les 50 meilleurs romans du XXIème siècle

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"2666" est une oeuvre aussi déroutante que monstrueuse, un non-livre de mille pages qui est aussi une succession d'impasses, une oeuvre qui est aussi une forme absolue d'inachèvement, peut-être un moyen de ne pas mettre un point final à ce roman qui est aussi, à cause de la maladie de Bolano qui finirait par avoir sa peau en 2003, qui est aussi, donc, un livre
qui brasse toute sa vie et l'ensemble de son oeuvre.
A lire aussi : "Le IIIème Reich", "Etoilde distante", "Nocturne du Chili".

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Avec ce roman, le turc Orhan Pamuk signe une grande histoire d'amour, à la fois hors norme et d'un romantisme fou. Sur fond de révolution à Istanbul dans les années 70 et de lutte des classes, "Le musée de l'innocence" est une fresque flaubertienne et un livre passionnant sur une obsession.
A lire aussi : "Neige"

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La littérature de cet auteur espagnol hors norme est celle de la digression. Tous ces livres sont des joyaux, mais celui-ci est son chef d'oeuvre, car il y traite la littérature comme une maladie. C'est tout à tour absurde, intelligent, désabusé, drôle... Bref, c'est tout simplement la réflexion sur la littérature la plus jouissive de l'histoire.

A lire aussi : Dr Pasavento

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La prose de W.G. Sebald est tellement belle qu'elle peut parfois nous laisser à distance, mais son dernier roman est sans doute le plus puissant et le plus accessible. L'auteur allemand y revisite les horreurs du siècle à travers l'itinéraire d'un intellectuel.
A lire aussi : "Vertiges", "Les anneaux de Saturne".

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Saul Bellow a 85 ans quand il publie ce dernier roman, son plus beau avec "Herzog". Il met en scène un dandy aristocrate, à la fois exigeant et cruel, généreux et drôle. C'est un portrait sur la vieillesse, mais aussi un magnifique roman sur l'amitié.
A lire aussi : "Herzog"

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C'est sans doute le petit trésor caché de cette liste : un court roman borgésien qui doit aussi beaucoup à Samuel Beckett. Chez cet auteur argentin déjanté et méconnu, tout dérape. L'ordinaire n'est jamais certain, et son écriture nous fait basculer régulièrement du réel à l'invraisemblable. A moins que ce ne soit l'inverse.

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Par quelle bizarrerie ce roman incroyable, qui connaît un certain succès aux Etats-Unis depuis la fin des années 90, ne nous est parvenu que vingt ans plus tard? En s'attachant aux personnes et aux petites choses quotidiennes, Jean Hegland fait de son roman apocalyptique une fable écologique, un thriller psychologique et une ode à la forêt.

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En épurant son style au coeur des années 2000, le grand romancier américain Cormac McCarthy réinvente sa littérature. Après "Non vieil homme ce pays n'est pas pour toi", son geste est encore plus radical avec "La route", roman post-apocalyptique d'une pureté intense. En quelques dialogues ciselés et des images d'une puissance inouïe, Cormac McCarthy nous dévaste.

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En dix ans, Jonathan Franzen a publié deux chefs d'oeuvre : "Freedom" en 2011 et "Purity" en 2016. Ecrivain adulé ou méprisé, il n'invente rien de nouveau, mais retravaille le réalisme social et le récit psychologique en le baignant dans un langage contemporain, celui de la jeunesse, d'internet et des séries télévisées.
A lire aussi : "Purity"

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Dans les années 40 à Newark, sur fond d'épidémie de polio, la trajectoire d'un homme et une réflexion vertigineuse sur la destinée et l'arbitraire. Le dernier roman de Philip Roth est aussi l'un de ses plus puissants.
A lire aussi : "La tache", "Un homme", "Portnoy et son complexe" et "J'ai épousé un communiste".

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Le narrateur de ce roman est un spécialiste de la falsification. Subversif, satirique, William H. Gass s'amuse autour de ce personnage dans ce texte d'une infinie complexité.
A lire aussi : "Le tunnel"

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L'auteure la plus prolifique d'Amérique a une méthode bien à elle. A partir d'un fait divers, réel ou fictif, elle tisse un récit qui déborde et étudie en profondeur les travers de l'Amérique : la violence, la culpabilité, la corruption. Dans "Les chutes", le point de départ est le suicide d'un jeune homme dans les chutes du Niagara durant son voyage de noces.
A lire aussi : "Confessions d'un gang de filles".

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"Karoo" est un roman qui met en scène un anti-héros, dans la grande tradition du roman américain. C'est à la fois pathétique et totalement irrésistible.

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"D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis." C'est par cette première phrase géniale que commence ce grand roman initiatique de Richard Ford. Son écriture, derrière une simplicité apparente qui doit beaucoup à Raymond Carver ou Ernest Hemingway, dégage une vitalité incroyable. Ford ausculte le malheur avec énergie, humour et lucidité. Un futur classique de la littérature américaine.
A lire aussi : "L'état des choses"

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On retrouve dans ce court récit toute la prose mystérieuse de Paul Nizon. Sous l'apparence de petites histoires dérisoires cet écrivain suisse écrit des textes d'une grande poésie. Virevoltant et insaisissable.

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Sous le prétexte d'une enquête familiale, Rick Moody décrypte sa propre vie et l'histoire des Etats-Unis. Un chef d'oeuvre sur la culpabilité.

