Les pires réalisateurs de tous les temps

Critères parfaitement objectifs.

Liste de

15 films

créee il y a 8 mois · modifiée il y a environ 2 mois

The French Dispatch
6.5

The French Dispatch (2020)

1 h 43 min. Sortie : 27 octobre 2021 (France). Comédie dramatique

Film de Wes Anderson

Annotation :

Wes Anderson est de loin le cinéaste américain le plus ampoulé et le plus prétentieux de toute la vague branchée, nerd et ultra-pratiquante de l'entre-soi apparue lors des années 90. Figure papale de la communauté Sundance (qu'il a précédée) et maître des jeunes citadins arty tatoués de signes tribaux sur les bras, ce tocard complet aura fini de tuer le cinéma et la poésie avec ses préparations maniaco-gogoles de miniaturiste, tendance autiste Rain Man. Chez Anderson, rien n'est création, rien n'est poésie, on s'emmerde sec dans ces mondes figés et caricaturaux dans lesquels se retrouvent toujours les mêmes acteurs bankables, fatigants avec leur rengaine goguenarde dans leur rôle de génies académiques asociaux. Il n'y a jamais eu autant de vide que dans le trop-plein des écrans préparés de ses films. Certes, connaît les Kinks, mais ne doit pas très bien comprendre leur chanson Village Green.

Nullité sur 10 : 7.
A voir éventuellement si on a treize ans et qu'on vient d'avoir 16 en rédaction : Rushmore.

Charlie et la Chocolaterie
6.3

Charlie et la Chocolaterie (2005)

Charlie and the Chocolate Factory

1 h 55 min. Sortie : 13 juillet 2005 (France). Aventure, Comédie, Fantastique

Film de Tim Burton

Annotation :

Célébré il y a quinze ans encore par tous les adolescents tourmentés à la recherche d'une figure paternelle qui leur ressemblerait, Tim Burton était le symbole de films lourdement gothiques, endimanchés dans une esthétique de cauchemar burlesque, se prétendant de Poe et de Carroll de la même façon que Hans Zimmer pourrait se prétendre de Wagner. Usant et abusant de l'hystérie, signant des films aussi moches que des pubs pour M&Ms, incapable de creuser des psychologies tangibles car avant tout fasciné par la fantaisie d'un parc Disneyland abandonné, Tim Burton a depuis perdu ses fidèles en s'aventurant purement et simplement dans le blockbuster calibré avant même d'avoir 60 ans. Certains diront qu'il n'en avait jamais été très loin. A signé quelques poèmes d'humour noir que John Lennon aurait trouvé ridicules : there's no point faking.

Nullité sur 10 : 4.
A voir éventuellement si vous voulez voir Burton marcher dans les pas de ses pairs : Ed Wood.

Lady Vengeance
7.1

Lady Vengeance (2005)

Chinjeolhan Geumjassi

1 h 55 min. Sortie : 16 novembre 2005 (France). Thriller, Drame

Film de Park Chan-Wook

Annotation :

Il faut bien se rendre compte que l'explosion des cinémas asiatiques au tournant du millénaire a donné l'idée à beaucoup d'influenceurs (on les appelait alors des critiques) qu'il fallait à tout prix vanter ce cinéma extrême-oriental. Certes, il y avait de bonnes choses en Corée, à Taiwan, au Japon, en Chine, mais on aurait vraiment pu s'épargner le supplice de Chan-Wook, ce réalisateur très médiocre, qui aurait dit d'une pizza que c'était un plat fin : le terrible Old Boy est le film préféré de tous les attardés trouvant ça "trop génial" de voir un mec se battre en plan-séquence (tournez-vous plutôt vers Le Sabre du Mal, c'est un conseil d'ami). Habitué de l'ultra-violence tape-à-l'oeil et des lourdeurs de style, excessivement pataud dans sa fibre émotionnelle, et usant régulièrement de retournements scénaristiques vachards pour épater le bourgeois, ce trublion aura néanmoins eu le mérite de développer un humour sardonique et provocateur étrangement détonnant. Comme quoi, la fascination du pire permet de dénicher de petites graines de satisfaction.

Nullité sur 10 : 3.
A voir éventuellement si vous avez des amis dans une faction terroriste d'extrême-gauche : Sympathy For Mr. Vengeance.

