Expériences vidéoludiques intriguantes

Annotation :

Survival / Horreur / Mindfuck

Le jeu qui m'a donné envie de créer cette liste.

Pathologic est une expérience véritablement unique. Il pourrait plaire aux joueurs recherchant de la nouveauté, mais malheureusement il est toujours aussi méconnu. Espérons que son remake prochain, et surtout la sortie en démat de Pathologic Classic HD pourra aider à populariser cette oeuvre.

Il est difficile de trouver dès le départ un angle pour décrire l'expérience Pathologic. Essayons avec le scénario : vous incarnez un nouveau venu dans un village, un médecin appelé par un collègue pour enquêter sur l'étrange longueur de vie d'un de ses habitants. Dès votre arrivée vous apprenez qu'il a été assassiné. Vous allez donc chercher son meutrier en naviguant travers une ville particulièrement étrange, à la Twin Peaks. Vous rencontrez de nombreux personnages, parlant tous un langage cryptique, et vous finissez par vous rendre à l'évidence : personne n'a assassiné le bicentenaire. Enfin, presque. Il a été tué par une maladie hautement contagieuse et étrange, la Sand Plague.

Pathologic commence véritablement une fois cette quête terminée. Le jeu est divisé en 12 jours, chaque jour durant deux heures in-game. Vous devez résoudre une quête principale avant la fin du jour sous peine de perdre. Des quêtes annexes sont également présentes.
Comme vous l'avez compris, la maladie va se propager à travers le village et vous allez devoir tenir pendant 12 jours. Car Pathologic est un survival : des jauges de faim et de fatigue sont présentes. Il va falloir également éviter de contracter la maladie, qui est présente partout.

Là où Pathologic est exceptionnel, c'est dans son univers et son ambiance. D'abord catapultés dans une ville à la mythologie très riche et, avouons-le, incompréhensible au départ, nous observons progressivement le monde sombrer dans le chaos à mesure que la maladie avance. l'atmosphère est morbide au possible, le stress est constant à cause de la maladie présente partout, et je ne parle même pas des pillards à côté.

Pathologic est un jeu très riche en texte, ce qui peut en rebuter certains. Mais les dialogues ont tous un sens dès lors que nous prenons le temps de les apprécier. Surtout, ils nous ancrent profondément dans le jeu, car les choix sont nombreux, et VRAIMENT importants.

Annotation :

A vous de gérer quelles personnes sauver de la peste et quelles autres laisser. A vous de voir quelle morale allez-vous adopter dans un monde chaotique au possible. Aucun manichéisme possible, aucun "bon chemin" recommandé. C'est comme dans la vraie vie : vous ne pouvez pas sauver tout le monde et vous êtes parfois forcés d'accomplir de mauvaises actions pour pouvoir en faire de bonnes plus tard.

Si le terme "expérience unique" est cliché dans le domaine du jeu vidéo, force est de constater qu'il s'applique très bien à Pathologic. C'est ce côté radical et "réaliste" qui va à l'opposé des standards du jeu vidéo. Ne serait-ce que pour les quêtes, nous retrouvons généralement dans les jeux un chemin "Bien" et un chemin "Pas bien". Rien de tout cela dans Pathologic. C'est beaucoup plus complexe et gris. Une telle richesse fait que le soft laisse une empreinte durable sur le joueur pour peu qu'il soit ouvert à l'expérience.

Par contre, quelques défauts :
-Il faut aimer progresser lentement. Très lentement.
-le jeu n'est qu'en anglais pour l'instant. Et un bon niveau est recommandé, car le langage utilisé reste sophistiqué. (ou russe s'il y a des amateurs)
-Comme pour les Fallout, il faut passer les premières heures à s'habituer au fait d'être complètement perdu et lâché dans un environnement hostile, fait disparaissant au fur et à mesure du jeu.
- Certains critiqueront les graphismes. Le jeu datant de 2005. Personnellement cela ne m'a pas dérangé.

Annotation :

Rogue-Like

Un univers malsain et fascinant. Isaac Rebirth est le remake amélioré d'un jeu dans lequel vous incarnez un enfant fuyant sa mère cherchant à le tuer, prise par une folie religieuse.

