L'année ciné 2024

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It's not fake... It's Predetermined...
Partant d'une tragédie familiale légendaire aux Etats-Unis (même s'il prend pas mal de liberté avec la réalité, omettant carrément Chris, le 6ème frère Von Erich, suicidé lui aussi) Sean Durkin aidé par son excellent casting, même dans les plus petits rôles, construit un mélo puissant d'un classicisme à l'ancienne, sur fond de culte de la performance toxique, d'emprise paternelle et d'un fatum très américain. Une vrai réussite d'autant que le catch dont je suis amateur, n'est pas ici un simple gimmick ou décor mais un véritable enjeu de mise en scène du récit.

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Même s'il ne respecte pas complétement son "contrat" de found footage/lost media annoncé dans son introduction par cette caméra dans les coulisses lors des coupures pubs, cette reconstitution d'un late show sur le paranormal des années 70 qui tourne mal est vraiment réussie tant sur la forme qui reproduit tous les codes et le grain de ce genre d'émission d'époque, que par sa galerie de personnages vraiment bien croqués, Dalstmalchian en tête en host dépassé par les événements et surtout par sa montée d'un fantastique parfaitement dosé.

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On construit un mur pour ne pas voir ou ne pas se voir ?
J'aime beaucoup Jonathan Glazer et sa capacité à suggérer l'indicible sous une apparente neutralité quasi documentaire. Le dispositif de la Zone d'intérêt qui nous fait vivre de façon faussement détachée, comme un simple mécanisme d'enregistrement historique, le quotidien en apparence aimant mais si mesquin et privilégié de la famille du commandant le camp d'Auschwitz est vraiment déstabilisant, faisant de ce lieu un bruit de fond permanent et obsédant, que l'on ne veut pas voir mais qui ne cesse de nous rattraper. Hélas c'est peut-être aussi la limite même du film qui finit par devenir trop mécanique dans sa volonté de ne pas sortir de ce dispositif.

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Petite bombe argentine bien vénère qui fait le tour des festivals, cette histoire de contamination démoniaque dans une zone rurale oubliée peut aussi se lire comme une parabole d'un fascisme que les anciens ont déjà combattu mais face auquel les jeunes sont impuissants tant les moyens de la combattre semblent être devenues des incantations désincarnée incompréhensibles et sans valeur. Le résultat est très violent et désespéré mais pêche hélas un peu dans son rythme et la cohérence de son déroulé.

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Jolie surprise que ce film de nunsploitation, genre très à la mode ces derniers temps, qui s'inspire beaucoup du cinéma bis italien des années 70, ne serait-ce que par la mise en avant de sa musique très discordante mais qui va aussi chercher du Bruno Nicolai. Sur un canevas assez basique de couvent aux noirs secrets où arrive une jeune novice, le film évite de n'être qu'une collection de jump scares inoffensifs mais n'hésite pas à être particulièrement cruel avec ses personnages jusqu'à un final éprouvant.

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Beau et froid comme le désert
Deuxième partie toujours aussi hiératique que la première, avec des visuels absolument dingues et un sérieux papal qu'on ne peut que saluer. Après c'est toujours aussi long et verbeux, mais curieusement je suis davantage rentré dedans que dans le premier volet et j'ai même eu l'impression qu'il manquait presque une heure pour vraiment expliciter tout le final, porte ouverte, forcément, à une suite.

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Bayona nous offre une version forte et réaliste de cette histoire vraie déjà plusieurs fois portée à l'écran, et, par sa volonté de coller aux personnages comme un groupe, il réussit à nous confronter à leurs deuils et à leurs dilemmes moraux tout en utilisant son cadre montagnard comme une véritable prison oppressante à ciel ouvert. Après avec sa durée de 2h24 et son ventre mou central rempli d'échanges philosophico religieux, on finit parfois par moment, comme les survivants, à trouver le temps long.

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Très bonne surprise que cette petite série B qui sans révolutionner le genre exploite au mieux son concept et ses petits moyens. Après un crash spectaculaire vu de l'intérieur de l'avion (qui n'est pas sans évoquer "le cercle des neiges"), les survivants, certes un peu stéréotypés mais attachants, coincés dans une poche d'air dans l'appareil qui se remplit d'eau, s'aperçoivent que des requins sont venus festoyer des victimes. Ménageant autant le côté survie et film catastrophe que les attaques surprises de requins, ce film offre enfin ce que l'amateur de squale vorace est venu chercher.

