L'Hydre de papier : Lis en 1000 pages, 2000 repousseront (2022)

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(160 pages)

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(160 pages)

Une synthèse de l'histoire spirituelle et politique du Japon, très condensée mais riche en informations pour ceux qui, comme moi, connaissent mal l'Archipel pré-XVIIIème siècle.

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(399 pages)

Très bon ouvrage qui ajoute à l'étude historiographique l'aspect social, culturel et psychologique de la Guerre du Pacifique. Comment le Japon fut embrigadé dans une politique expansionniste, accepta sans broncher ou presque les décisions toujours plus désespérées des dirigeants et quel impact laissa l'après-guerre et l'occupation américaine.
Excellent.

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(191 pages)

Écrit en pleine ère Taisho, soit quelques décennies après la dissolution de la caste des samouraï devenus inutiles à la société japonaise, Bushido est moins un texte sur les principes du code du samouraï qu'un fantasme de ceux-ci. Il faut voir avec quelle naïveté l'auteur prétend que les bushi étaient tous des individus vertueux, justes et droits qui ne déviaient jamais de leur route, alors qu'historiquement on sait que les principes du bushido (qui d'ailleurs n'ont jamais été établi clairement et enseignés à l'ensemble de la caste des guerriers, autre fantasme) pouvaient être contournés pour éviter des conflits d'intérêt, ou tout simplement pour que le guerrier n'ai pas à se suicider.
Reste que le texte est très bien écrit, que les valeurs qu'il défend sont bien argumentées et détaillées (même si le fait que Nitobe cible un lectorat occidental le pousse à exagérer), et l'on comprend que ce code, même si trop beau pour être vrai, a inséminé toute la production culturelle de l'Archipel du XXème siècle, et continuera sans doute encore longtemps.

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(176 pages)

Un très bon complément à la lecture de Bushido l’Âme du Japon, qui remet le livre dans son contexte historique et décrit merveilleusement bien la condition des samouraï sous l'ère des Tokugawa, qui apporta une paix durable qui remit en cause bien des principes de la vie des guerriers, qui durent adapter leur mode de vie et leur philosophie à des changements de plus en plus drastiques de la société japonaise.

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(242 pages)

Lu pour les cours. Très bien expliqué, très bien structuré.

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(383 pages)

Je suis assez curieux de découvrir les sources d'inspiration de H.P Lovecraft. J'avais déjà bien aimé Le Grand Dieu Pan de Machen, dont la filiation est assez évidente, mais dans le cas de ce Roi en Jaune... Le fantastique des nouvelles du livre est bien plus subtil que ce à quoi je m'attendais, on est même carrément dans le registre de l'"Etrange", à savoir le monde réel perturbé par des éléments qui sortent clairement de l'ordinaire sans pour autant être explicitement surnaturels. En sous-texte, c'est une étrange mythologie que déploie l'auteur, dominée par une mystérieuse entité, le Roi en Jaune, qui est plus une idée qu'un individu à part entière. A ce titre, l'analyse de la saison 1 de True Detective présente à la fin de mon édition Livre de Poche apporte de bons éclaircissements autour de la démarche de Chambers.
Elle m'a en plus du même coup motivé à relire le livre et à revoir la saison 1 de True Detective.
Elle est pas belle, la vie ?

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(432 pages)

Sans être aussi touffues que les récits de Conan, les histoires de Solomon Kane ont un certain charme. Le personnage est bien plus porté sur les notions de bien et de mal, et est même un authentique justicier aux méthodes radicales, que par certains aspects on pourrait d'ailleurs associer à un fou tant sa soif d'éliminer le mal prend parfois des proportions démentes (dans la toute première nouvelle, il passe plusieurs années à la poursuite d'un bandit pour venger le viol et la mort d'une jeune femme qu'il a croisée par hasard). La nouvelle "Des Ailes dans la Nuit" est très clairement le pinacle des récits de Solomon Kane, extrêmement sombre même pour un récit howardien.
Bref, à nouveau le travail de Robert Howard me plait.

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(500 pages)

Un recueil de nouvelles bien sympathique. C'est la première fois que je lis du Zelazny et je constate qu'il a des idées très originales pour de la Sword & Sorcery, avec des histoires à base de magie, de monstres, de démons, et de vengeance. On regrettera que pas mal d'éléments installés au fil des nouvelles ne soient pas bien exploités par l'auteur, comme les 12 Abominables Formules que Dilvish n'utilisera que deux fois. De même, je trouve que le roman qui conclut la série a un rythme qui prend un peu trop son temps, là où les nouvelles visent l'efficacité et vont donc à l'essentiel.
Premier contact avec Zelazny concluant.

