La révolution pour les enfants

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Un roi tyran, un château-monde vertical avec un clivage de classe marqué, une ch'tiote référence au nazisme (le travail rend libre). Le révolutionnaire est un oiseau, ses alliés sont des fauves et 2 prolétaires (bergère et ramoneurs de leurs états).

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La révolutionnaire est une enfant loup, ses alliés sont les créatures de la forêt. Le tour de force de Myazaki est de puiser dans l'imaginaire pour alimenter une révolution verte contre un régime qui ne semble pas tyrannique envers la population, mais dont le productivisme est mortifère pour son environnement naturel.

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La clôture de la première trilogie voit le triomphe de révolutionnaires organisés contre un empire fascistoïde. Le tyran, d'origine populaire, est incarné par un homme masqué, la cruauté de son règne est montée crescendo durant la trilogie. Il sert des monarques, non dénués de valeurs obscures.

Symétriquement, les symboles véhiculés par les hérauts empruntent à la chevalerie et à la magie. Pas de révolution sans peuple, il s'agit ici d'habitants de la forêt qui font basculer la bataille finale au profit de la révolution. 8 ans après la fin de la guerre du Vietnam, les références aux Viet-minh sont évidentes.

Leur allure de nounours leur a valu une sous-estimation par l'Empire. Ce qui fait de la victoire des rebelles une victoire sur l'ignorance en surplus d'une victoire sur l'autoritarisme.

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Mais pourquoi donc un film sans renversement de régime dans cette liste ? En 2011, en plein règne de Sarkozy et de chasse aux sans-papiers, sort un dessin animé dont les valeurs se situent aux antipodes du discours politique de l'époque.

Le tyran est un Préfet de Police qui utilise la chasse aux monstres comme tremplin politique (tiens donc !). Son mépris des pauvres (qu'il veut "lessiver, liquider, lever l'ancre et prendre le large") fait référence au discours de "Karcherisation" des banlieues populaires utilisé par la droite au pouvoir à la sortie du film. Les révolutionnaires qui le feront tomber sont des saltimbanques, des immigrants et des petites gens. On peut voir la référence à la seine qui déborde comme une métaphore du peuple qui s'insurge pour sauver la République en péril. Plusieurs fois dans le film, la symétrie entre une bête au cœur d'or, sorte de quasimodo du XIXᵉ Siècle, est mis en parallèle avec la bête immonde qui sommeille dans le comportement du préfet.

Pas de changement de régime à la fin, mais un dénouement qui débouche sur une réaffirmation des fondements Républicains d'égalité par les différentes institutions (notamment policières et scientifiques). Une mini-révolution dans le contexte morose du début des années 2010.

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La révolution, c'est toujours mieux dans un royaume qui n'existe pas. Ici, une société de bigs exploitants a asservi l'humanité dans la consommation de jeux vidéo. Mais tout va bien finir avec une révolution aux mille clichés. Le réalisateur s'est lâché...

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Avec un poulailler, c'est plus facile ! On assiste à la révolution de poulets face aux fermiers qui veulent les liquider.

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La reprise du film en dessin animé. Pas très innovant, mais sur le papier, c'est de la révolution.