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Continue ? Yes No
La suite de l'excellente surprise qu'était le 1er One Shot reprend l'histoire directement à la fin du précédent et se rejoue Die Hard en plan séquence dans un aéroport déserté. Si techniquement c'est toujours très bien fait, privilégiant une action sèche et violente qui fait mal et qu'Adkins assure dans l'action c'est hélas aussi une simple redite un peu moins inventive aux allures de séquences de jeu de tir à la troisième personne où, en dehors du personnage d'Amin le seul un peu creusé, la caractérisation des personnages y compris de son héros passe aux oubliettes. La fin ouverte appellera certainement un "One Last Shot"

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E la nave va pas ou Morts à Venise
Si ce film ne restera pas comme le plus grand de la Iglésia, on est étonné après quelques passages en festival de voir ce film de 2021 sortir à la sauvette sur Prime en 2024 sans même une version en espagnol. Car ce slasher pour imparfait qu'il soit (ses protagonistes sont insupportables, son montage est assez saccadé), où de jeunes Espagnols sont massacrés par des Vénitiens en costume de carnaval excédés par les ravages du tourisme de masse a plein de belles idées visuelles et un charme qui n'est pas sans rappeler les giallos de la grande époque. Et puis j'adore Venise.

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Dev Patel complètement investi devant comme derrière la caméra nous offre un premier film que beaucoup comparent à John Wick mais qui est beaucoup plus viscéral et expérimental dans sa violence comme dans ses choix de mise en scène. Dommage cependant que le scénario n'aille vraiment pas au delà de son histoire de vengeance très lambda et de sa dénonciation politique très frontale de la corruption et des dérives de l'Inde de Modi. On reste un peu sur sa faim.

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Je ne peux pas dire que je suis complétement rentré dans cet étrange conte philosophique voltairien avec du cul, même si je reconnais la beauté formelle un peu surréaliste de celui-ci et la qualité de l'interprétation, Emma Stone en tête. Mais le côté théâtralement surjoué de certaines scènes et la mise en scène trop consciente d'elle même (mollo sur le fish eye Yorgos !) donne à l'ensemble un aspect trop artificiel.

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Si Liam Neeson nous livre sans surprise sa partition habituelle de vieux tueur taiseux vengeur, ce polar, bien que très classique, mais agréablement tenu, vaut pour son atmosphère rurale irlandaise dans les années 70, et surtout sa galerie d'excellents seconds rôles à commencer par Kerry Condon impeccable en passionaria impitoyable de l'IRA et Jack Gleeson en petite frappe aussi détestable qu'attachante.

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N'étant pas grand connaisseur de City Hunter au delà de quelques épisodes vu par hasard, je ne me hasarderais pas sur la fidélité supposée de l'adaptation. En tant que tel, c'est pas antipathique juste plutôt quelconque, le mélange propre à la série d'humour gras et salace et de scènes d'action super sérieuses passant pour moi plus difficilement en live qu'en dessin animé, d'autant que les acteurs en font volontairement des tonnes et que la production value clinquante fait quand même un peu trop lisse et artificielle pour convaincre.

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C'est sûr, sa forme ne dépasse pas le téléfilm BBC plan plan propre sur lui fait pour mettre en avant Anthony Hopkins et pleurer un bon coup. Mais on ne va pas voir ce film pour prendre une leçon de cinéma mais plutôt pour la page d'Histoire qu'il éclaire et les parallèles avec la situation actuelle. C'est son projet, c'est aussi sa limite.

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J'aime plutôt bien les excentricités délirantes de Matthew Vaughn habituellement, mais là je dois avouer qu'après 3 Kingsman, il arrive un peu au bout de son propos formel et scénaristique avec cette nouvelle wannabe franchise d'action-espionnage semi parodique à twists, marrante sur le papier, mais plombée par des effets visuels vraiment indignes d'une prod à 200 millions et d'un cast d'aussi bons acteurs.

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Un peu compliqué de voir l'un de mes cinéastes favori terminer sa carrière sur un téléfilm aussi platement mis en scène. Adaptant une pièce de théâtre et alors que le genre du film de procès à donné de grandes œuvres ces derniers temps, Friedkin semble se contenter de laisser ses comédiens dérouler leur texte en simples champs/contrechamps avec quelques lents travellings sous une lumière plate de production AB. Certes l'intrigue et l'étude de personnage est intéressante et on se laisse quand même prendre par l'écriture mais cela aurait pu hélas être shooté par n'importe quel tâcheron de série télé d'il y a 20 ans. J'aurais pu l'accepter de n'importe qui d'autre mais pas de toi William et savoir que c'est ton dernier film me rend encore plus triste.

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Je fais habituellement partie des admirateurs de Mann mais là, clairement, je suis un peu déçu par ce biopic bien trop lisse et générique, aussi soigné sur la forme et l'interprétation que caricaturale dans ses enjeux que dans certains choix de mise en scène. Pourquoi parler anglais avec ces accents italiens forcés ? Comment accepter ces scènes de crash affreuses avec des mannequins en mousse numérique ? J'espère que ce n'est pas son dernier projet.

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Même si Doug Liman qu'on a connu bien meilleur s'en défend, son remake est bien à l'image de beaucoup de production de plate forme ces derniers temps. Un concept accrocheur et des comédiens qu'on aime au service d'une histoire mécaniquement basique et sans enjeu qu'on a oublié 2 mn après la fin du film. Avec sa débauche d'effets visuels numérique trop visibles dans ses combats, ça n'a même pas la fraîcheur "innocente" de l'original.

