Intrigues tordues
10 films
créée il y a environ 11 ans · modifiée il y a plus de 9 ansSueurs froides (1958)
Vertigo
2 h 08 min. Sortie : 12 décembre 1958 (France). Romance, Thriller
Film de Alfred Hitchcock
Annotation :
La base de la base en ce qui concerne le vice fait scénario. Des vivants qui veulent la mort, des morts qui reviennent à la vie,, des allusions sexuelles à foison et à la fin personne ne gagne. Depuis, Friedkin, De Palma, Truffaut ou encore Spielberg n'ont cessé de dialoguer avec cette oeuvre fondatrice et mélancolique, autant sur le fond que sur la forme.
Les Frissons de l'angoisse (1975)
Profondo rosso
2 h 06 min. Sortie : 17 août 1977 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Dario Argento
Annotation :
Le plus grand film italien des années 70, au côté de son jumeau maléfique "Suspiria" sorti 2 ans après. Avec "Profondo Rosso", Argento ré-explore le genre qui a fait de lui un roi et un paria (pour certains critiques) de la planète cinéma: le giallo. Il en exploite la grammaire autant qu'il la pulvérise, utilise les codes (armes blanches, cuir, fétichisme, érotisme latent et filles trucidées) pour mieux les détourner. En cela, il réactive le logiciel Antonionien de "Blow-Up" avec encore plus de talent: derrière l'à-plat (le film de genre), il y a un relief (où se situent le mensonge et la vérité? Quel poids la culture joue dans notre appréciation de ces concepts?). De Carpenter à Lynch en passant par Laugier, peu de cinéastes et de spectateurs se sont remis du trauma initial "Rouge Profond".
Body Double (1984)
1 h 54 min. Sortie : 20 février 1985 (France). Thriller, Film noir
Film de Brian De Palma
Annotation :
Le dernier film de la période Hitchcockienne de De Palma est peut-être son meilleur, si ce n'est en tout cas un putain de chant du cygne. Ici, De Palma amalgame "Psychose", "Fenêtre sur Cour" et "Vertigo". En déployant sa maestria bien connue, le grand Brian joue avec le spectateur par des jeux d'identification, qui percent régulièrement le 4ème mur, culminant lors d'un vrai-faux clip du Relax de Frankie Goes To Hollywood. Tour à tour voyeur, mélancolique, complotiste, pervers, ironique, passionné... ce bijou 80s recèle plus de tiroirs d'interprétation qu'un dieu Hindou ne possède de bras, dont peut-être le plus évident est la mise en abyme d'Hollywood la Terrible. Un chef-d’œuvre sous-estimé qui ne cessera de faire des émules, notamment Bret Easton Ellis.
Mulholland Drive (2001)
Mulholland Dr.
2 h 26 min. Sortie : 21 novembre 2001 (France). Drame, Thriller, Romance
Film de David Lynch
Annotation :
OK celui-là est peut-être un peu téléphoné... N'empêche qu'il s'agit là aussi d'une oeuvre sur Hollywood-la-catin-broyeuse-de-rêves, dotée d'une mise en scène assez hallucinante et d'un couple principal aussi attachant qu'énigmatique. A la fois portait de femme(s), critique d'un système du rêve et ironie méta, Mulholland Drive restera le climax de la filmo Lynchéenne, celui à côté duquel il ne cessera d'être comparé et qu'il sera condamné à probablement ne plus atteindre.
Harakiri (1962)
Seppuku
2 h 13 min. Sortie : 24 juillet 1963 (France). Drame
Film de Masaki Kobayashi
Annotation :
L'un des plus grands films du cinéma japonais ressemble à un chanbara (film de sabre et de samouraï). Il s'agit en fait ni plus ni moins d'un pur film noir, avec construction en flash-backs (rien à envier à "Assurance sur la Mort" et "Le Jour se Lève") et rebondissement final. Si le contexte est celui d'un jidai-geki (film historique), la forme lorgne délibérément du côté d'un expressionnisme martial (porté par une photo N&B sublime), au découpage aussi brutal et ciselé qu'un coup de katana (peut-être les meilleurs champ-contrechamps qu'on puisse voir à l'écran). A l'arrivée, l'oeuvre d'un véritable frondeur qui en dit long sur la perversité de nos systèmes de pouvoir et l'origine des idéaux qui les conditionnent. Et si vous cherchez un seul duel de samouraï à voir sur grand écran, il est dans ce film: une plaine déserte, des hautes herbes balayées par un vent de tous les diables et 2 hommes prêts à en finir par devoir.
