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George Stevens - Commentaires

En jugeant de ces cinq films parfois très célèbres, je dirais de George Stevens qu’il est un pur produit de son pays, tout-à-fait représentatif du prestige de l’industrie hollywoodienne, en même temps qu’un cinéaste brillant dont l’inspiration s’abreuve à la culture, la civilisation et la ...

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5 films

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a plus d’un an

Sur les ailes de la danse
7.1

Sur les ailes de la danse (1936)

Swing Time

1 h 43 min. Sortie : 22 septembre 1937 (France). Comédie musicale, Romance

Film de George Stevens

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Même si l’on n’est pas expert en la matière (c’est mon cas), on ne s’avance pas trop en affirmant qu’il s’agit ici de la plus célèbre et archétypique des comédies musicales avec Fred Astaire et Ginger Rogers, duo alchimique entre tous. Leur complicité amoureuse, le sentiment de la fantaisie et du romanesque qui les unit, lui entreprenant et vif, elle plus rêveuse et réservée, favorisent une intrigue attendue mais parfaitement orchestrée. Puisque celle-ci se déroule dans un monde allégé par l’irréalité des décors, impossible de douter de l’heureuse issue des quiproquos : ne reste qu’à prendre garde aux mouvements et aux jeux qui la qualifient, et à savourer l’inventivité et la perfection des danses (en duo ou en solo, sur un idée de pantomime ou un élément visuel), qui traduisent les figures de ce marivaudage.

Gunga Din
6.6

Gunga Din (1939)

1 h 55 min. Sortie : 23 février 1939 (France). Aventure, Comédie, Guerre

Film de George Stevens

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Tiré d’un poème de Kipling, cette épopée orientale est un film d’aventures bien construit mais assez conventionnel qui reproduit – époque oblige – tous les clichés de l’idéologie colonialiste. Trois sergents anglais en mission dans les régions montagneuses de l’Inde affrontent une armée de Thugs sanguinaires : l’argument est exotique, le traitement parfaitement désinvolte, voire franchement humoristique, malgré l’ampleur de la figuration et l’orchestration impeccable des scènes d’action. Cary Grant, obnubilé par l’or, s’y montre aussi déchaîné et clownesque que dans ses comédies, Douglas Fairbanks, après avoir été tenté par l’amour, sacrifie Joan Fontaine à l’uniforme et à l’amitié virile (le fou), et Victor McLaglen rejoue les colosses mi-rouspéteurs mi-chaleureux comme il sait le faire. Dépaysant.

Une place au soleil
7.7

Une place au soleil (1951)

A Place in the Sun

2 h 02 min. Sortie : 11 avril 1952 (France). Drame, Romance

Film de George Stevens

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Où un jeune homme intelligent mais pauvre apprend à ses dépends, dans le cadre vénéneux d’une riche villa lacustre, que le rêve américain s’accommode mal des infériorités de classe. Filmé dans un écrin ouaté de fondus, d’ombres et de lumières, le drame fait briller les thèmes de l’ascension sociale et de ses désillusions avec une ambigüité étrangement âpre et sulfureuse, et miroiter les images artificielles de la réussite comme autant de pièges morbides. L’intrigue serrée du film noir délaisse la satire au profit de l’exploration psychologique, des affres et des tourments de la culpabilité, et scelle la rencontre hyper glamour entre deux stars au sommet de leur charisme : Montgomery Clift, pas la moitié d’une bombe, et Liz Taylor, dans la beauté irradiante de ses vingt ans. Sans doute l’un des films-clés du cinéma américain des années 50.
Top 10 Année 1951 :
http://lc.cx/ZU7t

L'Homme des vallées perdues
6.7

L'Homme des vallées perdues (1953)

Shane

1 h 58 min. Sortie : 15 octobre 1953 (France). Western, Drame

Film de George Stevens

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

L’équivocité qui parcourait le titre précédent semble s’être totalement évaporée. Ne reste désormais, dans ce surwestern rudimentaire, presque squelettique, qu’une sorte de romantisme idéaliste, manichéen, très suranné, qui encroûte le film dans la banalité plus qu’il ne l’élève aux dimensions du mythe. Les intentions de Stevens sont sans doute de s’interroger sur les fondements d’un pays et ses légendes intemporelles, en optant pour le ton du conte, de la fable et de l’initiation (tout est vu par les yeux de l’enfant, qui se cherche un père de substitution). Mais la mollesse de la réalisation et la fadeur du casting, couplées aux grosses ficelles psychanalytiques des enjeux, ne les concrétisent jamais véritablement. Une œuvre pas désagréable mais très en-deçà de sa flatteuse réputation.

Géant
7.2

Géant (1956)

Giant

3 h 21 min. Sortie : 9 janvier 1957 (France). Drame

Film de George Stevens

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour ses détracteurs, ce soap opera texan aux fastes gigantesques est confit dans le plus impavide pompiérisme hollywoodien. Et pourtant quelle grandeur, quel souffle, quelle puissance figurative ! En racontant sur un quart de siècle le basculement du règne des ranchers à celui des rois du pétrole, Stevens analyse les tensions d’une société patriarcale, raciste, paralysée par son obsolescence, qu’une femme libre et aimante (magnifique Liz Taylor) va faire évoluer. Le souffle épique soutenu par le passage des saisons, le sens de l’espace, les hymnes psalmodiés, les mariages et les deuils, la thématique de l’émancipation et de la réussite, du pouvoir et de la solitude, toute une mise en scène fondée sur la représentation du rite évoquent d’autres fleurons de l’Americana, de Griffith à Vidor, jusqu’à Altman et Cimino.
Top 10 Année 1956 :
http://lc.cx/Zwm2

Thaddeus

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