Inspiré par les nombreuses obsessions de son créateur, Isaac est un jeu à la mythologie poussée, que cela soit dans les personnages, les créatures affrontées, ou les objets à trouver. N'importe quelle personne saine d'esprit, lorsqu'on lui décrit le jeu et son histoire, se dira "Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?". (de préférence si vous le décrivez en des termes nébuleux du genre "Oui on utilise ses larmes pour battre des foetus avortés et des cadavres sautillants décapités.")

Le paradoxe intéressant est le fait que cet univers extrêmement bizarre devient parfaitement normal au fur et à mesure que nous recommençons inlassablement le jeu. car celui-ci est dur et ne pardonne pas l'erreur. Les graphismes, en pixel-art, rendent certaines créatures, pourtant difformes, mignonnes. La preuve dans la fanbase, où certaines personnes transforment même des boss en peluches.

Et au final, Isaac n'est plus vraiment glauque une fois que l'on s'est habitué au bizarre permanent.

Annotation :

Simulation de feu de cheminée.

Un jeu au gameplay étonnant : vous êtes face à une cheminée et vous devez acheter des objets de toute sorte pour les brûler, lesquels vous donneront d'autres pièces pour acheter d'autres objets. Le but étant de compléter l'énorme catalogue d'objets.
Et c'est très loin d'être ennuyeux ! Chaque objet a un effet particulier en brûlant. Il faut également deviner les bonnes combinaisons d'objets pour gagner des items bonus.

Little Inferno utilise tous les mécanismes des jeux dans lesquels il faut farmer pour gagner, tels les nombreuses arnaques sur Ipad. Et comme ces dernières, c'est diablement addictif !

Couplé à une bande son digne d'une playlist de musique de supermarché, Little Inferno n'a absolument aucun équivalent. On aime ou pas, mais rien que pour le concept et l'ambiance, j'ai beaucoup apprécié !

Annotation :

Les visual novels.

Lire un texte pendant des centaines d'heures sur son ordinateur, avec quelques images mal dessinées et une musique répétitive, ça vous tente ? Comment ça "non" ? Aucune ouverture d'esprit je vous jure...

Ah oui, mais le truc, c'est que niveau scénario c'est de très grande qualité. Pas ou peu de clichés, un suspense sans cesse renouvelé, des personnages attachants et surtout humains (donc avec des qualités ET des défauts). tout y est et cela sort des stéréotypes maintes fois renouvelés dans les séries télévisées.
Et même si vous allez forcément penser que c'est chiant de lire sur ordinateur, cela n'a rien à voir avec lire un fichier Word. Tout est fait pour immerger le lecteur dans l'univers, un soin particulier est attribué au détail. Cela marche du tonnerre pour peu que vous soyez ouverts à l'expérience.
Si vous souhaitez découvrir de nouveaux terrains vidéoludiques et des plaisirs inconnus, passez le cap !

(J'ai beaucoup de mal à classer les visual novels comme jeux vidéo, mais bon on va faire avec.)

Annotation :

Narratif

Un jeu à la première personne dans lequel vous incarnez un employé d'une société condamné à une vie banale et ennuyeuse. Le narrateur du jeu vous enjoint à suivre l'histoire et à faire ce qu'il dit. Néanmoins vous pouvez toujours essayer de le contredire et de faire autre chose. Les résultats en seront bien surprenant (et drôles).

Jeu sur la notion de choix et sur la liberté de contrôle, il est difficile de parler beaucoup de The Stanley Parable sans spoiler les nombreuses surprises qu'il recèle. Il est mieux de le découvrir sans rien lire dessus pour augmenter au maximum l'effet de surprise.

Annotation :

Simulateur de dépression.

Un simulateur de dépression ! Cela donne envie, avouez-le ?
"Depression Quest" est un jeu textuel dans lequel vous incarnez un homme atteint de dépression. Vous suivez l'histoire et choisissez les chemins vers lesquels vous souhaitez que l'histoire évolue.
Mais le personnage est dépressif, alors les choix vont être profondément limités.

