Joyeuseries et enthousiasmations musicales de 2020

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Album: What Kinda Music (8/10)
Genre: jazz / R&B / rap

Quelle claque ! Je n'attendais rien de cet album, tant l'album Geography de Tom Misch m'avait laissé de marbre. C'est donc à contrecœur que je lançais la lecture de What Kinda Music, dernière collaboration de Tom Misch avec le batteur Yussef Dayes.

La patte jazz de ce dernier élève l'album à des niveaux insoupçonnés, et c'est avec une jubilation candide que je me surprenais à rejouer le projet en boucle pendant 48h.

Nightrider accueille en guest de luxe le rappeur Freddie Gibbs, décidément dans tous les bons coups depuis quelques années. Et même si son apport est limité par rapport à son talent de kickeur, la faute à un mixage voix assez brouillon, son flow rauque s'intègre parfaitement dans l'ambiance chill et nocturne du morceau.

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Single
Genre: glitch hop

Coucou Chloé est définitivement une curiosité à suivre de très près. Ses morceaux, noirs et dansants, sont toujours surprenants et empreints d'une folie démentielle difficilement descriptible. Un album, vite !

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Album: Petals for Armor II (EP) (5/10)
Genre: Ballade pop

Une magnifique chanson qui vient sauver un EP assez médiocre. Contrairement à une ballade standard où les percussions auront tendance à se concentrer sur les temps forts pour accentuer l'effet mélodramatique, la batterie jazzy joue ici un schéma rythmique libéré et dynamique, ce qui donne beaucoup de corps à l'ensemble. Le refrain, d'une émouvante simplicité, vient parfaitement retranscrire l'ambiance mélancolique du morceau.

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Album: It was Good until it Wasn't (6-/10)
Genre: R&B

Bien que globalement décevant car un peu trop safe, le dernier album de Kehlani réserve quelques bonnes surprises, dont ce feat avec James Blake. Le producteur apporte tout son savoir-faire pour relever ce morceau et le sortir de la pâteuse impasse dans laquelle son album s'embourbait petit à petit. Quelques cordes et high pitched vocals bien sentis redonnent un peu de profondeur à l'ensemble, mettant une nouvelle fois en avant le talent de James Blake dans ce genre de production.

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Album: Petals for Armor I (EP) (6+/10)
Genre: Pop

La rythmique déroutante et chaloupée de Cinnamon lui confère un charme inhabituel pour un morceau pop, d'autant plus venant de la part de la grande prêtresse du pop punk Hayley Williams. C'est à la fois entraînant et audacieux, avec un style vocal libéré mais avec suffisamment de retenue pour éviter le côté "over the top" auquel on aurait pu s'attendre au vu de ses précédents projets avec Paramore. Une vraie réussite !

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Album: Drop 6 (EP) (7/10)
Genre: rap

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Album: Straight Songs of Sorrow (5-/10)
Genre: Folk rock / rock alternatif

Clairement pas mon délire. La voix de Mark Lanegan ne m'a jamais particulièrement touché, trop monotone et gutturale à mon goût. Mais il y a quelque chose de grandiose dans la répétitivité de ce morceau, qui s'épaissit progressivement de lignes instrumentales pendant les 7 minutes qui le composent. S'il ne décolle jamais vraiment, c'est parce qu'il commence déjà à des altitudes célestes. Le reste n'est que pilotage automatique, confortablement installé pour admirer la vue.

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Album: Regresa (5/10)
Genre: synth pop / dream pop

Un beau morceau planant aux accents latino, qui n'est pas sans rappeler certains morceaux de Malena Zavala, chanteuse argentine ayant sorti un album quelques mois plus tôt.

