Films 2025-2026

Annotation :

6 septembre.

Je n'ai pas connu 2008 (quatre ans à l'époque) et connais assez peu les enjeux de cette élection. Ne me reste en fait que l'image de Sarkozy à la télé (qui se confond parfois avec sa version 2012), et je pense ne pas me tromper en disant que Sarkozy a été un (malheureux) évènement pour la politique française : à partir de lui, les façons de faire de la politique ont changé - voilà le fait.

Mais tout ça n'est pas encore arrivé lorsqu'est tourné le film du collectif Othon (que je connais davantage pour sa littérature). Le dispositif est intéressant : un interviewé (jeune, de droite, militant sarkozyste) face à un interviewer à la position ambigüe (jeune, de gauche, pas tellement militant). Tout ça x6 ou x7, quelque chose comme ça. C'est que les différents interviewers ne le sont pas vraiment, n'hésitant pas à prendre la parole pour opposer des contre-arguments (souvent inutiles ou non-écoutés, ce qui crée des situations particulièrement drôles : voir les moments entre François Bégaudeau et son interviewé). Le discours militant coupé de son effervescence (cf le plan fixe sur le discours de Sarko à la télé lors de l'intro du documentaire) est comme mis à nu : ça bredouille, ça se contredit, ça se répète. Non pas que les intervenants soient ridicules, c'est d'autant plus vrai que n'importe qui parlerait ainsi dans de telles conditions. Autour des grands thèmes brassés, on prend surtout conscience du creux sur lequel s'est joué la campagne de 2007 : des signifiants vides de toute matérialité (France, mérite) dans lequel on met un peu tout ce qu'on veut. C'est d'autant plus intéressant que ces mots-là, loins de s'être taris, se sont multipliés (wokisme, islamo-gauchisme, décroissance) et dotés d'autant plus d'acceptions différentes. Ou la façon dont les mots façonnent notre imaginaire : ici les militants qui s'emparent des mots de la campagne de Sarko pour les réutiliser pour tout dire, parfois différemment. On y met tout ce qu'on veut et c'est pratique.

Le documentaire a le mérite de mettre en lumière les affects qui traversent la politique d'en bas, la politique de tous les jours qui ne s'embarrasse pas de grands concepts, mais plutôt de mots bricolés sur le tas , mots quasi auto-érotiques (mérite, immigration) jamais prononcés sans quelques frissons. Me semble qu'on pourrait décliner ça de tous les côtés.

Annotation :

9 septembre.

Annotation :

11 septembre.

Belle et brouillonne articulation de grands thèmes (immortalité, vampirisme) dans un contexte très décalé, qui fait qu'on ne prend jamais au sérieux ce qui se passe vraiment. Là où la première séquence du film sur l'alchimiste est très sérieuse, le reste du film est en complet décalage : façon de dire que tous ces rêves d'immortalité appartiennent au passé, ou du moins qu'ils n'ont plus de raison d'être à notre époque (la médecine suffit bien assez, il suffit de voir l'oncle).