"Depression Quest" n'est pas vraiment un jeu comme vous l'avez compris, mais un moyen de comprendre comment fonctionne la dépression en forçant le joueur à se mettre à la place. l'idée de prendre un jeu vidéo comme média est à mon avis très intéressante. Quant à l'exécution du concept, malgré la moyenne globale je trouve que ce n'est pas si mauvais que ça. Bien sûr, il faut être intéressé par le sujet. Ne vous attendez pas à vous amuser avec un tel jeu. Alors oui, les jeux vidéo c'est fait pour s'amuser, mais certains peuvent choisir de faire souffrir le joueur pour lui inclure de nouvelles notions. (Pathologic s'inscrit dans le même concept)

N'ayant jamais expérimenté de dépression, j'aurais bien du mal à vous dire si les moments décrits dans le jeu sont réalistes. Néanmoins cela n'empêche que le jeu donne à mon avis un tableau parlant de la maladie. Particulièrement avec l'idée des choix barrés : une personne ne subissant pas de dépression aura la réaction normale de faire en sorte qu'elle aille mieux (la plupart du temps). Mais avec la dépression il n'y a ni la force ni l'envie de le faire. (la plupart du temps bien sûr, il existe beaucoup de formes de dépressions bien différentes sur le fond mais pas la forme)
Donc le joueur se retrouve à voir des choix qui paraissent les plus logiques tels "Se lever et faire en sorte d'aller mieux", mais ces choix sont barrés, impossibles à sélectionner. Il ne vous reste plus qu'à choisir les chemins tous plus apathiques les uns que les autres pour voir vers où l'histoire se dirige.

Un concept intriguant et qui ne plaira à pas grand monde. Néanmoins je salue l'effort qui y a été mis.

Annotation :

Jeu d'aventure à la première personne, sorte de point 'n' click cartoon évoluant dans un monde absurde. Tout le principe du jeu est d'offrir au joueur des interactions avec l'environnement, qui offrent à chaque fois un gag plus ou moins lourd, plus ou moins original. De temps en temps quelques interactions amènent à des changements radicaux de gameplay, que je ne spoilerais pas pour garder la suprise. L'élément clé de Jazzpunk est la surprise que nous avons à chaque interaction, donc si vous voulez vraiment apprécier le jeu, ne lisez rien de plus dessus.

Annotation :

Point 'n' click où le héros est un patient amnésique évoluant dans des mondes particulièrement fous. Son objectif étant de trouver comment il en est arrivé là. L'idée de Sanitarium est de décontenancer le joueur au maximum en lui proposant des interactions étranges dans un monde étrange. Le héros peut se transformer d'un niveau à l'autre, les PNJ sont des enfants déformés, des sortes d'abeilles, des forains ou des malades mentaux. Tout, absolument tout est dédié à mettre mal à l'aise le joueur qui tente de se frayer un chemin dans cette absurdité permanente. L'excellent design et la musique qui va de pair avec rendent le jeu envoûtant au possible. Car malgré toutes ces caractéristiques, je ne le considère pas du tout comme un jeu horrifique ni foutraque. La diversité des mondes est compensé par des dialogues rendant chaque univers cohérent.

Annotation :

Histoire interactive.

Où vous suivez des survivants lors d'une apocalypse zombie, et leurs tentatives pour survivre. Un soin particulier est donné à l'univers et au scénario. Les personnages y sont pour beaucoup : chacun a sa propre personnalité et personne n'est tout noir ou tout blanc, y compris le héros. Mais là où le jeu se distingue des autres du même genre à mon goût, c'est dans l'implication du joueur : vous vous retrouvez à prendre soin d'une petite fille ayant perdu ses parents. Un véritable lien émotionnel va se former entre le joueur et le personnage de Clementine, ce qui va influencer nos nombreux choix et actions lors du jeu. Choix qui ont une influence, quoique minime (on n'est pas dans Pathologic par exemple), sur le déroulement des évènements.

J'en profite pour évoquer une autre qualité, que je ne retrouve pas dans la saison 2, qui est le talent pour faire aller les choses de mal en pis au niveau de scénario. Alors oui il y a la même chose dans la suite, mais les personnages sont bien moins intéressants et les relations sentent trop le réchauffé pour véritablement impliquer le joueur.

Annotation :

Jeu de rythme.