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Album: Floatr (6+/10)
Genre: indie rock

Bien que moins fan de cet album par rapport à leurs précédents projets (Weird Little Birthday en particulier), je garde toujours beaucoup de sympathie pour Happyness, que j'ai eu la chance de voir au Supersonic en 2019. La particularité scénique du groupe vient de sa batteuse, drag queen haute en couleurs, qui ressort d'autant plus que le reste du groupe s'inscrit dans ce qu'on peut attendre visuellement d'un groupe d'indie rock, à savoir des grands maigrichons blancs pâles extravertis en jean t-shirt.

Happyness a cette capacité à insuffler mélancolie et optimisme dans leurs chansons. Seeing Eye Dog, qui clôt l'album, est une photographie d'une journée de printemps aux reflets pastels, témoin d'une insouciance révolue. Et tandis que les arpèges de guitare résonnent au loin, c'est tout un pan de notre vie sentimentale qui revient frapper à a porte des souvenirs.

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Single
Genre: Glitch pop / experimental hip hop

L'évolution musicale d'Arca est indissociable de son personnage. Dans son dernier single en date, la productrice vénézuélienne explore le thème de la non-binarité et de la fluidité du genre, elle qui a fait son coming-out en 2018. Emblématique d'une génération remettant en question les constructions sociales et l'approche du genre sexuel, l'artiste déconstruit également ses influences musicales pour nous proposer un morceau atypique, entre hip hop et glitch pop.

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Album: Apparitions (EP) (7/10)
Genre: R&B / Art pop / Love story avec un devin

Ce qui frappe en premier lieu avec serpentwithfeet, c'est sa voix. D'une douceur inégalable, elle s'accorde parfaitement avec les ambiances exquises de son R&B intimiste.
Ce nouvel EP n'échappe pas à la règle, et s'écoute sans faim. Dans Psychic, le chanteur américain décrit son histoire d'amour avec son devin. Ce thème peu habituel donne lieu à une magnifique chanson, et il serait grand temps que vous cédiez à l’apaisement.

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Album: Innocent Country 2 (7/10)
Genre: Jazz rap / Soul / woodwinds

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Album: I Feel Alive (7+/10)
Genre: Indie pop / Synth pop

Un très beau morceau pop à l’instrumentation impeccable. Synthés, flûtes et voix se mettent au diapason sur fond de basse disco, avec une outro déstructurée magnifique. Dommage que l'album, dont ce morceau sert d'introduction, ne parvienne pas à maintenir ces sommets d'indie pop tout du long...

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Album: Closure (EP) (6-/10)
Genre: synthpop / electropop

Des vocals à la Lana del Rey, une ambiance synthpop electropop quelque part entre Flume et Lorde, un refrain avec un drop boosté aux basses type 808 et aux hi hats trap... Les influences sont peut-être un poil trop évidentes pour ne pas sentir un tapotement de la chanteuse sur son épaule disant "T'as vu ? Je me suis inspiré de ça, tu reconnais ? Attends le refrain je vais être encore un peu plus obvious pour que tu puisses le voir encore plus". Toutefois, ce morceau est tout de même bien foutu et s'écoute sans soif, en attendant un premier LP de la chanteuse suédoise pour voir ce qu'elle a vraiment dans le ventre.

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Album: A Pennies Worth (6/10)
Genre: Chill rap / R&B

Une bonne trouvaille qui nous vient encore de nos voisins d'outre-Manche. Le titre a tout le potentiel d'un feel good de l'été, dans le bon sens du terme. Une ambiance très chill et mellow, des mélodies relaxantes et un très bon apport de l'artiste en featuring.
Même si les talents de MC de Kinkai restent limités sur tout un album, le rappeur britannique montre sur ce projet qu'il reste tout à fait capable de réaliser des morceaux de qualité.

