Journal de bord cinématographique 2022

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Même si je suis déçu que le film ait cédé à l’appel de Pixar et partage de trop nombreuses similitudes avec La Route d’Eldorado – même si le sujet politique est ici beaucoup plus maîtrisé –, Le Peuple Loup m’a happé. La force du dessin de Tomm Moore y est pour quelque chose, mais aussi l’écriture fusionnelle des deux héroïnes. Cela dit, j’ai toujours une grosse préférence pour Le Chant de la Mer, une histoire qui fait davantage rêver et voyager.

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Mauvaise réunion de famille, Murder Party cristallise tous les pires défauts de la comédie française… C’est pas bon, genre vraiment. Tout est surjoué, les blagues ne font jamais sourire – elles sont amenées au pied de biche – et la conclusion est tout simplement navrante. À éviter.

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Si beaucoup le compare à du Ritchie, du Tarantino ou du Stahelski (à croire qu’il suffit de scènes de combat pour y voir du John Wick), Bullet Train s’approche finalement bien plus d’un Smokin’ Aces de Joe Carnahan. On y retrouve son rythme effréné, sa violence jubilatoire, sa galerie de personnages déjantés et même son pitch – une recette qui fait une nouvelle fois mouche sur moi.

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Même si ça manque parfois de naturel pour qu’on y croie vraiment, Réservoir m’a rappelé la douceur et la légèreté de Comme un Avion, et rien que pour ça, je lui suis éternellement reconnaissant.

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Bon, j’vais pas faire semblant d’avoir pris mon pied ou quoi… Certes c’est un monument de l’histoire du cinéma – il a beaucoup apporté, possède une photo absolument dingue et est une belle leçon sur la subjectivité –, mais mon Dieu qu’c’était chiant, bruyant et peu subtile.

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Même s’il n’a clairement pas la meilleure carrière du monde, Matthew Vaughn n’est plus que l’ombre de lui-même. Comment a-t-il pu passer de Kick-Ass à ce truc? Il n’y a absolument rien qui va. C’est soporifique, risible, confus, jamais drôle. Un enfer, vraiment.

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Satire saignante qui vise juste. C’est simple, on fait face ici au meilleur film de Fabrice Éboué. Seuls points noirs au tableau : cette fin beaucoup trop abrupte et les propos dissonants du réalisateur qui semblent vouloir dire l’inverse de ce qu’il pense. Mais contrairement à Athena, ici, ça sert la bonne cause… C’est déjà ça de pris.

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Si les intentions sont bonnes et la mise en scène abrupte et saisissante, le film, finalement, finit par se singer lui-même quitte à perdre l’intérêt du spectateur. Revivre à trois reprises la même découverte dans une production de moins de deux heures n’a pas grand intérêt.

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La première séquence est vraiment stylée, chorégraphie, rythme, sound-design, tout est bien huilé… puis il y a la suite. Et cette fameuse suite, c’est de la grosse merde. Rien ne va, les acteurs galèrent, les blagues pipi-caca sont risibles et la conclusion est trop vite expédiée.

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D’habitude je déteste l’art de Charlie Chaplin, ses galipettes comme ses grimaces ont tendance à m’exaspérer. Mais là, impossible de nier, j’ai adoré Monsieur Verdoux. En rendant le spectateur complice de ses pitreries, mais aussi de ses crimes, et en comparant ses actes éparpillés à des massacres collectifs, le film, en avance sur son temps, questionne sur le rapport au meurtre de la plus belle des manières. Le tout est en plus léché visuellement.

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Si au début y a un vrai effort d’interprétation de la part de Matt Reeves pour apporter de l’épaisseur au personnage de Batman, rapidement, l’univers retrouve ses travers pour proposer une formule plus conventionnelle. Cette idée est soulignée par ce scénario inutilement confus qui ne va jamais au bout de ses idées.

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Si l’idée de déposséder Marilyn Monroe de son corps, de sa carrière et même de son histoire est bonne et si la photographie est magnifique – malgré un condensé de mauvais goût parfois – je ne comprends toujours pas ce que vient foutre ce message anti-avortement dans le film, et pourquoi le tout est si chiant, s’étale sur la longueur. Honnêtement, il est possible de retirer une bonne heure de Blonde en coupant une chialade par-ci et un « daddy » par là.

