Lectures [2025]
33 livres
créée il y a 5 mois · modifiée il y a 1 jourAlbertine disparue (1925)
À la recherche du temps perdu / 6
Sortie : 1925 (France). Roman
livre de Marcel Proust
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Janvier.
Un avant dernier tome plus court et concentré, n'ayant pas bénéficié d'une relecture, qui rejoue à la fois le motif de la jalousie (présent dans chaque tome), de la souffrance amoureuse mais aussi, et peut être plus encore, celui du deuil. Si la mort de la Grand mère du narrateur avait frappé ce dernier après une certaine latence, donnant son titre à la partie des intermittences du cœur, la disparition d'Albertine (la rupture comme la mort) apparaît d'emblée dans toute sa brutalité. Albertine disparaît du livre et demeure l'éternelle insaisissable, dont le caractère mystérieux apparaît comme la vraie raison du chagrin du narrateur.
C'est un tome peut être moins marquant du fait de la durée de cette très longue variation (débutée avant même ce volume) autour de l'absence, de l'incertitude, de la libération doublée du chagrin mais de quoi se plaint-on, n'est-ce pas là le cœur même de la Recherche ? "Albertine disparue" n'en possède pas moins quelques savoureux passages, notamment les pages touchantes sur l'escapade à Venise et la relation entre le narrateur et sa mère. C'est aussi un volume qui se termine par une accélération soudaine, donnant l'étrange impression que pour la première fois depuis 6 tomes, il se "passe quelque chose".
Au cœur de la maison
Sortie : 26 mai 2023 (France). Poésie
livre de Ella Yevtouchenko
Mr_Chouette a mis 4/10.
Annotation :
Janvier.
Vies minuscules de Pierre Michon (Essai et dossier)
Sortie : 20 mai 2004 (France). Essai
livre de Dominique Viart
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Janvier.
Dominique Viart fait partie des spécialistes des écritures contemporaines, ce n'est donc pas un hasard s'il a beaucoup écrit sur celui qui s'est attaché à revenir au sujet, au récit et au réel après les bouleversements de ce que l'on a nommé la "Nouvelle critique".
Si la forme de cet essai est évidemment liée à la collection dans laquelle il paraît, sorte de "commentaire" général visant à accompagner la lecture d'un texte, il n'en est pas moins d'une clarté lumineuse, tout particulièrement pour ce qui est de la place particulière de Michon dans la littérature de son temps. Bien loin d'être "le dernier écrivain du XIXe siècle", comme il s'amusait à se qualifier, Michon s'avère d'une modernité frappante, particulièrement nourrie de Faulkner dont il apparaît comme l'un des héritiers.
Du fait de son format, Viart va vite et ne fait qu'approcher les questions essentielles de l'oeuvre, mais avec une justesse et une limpidité remarquable. Plus que les travaux de J-P. Richard, c'est le livre à lire si l'on veut commencer à entrer dans l'étude de l'oeuvre du Mich'.
Une seule lettre vous manque (2024)
n°05/53
Sortie : octobre 2024. Essai
livre de Claro
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Janvier.
Un texte court, la règle voulant que chaque livre fasse exactement 53 pages, mais particulièrement savoureux. Claro fait partie des auteurs "malins" et son idée de lire la Disparition comme l'invention de la traduction est finalement le plus bel hommage qu'il pouvait rendre à Pérec. On n'a désormais qu'une hâte : relire cet immense livre qui a un "petit truc en plus".
Miette (1995)
Sortie : 3 janvier 1995. Récit
livre de Pierre Bergounioux
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Janvier.
V13 (2022)
Chronique judiciaire
Sortie : 25 août 2022. Articles & chroniques
livre de Emmanuel Carrère
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Janvier.
