Journal de lecture depuis janvier 2013 jusqu'à décembre 2014

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Du mal à comprendre l'engouement ; il me semble : il a pas une mauvaise plume, et UNE atmosphère (pour DES nouvelleS) particulière, puis parle c'est vrai d'une part de la modernité encore pas mal littérairement en friche. Mais c'est répétitif, sans créativité, sans originilaté passée l'atmosphère, et le "minimalisme" me semble plus une incapacité à développer que la recherche d'un minimalisme. Le laconisme rend les nouvelles bancales et pauvres plus qu'autre chose.

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Du petit Derrida, du Derrida qui commence à être vieux, à radoter, et en plus en conférence & Derrida me semble surtout (par les modalités même de son oeuvre) un être de l'écrit ("Ego Scriptor" tout ça). La différAnce n'existe peu ou prou pas à l'oral.
Beaucoup plus simple (c'est-à-dire pauvre) que bien de ses livres, mais aussi aisement plus lisible. Qui plus est la deuxième des deux conférences qui composent ce petit volume répète pas mal la première et ce qu'elle ne répète pas est (sauf sur la fin) rarement intéressant.
Il n'en reste pas moins que la première conférence apporte quelques propositions intéressantes, et une brève lecture pas idiote de Finnegans Wake et de l'ensemble de l'oeuvre de J.J, et que la seconde sur la toute fin pense le "oui" ("yes I will Yes") avec finesse et grandeur.

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Mieux que "Will you please be quiet, please?", ici un vrai minimalisme recherché & constructif (même s'il semble selon les recherches philologique le produit de l'éditeur (et pote) de Carver plutôt que de Carver lui-même (l'édition du manuscrit originel allant dans ce sens)). Mais c'est pas beaucoup plus que des témoignages, des clichés (photo/lieux communs) sur les années 70/80 du monde occidental (ou plus exactement petit bourgeois USA). Cela ne (me) décolle pas. Et j'y retrouve le manque de créativité et pas mal de répétitivité entre les nouvelles.

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Parfois vieilli, parfois limité, parfois s'arrêtant trop vite et tournant en rond dans ses propositions, et faisant sous-produit de M. Blanchot, l'essai Le Degré Zéro de l'écriture (j'ai encore à lire les petits essais adjoints dans le volume, sans rapport direct avec le texte éponyme) reste cependant parfois intéressant & enrichissant, et c'est déjà plus que beaucoup. Il faut l'avouer : plutôt séduit.

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Pas déçu ; un joli album d'anecdotes (imaginaire ou non), qui sont l'occasion de mots superbes, de répartis comme j'aimerai en faire, de remarques & pensées intelligentes, et ça se lit comme un espèce de roman au mille scènes de la noblesse du XVIIIeme siècle. Et le parfum très révolutionnaire, très Jacobin de l'oeuvre me la rend d'autant plus agréable.

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Ça commence très fort, par un premier cours essais où Llosa se donne à fond, se laisse porter par sa passion énorme pour la littérature, le roman & Emma Bovary, et ça marche. Cela dure 50 pages ; après il essaie de faire un essai plus réglementaire, selon lui, plus universtaire selon moi. C'est entre de la philologie pas dégueu et un correct récapitulatif de ce qui a été dit sur Flaubert et Miss Bovary, avec quelques explosions qui justifient de ce taper ces 150 pages supplémentaire. Mais au final si vous tombez sur ce texte, lisez les 50 premières pages, le reste vous pouvez vous abstenir.

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Sans être un grand théoricien (ce qui peut paraître paradoxale au vue des géniaux digressions/essais qui ponctuent ses romans (mais lui-même dans ce texte fournit une clé de réponse à ce paradoxe)) l'Art du roman - un titre un peu pompeux mais Kundera manque pas d'orgueil on le sait - est l'intelligente et mouvante mise à nu de ce que c'est pour lui un roman, de ce qui définit un roman ; une espèce de manifeste qui vaut la peine d'être lu & entendu, que l'on souhaite devenir narrateur ou critique ou non. En somme une des meilleures défenses du roman que j'ai pu lire (et étant quelqu'un qui parfois doute du roman c'est pas peu dire).

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Premier contact avec Agamben, pas très convaincu. Peut-être est-ce juste que ça ne me parle pas, que ça ne m'évoque ou ne m'appelle rien ; ou que ça sent trop le Heidegger... quoiqu'il en soit je le trouve plus écrivaillon qu'écrivain. Beaucoup de blabla, pas beaucoup de produit.

