G.K. Chesterton en citations

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"Il y a deux points sur lesquels tous les hommes sont manifestement et
indéniablement égaux. Ils ne sont pas également intelligents, ni également
musclés, ni également gros, comme le perçoivent, avec une perçante
lucidité, les sages de la réaction moderne. Mais, c’est une certitude
spirituelle, tous les hommes sont tragiques. Et c’est une certitude spirituelle
tout aussi sublime que tous les hommes sont comiques." (Charles Dickens)

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"La principale différence entre le christianisme et les mille et une écoles transcendantalistes d’aujourd’hui est, en substance, la même que celle qui existait il y a deux mille ans entre le christianisme et les mille et un rites sacrés et sociétés secrètes de l’Empire païen. La différence la plus profonde est celle-ci : les mystères païens sont si aristocratiques que seuls certains les comprennent, tandis que les autres n’y entendent rien ; les mystères chrétiens sont si démocratiques qu’absolument personne ne les comprend." (William Blake)

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"Il n’y a aucun mal spirituel à fanfaronner à propos de ses vices. En revanche, on devient insupportable quand on commence à le faire à propos de ses qualités." (Tremendous Trifles)

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"Il est apparu de nos jours une espèce particulière de livres et d’articles dont
je pense, en toute sincérité, en toute solennité, qu’ils devraient être appelés
les plus stupides que l’humanité ait jamais connus. Ils sont bien plus
déchaînés que les romans de chevalerie les plus déchaînés, et bien plus
insipides que les tracts religieux les plus insipides. Sans compter qu’au
moins, les romans de chevaleries ont le mérite de traiter de chevalerie, et les tracts religieux, de religion. Alors que ces choses ne traitent de rien : elles traitent de ce qu’on appelle la réussite. Sur tous les étalages, dans toutes les revues, on peut trouver des textes vous expliquant comment l’atteindre. Ces livres expliquant aux hommes comment réussir toute entreprise sont écrits par des hommes qui ne réussissent même pas à écrire des livres." (All Things Considered)

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"Une idée étrange, presque folle, semble s’être logée dans la tête de la
modernité, selon laquelle, si l’on mélange tout le monde et toute chose de
telle ou telle manière, on pourra appeler ce mélange « unité », et cette unité
pourra être appelée « paix ». On suppose qu’une fois toutes les portes et
tous les murs abattus, une fois disparue la domesticité, il ne restera plus que
l’amitié. Quelqu’un, tout de même, aura sûrement fini par remarquer que
les hommes qui vivent à l’hôtel se querellent au moins autant que ceux qui
vivent dans nos rues." (The Illustrated London News)

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"On entend souvent les critiques du christianisme affirmer que certaines
fêtes, danses ou processions rituelles sont en fait d’origine païenne. Autant
dire que nos jambes sont d’origine païenne. Personne n’a jamais contesté
que l’humanité était humaine avant d’être chrétienne ; et aucune Église n’a
fabriqué les jambes avec lesquelles les hommes marchent ou dansent, au
cours d’un pèlerinage ou d’un ballet. Ce que l’on peut affirmer, c’est ceci : que, là où une telle Église a existé, elle a préservé non seulement les processions, mais les danses ; non seulement la cathédrale, mais le carnaval. L’une des principales réussites de la civilisation chrétienne est d’avoir préservé ce qui était d’origine païenne. En bref, dans les vieux pays religieux, les hommes continuent de danser, tandis que dans les nouvelles cités scientifiques, ils se contentent souvent de besogner." (The Superstition of Divorce)

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"Tout l’objet de l’art véritable, du roman véritable – et, par-dessus tout, de la
religion véritable – est d’empêcher les gens de perdre l’humilité et la
gratitude qui louent la lumière du jour et le pain quotidien ; de les empêcher
de considérer la vie quotidienne comme plate, ou la vie domestique comme
étroite ; de leur apprendre à entendre le chant d’Apollon dans la lumière du
jour et l’épopée de la charrue dans un morceau de pain." (The Illustrated London News)

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"Le monde moderne n’acceptera aucun dogme qui vient d’une quelconque autorité, mais il acceptera tout dogme qui ne vient d’aucune autorité." (The Superstition of Divorce)

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"C’est une bonne chose pour une nation d’être médiocre dans un sport, car cela signifie que beaucoup de personnes le pratiquent. Si le niveau est très élevé, cela signifie probablement qu’une poignée d’experts et d’excentriques le pratique, pendant que le reste de la nation les regarde." (All Things Considered)