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Pur film prétexte à exploiter deux marques, calibré pour enfant, qui nous renvoie aux plus kitchs épisodes de Jun Fukuda des années 70. Mais pas par hommage, non, par fainéantise. Wingard se contente de faire un film vain mais agité, tout en CGI colorés parce que pourquoi pas. Il ne fait plus rien de ses personnages humains ultra caricaturaux et abdique toute idée de dramaturgie au profit de mornes bastons de monstres dans des décors interchangeables. Même moi qui aime ça habituellement, je me suis ennuyé.

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A l'image du premier volet, Snyder sacrifie tout au culte du plan pompier au ralenti (et faut reconnaître, y en a des jolis) avec une naïveté campagnarde qui nous fait croire par moment qu'on est dans une publicité "Belle des Champs". Jamais une idée neuve, jamais un élément surprenant. Non: comme dans la fan fiction d'un gosse de 8 ans, ce film n'est qu'une compil de scènes et de visuels puisés ailleurs avec lequel il joue comme avec des Playmobils. Quand Besson faisait le même caprice de gosse en pillant toute la SF qu'il aimait dans "le 5ème Élément", au moins, lui, il arrivait à lui donner une personnalité.

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Un film catastrophe suédois autour d'une mine qui s'effondre entraînant la ville construite dessus . Dommage l'idée de départ, semble t-il basée sur des événements réels était intéressante. Problème: le film est infiniment quelconque, sans ambition visuelle ou scénaristique et se concentre sur des conflits familiaux téléphonés façon téléfilm TF1 s'avérant, hormis sa scène centrale de catastrophe, plutôt ennuyeux.

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Renny, Renny, Renny... tu m'en aura fait gober des pastilles difficiles à avaler. Et ce thriller d'espionnage lambda tournée pour la Millenium à Thessalonique, la ville la moins cinématographique de Grèce (mais en fait essentiellement reconstituée en Bulgarie) où vient finir de s'échouer ce qui reste de carrière du pourtant sympathique Aaron Eckhart ne viendra pas remonter le niveau tant il déroule mécaniquement ses péripéties téléphonées et gâche tes quelques efforts pour créer des scènes d'actions potentiellement sympas par un montage cut à peine lisible. Faut-il vraiment que je sois nostalgique pour m'infliger ce genre de pensum.

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Ca y est, la mue entamée depuis quelques films est terminée: justicier mutique, omnipotent et indestructible, Jason Statham est le Chuck Norris des années 2020. Et ce film d'action générique un brin réac signé des "génies" David Ayer et Kurt Wimmer à base d'ancien super espion apiculteur qui se transforme en Punisher pour exterminer une corporation d'escrocs sur Internet échappés du Loup de Wall Street est aussi profondément stupide que prévisible que son héros.

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Ma passion des sous Die Hard de pacotille me perdra. Petite prod américano-bulgare fauchée qui recycle une énième fois l'idée de méchants terroristes d'une contrée fictive d'Europe centrale s'emparant d'Air Force One et d'un Président des Etats-Unis qui ne se laisse pas faire, protégée par une super commando indestructible au physique de top modèle. Le film est hélas bien trop quelconque pour sortir du lot même au second degré (quelques scènes de combat filmé façon "plan séquence" à la mode sont même assez honnêtes). Curieusement même son patriotisme outré à l'ancienne où les institutions sont plus importantes que la personne qui les incarne ne fait plus rire en ces temps de déshérence de la fonction présidentielle américaine depuis l'ère Trump.

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Si 10 ans après on est content de retrouver le personnage génialement interprété par Tony Shaloub avec ses manies et sa galerie de personnages, on déchante un peu devant la platitude de ce revival aux dialogues peu percutants, à l'enquête téléphonée et à la fin kitch "à la BIM Stars" ultra gênante. Dommage de ne pas avoir utilisé davantage la seule bonne idée du film: les réactions ultra paranoïaques de Monk pendant l'épidémie de COVID.

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C'est assez formidable de passer après deux tels chef d'œuvres du cinéma pour juste torcher au final un téléfilm poussif et formaté qui n'arrive jamais à poser le moindre visuel iconique ou une scène un peu mémorable. Si Ana Girardot et Sofiane Zermani font le job malgré des personnages mal écrits, Alban Lenoir est à 10% de ses capacités et Franck Gastambide, endormi, ressemble à Eric Judor sous stéroïdes.

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Polar désabusé noyé sous les filtres oranges ou verdâtres déguelasses pour essayer de se donner un genre un peu arty où Jean-Claude traine sa carcasse et son ennui en vieux flic brisé à la recherche d'une rédemption et débite en voix off des dialogues pontifiants sur un rythme neurasthénique. Le tout pour camoufler son caractère de production industrielle préfabriquée, montée sur le nom de sa star. Les affiches où Van Damme est photoshopé à la truelle pour le rajeunir sont bien plus drôle que le produit lui même.