Lectures 25-26

Annotation :

Comme le souligne le sous-titre, un traité d'ontologie néo-réaliste. Ouvrage qui se veut assez programmatique tout en élucidant les pistes d'une ontologie plate. On en reste pas à une espèce de manifeste comme ça peut être le cas chez Ferraris. Il faudrait tout de même le relire à la lumière de son ouvrage exclusivement consacré à la non-existence du monde (2013).

Comme souvent chez les néo-réalistes, on retrouve à l'origine de la critique un refus catégorique des grandes aberrations métaphysiques du 20e, et une stratégie de déflation des difficultés qu'on peut rencontrer en s'y confrontant. Un des premiers réquisits ouvrant le livre, c'est la volonté de décentrer l'ontologie de la perspective anthropocentrée. Comme il le dit en introduction, il faut dissocier absolument ontologie et épistémologie, et ne pas faire de la question de l'existence une question d'existence humaine, mais bien d'existence tout court. Ainsi s'ouvre la perspective des champs de sens et l'ontologie libéralisée qui en découle, du fait de l'infinité de ces champs, principe originaire de l'ontologie auquel veut se rattacher Gabriel.

Tout l'enjeu, c'est de faire de l'existence quelque chose de relatif aux champs de sens, sans pour autant tomber dans le relativisme. L'inexistence n'est jamais absolue chez Gabriel, et il y a cette espèce de tour de passe-passe assez intéressant qui revient à affirmer que, nier l'existence d'un élément, c'est toujours nier celle-ci relativement à un champ de sens, et par conséquent, affirmer de manière sous-jacente son existence dans un domaine particulier.

Ouvrage qui acte bien selon Gabriel la fin de ce qu'appelait Heidegger comme "l'ère des world-views", à voir comment la philosophie contemporaine a décidé et décidera de s'approprier un tel argument.

Annotation :

Ayant déjà lu Documentalité en surface, et ayant assez bien fréquenté les nouveaux réalistes, je ne pensais pas que la philosophie sociale et critique aurait une si grande prépondérance chez Ferraris. D'habitude, de telles réflexions sont rattachées de loin à des considérations ontologiques et métaphysiques, bien que chez Gabriel certains travaux y fassent explicitement droit, Ferraris se prête avant tout dans cet ouvrage à un traité de philosophie sociale, ou du moins, il explicite toutes les intrications de la métaphysique et du politique. Il n'y a rien de neutre dans les discours philosophiques nihilistes et postmodernistes, et Ferraris le montre très très bien. L'élaboration de contre-savoirs, d'un discours alternatif à celui de la science, la réfutation de l'émancipation par le savoir sont autant de caractéristiques du postmodernisme qui trouvent leur source dans la falsification de la science et du discours philosophique.

Très expéditif dans les développements, le manifeste renvoie plus en détail à chaque partie de l'oeuvre de Ferraris : à Documentalité sur la taxinomie ontologique ; à mobilisation totale sur la questiondu réalisme social, etc. l'ouvrage n'en perd pas en clarté, on reste sur quelque chose d'assez programmatique.

Sur la question du constructionnisme faible toutefois, il y a des choses à redire, notamment sur l'extension de l'existence des objets sociaux à la documentalité, Gabriel lui reprochait finalement de retomber en soubresaut dans le constructivisme.

Annotation :

Un bon résumé de l'évolution des discours pro-changement anthropique et alertant sur les conséquences du changement climatique. Lu pour se faire une idée des paradigmes climatiques qui jalonnent l'histoire des derniers siècles, Ca donne une bonne perspective pour le mémoire.

Annotation :

"L’un des plus répandus parmi ces produits est le parathion ; c’est aussi l’un des plus dangereux. À son contact, les abeilles deviennent « surexcitées et belliqueuses », exécutent d’infernales rondes, et agonisent en l’espace d’une demi-heure. Un chimiste, qui voulait utiliser la méthode la plus directe pour rechercher la dose de parathion toxique pour l’homme, a absorbé une quantité très faible de ce produit : 0,119 grammes environ. Il a été paralysé de manière si fulgurante qu’il n’a pu atteindre l’antidote préparé à portée de sa main. Il en est mort."

Je suis mort de rire

Annotation :

Ouvrage de rupture, on comprend pourquoi c'est un classique de la théorie de la perception. Il s'inscrit totalement en porte-à-faux avec la théorie de l'optique classique. Intégrer l'environnement (non au sens écologique) au centre de la question de la perception est assez remarquable. Le réalisme de la perception gibsonien est un renversement complet du kantisme. C'est l'environnement qui détermine la possibilité même de la perception. Si je vois, c'est en raison des jeux de lumières et de ses reflets sur les surfaces de cet environnement, en raison du mouvement que me permet l'environnement. Gibson dégage une ontologie tripartite : les milieux, les substances et les surfaces.

Si le livre est sympa à lire, il se perd à mon goût dans des catalogues d'objets bien parfois inutiles. Mais l'exigence d'exhaustivité pour proposer une alternative à l'optique dite classique reste à souligner. Peut-être que je le lirai plus en détail et affinerai la note de lecture, mais le lire en anglais avec autant de divergences m'a un peu fatigué.

Annotation :

"Comment les hommes voudront-ils obéir à ces lois sévères, si le législateur lui-même se refuse le premier à s’y astreindre ?"

Annotation :

Lecture mémoire

Annotation :

Peut-être qu'il viendra demain

Annotation :

Grand intérêt pour les articles de Naess et de Rolston. Le premier pour l'idée d'unilatéralité dans la protection de l'environnement, il ne s'agit pas de simplement se rattacher à un pseudo-concept de durabilité, ou pire, de soutenabilité. Il ne peut y avoir de demi-mesure dans la restriction de nos pratiques dévastatrices.

Chez le second, l'idée de décentrement de l'instance qui statue sur les éléments à protéger, ainsi que l'attention pragmatique accordée aux contextes où il est pertinent d'attribuer une valeur à un organisme sont très intéressantes.

Annotation :

Lecture pour la pragmatique