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Malgré des idéologies discutables, End of Watch reste l’un des films marquants de la filmographie de David Ayer : d’abord pour sa caméra à l’épaule toujours au plus près de l’action et des personnages, mais aussi, et surtout pour ces personnages eux-mêmes, incarnés à la perfection par un duo d’acteurs fusionnel qui s’amusent devant l’objectif et qui font ressortir des dialogues incroyablement crédibles.

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Si l’on pouvait simplement évoquer Athena par le biais de son esthétique et de son sens du spectacle inspiré de batailles antiques et de la tragédie grecque, le tout serait sans nul doute une immense prouesse. Malheureusement, le film de Gavras livre aussi un message, et celui-ci fait fausse route, il dit l’inverse de ce qu’il pense combattre : la police devient la victime, une marionnette, au lieu d’être la menace ; et les banlieusards des hommes qui savent seulement répondre par la violence et la destruction.

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Opposition entre deux groupes aux agissements et intentions pourtant miroirs, M le Maudit délaisse la mise en place de rôles principaux pour mieux capturer deux foules, deux univers : la pègre d’un côté, la police de l’autre. En quelques instants seulement, le film saisit, par de très beaux clichés et portraits, le quotidien de monsieur et madame tout le monde, maintenant en proie d’un devoir, d’une justice, et c’est ce qui fait indéniablement sa force.

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Gros coup de cœur ici ! Minimaliste et froid, The Innocents, à l’image de Morse, plonge le spectateur dans un monde effroyable : celui d’enfants sans code moral, qui cherchent la frontière entre le bien, le mal, leurs propres limites ou celles qu’on leur donnera. C’est dur, très dur même, mais c’est excellent. Je suis passé par toutes les émotions devant, allant du dégoût à la haine, en passant par l’euphorie. À voir absolument.

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Je n’arrive vraiment pas à comprendre la haine des gens envers ce film. The Strangers : Prey at Night est justement mon slasher préféré. Il est crédible du début à la fin, présente une violence crue, sans motif, et s’offre de véritables moments de grâce entre violences et contemplations. Quoi qu’on en dise, Johannes Roberts a le sens de la mise en scène et sait parfaitement filmer les mises à mort de ses personnages. Pour seul regret, ces trois dernières minutes qui n’arrivent pas à se détacher des codes du genre, quitte à gâcher son réalisme déstabilisant pourtant présent tout du long.

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S’il a un grand ventre mou juste après son introduction pourtant réussie et si tous les jeux d’acteurs ne se valent pas, loin de là, Scream de 2022 se montre sympathique en accentuant toujours plus le côté méta de sa formule. C’est osé, casse-gueule, et pourtant ça marche bien. À voir à l’occasion.

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Une plongée en enfer exquise qui troque le monde cruel du mannequinat de Neon Demon pour mieux dénoncer celui de la pornographie, et c’est juste sublime ! Pleasure évite en plus de tomber dans le pathos facile en s’autorisant quelques moments de vies fascinants qui font souffler entre deux séquences qui laissent parfois sans voix. Une belle réussite, surtout lorsque l’on sait que c’est le premier long-métrage de Ninja Thyberg. Bravo !

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Construction laborieuse, superflue, rythme chaotique et décors en carton-pâte… Voilà ce que je retiens de Dernier Duel, malgré toutes ses bonnes intentions et la justesse de ses propos. Le film aurait vraiment gagné à être raccourci, plus fluide et, surtout, moins académique pour renforcer sa structure.

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Lettre d’amour aux années ‘70, à tous ses bons et mauvais côtés, Licorice Pizza aurait pu être une jolie histoire s’il n’était pas une simple transposition d’un fantasme d’adolescent – sûrement celui de son réalisateur. Le métrage exauce tous les vœux de son personnage juvénile masculin jusqu’à oublier que les femmes ont aussi le droit au libre arbitre. Une fin qui fait fausse route, assurément.