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Comme dans tous ces romans, Christoph Hein observe en entomologiste la trajectoire de son personnage. Dans ce roman aux accents kafkaïens, il s'agit d'un professeur proche de la retraite qui doit faire face à une administration retorse et au mépris de ses étudiants. Avec sa prose obstinée et rigoureuse, Christoph Hein traque l'absurdité des choses.
A lire aussi : "Paula T., une femme allemande"

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Ce n'est ni un récit ni un portrait ni un roman, et en même temps c'est tout cela à la fois. En choisissant comme personnage de son livre une personne vivante, écrivain de surcroît, Emmanuel Carrère bascule avec son héros dans la folie de l'écriture. Car Limonov est un type un peu dingue, un peu voyou, méprisant et orgueilleux, totalement déraisonnable. Une oeuvre aussi précise qu'ambiguë.
A lire aussi : "La classe de neige" et "L'adversaire".

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Ian McEwan est un écrivain très doué mais parfois un peu agaçant. Il produit des romans très accessibles, extrêmement plaisants à lire, mais qui conservent une certaine forme de distance ironique. C'est encore le cas ici, mais cela sert parfaitement ce récit qui narre 24h de la vie d'un londonien aisé. 24h où la tension et la barbarie feront écho à l'actualité, entre traumatisme post-11 septembre et manifestations contre la guerre en Irak.
A lire aussi : "Délire d'amour" et "Expiation".

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Depuis une quinzaine d'années, c'est la grande romancière américaine de l'adolescence. Dans ce sublime et mystérieux roman, elle dérive aux frontières du fantastique. Empruntant autant à la grande Joyce Carol Oates qu'à David Lynch, elle invente une écriture à la fois drôle et inquiétante, qui mêle les petites choses de la vie et une grande poésie.
A lire aussi : "Rêves de garçons", "Esprit d'hiver".

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Larry McMurtry a un humour corrosif. Il ressuscite dans ce roman son anti-héros à l'âge de la retraite. Duane abandonne son vieux pick-up et se met à marcher dans la campagne. Lui-même ignore pourquoi. Un pas après l'autre, il s'isole peu à peu. Emouvant et hilarant, sans doute le meilleur roman sur ce passage délicat qu'est l'âge de la retraite.
A lire aussi : "La dernière séance" et "Texasville".

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En s'imaginant mort, l'immense écrivain sud-africain poursuit son autobiographie fictive. Ce roman (son meilleur depuis "Disgrâce" en 1999) questionne avec intelligence l'écart qu'il peut y avoir entre la vie d'un homme et son oeuvre littéraire.
A lire aussi : "Disgrâce".

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Ce roman est une parabole qui conte l'ascension fulgurante puis la disgrâce brutale qui s'abat sur un joueur de baseball, contraint d'affronter ses propres démons. Sur cette trame qui rappelle "Le meilleur" de Bernard Malamud, Chad Harbach écrit un magnifique libre sur la fin de l'adolescence et la vie des campus américains.

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C'est le plus grand auteur actuel de romans noirs, depuis le choc de "Seul le silence". En suivant les trajectoires de deux frères, Ellory déploie lentement son récit sombre et violent. Une parabole universelle et violente sur la nature humaine.
A lire aussi : "Seul le silence", "Vendetta" et "Les neuf cercles".

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Ce roman est une description d'une petite ville du Maine en pleine déliquescence. C'est drôle, plein d'énergie et de mélancolie, et les personnages sont terriblement attachants, au-delà de leurs petites lâchetés. Le chef d'oeuvre de l'auteur.

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La dernière grande star des lettres américaines s'est imposée grâce à ce premier roman fulgurant. Sur une île sauvage d'Alaska, un père et son fils se retrouvent pour vivre dans une cabane isolée. Un drame violent au suspense presque insoutenable.
A lire aussi : "Désolations" et "Aquarium".

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Ce sont tous les derniers romans de Yves Ravey que je voudrais célébrer à travers celui-ci, sans doute son meilleur. Depuis 2010 et "Enlèvement avec rançon", il est parvenu à une sorte d'épure de sa prose. Ses textes minimalistes, construits à la virgule près, doivent autant au roman policier qu'à Samuel Beckett.

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On n'a jamais rien lu de plus puissant sur l'inceste. Sur ce sujet difficile, Gabriel Tallent crée une histoire magnifique et universelle, autour de cette jeune fille, Turtle, qui parvient peu à peu à se libérer du carcan mensonger et traumatisant dans lequel elle a été élevée.

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En s'attachant à la description du quotidien dans ses moindres détails, Karl Ove Knausgaard réussit un tour de force étonnant, car il invente tout simplement une nouvelle manière d'écrire une autobiographie, qui colle à son époque. Malgré quelques longueurs inévitables dans une oeuvre aussi conséquente (plus de 3000 pages publiées en français à ce jour), l'auteur norvégien parvient à rendre son récit passionnant.

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Un peu à la manière d'Emmanuel Carrère dans "L'adversaire", l'historien et sociologue Ivan jablonka se penche sur un fait divers français - le meurtre de Laëtitia - pour mieux ausculter la société de notre pays. Ni roman ni essai, ce livre ambitieux déconstruit méticuleusement cette atrocité et l'analyse à la fois comme objet historique et sociétal, mais aussi comme objet littéraire.