Cover JACKSON Peter - Critiques & Annotations
Liste de

5 films

créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a 4 jours
Braindead
7.5

Braindead (1992)

1 h 37 min. Sortie : 13 janvier 1993 (France). Épouvante-Horreur, Comédie

Film de Peter Jackson

SimBoth a mis 8/10.

Annotation :

Avec son dernier film de la trilogie du « mauvais goût », Peter Jackson offre un délire jusqu’au-boutiste et totalement transgressif. Pourquoi ? Parce que l'œuvre, qui prend place dans les années 1950 après qu’un virus sorti des dents d’un singe-rat commence à se propager et à transformer les habitants d’une petite ville en zombies dégoulinants, est un objet hilarant par sa manière de coordonner un carnaval sanguinolent et provocant. Dans cette grosse comédie d’horreur, le cinéaste pousse l’imaginaire très loin, tel un sale gosse, et renouvelle son récit à chaque instant. Il y a une grande inventivité dans ce découpage de corps déchiquetés, de (dé)compositions morphologiques, de putréfactions intestinales et pourrissantes, et de gags autant guignolesques que gores. Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, même si le jeune couple qui se forme pendant ce massacre crescendo est charmant et que le thème de la mère castratrice donne un cachet un minimum sérieux au long-métrage. Mais "Braindead" assume son attitude décalée et sa parodie burlesque afin de fournir des scènes d’anthologie qui égalent la démesure de son style virtuose et plein de dérision artisanale.

Le Seigneur des anneaux - La Communauté de l'anneau
8

Le Seigneur des anneaux - La Communauté de l'anneau (2001)

The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring

2 h 58 min. Sortie : 19 décembre 2001. Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

SimBoth a mis 9/10.

Annotation :

(Version Longue)

Peter Jackson apporte un souffle limpide dans cette introduction, à la fois enchanteresse et ténébreuse, d'une saga considérée longtemps inadaptable. On se laisse bercer par son lyrisme spectaculaire, son récit moins développé que le roman, certes, mais fidèlement équilibré, et son sens du détail qui emporte dans une grande immersion fantastique. Les nombreux paysages et le travail sur l'immensité des espaces sont soignés comme des tableaux d'une belle lisibilité grâce à un travail prodigieux des échelles, des décors et des effets spéciaux. Le film fait œuvre d'introduction et de découverte, mais emporte déjà par son art de la présentation (le charme pittoresque de La Comté), ses enjeux dramaturgiques, le folklore des races qui se lient, les visions d'une beauté obscure ou d'une noirceur volcanique, les premières résistances contre l'Anneau unique et la terreur frissonnante qu'elle emmène, les combats annonçant les futures batailles épiques ou encore l'onirisme mystérieux et évanescent de certains lieux cryptiques ou d'êtres divins à la lumière spectrale. Organisé par un rythme voyageur, une liberté de ton hétéroclite et une mise en scène enjouée, le film nous engage dans une vibrante épopée orchestrale.

Le Seigneur des anneaux - Les Deux Tours
8

Le Seigneur des anneaux - Les Deux Tours (2002)

The Lord of the Rings: The Two Towers

2 h 59 min. Sortie : 18 décembre 2002. Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

SimBoth a mis 9/10.

Annotation :

(Version Longue)

Contrairement au roman de J.R.R. Tolkien, qui structure une narration découpée en deux gros morceaux, Jackson préfère organiser un récit symphonique qui entremêle parallèlement les plusieurs récits des héros. Ce ton donne un cachet amplement impérieux et plus dantesque que son prédécesseur, car le film peut également complexifier l'ensemble après l'imposante exposition du premier. Cette narration chorale coule harmonieusement et se laisse traverser par des enluminures poétiques (les très beaux flashbacks) mais s'enflamme aussi dans de grands moments épiques et des prodigieux mouvements de foule, à l'image de l'apogée de la bataille du gouffre de Helm. L'œuvre aborde donc une dynamique très élaborée en élargissant le réseau des décors, des personnages, des races, des affrontements, des approfondissements psychologiques et moraux, et des enjeux de chacun où s'octroie une gravité plus endeuillée dans les diverses destinées. Plus mortifère (mais toujours avec sa touche d'humour), à l'image des halos bleutés dominants qui parsèment certaines séquences, mais aussi plus gargantuesque, le film réussit à maintenir le cap, grâce à un immense geste architectural rythmique.

Le Seigneur des anneaux - Le Retour du roi
8.1

Le Seigneur des anneaux - Le Retour du roi (2003)

The Lord of the Rings: The Return of the King

3 h 21 min. Sortie : 17 décembre 2003 (France). Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

SimBoth a mis 9/10.

Annotation :

(Version Longue)

La conclusion finale est à la hauteur des attentes, le film est propulsé par un grand spectacle vertigineux qui foisonne par son expansion totale. La maîtrise des espaces est encore plus grandiose, notamment par l’imposante verticalité des lieux et des événements comme la cité blanche de Minas Tirith, les combats contre les Oliphants ou encore la Montagne du Destin à gravir pour Frodo et Sam. En racontant successivement plusieurs tableaux à la fois épiques et intimes, Peter Jackson trouve l’équilibre parfait entre l’individu et le collectif, car c’est dans "Le Retour du Roi" que l’on ressent le plus les convergences des destins et l’influence des actions personnelles sur le cheminement des héros. Le tout prend une gravité tragi-pathétique et en même temps flamboyante, l’apothéose en est d’autant plus dantesque et certains passages prennent aux tripes grâce à leur densité chevaleresque et leur éblouissement homérique. Par sa longueur, l’œuvre confère toute la majestuosité de la lutte, mais aussi de ses conséquences et de l’impact autant physique que moral sur les personnages. Comme eux, nous sommes épuisés et soulagés, et forcément traversés par une vague d’émotions nostalgiques face à cette épopée intense.

King Kong
6.4

King Kong (2005)

3 h 07 min. Sortie : 14 décembre 2005 (France). Aventure, Romance, Drame

Film de Peter Jackson

SimBoth a mis 9/10.

Annotation :

(Version Longue)

"King Kong" est un rêve de gosse pour le cinéaste néo-zélandais qui réadapte la mythique version de 1933 en lui rendant hommage mais, par-dessus tout, en surmultipliant la structure originale du classique. Ce rêve se fait ressentir à tout instant, dans le gigantisme de cette œuvre-monstre qui transpire la passion pour l’aventure pulp et le grand spectacle. Peter Jackson densifie le départ de l’équipe de tournage vers Skull Island, développe le contexte de l’époque (le New York en pleine Grande Dépression) et accroît l’identité des personnages et les différents liens entre eux pour mieux dépouiller la part romantique et écrasante du film. Ce gros morceau est réalisé comme une exploration-orchestre qui fait parfois penser aux superproductions du Hollywood classique. Cet atout façonne d’ailleurs le charme épique de l’œuvre, elle sait aussi être moderne car elle fait coexister brillamment les effets spéciaux et les éléments réels entre eux. C’est un pur objet d’amour et d’enthousiasme qui questionne autant l’amour et ses limites pour l’art que l’amour impossible entre deux êtres complètement antinomiques. Un blockbuster sincère auquel je suis sensible pour son foisonnement dense et sans limite.

SimBoth

Liste de

Liste vue 220 fois

1