au dessus de la tête à nous autres béotiens français, d'autant plus que l'auteur adore les digressions ...
De même il convient de signaler que le récit est parfois franchement barré, les dialogues sont souvent merveilleusement bien ciselés, et outre le très attachant protagoniste principal -faisant un peu penser à un personnage coénien - les situations absurdes et délirantes, les personnages secondaires hauts en couleurs sont bien au rendez vous.

Un polar halluciné et psychédélique assez unique. Pas ma came personnellement, mais un auteur à approfondir tout de même.

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Mars

Il me tardait de découvrir le style d'un des grands auteurs contemporains américains et je n'en ressors pas déçu.
C'est finalement plus le style que l'histoire en elle même que j'ai trouvé captivant. Oui car moi, les problèmes amoureux ça ne me touche guère la plupart du temps ... mais heureusement ici, le personnage principal est suffisamment haut en couleur pour garder intact mon attention, et la relation amoureuse loin d'être fleure bleue...
Cet espèce de petit écrivain de rien du tout, looser miséreux imbu de lui même, vivant dans une grande misère et dilapidant tous ses revenus à une vitesse incroyable, personnage errant et semblant vivre dans un monde différent, le sien. A la fois énervant aussi attachant, le signe des grands personnages.
Mais on retient surtout le style de l'auteur qui arrive à captiver l'attention du lecteur et à ne plus le lâcher. Ce discours direct, dans une sorte de journal intime où Arturo semble livrer tout ce qu'il y de plus profond en lui, à travers un discours en partie jargonneux mais avec des passages d'une rare puissance émotionnelle. Un style d'écorché vif...

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Mars

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Tout petit format, sorte de compte rendu de conférence, assez intéressant avec quelques démonstrations didactiques (sur le phénomène de l'inflation notamment) même si ça manque parfois de profondeur.
Par contre l'auteur est parfois très facile, réducteur, simplificateur ou donneur de leçon, se posant en maitre de la vérité face aux autres opinions. ça balance parfois trop d'axiomes (capitalisme OU socialisme, rien d'autre) et la mise au centre de tout de l'Economie est un peu énervante (La chute de Rome ESSENTIELLEMENT dû à des aspects économiques, pareil pour la crise politique de 1871 en France).

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Avril

Excellente lecture d'un auteur assez iconoclaste.
J'ai véritablement pris mon pied, et parcouru avec délectation ce récit endiablé et critique de cette société bourgeoise de la fin du XIXe, où règne l'injustice, l'arbitraire et l'hypocrisie la plus totale. L'homme politique, l'industriel, le religieux ... tous en prennent pour leur grade, par l'intermédiaire d'une plume acérée et qui tape juste. Je ne compte plus les passages qui m'ont fait éclater de rire ... La IIIe République mise à nue !
Il ne s'agit par contre pas d'un vulgaire ouvrage contestataire dont le héros trouverait la voie dans un chemin bis, on le voit, il ne trouve par exemple aucune réponse tant dans les cercles communistes qu'anarchistes (passages tout bonnement hilarants), plus promptes à parler qu'à agir, et finalement comme si le modèle bourgeois et son opposée seraient deux faces d'une même pièce.
Finalement, c'est un peu l'homme qui aimerait vivre sa vie, mais sans vraiment y arriver. L'émancipation réelle est-elle finalement possible ? Tout n'est-il pas vain ?

Pour autant, je trouve que passé les 300 premières pages le roman baisse quelque peu de qualité, dommage que le rythme n'ait pas été le même tout le long du roman.

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Avril

Regard intéressant de l'épistémologue-libéral Karl Popper. Tout d'abord, il convient de rappeler qui ne s'agit pas du tout d'un pamphlet contre Platon et ce qu'il représente, l'auteur étant d'accord pour le considérer comme un des plus grands penseurs de l'Histoire.
Cependant, Popper souhaite mettre en exergue des éléments de sa pensée qui n'ont pas été assez critiqués et révélés. Popper s'attache en particulier à la pensée politique que développe Platon dans ses ouvrages - en faisant de très nombreuses références aux textes, preuve de son sérieux - allant jusqu'à considérer le platonisme politique de "totalitaire" (terme à prendre dans un sens commun et non "scientifique" bien entendu)
Popper reproche tout d'abord au grec son historicisme cloisonnant, mais aussi sa théorisation de la société modèle et ses conséquences aux antipodes des valeurs démocratiques (pourtant un phénomène de son époque, d'où l'impossibilité de l'excuser pour quelque chose qu'il n'aurait pas connue). Platon apparait donc pour lui comme un penseur politique conservateur, avec une vision déterministe de l'Histoire très sombre - Etat qui périclite du fait de la dégénérescence de l'Homme, d'où une séparation stricte des "classes sociales" (avec son fameux Philosophe-Roi) doublé à une forme de servilité très poussée pour maintenir ou restaurer un Etat stable - le tout contraire à la pensée libérale d'un Karl Popper.
Aussi intéressant de découvrir les différences existantes entre Socrate et son élève, maitre d'ailleurs utilisé de manière malicieuse par Platon suivant l'intérêt de son discours.