Emmanuel Carrère c'est un peu ma petite friandise littéraire. V13 ne fait pas exception à cette règle, c'est même un des plus Carrère de tous les Carrère. Il y revient sur le long procès des attentats du vendredi 13 novembre, dit le V13, récrivant des témoignages de victimes, retraçant l'organisation des attentats, revenant sur la vie et l'identité des accusés, sur la géopolitique du djihadisme (à mon sens les parties les plus intéressantes) mais aussi et peut-être surtout, sur la petite communauté des habitués du V13.
C'est un texte simple est empli d'une grande d'honnêteté ; Carrère sait "d'où il parle" et a conscience du pathos de certains de ses effets mais il l'assume, ne sachant faire autrement. De là un texte qui, s'il n'en est pas d'une profondeur abyssale, n'en demeure pas moins d'une immense justesse. C'est un peu "vous n'aurez pas ma haine", parfois presque "Paris est une fête", mais il s'en dégage tout de même quelque chose de fort, et je pense que c'est ce que les gens vont chercher dans les textes de Carrère.
L'Homme des haies
Sortie : 23 mars 2012 (France). Roman
livre de Jean-Loup Trassard
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Février.
Toute mise par écrit d'une langue orale (ou populaire) est par définition une dénaturation, si ce n'est une vaste illusion. Ni Zola, ni Barbuse, ni Céline ne font exception à ce principe élémentaire. Et pourtant. Et pourtant, à lire Jean Loup Trassard, figure de "l'écrivain paysan" découvert dans les années 1960 par Georges Lambrichs, on est parfois tenté de se dire qu'on est pas loin. Pas loin d'une parlure populaire, vraie, qui sorte du fantasme comme du misérabilisme. Mais je crois que je n'aime pas trop cette qualification "d'écrivain paysan" (pourtant assumée par l'auteur) Trassard est bien plus qu'une figure de la littérature du terroir - la littérature "pleine de châtaignes" comme le dit Michon - c'est une langue brute mais qui capture un ensemble de sensations.
"L'homme des haies" par bien des aspects ressemble à une anthologie paysanne, une encyclopédie dans laquelle l'auteur s'acharne à énumérer les pratiques, les gestes, les sensations qui tissaient le monde paysan et que la voix narratrice ne retrouve plus, à la manière d'un ubi sunt mâtiné de patois.
La Maison rose (1987)
Sortie : 10 septembre 1987. Récit, Roman
livre de Pierre Bergounioux
Mr_Chouette a mis 9/10.
Annotation :
Février.
C'est presque pour préparer mon esprit au retour de Michon, que je me suis laissé aller à ce court texte de Bergounioux. C'est vrai, on l'associe souvent à Michon, moi le premier, quoi de mieux pour me faire patienter peut-être... Effectivement, son ombre n'est pas bien loin, publiée 3 ans après VM, La Maison rose est également un livre du deuil, un livre écrit "pour les morts" (mots de Bergounioux mais qui pourraient tout à fait s'appliquer à Vies minuscules) dont le centre de gravité demeure cette maison rose qui n'est pas sans rappeler la ferme des Cards et comme chez Michon, il se dessine, derrière l'évocation de ces morts successives, une forme d'autobiographie oblique.
Et pourtant je n'arrive pas à me convaincre. Michon n'est pas le référent ici. On penserait plus facilement à Claude Simon voire à quelque chose de Mallarméen dans cette prose plus manifestement intellectuelle et moins chargée d'ironie. Bergounioux est parfois difficile à suivre. Je pense à ce premier chapitre avec le loriot mort où tout semble litote et périphrase, comme raconté depuis la nébuleuse d'un souvenir. On se perd dans sa syntaxe (d'autant qu'il a une savoureuse tendance à interrompre brutalement ses phrases) autant que dans les relations entre les différents noms évoqués, c'était déjà le cas lorsque j'avais lu Miette. On se sent parfois lycéen à essayer de déchiffrer les images et pourtant ce roman dégage une force sereine où, page après page, on voit le temps qui lentement s'écrit.
J'écris l'Iliade (2025)
Sortie : 6 février 2025. Récit
livre de Pierre Michon
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Février.