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Album: Future Past Life (6+/10)
Genre: Synth pop / Indietronica

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Single issu de l'album After the Curtains Close (sortie 17 juillet 2020)
Genre: Art pop / Baroque pop / Pop "conte de fées"

Figure énigmatique tapie derrière son masque intégral de toile blanche, Jonathan Bree m'avait complètement enchanté en 2018 avec son magnifique album Sleepwalking. Dans son nouveau single, le mystérieux néo-zélandais le voit prêter le devant de la scène à une autre artiste de son label, Princess Chelsea. La fusion de ces deux mondes est remarquable, tant la voix enchanteresse de la chanteuse et l'instrumentation féerique de Jonathan Bree réussissent à nous transporter dans l'atmosphère fantastique d'un conte de Charles Perrault.
A l'orée d'un bois, quand la nuit est tombée et les étoiles levées, la musique de Jonathan Bree nous montre la voie du fantastique et de la rêverie.

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Album: Instrumental Relics (6+/10)
Genre: instrumental hip hop / cloud rap / hypnotique et surréaliste

Certes, I'm God est issu d'un mixtape sortie en 2012, mais Clams Casino a décidé de remettre ce morceau au goût du jour en l'incluant à sa compilation "instrumental relics" sortie en avril 2020.
Un bon moyen de se replonger dans l'oeuvre du producteur de génie qui a retourné le rap game du début des années 2010 grâce à ses collaborations avec A$AP Rocky sur des prods majestueuses, révolutionnaires par leur approche hyper cinématographique et surréalistes.

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Single
Genre: Synth rap / Space rap

La promotion de ce single vaut déjà à elle seule le coup d'oeil: un concert fortnite avec diffusion du clip en temps réel, bienvenue en 2020 ! Heureusement, musicalement parlant, ce titre a plus de qualités à faire valoir que sa promotion. Le nom du titre est un clin d'oeil au prénom de Kid Cudi et au nom d'artiste Travis Scott (qui a lui-même choisi son nom en référence au prénom de Kid Cudi !). Malgré ce casting alléchant, The Scotts tient bien plus de Travis Scott que de Cudi, dont le couplet est assez anecdotique. Une déception compensée par une impressionnante instru futuriste qui conduit le morceau à elle seule. L'outro est également très réussie, de bon augure pour un éventuel futur projet de ce nouveau duo ?

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Album: Fetch the Bolt Cutters (7/10)
Genre: Piano pop / Cabaret

Déjà adoubé unanimement par la critique, le nouvel album de Fiona Apple est en effet un curieux objet. Il déroute autant qu'il intrigue, à peine commence-t-on à s'y habituer qu'un nouvel ornement sonore inattendu vient nous frapper en pleine poire. Cela plaira aux cool kids, et laisseront sur le carreau

Shameika possède un côté cabaret piano très sautillant malgré l'intimité des thèmes abordés par Fiona. Original et entraînant.

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Single
Genre: balade électro-mélancolique

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Album: To Feel Alive (EP) (6-/10)
Genre: Exotic pop / R&B

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Single
Genre: Soul / Soft country

Son dernier album, Atlanta Millionaires Club, m'avait conquis. Quelle voix, quelle douceur, suprême délice de volupté à mes oreilles subjuguées !
Autant vous dire que ce single, qui se démarque de ses précédents morceaux par l'utilisation de violons et violoncelle, arrive à point nommé dans cette période troublée.
Faye, je t'aime.

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Album: Peaceful as hell (6-/10)
Genre: Electro industrial / Glitch pop

A l'origine, une couverture d'album remarquable, dans le mauvais sens du terme. Quelque part entre l'immonde et le répugnant, elle a toutefois le mérite d'explorer de nouveaux horizons de laideur et de kitsch. Le contraste entre le signe peace and love et les flammes qui le dévorent sur un fond d'écran windows 98 est saisissant, et on retrouve cette dualité dans les sonorités de l'album.

Sharp Halo est un morceau extrêmement agressif et oppressant, malgré des voix distantes et détachées. En l'écoutant, j'ai envie simultanément de casser du CRS et danser une ronde de la joie. De prendre des kilos de Xanax et de pratiquer un coït furieux. C'est à la fois très dérangeant et défoulant, donc forcément recommandé.

