Le RIC des Gilets jaunes. Mémoire de sociologie politique.

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Grand classique de la sociologie interactionniste, très clair et bien exposé.

+++ : la notion d'entrepreneur de moral

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L'intérêt de ce bouquin c'est que Muriel Darmon redéfinit la notion de "carrière" issue de la sociologie interactionniste. Elle l'adapte à la sauce bourdieusienne. Elle insiste sur le fait qu'utiliser la notion de carrière nécessite pour le sociologue de réaliser 2 opérations : 1) une opération bourdieusienne : restituer les conditions sociales de possibilité de cette carrière ; 2) une opération interactionniste : restituer les étapes successives de cette carrière.

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Je ne me suis pas excessivement servie de ce bouquin. Mais le livre montre comment le monde associatif s'est professionnalisé : il s'est agrégé au marché du travail.
Utilisation pour le mémoire : dans mon terrain, de nombreuses personnes étaient au chômage avant de rejoindre les GJ. Elles sont devenues militantes pro-RIC, et en rejoignant ensuite des assos pro-RIC, elles ont pu retrouver un emploi par cet intermédiaire. On voit ainsi que le milieu associatif joue un rôle "compensatoire" à l'égard du marché du travail.

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Excellent ouvrage. A la fois d'un point de vue normatif, puisqu'on a une définition très rigoureuse de ce qu'est le RIC. Du point de vue historique, puisque les auteurs retracent la généalogie de cet outil, etc. D'un point de vue géographique, puisqu'il y a l'état des lieux de la pratique du RIC dans le monde. Mon mémoire consiste à ajouter un point de vue sociologique sur cet objet, ce qu'il n'aborde pas.

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Très bonne synthèse sur les travaux et les théories de la sociologie des mouvements sociaux. Par contre, moi les synthèses d'ouvrage ça me passionne pas, d'où la note de 7. Je préfère aller lire le texte directement, puisque des fois c'est un peu expéditif les analyses des modèles cités.

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"Ancêtre" de l'analyse de l'engagement militant.

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Le Chapitre 7 (il me semble) est consacré à l'analyse de la participation politique en ligne. Les auteurs qui ont rédigé ce chapitre sont spécialistes du militantisme féministe en ligne. Elles fournissent une méthode d'analyse de la participation politique, typique des milieux militants féministes, que l'on peut exporter sur d'autres terrains.

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La note est faible, mais ma critique la justifie.

Par contre, force est de constater que c'est un ouvrage qu'il faut avoir lu, je pense, avant de se lancer dans une enquête de sociologie. Crayon à la main, en tenant compte point par point des arguments mobilisés par les auteurs.

Les concepts de "vigilances épistémologiques", la nécessité d'adopter une démarche réflexive à l'égard des méthodes de récolte de données, l'exigence d'une théorie partielle du social... Bref, autant de remarques intéressantes à garder en tête.

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Les thèmes de recherche de Dominique Pasquier ont ceci de particulier qu'ils n'intéressent presque personne dans la discipline, alors même qu'elle interroge des pratiques centrales dans les familles de classes populaires.

En l'occurrence, pour comprendre la participation politique en ligne, surtout lorsqu'elle concerne des militants issus de classes populaires, ce livre est une mine d'or.

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Pour distinguer très clairement les notions de "démocratie participative" et de "démocratie directe". L'une est une réponse édulcorée à la critique populaire de la démocratie représentative ; l'autre est une réponse radicale.

D'où vient ce titre ? Il est emprunté à l'ouvrage de Boltanski et Chiapello "Le Nouvel esprit du capitalisme". Ces derniers expliquent que la critique "libertaire" du marché du travail ("nous manquons de liberté dans le travail") a été intégrée par le capitalisme, sans pour autant répondre véritablement à cette critique. En faisant du marché du travail un enfer encore plus difficile à supporter, avec les fameuses politiques de "flexibilisation", les travailleurs ont encore moins de libertés. La conclusion de ces deux sociologues est que cette récupération par le capitalisme de la critique libertaire est une belle arnaque.

Loic Blondiaux affirme que l'on observe un phénomène similaire du côté des institutions politiques.

Les citoyens font une critique des institutions représentatives, l'Etat incorpore cette critique en proposant des institutions "participatives" à la population, comme le "conseil citoyen", le "budget participatif"... Mais cette réponse tient encore à l'écart les citoyens de la véritable participation : elle n'a aucune force contraignante, ce n'est qu'un outil de marketing. Seule la démocratie directe, où les citoyens auraient un véritable pouvoir de décision politique, serait une réponse satisfaisante à cette critique de la représentation.

Mais comme Loic Blondiaux n'est pas un révolutionnaire (lol !), il conclut en disant "oui mais la démocratie participative c'est bien parce que c'est déjà ça".

