Lu en 2021

Millésime un peu faible pour qu'une sélection significative puisse en être tirée. Je distinguerais toutefois, en non-fiction, l'exceptionnel *Plaidoyer pour l'arbre* (mention honorable à la biographie de Guizot par Laurent Théis) et, en fiction, *Vers l'abîme* d'Erich Kästner.

Liste de

33 livres

créee il y a environ 3 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Le Vent noir
8

Le Vent noir (1947)

Sortie : 1947 (France). Roman

livre de Paul Gadenne

Venantius a mis 5/10.

Annotation :

Roman très allusif, au style et à l'intrigue volontairement opaques. Luc et Marcelle s'aiment, se repoussent, se détestent, se fuient, dans une incompréhension mutuelle et d'eux-mêmes et cela finit très mal. L'écriture est un peu satisfaite de son propre mystère ; le lecteur (en tout cas, au moins un lecteur) s'ennuie un peu dans la suite de saynètes nébuleuses qui évoquent la caricature que l'on fait du film français. En revanche, ce qui est frappant, c'est la plasticité du style de Gadenne : ce roman écrit 5 ans après Siloé en est très différent (il rappelle un peu plus la Plage de Scheveningen, en revanche). Et, une fois de plus, on se demande comme l'auteur de tous ces petits livres si différents est arrivé à composer ce chef-d'œuvre qu'est les Hauts Quartiers.

Bourlinguer
8

Bourlinguer (1948)

Sortie : 1948 (France). Récit

livre de Blaise Cendrars

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

Œuvre de circonstance originale, composée autour d'une douzaine de récits de taille, d'ampleur et même de ton très variables : il y a de brefs croquis à peine jetés sur le papier (le port de Toulon — dont les trois pages sont d'ailleurs largement consacrés à la chambrette étriquée du narrateur) et d'autres qui prennent la forme d'une véritable novella. Le long chapitre sur Gênes ne m'a pas tellement convaincu, contrairement au récit truculent de marchandages à Rotterdam et aux pages consacrées à “Paris, port-de-mer”, qui contient de belles envolées sur la littérature. Un livre fait de bric et de broc ; quoi, finalement, de plus proche d'un voyage ? (PS : il faut songer à en publier une version illustrée par les aquarelles portuaires de Signac).

Le Feu follet
7.7

Le Feu follet (1931)

suivi de Adieu à Gonzague

Sortie : 1931 (France). Roman

livre de Pierre Drieu la Rochelle

Venantius a mis 5/10.

Annotation :

Comme je l'avais été devant le plus volumineux *Gilles*, je suis dubitatif devant *Le Feu follet*, petit ouvrage torturé, qui raconte les derniers jours d'un toxicomane finalement tenté par la suicide face à une accablante médiocrité. L'œuvre est parcourue par une certaine intensité, mais qui m'a souvent semblée un peu surfaite, assez “poseuse”.

La Conspiration
7.5

La Conspiration

Sortie : 1938 (France). Roman

livre de Paul Nizan

Venantius a mis 5/10.

Annotation :

Le grand talent de Paul Nizan (notamment dans *Aden Arabie*) ne l'a pas empêché de produire, avec cette *Conspiration*, un petit roman qui m'a paru assez faible. On retrouve toujours, bien sûr, quelques extraits enlevés, pleins de phrases définitives, dont un passage ravageur sur la jeunesse ; de belles métaphores biologiques, inhabituelles, qui témoignent d'un imaginaire varié. En revanche, la construction du roman passe de prétexte en prétexte sans véritablement susciter l'intérêt : la revue gauchiste, la visite au mentor-littérateur, la “conspiration” du titre, la séduction de la belle-sœur, la dénonciation et la trahison… Le propos d'ensemble sur la médiocrité de la vie est clair et non dénué de force, mais il se meut dans des habits mal taillés qui empêchent l'illusion romanesque de véritablement “monter en neige”.

Vies écrites

Vies écrites (1996)

Vidas Escritas

Sortie : 12 septembre 2019 (France). Biographie

livre de Javier Marías

Venantius a mis 7/10.