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Excepté ses deux acteurs principaux qui se donnent à fond, Suprêmes n’a pas grand-chose pour lui. Il se contente de transposer les écrits d’une page Wikipedia en long-métrage sans apporter de véritables plus-values ; au moins, on peut dire qu’il reste authentik (notez le jeu de mots). L’autre souci, ce sont tous les personnages secondaires qui gravitent autour de Kool Shen et de Joey Starr qui jouent véritablement comme des merdes. Autrement dit, c’est une prod’ honnête, mais qui se contente un peu trop du minimum.

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Film opaque qui ne sait pas quoi raconter ou plutôt comment raconter. Ce Candyman sauce 2021 s’enferme dans l’idée de faire une suite à l’original sorti en 1992, pourtant, il se veut également innovant en proposant des motivations qui lui sont propres. À cause de ces deux discours, l’œuvre s’emmêle les pinceaux. Cette idée est renforcée par la mise en place d’un climax ringard et sans intérêt. Un projet gâché.

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Joli hommage à tout un pan cinématographique, The Bad Guys régale avec des dialogues détonnant qui rappellent Pulp Fiction, des scènes d’action qui renvoient à Mission Impossible ou Ocean’s Eleven et une animation qui décoiffe. Ça bouge dans tous les sens, les personnages ont du caractère et c’est toujours bien amené. Si le récit est très classique, il joue sans cesse avec les clichés et s’en amuse. À voir, vraiment.

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Même si Pixar semble n’avoir qu’un seul scénariste depuis Vice-Versa – et ça commence à faire long –, Alerte Rouge débarque avec un dynamisme qui lui est propre, un ton original et des propos qui vont, pour une fois, au-delà de l’apprentissage de soi… et ça, ça fait du bien.

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Avec son récit entrecroisé absolument parfait, son montage malin et ces personnages sans cesse en quête du dépassement de soi, Le Sommet des Dieux offre un voyage unique, rafraîchissant, en proposant un regard sur une discipline trop peu mise en avant au cinéma.

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Trop, c’est trop ! Après avoir été malmené côté prise de son tout le long de son introduction, The Yards choisit la facilité, la surenchère même, sûrement pour émouvoir son public, mais chez moi, ça fait l’exact inverse : j’ai décroché. Tout est téléphoné, le protagoniste, pas vif pour un sou, n’a aucune ambition, il se laisse entraîner dans toutes les emmerdes comme un vulgaire héros de GTA, et le triangle amoureux est d’un ridicule sans nom qui n’apporte rien à l’intrigue si ce n’est du drama inutile. J’aime le cinéma de James Gray, mais ça, c’était fort dispensable.

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Spiderhead est divertissant, c’est vrai, mais il est aussi extrêmement superficiel. Il donne rapidement l’impression d’effleurer son sujet, de tourner en rond, d’avoir épuisé toutes ses cartes : le film enchaîne constamment les mêmes ressorts scénaristiques et les mêmes trouvailles visuelles. À cela s’ajoute un twist final qui sort tout droit d’un chapeau de mauvais magicien.

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Fabuleux tout le premier tiers avec ces deux mondes qui se recoupent, ce jeu de miroirs entre les héroïnes – incarnées avec brio par Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy – et ces caméras tournoyantes : Edgar Wright, avec Last Night in Soho, semblait être à son meilleur… Mais c’était sans compter sur l’esprit de M. Night Shyamalan qui est venu hanter la seconde partie du film pour transformer un récit sublime en un thriller moribond digne d’un mauvais nanar. En un mot : (très) décevant.

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Poignant ! Il n’y a pas d’autres mots pour définir Detroit, un film qui malmène le spectateur comme ses personnages qui, le temps d’une nuit, vivent un véritable enfer. C’est stressant, agaçant même. J’avais envie d’agir, de riposter : autrement dit, j’étais dedans. Malheureusement, le long-métrage a une introduction très brouillonne et n’évite pas quelques écueils… Il apporte des nuances là où il ne faut pas : il fait de l’antagoniste un homme raciste de nature qui, parfois, semble avoir une conscience et il amène ce policier blanc qui apparaît tel un ange dans la fin du deuxième acte comme pour dire : « les policiers ne sont pas tous méchants ». Ces deux éléments décrédibilisent l’ensemble et c’est bien dommage.