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Une excellente découverte ; je pensais tomber sur un enieme essai universitaire-t'aurai-autant-pu-ne-pas-le-faire et en fait pas du tout. Si c'est parfois répétitif, pas si cohérent que la surface veut nous le faire croire(ce qui donne l'impression qu'elle n'a pas totalement digérée ses lectures phares), c'est inattendu, frais, vivant et un merveilleux point de vue sur la lecture. Comme si l'université en fait était quelque chose pleine de vie.

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Fini, ça m'aura demandé du temps, et les lectures obligados de M2 à côté ont pas aidé à le finir plus vite. C'est effectivement un petit Pynchon, un Pynchon qui débute, commence, se fait les armes, commence. La fin est ce qu'il y a de plus raté, le livre n'arrive pas toujours à décoller, à utiliser son énorme matière, et parfois ça tombe même dans le roman d'aventure ou d'espionnage. Mais ya du bon, beaucoup... que d'étoiles... que d'étoiles...

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Premier livre 2013. Pris en parti au hasard, en parti parce que l'auteur est syrienne (donc aussi une femme), et exilé, et soutient la révolution. Au final pas foncièrement mauvais mais dispensable, sans importance. Et maintenant je crois que toutes les bourgeoises de Syrie sont lesbiennes...

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Fuentes essayiste c'est pas son pote Octavio Paz. Mais ça reste bon, intelligent, varié, et il ouvre des portes sur des auteurs et des univers que je ne connais peu ou prou pas...

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A nouveau pas mal pris au hasard. Minuit, jolie nom d'auteur, premières ligne pas dégueues. Et agréable découverte ; d'un scénario vraiment pas folichon à force d'écriture ça (parfois) décolle, prend le large, l'air, emporte. Mais pas mal de retombé, dans la comédie romantique, le cinéma-drame actuelle français, le boboisme. Malgré cela, et d'autres défauts (des rebondissements pas toujours crédibles (et c'est dur ça vu la banalité du scénar) notamment, une satire sociale qui ne prend pas), on y prend du plaisir, de bons passages, un vrai travail qui aboutit, une certaine force et une certaine vie. Un gros 6.

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Faut vraiment que je lise autre chose d'Adorno que ces textes critiques. En plus d'être un ultra-Hégélien (déjà une bonne raison à mes yeux pour le détester), de se prétrendre marxiste sans l'être tant (pourtant ça me l'aurait rendu plus intéressant), c'est profondément un vieux con. Hermétique à la nouveauté, à l'évolution, à son temps et ce qui le devance, salement conservateur... Seul son amour pour Schönberg, Beckett & Brecht, ainsi que les essais très libres et personnels (sur les titres ou la bibliophilie) me rendent ces pages lisibles. Et quand je pense que son maitre fut W. Benjamin...

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Si c'est ça la philosophie made in USA eeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuhhhhhh.... alors j'informe monsieur Goodman que c'est bien d'hésiter tout le temps mais c'est bien un moment de construire quelque chose, et quand on le fait de pas construire un truc si médiocre qu'on s'en rend compte de la médiocrité soi-même. Titre alléchant, projet intéressant, question de départ pertinente, réponse pire qu'inutile : inexistante.

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Lu uniquement la partie 4 (dite partie des crimes) ; déjà 400 pages en soit. Donc je ne juge que cette partie. C'est Bolaño à son mieux, mais c'est Bolaño. Une fièvre monstrueuse décrire, qui le rend aléatoire, parfois lassant, parfois perdant son souffle et son rythme ; mais là vraiment ya trop de qualité, trop de pépites, de fureur, de baffes, de force, pour que je fasse l'emmerdeur. Impressionant.

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Voir ma critique : http://www.senscritique.com/livre/Des_os_dans_le_desert/critique/19197652

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Ça donne envie de faire une thèse.

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Beaucoup de défaut, beaucoup de reproche faisable ; il est incroyable le mal qu'a fait Freud à la pensée française. Et ce besoin typiquement français d'être moraliste - ah! Mais l'auteur soulève des questions intéressantes, et certaines de ses reponses le sont aussi.