Personne n'espérait ce roman. D'abord parce que personne (personne, c'est moi) ne l'avait vu venir, lorsque soudain, au détour d'un entretien, Michon lâchait le morceau et évoquait un récit ("récit", même sous-titre que la première édition de VM) prochain où chaque partie se focaliserait sur un accouplement. Était-ce là l'annonce du retour du Michon des Beunes ? Ensuite, personne ne l'espérait, peut être parce que ce n'était pas cela que l'on attendait, on espérait autre chose, pas vraiment le pornographe mais le Roi enfin revenu. Car J'écris L'Iliade est un livre qui dérange. Par sa langue plus concise mais aussi plus crue, par son hybridité ensuite, l'autofiction étant nettement séparée (quoique) des récits mythologiques, et bien sur par son érotisme écrasant, sa pornographie sans-doute, souvent trop excessive pour être prise au sérieux mais parfois simplement lourde.
Tout ne fonctionne pas aussi bien qu'on le voudrait, tout n'est pas égal dans le texte, de toutes façons, Michon le formule lui-même, quoi qu'il en soit il sera adulé par la critique ("croûte" ou non) mais il se dégage malgré tout de cette lecture quelque chose d'assez libérateur, un rire immense, décapant, ou plus exactement une jouissance farouche. Vies Minuscules était déjà traversé par une ironie amère mais ce volume semble pousser la chose à outrance ; si tout y est plus visible, rien ne m'y semble pourtant bien sérieux, aussi ce n'est pas un hasard si le livre se termine sur un gigantesque autodafé, un trafougeau dans lequel finit toute la littérature - et quelle ne fut pas ma surprise d'y croiser, Jean-Loup, le "Grand Ecrivain", lu il y a à peine deux semaines ! Le Roi est devenu son propre bouffon, son aède lubrique.
C'est cette partie, "J'écris l'Iliade", qui me reste en tête en refermant le livre, elle ainsi que son pendant, "J'invente un Dieu", dont je ne la dissocie plus vraiment. Ces deux fragments sublimes qui justifient tout le livre à mes yeux.
L'Adversaire (2000)
Sortie : 31 janvier 2000. Récit
livre de Emmanuel Carrère
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Février.
Relecture pour les cours.
Le Serpent d'étoiles (1933)
Sortie : 1933 (France). Récit
livre de Jean Giono
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Février.
Un Giono moins connu, concentré en une petite centaine de pages mais encore très marqué par le lyrisme panique des textes précédents et annonçant particulièrement à la fois Le Chant du monde (puisque c'est de cela qu'il est question dans la pièce jouée par les bergers) et Que ma joie demeure (avec l'idéal de communauté paysanne et l'homme comme menace pour le monde).
Le livre se scinde en deux parties distinctes. Dans la première l'auteur/narrateur raconte ses rencontres avec des amis berges et ses différentes tentatives pour aller assister à une pièce lyrique jouée dans les collines par les bergers, le soir de la Saint Jean. Après divers échecs, il y parvient et la seconde partie se veut la retranscription de cette pièce où les éléments entiers prennent la parole.
On est encore très proches des premiers textes de Giono, par cette référence évidente à Virgile et à l'idéal pastoral mais déjà on sent poindre une noirceur : la venue de l'homme, que la Terre voit comme une menace. La pièce et son lyrisme prononcé ne m'a pourtant pas tant marqué, au contraire de la première partie du récit, qui se suffirait presque à elle-même.
La Fin de l'homme rouge (2013)
ou le Temps du désenchantement
Vremâ sekond hènd (Konec krasnogo čeloveka)
Sortie : septembre 2013 (France). Récit
livre de Svetlana Alexievitch
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Mars.
En 2009, Laurent Demanze évoquait le "nouvel âge de l'enquête" dans un essai consacré aux écrivains dont la méthode de travail se rapprochait de celle de l'enquêteur. L'expression est de Zola mais elle annonce une pratique qui fleurira particulièrement dans la seconde moitié du XXème siècle et dont Svetlana Alexievitch peut être vue comme l'un des modèle le plus exemplaires.