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(513 pages)

J'ai pris mon pied avec ce roman culte et je découvre du même coup le travail d'Easton Ellis. Le côté provoc' hypertrophié d'American Psycho ne l'empêche pas d'avoir un propos fascinant sur le monde de la haute société, où tout n'est que fausseté, rapports de façade, mensonges, hypocrisie et malhonnêteté. De sombre aspects dont Patrick Bateman semble être une sorte d'allégorie exagérée, tout en étant un personnage plus complexe qu'un simple fou furieux huppé. Dénué d'empathie, narcissique, misogyne, parfois totalement à la masse, mais avec quelques épisodes épars où il devient étonnamment sympathique, ce qui est une sacrée performance étant donnée la cruauté des scènes de meurtres qui ferait vomir les papes du cinéma gore.
American Psycho est une belle réussite, méchante, incisive, écrite avec un style clinique qui nous enferme dans la tête d'un psychopathe à qui tout réussit (à moins que ?).

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(107 pages)

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(308 pages)

Un recueil de nouvelles très sympathique qui propose une belle variété d'histoires sur le thème de la mémoire, de la mélancolie du temps qui avance inlassablement en emportant tout, d'un passé impossible à oublier, bref, un recueil sur le passé, et pourtant très vivant, lyrique, lumineux.

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(186 pages)

Le fameux petit roman/nouvelle qui a inspiré La Planète Sauvage de René Laloux, une jolie petite fable SF sur le déclin des civilisations, sur les espèces dominantes et la place infime de l'Om à l'échelle du cosmos. L'histoire est racontée très rapidement, va à l'essentiel dans un style qui minimise l'esthétisme et les longues descriptions. Ce sera un défaut pour certains, mais un telle dépouillement permet de donner au roman une simplicité et un universalisme bienvenus.

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(286 pages)

La passion pour la mythologie nordique est palpable dans l’œuvre de Neil Gaiman. Pas seulement dans le crépusculaire American Gods, mais aussi et surtout dans son Sandman, qui parle de la fin des vieux imaginaires supplantés par d'autres, qui est une relecture métatextuelle géniale du fameux Ragnarök.
Je n'ai pas lu les œuvres sur lesquelles Gaiman s'est appuyé pour son travail de synthèse comme l'Edda poétique (mais l'envie y est), mais pour un néophyte complet de cette mythologie au final très méconnue à la fois du grand public et des spécialistes (nous n'en connaitrons jamais que des bribes...), c'est une très bonne porte d'entrée, racontée dans un style très simple, qui va à l'essentiel et retranscrit bien la démesure de ces légendes épiques où se côtoient dieux et géants, et où la morale est souvent floue.

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(224 pages)

Un livre brillant à plus d'un titre, qui nous parle de la tyrannie, de ses rouages et de l'impossibilité tragique de l'endiguer éternellement. L'Histoire suit son cours, faite de tyrans, de libérateurs et de nouveaux tyrans, et mal avisé celui qui pense qu'il peut bouleverser cet état de fait.
Opposer ainsi le fascisme réaliste et l'humanisme impuissant a une résonance toute particulière pour des auteurs russes. C'est un récit qui est triste car, bien que science-fictionnel, il est bien trop réaliste.

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(372 pages)

Cronenberg est un homme talentueux, qui nous propose un livre aussi alambiqué et difficile d'accès que ses dernières propositions. Sorte de mélange de toutes les périodes du cinéaste (corps, esprit, société), Consumés interroge la notion de vrai, ce qu'elle signifie dans un monde où le consumérisme est roi et dirige nos vies, quitte à nous pousser à ne faire plus qu'un avec lui, et consumer à notre tour nos semblables. L'histoire est étrange, parfois difficile à suivre mais riche de réflexions très fortes. Le format livre permet à Cronenberg de nous immerger dans son monde intérieur. Nous lisons l'intérieur de sa tête et en ressortons confus, incapables de distinguer le bien du mal, mais avec la certitude que nous ne l'aurons pas consommé et juste oublié 2 jours après. C'est déjà pas mal.