L'Antre de la folie (1995)
In the Mouth of Madness
1 h 35 min. Sortie : 8 février 1995 (France). Épouvante-Horreur
Film de John Carpenter
Annotation :
Là encore, le scénario tordu rejoint la pulvérisation du proverbial 4ème mur. Big John réalise ici le dernier volet de sa fameuse Trilogie de l'Apocalypse (précédé par les monuments "The Thing" et "Prince des Ténèbres"), en utilisant ici l'univers Lovecraftien comme toile de fond, avec ses dieux maudits cherchant à prendre le contrôle du monde et des faibles humains. Là encore la structure évoque le film noir classique des 40s: un agent d'assurances doit retrouver pour le compte d'un éditeur un auteur horrifique à succès porté disparu. En utilisant le personnage principal comme socle du scepticisme du spectateur, Carpenter va dynamiter progressivement toutes les croyances et achever de convaincre l'audience en la toute-puissance du Mal Absolu (son thème fétiche). La fin du film constitue à ce titre un climax incroyable, l'un des plus puissants et originaux que le cinéma fantastique ait pu offrir.
Out 1 (1971)
12 h 29 min. Sortie : 18 novembre 2015 (France). Comédie dramatique
Film de Jacques Rivette et Suzanne Schiffman
Annotation :
Difficile d'aborder le cas de ce film-monde sans précédent (ni après d'ailleurs) avec de simples mots, tant l'expérience proposée va au-delà de ça. Jacques Rivette offre ici au spectateur une stimulation des sens et de l'intellect sans commune mesure. Un film, 2 versions: à la base d'une durée de 13h, il fut "raccourci" à plus de 4h pour l'exploitation en salles (les 2 versions sont aujourd'hui disponibles). Totalement improvisé par ses acteurs (avec une ligne directrice tout de même), entièrement filmé dans des décors naturels (Paris, la Normandie), "Out 1" est à la fois drôle et sombre, récit de la vie de troupes de théâtre et manifeste politique nourrit à la théorie du complot sous influence Balzacienne. Plonger dans cet univers franco-français 70s (filmé dans un 16mm resplendissant), c'est ne plus pouvoir décrocher les yeux du sortilège opérant à l'écran. La Nouvelle Vague à son sommet le plus éclatant de maîtrise. Lynch et Malick devraient en prendre de la graine...
Old Boy (2003)
Oldeuboi
2 h. Sortie : 29 septembre 2004 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de Park Chan-Wook
Annotation :
Hardcore vol. 1. En une ouverture, un travelling latéral, un twist final perverissime (dont on cauchemarde encore) et beaucoup d'autres trouvailles à se damner, Park Chan-Wook réinvente la grammaire auteuriste du cinéma de genre. Tout semble plus fade après!
Audition (1999)
Ôdishon
1 h 55 min. Sortie : 6 mars 2002 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Takashi Miike
Annotation :
Hardcore vol.2. Pour ne pas gâcher le plaisir d'une éventuelle découverte, il vaut mieux taire tout ce qui touche de près ou de loin à l'intrigue de monument du glauque. Ça commence comme un drame, se poursuit comme une romcom et finit comme [STOP]. Toutefois 3 éléments de contexte: Miike est fou, Miike est un grand malade, Miike n'a aucune limite. Et pour finir, encore 3 mots: Guili, guili, guili. Comprendront ceux qui savent...
The Big Lebowski (1998)
1 h 57 min. Sortie : 22 avril 1998 (France). Comédie, Policier
Film de Joel Coen et Ethan Coen
Annotation :
Pour finir ce top, un film plus léger mais pas moins tordu. Inutile de le résumer: soit vous l'avez déjà vu, soit quittez cette page de suite et foncez le mater. L'histoire d'un mec "enfumé de chez enfumé" et de ces potes pas plus éclairés au milieu d'affaires louches à Los Angeles, dans les glorieuses 90s sous fond de classic rock. Personne de sensé ne pourrait résumer la trame. mais n'importe qui de sensible sera touché par la grâce des personnages, l'ambiance loufoque générale, les nihilistes, le bowling, le Vietnam, le Shabbat et les vapeur de peyotl. Et un 4ème mur encore bien friable!