Lorsque l'on parle d'Alexievitch, c'est surement le mot de "méthode" qui revient le plus ; c'est cette méthode (parler aux gens, recueillir des dizaines d'heures de témoignages sur son magnétophone pour ensuite les retravailler, les réagencer etc) qui semble focaliser l'attention, comme si ce qui faisait le texte se trouvait d'abord en dehors de lui-même, dans ce geste qui rappelle le journalisme mais qui, chez elle, est hautement littéraire.
Il résulte de ce travail un ensemble polyphonique, une oeuvre tissée de centaines de voix, contradictoires, noyées par la déception, le chagrin, la fierté, la rancœur ou la rage et dont la somme se voudrait peinture de l'ex URSS dans toute sa diversité et dans toute sa contradiction. Loin de l'esthétisation fétichiste sur "l'âme russe", Alexievitch tente de coudre ces mots ensemble, formant une oeuvre dont le caractère étouffant fait paradoxalement toute la puissance.
Poésies · Une saison en enfer · Illuminations (1873)
Sortie : 7 mars 1973 (France). Poésie
livre de Arthur Rimbaud
Mr_Chouette a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Mars.
Relecture de l'ensemble.
Florides helvètes et autres textes
Sortie : 20 janvier 1995 (France).
livre de Charles-Albert Cingria
Mr_Chouette a mis 6/10.
Annotation :
Mars.
Les Champs d'honneur (1990)
Sortie : décembre 1990. Autobiographie & mémoires, Roman
livre de Jean Rouaud
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Mars.
Comme un air familier de Claude Simon quoique moins virtuose dans sa syntaxe et moins déroutant dans ces bonds de cabri à travers le temps. J'ai souvent eu l'impression de retrouver L'Acacia - publié, je le réalise, un an plus tôt - un acacia au bois moins noueux et aux épines moins retorses mais avec cette même odeur enivrante d'un passé qui jamais ne passe.
Il ne faut pas se laisser berner par ce titre aux accents patriotiques (et qui n'es sans doute pas pour rien dans mon lien avev Simon) la guerre, ici, n'est que très discrète - elle apparaît uniquement dans les dernières pages du livre ou par quelques mentions fugitives - il y a au contraire quelque chose d'assez ironique dans l'évocation de ces figures de laissés pour compte de l'histoire, d'êtres qui ne sont plus de leur temps et qui ne semblent avoir survécu au monde que par accident.
C'est un roman quelque peu oublié de l'histoire littéraire malgré son prix Goncourt. Avec le temps, les remarques élogieuses de la 4eme de couverture ont quelque chose de délavé... Peut être Rouaud est il arrivé un peu tard ou fut il éclipsé par le Nobélisé Claude Simon... et pourtant quelles pages ! La vieille 2CV du grand père, la digression sur la pluie en
Lambeaux (1997)
Sortie : 6 juin 1997 (France). Roman, Autobiographie & mémoires
livre de Charles Juliet
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mars.
Discours de Stockholm (1986)
Sortie : 1 mars 1986. Essai
livre de Claude Simon
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mars.
Le Captain Cap, ses aventures, ses idées, ses breuvages
Sortie : 1902 (France). Roman
livre de Alphonse Allais
Mr_Chouette a mis 6/10.
Annotation :
Avril.
Fragments de Lichtenberg (2008)
Sortie : avril 2008. Roman
livre de Pierre Senges
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Avril.
Encore un étrange objet littéraire signé Pierre Senges. Il y est question des milliers d'aphorismes (non fictifs) rédigés par Georg Christoph Lichtenberg, penseur bossu et homme de science du XVIIIe (non fictif) et des débats critiques (fictifs) qui ont fait rage après sa mort, partant du postulat que ces maximes seraient en fait les fragments d'un même ensemble, d'un opus magnus façon puzzle qu'il ne resterait qu'à ré-ordonner. D'une première conjecture, naîtront une suite d'hypothèses critiques et des querelles littéraires qui deviennent progressivement le cœur du livre. Le débordement de la marge sur le cadre.