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Album: Single promotionnel de Nectar (
Genre: Art Pop / R&B

Après une première moitié un peu bancal, le morceau prend son envol sur de délicats arpèges qui renvoient à No Surprises de Radiohead. Un chœur céleste s'élève pour donner de l'ampleur à la voix de Joji, jusqu'ici cantonnée à un phrasé R&B mou et sans relief. Alors oui, c'est vu et revu, les ficelles sont grosses et tout semble être fait pour dire à l'auditeur "TU VAS AVOIR DES FRISSONS REGARDE COMMENT LES HARMONIES VOCALES SONT BELLES, PENSE A QUELQUE CHOSE DE TRISTE TU VAS VOIR TU VAS PLEURER". Mais pourquoi bouder son plaisir quand une chose simple est bien exécutée ?

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Single
Genre: Post rock / jazz / noise

Ils avaient déjà frappé fort en 2019 avec leur premier album Schlagenheim. Une énorme claque en live à la Boule Noire. Si jeunes et pourtant si forts.

Pour boucler la boucle, Black Midi a décidé de nous livrer un dernier extrait de leurs sessions du premier album, qui s'apparente à une longue improvisation. Une lente progression, décousue, qui alterne entre la tranquillité du post-rock et la violence du noise, soutenue par une batterie virevoltante et une voix incantatoire.

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Album: SAWAYAMA (7/10)
Genre: dance pop / synthpop

Après deux EPs prometteurs, Rina Sawayama revient avec un premier album, qui a eu le malheur de sortir le même jour que Fetch The Bolt Cutters, le dernier album de Fiona Apple. La communauté musicale a choisi de s'écharper sur la légitimité du premier 10/10 décerné par Pitchfork depuis une dizaine d'années plutôt que de discuter de l'album de la Japonaise. A tort selon moi, car il s'agit d'un très bon album de pop, mélangeant métal, dance, synth et rock avec beaucoup de talent.
Tokyo Love Hotel est une chanson qui fleure bon les 80s avec ses claviers et son refrain très rétro. C'est un peu cliché par moment, très "over the top" dans l'ensemble, mais pour peu que vous abandonniez votre côté snob, vous ne pourrez que vous laisser entraîner par ce morceau aux mélodies irrésistibles.

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Album: La Yarará (6/10)
Genre: pop / dream pop

Une curiosité dream pop venant d'Argentine, avec juste ce qu'il faut d'exotisme au niveau des cordes pour sortir du lot.

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Album: Watch This Liquid Pour Itself (8-/10)
Genre: Art pop / ballade

Et moi qui m'attendais à un simili Uboa ou Lingua Ignota au vu de la pochette d'album, j'étais loin du compte. Popcorn heart est une magnifique ballade au refrain sublime, qui n'a rien à envier aux meilleurs morceaux de Lana del Rey.
Une instrumentation simple et dénudée, pour mieux mettre en valeur la voix enchanteresse de la mystérieuse Okay Kaya.

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Album: Taciturne, les inachevés (5+/10)
Genre: rap

Taciturne avait été un gros coup de cœur de 2019, une des principales sorties rap fr de cette année. Les textes à fleur de peau et les instrus mélancoliques de Dinos avaient trouvé écho en moi, jeune homme blanc privilégié, dont le vécu est pourtant à l'opposé du rappeur de la Courneuve.
Grand seigneur, Dinos nous gratifie en cette époque de confinement des démos et maquettes de Taciturne n'ayant pas été retenues pour l'album. Honnêtement, si ces 10 esquisses de morceaux sont toujours un cadeau gratifiant pour les fans invétérés de l'artiste, on est également obligé de reconnaître qu'on comprend sans trop de mal pourquoi la grande majorité de ces morceaux n'a pas été retenue.
A l'exception de Midtwon Pt. 1, véritable pépite malheureusement trop courte (1 minute et 37 petites secondes), dont la montée en puissance inachevée qui n'aboutit pas sur un climax est une véritable injustice. Dinos, si tu me lis, on veut Midtown Pt. 2 !