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"Pour celui qui est modérément pauvre, le foyer est le seul endroit où il se sente libre. Qui plus est, c’est le seul endroit où règne l’anarchie. C’est le seul endroit en ce monde où un homme puisse brusquement tout bouleverser, faire une expérience ou céder à un caprice. Partout ailleurs, il lui faut accepter le règlement de la boutique, de l’auberge, du club ou du musée où il lui arrive d’entrer. Chez lui, il peut manger par terre, si tel est son bon plaisir. Je le fais souvent ; cela vous donne l’impression bizarre, enfantine, poétique de pique-niquer. Vous imaginez la réaction des gens si j’essayais de le faire dans un salon de thé A.B.C. Chez lui, il peut se promener chez lui en robe de chambre et en pantoufles, ce qui ne serait sûrement pas autorisé au Savoy, même si je n’ai pas vérifié. Si vous allez au restaurant vous devez boire des vins qui vous sont proposés sur la carte, tous si vous insistez, mais inévitablement certains d’entre eux. Mais si vous possédez une maison et un jardin, vous pouvez essayer de faire du thé de rose trémière ou du vin de volubilis si le cœur vous en dit. Pour l’homme simple, dur à la tâche, la maison n’est pas le seul endroit calme en ce monde d’aventures. C’est le seul endroit où l’on se sente encore libre dans un monde où tout est réglementé, assigné. La maison est le seul endroit où notre homme puisse mettre le tapis au plafond ou les ardoises sur le plancher si tel est son bon plaisir. De celui qui passe ses soirées à errer de bar en bar ou de music-hall en music-hall, nous disons qu’il mène une vie désordonnée ; cela est, en fait, inexact, il mène au contraire une vie on ne peut plus ordonnée, soumise au règlement sinistre et souvent tyrannique de ce genre d’endroits. Parfois même, il n’est pas autorisé à s’asseoir dans les bars, et on ne le laissera pas chanter dans les music-halls. Ainsi peut-on définir les hôtels comme des endroits où vous êtes tenu de vous habiller, les théâtres comme des endroits où il est interdit de fumer. Il n’y a que chez lui qu’il puisse pique-niquer." (Le monde comme il ne va pas)

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"J’ai connu maintes églises, chapelles et salles de réunion où se mêlaient la
fierté d’avoir dépassé les croyances et l’incapacité totale à dépasser les
slogans." (A Miscellany of Men)

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« Quand il s’agit de réformer les choses, sans parler de les déformer, il y a un seul principe, fort simple, un principe qu’on appellera sans doute un paradoxe. Imaginons certaines institutions ou certaines lois ; disons, pour faire simple, qu’il y a une clôture ou une barrière en travers d’une route. Le réformateur de type moderne s’en approche gaiement et dit : « Je n’en vois pas l’utilité : débarrassons-nous-en. » À quoi le réformateur de type intelligent répondra sagement : « Si vous n’en voyez pas l’utilité, je ne vous laisserai certainement pas vous en débarrasser. Allez-vous-en et réfléchissez. Puis, quand vous pourrez revenir et me dire que vous en comprenez l’usage, alors peut-être vous autoriserai-je à la détruire. »

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"Une ligne très claire a toujours séparé la publicité de l’art. Je prédis que le premier effet du triomphe des capitalistes (si nous les laissons triompher) sera une disparition complète de cette ligne de démarcation." (Utopie des usuriers)

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"Ce qu’il faut retenir du capitalisme et du commercialisme d’aujourd’hui, c’est qu’ils promeuvent plutôt l’extension des affaires que la préservation de la propriété, et qu’ils ont au mieux essayé de cacher le pickpocket en le parant de certaines vertus du pirate. Et ce qu’il faut retenir du communisme, c’est qu’il résout le problème posé par le pickpocket en interdisant les poches." (The Outline of Sanity)

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"On peut grossièrement exprimer la différence entre le chrétien et le bouddhiste de cette façon : le chrétien prend les hommes en pitié parce qu’ils vont mourir ; le bouddhiste les prend en pitié parce qu’ils sont en vie." (Generally Speaking)

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"Le mariage est un duel à mort qu’aucun homme d’honneur ne devrait décliner." (Manalive)

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"Mon attitude vis-à-vis du progressisme est passée de l’antagonisme à l’ennui. J’ai depuis longtemps cessé de débattre avec ceux qui préfèrent le jeudi au mercredi parce que c’est le jeudi." (New York Times Magazine)