Et si vous n'avez pas tout suivi, c'est normal car Pierre Senges est un habitué des textes qui fuient et des œuvres séditieuses. Son texte lui même se compose souvent comme un assemblage de séquences décousues mais ici il pousse le jeu plus loin encore en jouant sur la plasticité du discours critique et son attirail de notes, de remarques marginales, de parenthèses enchâssées... Chaque fragment convoque d'autres fragments générant ainsi un vertige littéraire. Son roman est à l'image de son personnage : gibbeux. Il pourrait aller droit mais prend goût aux sinuosités, aux parenthèses, aux interruptions... Naît de cela un gros bébé joufflu, souvent hilarant, parfois long et volontairement poussif, un digest qui se plaît à être indigeste. L'œuvre gonfle - au sens propre comme au sens figuré - et, mue par un désir encyclopédique, se met bientôt à dévorer l'entièreté de la littérature (Polichinelle, la Genèse, Robinson Crusoé, l'œuvre et la vie d'Ovide, un Blanche Neige avant Grimm...) dans une forme de boulimie littéraire, qui fascine autant qu'elle assomme. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Senges a également écrit un texte à partir de Moby Dick, le grand roman encyclopédique.
Mais malgré la lourdeur d'hippopotame d'un pareil projet, Senges demeure un écrivain d'une habileté remarquable. Il sait qu'il sait bien écrire et s'il ne le sait pas, alors que quelqu'un lui dire bon sang ! car malgré les "bosses" de son propre récit, on ressort de ce livre sourire aux lèvres, frappé par ses trouvailles délirantes : la gibbosité comme ornement, les diverses techniques de fragmentation du livre (l'ombre de Perec est évidente), le principe d'un Lichtenberg comme unité de mesure du monde (dont le licht, le décilicht...) ou encore l'hypocondrie comme pratique littéraire totale.
La Mémoire et les Jours (1985)
Tombeau du dictateur - Varsovie - Les Folles de Mai - Kalavrita des mille Antigone, et autres textes
Sortie : 27 avril 2013 (France). Récit
livre de Charlotte Delbo
Mr_Chouette a mis 9/10.
Annotation :
Avril.
L'Origine (1975)
Die Ursache
Sortie : 1975. Autobiographie & mémoires
livre de Thomas Bernhard
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Avril.
Discours de la servitude volontaire (1576)
Sortie : 1576 (France). Essai, Philosophie
livre de Étienne de La Boétie
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mai.
Les Onze (2009)
Sortie : 24 avril 2009. Roman
livre de Pierre Michon
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mai.
Seconde lecture.
14 (2012)
Sortie : 4 octobre 2012. Roman
livre de Jean Echenoz
Mr_Chouette a mis 6/10.
Annotation :
Mai.
Lettres d'une Péruvienne (1747)
Sortie : 1747 (France). Récit, Roman
livre de Francoise de Graffigny
Mr_Chouette a mis 5/10.
Annotation :
Mai.
Flaubert, à propos du XVIIIème, demandait à ce que l'on verse "de l'eau-de-vie sur ce siècle d'eau sucrée" et je n'ai pas cessé de songer à cette phrase à la lecture des Lettres d'une Péruvienne qui représente tout ce qui me fatigue. J'ai déjà beaucoup de mal avec les "Lettres Persanes", auxquelles je reconnais pourtant des qualités, mais je frôle le malaise avec cette nouvelle version qui semble n'en conserver que les défauts. D'une part, je ne supporte pas cette couleur exotisante (pour décrire les coutumes au Pérou) qui, sous couvert d'ouverture, plonge tête la première dans le mythe du bon sauvage. D'autre part, les épanchements sentimentaux de Zilia ou le chagrin de Déterville me donnent la nausée. Même la charge critique - ici c'est le regard d'une femme faite esclave - sur les coutumes européenne ou la place des femmes demeurent assez timides, tout juste de quoi permettre à un enseignant d'isoler un petit passage "significatif". Seule la fin un peu brutale de ce récit lui rend quelque intérêt, déjouant certaines attentes de lecture tout en se réfugiant dans une forme de moralisme moyen...