Tori et Lokita
6.1

Tori et Lokita (2022)

1 h 28 min. Sortie : 5 octobre 2022 (France). Drame

Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

Annotation :

Le dernier théorème de Fermat pourrait être démontré par ces deux frangins insupportables : ils pourraient vous faire croire n'importe quoi, et surtout au malheur, avec leur façon d'occulter tout élément qui ne sert pas leurs démonstrations sociales, voire sociologiques. Certes pas mauvais filmeurs, les Dardenne ont bâti leur carrière sur des mécanismes tapageurs et putassiers, en orientant leurs histoires sur des schémas à sens unique, où les pires choses arrivaient sans cesse à leurs crétins de personnages, de façon à ce que celui qui refuse de suivre ces martyrs modernes ne pouvait être qu'un salaud profond. Ce cinéma pourrait avoir l'honnêteté de ses idées si la fratrie était plus modeste, mais voilà qu'on les retrouve à chacun de leur nouveau film sur la croisette ; il y en a qui ont l'humilité prétentieuse.

Nullité sur 10 : 5.
A voir éventuellement si vous souhaitez annuler vos vacances en Belgique : L'Enfant.

Tom à la ferme
6.4

Tom à la ferme (2013)

1 h 42 min. Sortie : 16 avril 2014 (France). Drame, Thriller

Film de Xavier Dolan

Annotation :

Gamin braillard, geignard et péteux comme tous les hyperactifs qu'on a dorlotés en les qualifiant de génies. Incapable de faire des films simples et souhaitait sertir chacune de ses scènes de grands coups cinématographiques démonstratifs, servis avec la grâce d'un droite-gauche de Tyson. Réussissait qui plus est l'exploit d'être acteur encore plus prétentieux qu'il n'était réalisateur. Se serait retiré du monde de la création ; à croire que Dieu existe.

Nullité sur 10 : 9.
A voir éventuellement si on aime les gogols qui hurlent : Mommy.

Ma Loute
6.2

Ma Loute (2016)

2 h 02 min. Sortie : 13 mai 2016. Comédie

Film de Bruno Dumont

Annotation :

Engage de réels handicapés mentaux dans ces films, ce qui est franchement problématique, car c'est souvent pour en rire (mais pas seulement, le point est délicat). A fait croire que le Nord de la France était un immense trou de consanguins débiles et de culs-terreux édentés. Pratiquant d'un humour noir désagréable, jouant sur la même face le ton de la farce et de la chronique sociale fataliste, avec qui plus est un côté sadique : tu auras le droit à ce que tu ne voulais pas. Réalisateur de films célébrés par les intellectuels (du genre qu'on ne verrait pas trop à Bailleul) mais dont la portée intellectuelle reste à saisir, Dumont est également si fier de lui qu'il n'arrête pas d'user des mêmes recettes depuis vingt-cinq ans.

Nullité sur 10 : 4.
A voir éventuellement si vous voulez grimper le mont des Cats par son versant difficile : L'humanité.

Mandibules
6.2

Mandibules (2020)

1 h 17 min. Sortie : 19 mai 2021. Comédie, Fantastique

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Annotation :

Mention spéciale pour ce tocard de première, si heureux de vivre à Paris et d'avoir une maison de vacances dans le sud-est qu'il nous y place tous ses films, tournés après avoir composé un mauvais cadavre exquis, tendance pipi caca zizi prout (ce que d'autres font bien mieux, merci à eux) en fin de soirée. Entouré du gratin de producteurs et d'acteurs des chaînes privées françaises, pape de la coolitude négligée, faussement modeste, véritablement chiante, et incapable de finir ses scénarii (encore pire que les débuts) : réunit pourtant deux millions de spectateur lui vouant un culte à chaque nouvelle sortie, notre époque est terrible. Qu'en restera-t-il demain ? Posez-vous bien la question. Même Hong Sang-soo est moins agaçant et a plus de talent que ce triste sire, trouvant dans le non-sens un prétexte ultime de création, alors que c'est sa non-création qui a du sens.

Nullité sur 10 : 8.
A voir éventuellement : je ne sais pas et je m'en fous.

Drive My Car
7.3

Drive My Car (2021)

Doraibu mai kâ

2 h 59 min. Sortie : 18 août 2021 (France). Drame

Film de Ryusuke Hamaguchi

Annotation :

Hamaguchi est encore un jeune réalisateur, mais pas de doutes, c'est déjà un vieux con. Rien de plus ramenard et ventru que ce cinéma de l'happening scénaristique, où le film est avant tout un objet de préparation écrite avant d'être un objet filmé. Hamaguchi ne vous prend pas pour des sots, aussi a-t-il décidé de vous surprendre en multipliant les rebondissements incongrus, les raccourcis psychologiques, les fantaisies débilitantes. Aucune trame ici n'a de sens, mais peu importe, c'est l'étonnant, voire l'ésotérique qui doit l'emporter. C'est martelé. A droit à une complaisance critique folle en Europe, car le Japon "c'est sympa, les gens y sont doux". Finalement, Hamaguchi est au cinéma ce que Haruki Murakami est à la littérature : du vide, toujours plus étalé, et si peu de style...