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(198 pages)

Très bonne rétrospective sur la production de Phase IV, contenue dans l'édition collector de Carlotta Films. L'auteur décrit très en détail le processus de création, revient sur la carrière de Saul Bass ainsi que sur celle de ses collaborateurs sur le film. On se rend bien compte que celui-ci n'est clairement pas une série B au sens trivial du terme, qu'il y a bien une réflexion quasi-métaphysique sur la place de l'Homme sur Terre (réflexion qui a pas mal évolué au fil des différentes versions du scénario).
Big up à Ken Middleham qui a réalisé toutes les séquences des insectes, qui a vraiment abattu un travail d'enfer bien mis en valeur par le film.

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(500 pages)

Première fois que je lis de la SF chinoise. Le Problème à Trois Corps se présente comme un livre de hard-SF, et dispose donc d'un important bagage scientifique qui donne de la crédibilité à son récit. Ce dernier pose des questions vraiment très intéressantes sur l'évolution de la race humaine, sur son futur, sa place dans l'univers et sur la science de manière générale. J'ai très très envie de lire la suite, qui s'annonce pleine de tension !

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(735 pages)

Cette suite parvient à faire encore mieux que le précédent. Avec énormément de minutie et de malice, Liu Cixin nous raconte l'évolution de la civilisation terrienne sur 2 siècles, et nous fait suivre les grands bouleversements technologiques et humains induits par la menace d'une guerre inter-espèce dont l'issue est très incertaine. Il se dégage du livre un incroyable sentiment de pessimisme, Cixin replace l'espèce humaine dans la grande histoire de l'univers et la ramène à l'humilité (à ce titre, la révélation de la signification du titre est particulièrement marquante). L'histoire est extrêmement dense, les enjeux sont sans cesse redistribués et rendus d'autant plus palpables que le nombre de points de vue a drastiquement augmenté et le suspense est maintenu jusque dans les toutes dernières pages.
Que donne la suite et fin de cette grand épopée ? Je l'ignore, mais je suis impatient de découvrir ça !

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(941 pages)

Quel incroyable voyage nous a proposé Liu Cixin !
Dans cette grande saga où se côtoient l'intime et les bouleversements à échelle cosmique, nous voyons l'Humanité tenter de se débattre contre des forces qui la dépassent, lutter en vain pour continuer d'exister dans un univers cruel. Trouvera-t-elle la mort inéluctable à la fin du voyage, ou bien une forme de transcendance ?
Incroyable, incroyable !
Mon seul petit regret est que le dernier quart du roman passe peut-être un poil trop vite sur des évènements dont on aurait aimé qu'ils soient encore plus développés. Mais à part ça, chapeau l'artiste !

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(139 pages)

Recommandé par des proches, ce livre est tout à la fois difficile d'accès si l'on ne connait que les très grandes lignes de l'histoire récente de la Syrie, et en même temps très accessible grâce à un style très dépouillé et quelques notes en fin de livre pour nous aiguiller sur le contexte global.
Le tout prend la forme d'un poème en prose extrêmement libre dans la forme, ce qui n'est pas pour le déplaire. L'auteur y fait état d'un pays meurtri de l'intérieur par des décennies de despotisme et d’extrémisme religieux, qui a détruit des familles, des villages, des esprits. Le deuil et la nostalgie se côtoient, tous deux teintés du sang des innocents.
Cela donne de fait un livre dont la forme peut désarçonner, mais qui une fois intériorisée nous entraine dans un joli voyage mélancolique.

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(117 pages)

Le pitch de départ de ce recueil m'intriguait, mais le résultat ne me convient pas entièrement. L'auteur développe un univers de science-fiction qui se veut plus métaphorique que concret. Il y est avant tout question de la décadence de la société et des mœurs, de la perversion des rapports sociaux dans une cité futuriste où sexe et apparences prennent le pas sur tout. L'idée est intéressante, mais on a l'impression que l'auteur survole son sujet, qu'il passe bien trop vite sur des éléments qui auraient pu être approfondis.
Une petite curiosité, en somme. Pas déplaisante mais pas incroyable.