Éloge de l'ombre (1933)
Sortie : 1933 (France). Essai
livre de Junichirō Tanizaki
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mai.
La Littérature nazie en Amérique
Literatura nazi en América
Sortie : 1996 (France). Recueil de nouvelles
livre de Roberto Bolaño
Mr_Chouette a mis 8/10.
Annotation :
Mai.
Un concentré de tout ce que j'admire chez Bolaño - et plus généralement en littérature. Ce texte est un petit concentré de littérature, tout y est lecture et fait signe vers le texte. Cette saturation littéraire est si féconde qu'elle donne naissance à une myriade d'œuvres potentielles et à une galaxie d'artistes insoupçonnés. Mais à ce jeu très érudit se fond un humour et un sens évident de la parodie ; rien ne semble jamais pris au sérieux sous la plume de Bolaño. La Littérature nazie en Amérique parvient ainsi à trouver cet équilibre entre la satire politique et une jouissance de la potentialité de la littérature.
Le dernier texte, "Ramirez Hoffman, l'infâme", est particulièrement vif et savoureux car préfigurant ce que seront les Détectives sauvages, publié 2 ans plus tard.
Au château d'Argol (1938)
Sortie : 1938 (France). Roman
livre de Julien Gracq
Mr_Chouette a mis 7/10.
Annotation :
Mai.
Le style de Gracq porte à lui seul mais pour ce texte de jeunesse je comprends les réticences de Gracq lui même qui disait que l'on pouvait lire Au Chateau d'Argol sur le mode parodique. Il y a en effet une lourdeur narrative dans ce texte dont je ne peux m'échapper. Le style lui même, quoique flamboyant, a quelque chose de boursouflé comme si l'auteur se cherchait encore. Et pourtant... et pourtant la sensation d'espace y est si prenante, la géographie si palpable ...
Histoire du fils (2020)
Sortie : 20 août 2020. Roman
livre de Marie-Hélène Lafon
Mr_Chouette a mis 6/10.
Annotation :
Juin.
J'étais sceptique à l'idée de me lancer dans un texte de Marie-Hélène Lafon, sans doute était-elle trop Grandelibrairisée à mon goût et pourtant elle n'a de cesse de rappeler ses influences qui sont constituées d'auteurs qui me sont également chers : Michon ou Bergounioux. J'étais donc tiraillé entre la peur de lire une piètre reprise de Vies Minuscules et l'envie d'y trouver un bel hommage et peut-être un grand texte.
Je dois dire que stylistiquement c'est une assez belle surprise, c'est évidemment moins exigeant que ce que peut faire Bergounioux mais cela demeure parfois très bien senti et on s'y prend vite. Evidemment, on retrouve des marqueurs de ces récits des "encres orphelines" - un récit ancré géographiquement, mettant en scène les membres d'une famille, humbles comme ambitieux, à travers une temporalité morcelée, la chronique des morts, le tout avec une attention particulière aux sensations... C'est cette proximité qui me semble former le souci majeur du livre, trop ouvertement marqué par ses influences (on va jusqu'à croiser un "Père Michon" au début du récit...) et qui en devient presque impersonnel. J'ai par exemple beaucoup pensé aux "Champs d'honneur" de Rouaud ou à certains passages de "Miette", comme si Lafon finissait par disparaître derrière entièrement ses modèles.
La Forme du reste (2024)
Sortie : 29 novembre 2024. Poésie
livre de Pierre Vinclair
Mr_Chouette le lit actuellement.
Annotation :
[En cours]