Nullité sur 10 : 4.
A voir éventuellement si vous avez cinq heures à perdre : Senses.

Moulin Rouge
6.5

Moulin Rouge (2001)

Moulin Rouge!

2 h 07 min. Sortie : 3 octobre 2001 (France). Drame, Comédie musicale, Romance

Film de Baz Luhrmann

Annotation :

Assurément le pire réalisateur des pires réalisateurs de tous les temps, l'homme qui a porté au cinéma ce qu'il y avait de plus vulgaire en ce bas monde et l'a condensé en d'horribles dégueulis (toujours super longs) de lumières jaunes criardes, de plans sur-remplis donnant la migraine, de personnages hystériques et de musiques affreuses. Baz Luhrmann est certes une cible facile, mais il n'en demeure pas moins celle qu'il faut à tout prix atteindre : la santé mentale du monde, déjà sur le point de vaciller, en dépend largement. Bien évidemment idolâtré par les jeunes filles qui croient encore être une princesse, alors qu'il ne fait que mettre des paillettes roses et des frous-frous immondes dans tous ses films : le pire de la culture camp. Mauvais goût, te voilà personnifié.

Nullité sur 10 : 15.
A voir éventuellement si on souhaite mourir d'épilepsie : The Great Gatsby.

Sailor & Lula
7.2

Sailor & Lula (1990)

Wild at Heart

2 h 05 min. Sortie : 24 octobre 1990 (France). Road movie, Romance, Film noir

Film de David Lynch

Annotation :

Réalisateur préféré de tous les adolescents qui découvrent le DVD de Lost Highway caché par leurs parents, célébrité tutélaire du bizarre et du déroutant (tout un programme), et figure de proue de l'inversion de l'American Dream, David Lynch était un artiste influenceur près de 50 ans avant que ce soit la mode, spécialiste des installations concepts et de l'expérimental inepte auquel adore se confronter le bourgeois le plus fébrile. Il n'y a rien sur terre de plus vomitif et condescendant que ce cinéma de la torsion cérébrale, de la manipulation (regardez comme je vous emmène pas là où vous voulez) et du mépris des petites gens, toujours héros ou monstres malgré eux d'intrigues incompréhensibles que les cerveaux biscornus d'internet se plaisent à démêler inutilement. Aussi insupportable que Freud avec ses grands concepts sur l'inconscient.

Nullité sur 10 : 8.
A voir éventuellement si on a jamais entendu le sentimentalisme lourdingue de Samuel Barber : Elephant Man

Visitor Q
6.4

Visitor Q (2001)

Bijitâ Q

1 h 24 min. Sortie : 23 octobre 2002 (France). Comédie, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Takashi Miike

Annotation :

Ne perdons pas trop de temps à parler de ce salopard intégral, pratiquant fervent de la torture, du sévice et du sadisme, fasciné par les perversions sexuelles et le gore mêlés. Incapable de finir un film correctement. Commet en plus le préjudice parfait : le type sait filmer, ce qui rend ses films encore plus frustrants, donc insupportables. Reconnaissons néanmoins que cela fait de lui un cas plus complexe que son cousin gogol Sono Sion.

Nullité sur 10 : 10.
A voir éventuellement si vous souhaitez devenir une star de la Jpop : Audition.

Oppenheimer
7.1

Oppenheimer (2023)

3 h. Sortie : 19 juillet 2023 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Christopher Nolan

Annotation :

Cinéaste préféré du nouveau cinéphile du XXIème siècle, celui qui porte plus dans son cœur les centres commerciaux scintillants que les places de village abandonné, et qui met son casque plein d'électro merdique dans le métro plutôt que d'y lire Lapinot. Nolan a créé un nouveau style, c'est indéniable, en épurant toute la moelle émotionnelle que portait le septième art pour n'en conserver que l'aspect technique, froid, glacial. Pourtant, pas de travellings à la Kubrick ici, ou d'inventions de narration chères à Von Trier : la technique, au sens Nolanien, n'est que la rigueur formatée, ou comment faire surgir dans des plans rigoureusement typiques des personnages rigoureusement habillés qui tiennent des répliques rigoureusement agencées vouées à dénouer des intrigues rigoureusement taillées. Pas de place pour l'improvisation ici, et encore moins au rêve : Nolan doit voir des images d'asphalte et de métal dans ses songes. Jacques Rozier est mort en 2023, peut-être sortait-il d'une avant-première d'Oppenheimer.