Super.

Bon ben voilà la différence entre démocratie participative et démocratie représentative.

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Enquête ethnographique un peu reloue à lire, parce que mal écrit. Elle porte sur le phénomène de l'abstention dans les classes populaires. Selon les auteurs, l'abstention est liée au non-inscrit ou "mal" inscrit sur les listes électorales

Dans le cas de mon sujet, j'ai eu affaire à des gens qui rejettent la démocratie représentative. Je croyais qu'ils ne votaient pas, mais je me suis trompée. Donc ce livre ne m'a pas servi à grand chose, si ce n'est à distinguer une forme d'abstention que l'on trouve parfois chez certains critique de la démocratie représentative. Mais cette abstention est d'une toute autre nature.

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Un peu chiant.

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Ma note ne rend pas justice aux travaux de Gaxie. Pour moi, après Bourdieu, c'est un des meilleurs sociologues en France. Première remarque de forme : c'est d'une clarté presque mathématiques. C'est extrêmement bien écrit, les raisonnements sont clairs, fins, détaillés. C'est un plaisir à lire.

En outre, c'est un incontournable de la discipline. Il permet de répondre à la question : d'où vient l'abstention ? Et cela, d'une manière plus intéressante qu'une quelconque enquête ethnographique sur le sujet...

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Je déteste AOC.

Pourquoi ?

Ce sont des "intellectuels" qui écrivent dans les bouquins qu'ils publient ou dans les tribunes médiatiques qu'ils offrent. AOC a la prétention de proposer une "vision intellectuelle" de l'actualité.

Donc leurs analyses ont ce caractère "sacré" du fait qu'elles ont été produites par des pontes universitaires.

Petit problème : une analyse sans fondements empiriques construits, c'est qu'une opinion. Même si c'est écrit avec style, en citant tout ses travaux publiés par le passé, parce que ça a une vague ressemblance avec le phénomène présent, ben ça reste une opinion. Comme cette opinion n'est pas plus fondée qu'une autre sur une observation rigoureuse de la réalité, ben ça ne vaut pas plus que l'opinion de mon boulanger. J'exagère grave, mais c'est un peu l'idée. Je serais gênée à la place de certains contributeurs de cet ouvrage, quand on voit parfois comme leurs analyses sont à côté de la plaque sur le mouvement des Gilets jaunes... Je ne citerai personne !

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Le concept d'engagement distancié. Vrai, faux...?

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Quelques articles intéressants, j'apprécie l'écriture et la clarté de Serge Paugam.

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Imbitable ce bouquin. C'est honteux limite. C'est mille fois pire que ce que j'ai pu critiquer dans le Métier de sociologue. Pour moi, y a un manque de respect du lecteur ! Le mec écrit pour lui...

Bon, bref, du coup, je suis plutôt allée lire les "traductions" en français correct de son modèle des conjonctures fluides. Ça m'a été utile, mais est-ce que ça vaut le coup de passer 3 semaines à lire le texte original pour le comprendre ? Je verrai.

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La fameuse "traduction" en langage français correct de l'oeuvre de Dobry. J'ai beaucoup apprécié l'article de Lilian Matthieu.

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Un des meilleurs livres de cette liste. Passionnant ! C'est clair, c'est riche... Bien écrit... Un modèle de rigueur en sciences humaines.

J'ai dû le citer une quinzaine de fois, il m'a été extrêmement utile. Beaucoup plus que je n'ai pu l'imaginer !

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Je consacre une partie au rôle "fondateur" du référendum de 2005, et de la non-prise en compte de son résultat en 2007, dans la carrière militante du RIC. C'est de là que naît le militantisme en ligne pro-RIC, en se joignant au milieu chouardiste. Et c'est les gens de ce milieu-là, où se mélangent des pro-RIC, des pro-tirage au sort, des pro-réécriture de la constitution, etc., qui a joué un rôle central !

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M'en suis pas servie finalement.

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Tout individu intériorise des "dispositions", qui sont l'état "plié" du social. L'analyse à l'échelle de l'individu des dispositions permet aussi d'étudier le macrosocial (étude des structures sociales : classes sociales, famille, école...). En "dépliant" le social contenu dans les dispositions individuelles, nous pouvons aussi étudier le macrosocial.

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Je m'en suis servie à plusieurs reprises, d'autant plus qu'ils identifient également que les personnes présentes dans son enquête sont devenues des GJ.

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Sympa, on comprend bien le principe de l'analyse de données. Par contre, je trouve que l'explication pourrait être plus pédagogique, quitte à se fonder sur des exemples plus simples. L'autre problème c'est qu'il n'y a d'explications qu'à partir d'un logiciel particulier. On ne comprend pas comment les calculs sont réalisés, et comment on pourrait réaliser manuellement ces calculs.