Je pense que le synopsis suffit : vous dirigez une présentatrice télé aux cheveux roses qui doit sauver la galaxie d'une invasion alien. Son arme ? La danse !
Vaut surtout pour l'alliance gameplay/univers. Le jeu est difficile et ne pardonne pas, mais lorsque nous y mettons suffisamment d'ardeur, nous sommes récompensés par les nombreuses folies inhérentes au jeu. Ah oui et Michael Jackson apparaît dedans aussi.

Annotation :

FPS, avec un twist.

Oui, car en fait tout le monde est invisible. Comment faire pour tuer l'autre alors ? Il faut screencheater, c'est à dire regarder l'écran de l'autre et deviner sa position pour ensuite le tuer.
Cela vous paraît éprouvant à faire ? Ne vous inquiétez pas, tout est prévu pour dans le jeu : environnements colorés et petits + armes adaptées au combat.

Et contrairement à ce qu'on pourrait croire de prime abord, c'est diablement fun.

Annotation :

Point 'n' click

Un jeu au gameplay assez classique, dans un genre où l'innovation n'est pas toujours aisée. Néanmoins, deux traits différent Dropsy du reste de la masse : le joueur est libre de se balader sur la carte, et le jeu ne comporte aucune ligne de texte compréhensible. Toute communication ou indication se fait par des rébus. Cela peut paraître difficile à imaginer mais cela passe très bien après quelques minutes.

Ce qui fait vraiment le charme de Dropsy, c'est son univers. Déjà, le héros est un clown au visage effrayant. Mais un clown gentil, qui ne recherche qu'à rendre les gens heureux et à se faire aimer d'eux. Malheureusement le début du jeu vous fait découvrir que le cirque de Dropsy a brûlé et que tout le monde le tient pour responsable. À vous de regagner la confiance des habitants, en vous occupant un à un de leurs problèmes.
Le jeu possède une touche "Câlin" qui vous permet de câliner tout et n'importe quoi. Ce qui crée un étrange paradoxe entre le visuel pixel art coloré légèrement psychédélique et la musique déglinguée. Dropsy jongle sans cesse entre les moments touchants et ceux plus étranges. À essayer en tout cas si l'on souhaite guérir de la coulrophobie.

Annotation :

Visual Noel / ?

Tout est dans le titre : Vallhalla est une simulation de barmaid dans un univers cyberpunk. Vous voilà à accueillir les clients sous les néons, à leur faire des cocktails tout en écoutant leurs histoires. Et le jeu est superbement écrit, chaque personnage devenant de plus en plus attachant au fil des rencontres. Mention spéciale à l'ambiance visuelle et sonore du jeu, extrêmement réussie et parfaitement en accord avec ce à quoi l'on pouvait s'attendre.

Annotation :

Type : Narratif

Voir ma critique.

Annotation :

Type : Simulation

Simulation oui, mais de quoi ? La réponse est dans le titre : tout.
De l'atome jusqu'à la galaxie toute entière, Everything vous permet de contrôler des "choses". Libre à vous de vous balader parmi le monde des champignons, pour ensuite déplacer des continents ou des nuages. L'aventure s'accompagne de réflexions philosophiques ou humoristiques sur la place des choses dans le monde.
Vous l'aurez compris, ce jeu est plus une expérience qu'un véritable divertissement. Il faut être dans un certain d'état d'esprit pour l'apprécier. Surtout que le jeu ne donne pas de consignes particulières.
Pour ma part j'aime la fluidité avec laquelle nous pouvons passer d'un univers à un autre.

Annotation :

Simulation de castration

GOIWBF vous met dans la peau d'un homme coincé dans un chaudron, qui doit grimper en haut d'une montagne, avec un marteau d'escalade. Les contrôles sont difficiles à maîtriser et le terrain est truffé de pièges, certains vous renvoyant directement au début du jeu.
Ce dernier est donc une épreuve de frustration particulièrement retors, qui vous oblige à affronter vos imperfections, votre impuissance, et votre capacité à tolérer l'échec.

Même si beaucoup de die & retry sont basés sur ce principe, ce jeu en fait le coeur même de son message et laisse de côté tous les éléments adjacents (le besoin d'un récit pour sous-tendre le jeu par exemple), donnant ainsi un côté étrange et intriguant à l'oeuvre.