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(544 pages) x2

Le fameux livre-scandale de toute une génération. Lolita, il faut le dire tout de suite, est un livre assez difficile et peu supportable dans la façon dont il nous raconte la vie d'un pédophile. Ceci dit, c'est également un roman extrêmement bien écrit, dans une prose riche et érudite, qui remplace la crudité des scènes de sexe par de subtiles métaphores pourtant tout aussi dérangeantes. Nabokov a une plume sacrément fine, d'autant plus qu'il marche constamment sur le fil du rasoir avec son protagoniste, tout à la fois un homme de bonne éducation, érudit et poète, et un profond salopard qui justifie ses actes par des thèses pseudo-sociologiques et pseudo-folkloriques, mais, et c'est à souligner, dont on peut douter de la crédibilité en tant que narrateur. Puisque toute la narration est faite de son point de vue et est destinée à plaider sa cause auprès d'un jury que nous ne verrons jamais, il aura envie d'embellir la vérité, et peut-être même de nous la cacher (par exemple, rien ne nous permet d'affirmer avec certitude que Quilty était coupable de quoi que ce soit, et que ça n'est pas juste pure supercherie de la part d'Humbert Humbert pour se dédouaner de la responsabilité de ses actes).
Bref, beau roman, riche et poétique, et extrêmement subtil dans le traitement de son sujet.

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(193 pages)
Édition bilingue

La Théogonie est un texte intéressant pour ceux qui veulent en savoir plus sur le fonctionnement du panthéon grec et de son histoire riche de symboles complexes. C'est une mythologie où la force et l'intelligence, le féminin et le masculin, l'ordre et le chaos, bataillent en permanence. Une histoire de lignées divines qui s'affrontent pour le pouvoir absolu en écrasant tout sur leur passage.
La forme qui sur-abuse de listage de noms de dieux et de créatures est parfois rebutant, mais ma lecture peut valoir le coup pour les curieux.

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(157 pages)

Je ne connais pas des masses le travail de Ionesco. Son approche du théâtre, tournée vers l'absurdité jusqu'à l'absurde, est tout à la fois déroutante et fascinante, flirtant avec le métaphysique. Les Chaises parle du vide de l'existence, de comment nous tentons vainement de le meubler à grands renforts de conversations nonsensiques, d'apparats de pacotilles, de fausse sagesse et de folie. Les Chaises, c'est le Vide.

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(206 pages)

Ionesco parodie Shakespeare, il reprend à son compte le thème du pouvoir et de la corruption pour faire écho aux horreurs des régimes fascistes européens du XXème siècle, plus particulièrement le communisme stalinien et le nazisme. Il développe ainsi un propos extrêmement noir sur l'Histoire qui ne serait faite que de meurtres, de batailles nonsensiques, de trahisons et d'usurpations de trônes elles-mêmes suivies de nouvelles trahisons, meurtres et batailles nonsensiques, ad aeternam. C'est tout à la fois drôle et méchant, c'est très sympathique.

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(142 pages)

J'ai moins apprécié cette pièce-ci de Ionesco. Si je retrouve son thème de l'échec de la communication, ici transformé en échec de la transmission du savoir, et un goût pour l'humour pince-sans-rire, je ne suis pas certain d'en avoir saisi toutes les subtilités, si elles existent. Les leçons totalement lunaires du Professeur semblent indiquer que Ionesco se moque de l'enseignement, de la prétention à détenir le savoir et de l'impossibilité à le transmettre dans un monde où l'éducation rime moins avec compréhension qu'avec mémorisation. Mais je n'ai pas été trop emballé par la pièce.

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(190 pages)

Encore une fois une pièce totalement absurde. Une sorte de vaudeville perverti qui n'aurait pas dépareillé chez David Lynch. Les dialogues sont creux, vidés de toute substance, les personnages préservent un semblant de manières et d'apparence de sociabilité mais sont incapables d'aligner deux répliques sans tomber à côté. Rien n'a de sens, tout part à vau-l'eau. Les relations sont fausses, les répliques sont fausses, les personnages sont faux, ils n'ont rien à dire et en même temps disent tout et n'importe quoi, comme si c'était leur seul mode d'existence dans un univers où la parole, même sans matière, est outil de conformisme au contrat social.
C'est tout à la fois d'une bêtise absurde crasse et d'une intelligence redoutable !

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(406 pages)

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(85 pages)
[Ce n'est pas ce livre-ci mais un essai de Roland Beyen, "Ionesco ou le sens de la contradiction], que je répertorie ici. Il n'est pas présent dans le catalogue Senscritique]