Jean Santeuil
6.9

Jean Santeuil (1952)

Sortie : 1952 (France). Roman

livre de Marcel Proust

Venantius a mis 8/10.

Annotation :

*Jean Santeuil* n'est pas, contrairement à ce que l'édition habile de Bernard de Fallois avait laissé penser, un roman presque achevé : c'est une ébauche plus ou moins avancée, pour ne pas dire une carrière de thèmes et d'idées plus ou moins biographiques, en voie de transmutation et de perfection vers l'œuvre finale. La comparaison avec la Recherche est donc à peu près inévitable, et je doute que *Jean Santeuil* séduise quiconque d'autre qu'un proustien convaincu. Pour celui-ci, en revanche, la lecture de ce premier état de la création artistique est absolument passionnante : la famille de Réveillon, par exemple, apparaît comme une sorte de Pangée proustienne, dont va ultérieurement naître par dissimilation géologique une Laurasie aristocratique, les Guermantes, et un amical Gondwana, Robert de Saint-Loup. Le degré de maturité très variable des thèmes finaux de la Recherche est aussi intéressant : si le prototype de Saint-Loup ou de Gilberte sont quasi-parfaits, si celui de la duchesse de Guermantes est déjà convaincant, si la petite phrase de Vinteuil a sa devancière, le Charlus de Santeuil n'est qu'une pâle copie de celui de la Recherche et on ne trouvera, sauf erreur, aucun homologue de Swann ou de Mme Verdurin. Même la fameuse phrase proustienne se déploie très inégalement selon les chapitres et extraits. Comme le disait Maurice Blanchot, c'est dans l'inachèvement de Jean Santeuil que “se montre la profondeur de son inspiration [de Proust], et sa décision de la suivre en la soutenant dans son mouvement infini” : c'est en ne se satisfaisant pas de ce premier état, en déployant et en raffinant tous ces thèmes, en les enrichissant de nouvelles couleurs et de nouvelles gammes, que Proust est parvenu à composer une œuvre éternelle.

Le Prix des Dames

Le Prix des Dames (1920)

Asszonyságok díja

Sortie : 1992 (France). Roman

livre de Gyula Krúdy

Venantius a mis 4/10.

Perturbation
7.9

Perturbation (1967)

Verstörung

Sortie : 1989 (France). Roman

livre de Thomas Bernhard

Venantius a mis 7/10.

La Mer, la mer
8

La Mer, la mer (1978)

The Sea, the Sea

Sortie : janvier 1990 (France). Roman

livre de Iris Murdoch

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

Après avoir essayé, sans grand plaisir, *Under the Net*, le premier roman d'Iris Murdoch, j'ai été beaucoup plus convaincu par *The Sea, the Sea*, qui a apporté la consécration d'un Booker à son autrice, à la fin des années 1970. Le récit nous est rapporté, à la première personne, dans le journal de retraite d'un homme de théâtre londonien, parti s'installer au bord de la mer du Nord pour une vie plus simple et solitaire. À partir de ce point, et d'une exposition initiale assez calme, Iris Murdoch dresse la scène pour un grand morceau de bravoure central, où le protagoniste séquestre son amour de jeunesse pendant que tous les fantômes de son passé théâtral viennent le hanter… Le délire égocentrique du personnage principal est drôle, et le rythme toujours enlevé, sans beaucoup de souci de la vraisemblance.

Le Royaume des quatre rivières

Le Royaume des quatre rivières (2012)

L'espace politique français (1380 - 1515)

Sortie : 6 septembre 2012. Histoire

livre de Léonard Dauphant

Venantius a mis 6/10.