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Balaise ; bien du mal à voir pourquoi on la classe dans les "confessional poets", certains poèmes sont des exemples de poèmes abstraits, d'autres plus personnels certes. Mais pas plus que des poèmes de Baudelaire ou Eluard. Ou T.S. Eliot (la référence constante de Plath j'ai l'impression, sauf à la toute fin, les derniers poèmes ont quelque chose de E. Pound - un changement était en court?). Pas sûr que tous fussent finis (ce fut publié de façon posthume donc...), et certains sont sans intéret (les plus confessionals en fait, la série des "bee poems", à peine mieux que "Trapped in the closet" de R. Kelly cette série). Au final, je suis touché, parfois énormement. Dommage qu'elle se soit crevée, l'idiote.

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Pour un premier roman il est loin d'être mauvais ou raté. Woolf ne s'est pas encore trouvée, se cherche toujours, fait trop du pseudo-Austine ou pseudo-James, mais ya déjà bien du bon, et déjà pas mal de ses thèmes, ses recherches apparaissent. Bien écrit, bien constuit, certes trop long, certes pas encore mature, mais quand même. Un petit 7.

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Juger une pièce c'est toujours absurde : c'est fait pour être montée, et lorsqu'on y prend du plaisir à lire, je m'inquiète. Brecht lui-même faisait cette remarque. Les meilleures pièces de théâtre sont souvent sans grand intérêt à lire. Et c'est bien ça, à lire bon soit, c'est pas mal mais. Pourtant à mon avis montée, bien montée, ça doit péter de ouf, crever la salle d'énormité.
Je suis aussi étonné de la lecture que l'on fait de cette pièce, j'ai l'impression. Toute orienté sur le côté politique, alors que c'est plus sur le créateur et sa création, la question politique découlant de cette première et majoritaire problématique. Presque une pièce méta-discours de Brecht sur lui-même.
On peut d'autant plus la voir ainsi après coup, vu la triste fin de vie de BB.

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Un merveilleux conte moderne sur sa première moitié, un plus bancal quoique pas mauvais sur sa seconde. Un livre de plus pour mes futurs gosses & ado. Attention tout de même : il y ait prôné l'esprit de révolte. Tant mieux, mais l'autorité parentale...

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Relecture finie. Plus le temps passe plus je sais ce que j'adore et ce qui m'indiffère dans ce livre. Je sais toujours plus pourquoi Flaubert est l'un de mes maîtres.

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Jamais fini de relire, jamais fini de douter, jamais fini de délirer ou voir vrai. Jamais fini d'aimer.

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Le départ de Derrida, très clairement. Il y pense et écrit tout ce qui va être par la suite son oeuvre, et finit par un article où l'on voit la première manifestation de ce type d'écriture qui lui est si propre. Les essais sont globalement intéressants, même si parfois me convainc pas tout à fait, et joue trop du charme. Puis trop de Heidegger, de Hegel et de Freud pour moi.

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Pas essentiel. Histoire de la pensée, autour d'une métaphore, celle de la lisibilité du monde, projet intéressant. Mais si l'on connait les auteurs/artistes/penseurs dont Blumenberg parle, le livre perd beaucoup de valeur. Rarement une perspective est dégagée, rarement il construit quelque chose. Souvent c'est une re-dite de certains détails de la pensée d'un auteur, avec toujours une vague ligne historique. Bref bien pour découvrir, si vous ne connaissez pas grand chose à la pensée occidentale. Petit plus pour les dernières pages qui sont parmis les seules, avec celles de l'introduction, où Blumenberg donne plus qu'une re-dite.
Traduction parfois défectueuse.

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Petit essai de qualité sur le Graal ; on rigole, c'est clair et ça suit bien le style des proses du moyen âge. Beaucoup d'appris. Autant la poésie de Roubaud ne m'intéresse pas, autant ses essais sont toujours de qualité. Et fort utiles pour un étudiant.

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C'est talentueux, c'est drôle, c'est bien écrit. On y prend beaucoup de plaisir, mais on ne jouit pas. Là pour moi tout le défaut. Ces textes sont préoccupés à divertir son lecteur plus que lui exploser le cerveau. Dommage. Car ya vraiment de la puissance et de la vie dans cette prose.

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Dommage ce livre. La première partie est pas mal, la seconde répète en partie la première, la troisième est de trop. Le livre aurait gagné à être dégrossi.
Il y avait beaucoup plus à tirer des personnages, des événements, de l'époque. L'horizon du livre se rétrécit au fur et à mesure, au lieu de s'étendre.
En somme Lins n'a pas été à la auteur de son projet.
Il y a quand même quelques très forts passages, et un témoignage intéressant. Le 93 fait pâle face à la cité de Dieu.