Nullité sur 10 : 5.
A voir si vous trouvez la planète des Teletubbies un peu trop colorée : Interstellar.

Petite maman
6.3

Petite maman (2021)

1 h 12 min. Sortie : 2 juin 2021. Drame

Film de Céline Sciamma

Annotation :

Difficile de l'accabler sur son cinéma, car Céline Sciamma est surtout une scénariste, et tous ses films sont donc avant tout des histoires, si consciencieusement écrites et argumentées qu'on y baille terriblement. Fervente des arguments sociaux lourdingues, parfois à la limite de la misandrie, si pleine de bonnes intentions et de douceur vis-à-vis des enfants (toujours très intelligents) qu'on jugerait qu'elle souhaite être sanctifiée, Céline Sciamma représente la lie d'un cinéma français appliqué, certes, mais si subtilement moralisateur et donneur de leçons que chacun de ses nouveaux travaux semble vouloir accabler quelqu'un. Car ici, le sens de l'édification scénaristique vire toujours à la démonstration, et inévitablement, emporte toute éventuellement poésie dans la tombe. Pas la pire des personnalités ici listées, mais cause un sempiternel agacement, d'autant qu'on jurerait qu'elle cherche la reconnaissance : lourd.

Nullité sur 10 : 3.
A voir éventuellement si vous avez envie d'être persuadé de tout ce avec quoi vous êtes déjà d'accord : Naissance Des Pieuvres.

A.I. Intelligence Artificielle
6.5

A.I. Intelligence Artificielle (2001)

A.I. Artificial Intelligence

2 h 26 min. Sortie : 24 octobre 2001 (France). Science-fiction, Fantastique

Film de Steven Spielberg

Annotation :

C'est un cas complexe : Steven Spielberg a fait de très bons films, mais aussi énormément de très mauvais, ce qui justifie pleinement sa place ici. Le wonderboy américain, inventeur du divertissement moderne, est un indéniable technicien doué, ayant le sens du rythme et de la composition, à l'écoute des technologies modernes mais aussi d'un cinéma classique : cette dichotomie le positionne comme un auteur à part entière. En revanche, rien ne pourra jamais pardonner le sentimentalisme grossier de ce niaiseux terrible, ni son rapport illuminé à l'enfance, virant à la stupidité la plus naïve sur nombre de ses œuvres. Car Spielberg voit trop en rose, et a participé à l'édification d'un American Dream sordide, fait de banlieues chiantes à mourir et de personnages si calibrés qu'on aurait pu les concocter dans un livre de cuisine. Ultime grief : a rendu Tintin laid et fade. A enterré toute la poussée du Nouvel Hollywood car il en était le réalisateur le plus ripoliné. Précurseur du blockbuster, brrrrr, rien que d'y penser on en a des frissons.

Nullité sur 10 : 2.
A voir éventuellement si l'on souhaite se rappeler que Spielberg a un jumeau doué : Les Dents De La Mer.

The Killer
7.6

The Killer (1989)

Dip huet seung hung

1 h 51 min. Sortie : 3 mai 1995 (France). Action, Gangster, Policier

Film de John Woo

Annotation :

John Woo est une déviation dans tout chemin de cinéphile : il est celui vers lequel lorgnent ceux qui ont pour film préféré Piège de Cristal et Terminator 2, ceux qui vous jurent que certains films d'action sont géniaux parce que l'espace y est magnifiquement géré ou que les scènes sont immersives (oui, ça ne veut rien dire). Fatalement, vient un jour le temps des vérifications, et il est peu de dire que même les pires entreprises se défendent mieux à un audit ISO 9001 que Woo à l'épreuve du bon goût. Humour slapstick désastreux (il aurait tourné une biographie hongkongaise de Chaplin !), ralentis amphigouriques, symbolique empruntant à l'esthétique la plus cucul (des colombes pour l'amour par-ci, des néons rouges pour la colère par là), virilisme à pisser violet, le style de John Woo devait déjà être périmé de cinquante ans à son époque, imaginez un peu aujourd'hui. Est passé par Hollywood et y a signé certains des films les plus débiles de tous les temps : il y aurait peut-être mis toute son âme ? Si Melville avait su, il en serait re-mort.

Nullité sur 10 : 9.
A voir éventuellement si un geek vous a dit que c'était génial (il ment) : Une Balle Dans La Tête

Véreux

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