Annotation :

*Le Royaume des quatre rivières* est, on peut le deviner au bout de quelques pages, un ouvrage tiré d’une thèse, qui en a tous les défauts pour le lecteur moyennement averti : un manque total de didactisme (les spécialistes parlent aux spécialistes – on cherchera vainement, même en introduction, des repères chronologiques élémentaires) ; des tendances parfois un peu jargonnantes (encore qu’elles soient ici raisonnables) ; paradoxalement, mais là encore de manière usuelle, un ouvrage assez hétérogène (ici structuré en trois parties qui sont, pour faire vite : la représentation de l’espace ; la représentation du royaume ; l’administration territoriale du royaume). Malgré ces limites, on trouve beaucoup de matériel intéressant, notamment dans la seconde partie, qu’il s’agisse d’analyser l’apparition d’une conception nationale de l’État ou les représentations intellectuelles et géographiques du royaume de France en gestation. Peut-être le retour récent de L. Dauphant sur le même sujet (*Géographies. Ce qu’ils savaient de la France*), enrichi par quelques années de réflexion supplémentaire et doté d’une période d’étude plus longue (1100 – 1600), fournira-t-il une synthèse plus percutante de ce sujet passionnant.

Pour trois couronnes
7

Pour trois couronnes (2013)

Sortie : 15 mai 2013. Roman

livre de François Garde

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

*Pour trois couronnes* est un petit roman accrocheur, qui suit l'enquête documentaire puis incarnée que mène un certain “Philippe Zafar”, qui classe les archives de riches défunts. Cette intrigue, plutôt bien menée et écrite, est aussi un prétexte à la découverte d'une île imaginaire, calédonienne pour son histoire et mauricienne ou réunionnaise par son onomastique. Plaisant, inventif et rythmé, *Pour trois couronnes* manque tout de même un peu d'ampleur ; les quelques pistes suivies par l'auteur pour lui en donner davantage (les obscures origines italo-croates de la famille “Tobias”, le passé libanais du protagoniste) ne sont pas forcément les plus convaincantes.

Guizot

Guizot

Sortie : avril 2008 (France). Biographie

livre de Laurent Theis

Venantius a mis 9/10.

Annotation :

Guizot est, au sens propre, un illustre inconnu : illustre, car son nom évoque toujours quelque réminiscence de cours d'histoire ; inconnu, car la réminiscence en cause a des chances d'être fort vague. Par sa biographie, Laurent Theis fait plus que nous instruire sur ce relatif perdant de la postérité : il le ressuscite et en donne à connaître une présence presque sensible. Le parti inhabituel de son ouvrage, organisé selon un plan thématique, donne à découvrir celui que son biographe appelle "M. Guizot" selon plusieurs angles. Il est difficile d'en choisir des extraits significatifs, car on y apprendra aussi bien la vérité sur le "Enrichissez-vous" que la valeur que le grand homme donnait à l'amitié et à ses amis. On y découvre, plus généralement, un Guizot énergique et optimiste, d'une incontestable probité, travailleur inébranlable, "doctrinaire" dans l'opposition, sans doctrine au pouvoir. Au-delà de la personnalité, cet ouvrage donne des aperçus suggestifs de la France de la Restauration et de Juillet, notamment dans de superbes récits sur l'éloquence parlementaire (les pages consacrées à l'Adresse de 1839 valent le détour). Il faut enfin noter que la biographie est écrite dans un très beau style, en phrases cadencées et déliées, personnel, plein de belles formules, ce qui contribue à la force de l'ensemble.

Dans le dos noir du temps

Dans le dos noir du temps

Roman

livre de Javier Marias

Venantius a mis 6/10.

Annotation :

*Dans le dos noir du temps* n'est pas tant un roman indépendant - ce ne serait certainement pas l'introduction idéale à Javier Marias - qu'un double addendum au Roman d'Oxford. Le premier addendum, qui donne les meilleurs passages, porte sur la réception du premier ouvrage à Oxford : les anciens collègues et amis de Marias se sont reconnus au-delà du raisonnable dans un roman qui, pourtant, ne se voulait pas autobiographique (jouant là sans le vouloir un thème éminemment "mariesque", qui les destinait à figurer dans un prochain ouvrage !). Le second addendum, non sans intérêt mais pas indispensable, porte sur divers auteurs anglais très méconnus que Marias évoquait dans son premier roman, et dont il approfondit l'histoire à la lumière de nouvelles recherches - ce qui donne lieu, là aussi, à des développements toujours admirablement écrits sur les aléas de la mort et de la postérité. Reste qu'on a le sentiment d'un ouvrage formé du collage de chutes et d'esquisses, relevé çà et là de quelques morceaux de bravoure.

Vers l'abîme
8

Vers l'abîme (1931)

Sortie : 14 janvier 2016 (France). Roman

livre de Erich Kästner

Venantius a mis 8/10.

Annotation :

Parfois très drôle — il y a du Paul Morand dans les bons mots définitifs de Kästner, surtout au début du livre, et du vaudeville dans les scènes délurées —, *Vers l'abîme* devient vite grinçant puis glaçant. On songe, en le fermant, aux vers d'Aragon (« est-ce ainsi que les hommes vivent ? »). Le Berlin satirique que dépeint Kästner va à vau-l’eau : femmes et hommes s’y abandonnent à une sorte de délire orgiaque et corrompu ; le chômage galopant empêche quiconque de fonder quoique ce soit sur une base sûre ; l’intelligence ou l’action politique véritables et nobles sont rendues inaudibles par un brouhaha confus. Le titre de la première édition censurée (*Fabian. L’histoire d’un moraliste*), s’il affaiblissait la portée polémique de l’ouvrage, n’était pas inexact : l’ouvrage de Kästner est une attaque contre la décadence morale de l’Allemagne de Weimar, « naufrage » qui conduira bientôt, selon les termes du protagoniste, à la « bêtise ». Malgré son style cadencé, ses scènes rapides — dont beaucoup de critiques ont souligné la qualité presque cinématographique — une véritable émotion sourd de *Vers l’abîme*. C’est donc un grand roman des années 1930 que nous a rendu la réédition puis la traduction dans sa version intégrale de *Vers l’abîme*.

L'arrière-saison
8.5

L'arrière-saison (1857)

Der Nachsommer

Sortie : 1857 (France). Roman

livre de Adalbert Stifter

Annotation :

J'ai interrompu ma lecture au quart environ de ce volumineux roman d'apprentissage, faute d'être entraîné par la mélopée arcadienne que déroule Stifter avec une grande minutie. C'est peut-être le terme qui décrit le mieux le style d'un livre dans lequel les personnages s'expriment avec clarté dans de longs paragraphes construits, au milieu d'une nature belle, douce et ordonnée, qu'ils analysent avec science. À découvrir le ravissement visible de A. Stifter pour le monde extérieur et intérieur de ses personnages, on peut comprendre les assauts que lui réserve T. Bernhard, notamment dans *Maîtres anciens* : ces deux auteurs pratiquent à leur manière l'*ostinato* littéraire, le premier dans un style doucement élégiaque, le second avec la verve remarquable qu'on lui connaît dans l'exécration. Reste que le ronronnement d'A. Stifter ne m'a pas, pour cette fois, séduit (du moins dans cet ouvrage, réputé son chef-d'œuvre, car j'avais beaucoup apprécié le court récit *Les Grands bois*). Peut-être une autre tentative, sous d'autres cieux, sera-t-elle plus fructueuse.

Plaidoyer pour l'arbre
9.5

Plaidoyer pour l'arbre

Sortie : 7 septembre 2005 (France). Essai

livre de Francis Hallé

Venantius a mis 10/10.

Annotation :

Francis Hallé signe un livre remarquable, comme il s'en écrit peu, à la fois érudit et poétique, pédagogique et riche d'un souffle tout personnel. Dans une série de petits chapitres très variés, il réussit à caractériser l'arbre (en le définissant, ce qui ne va pas de soi, puis en explorant l'altérité foncière de cette forme de vie très différente de l'animal), puis dresse une série de portraits d'arbres dans des genres très différents (la passionnante histoire de l'hévéa qu'il déroule en une dizaine de pages reste en mémoire), avant de consacrer une dernière partie aux rapports entre l'arbre et l'homme, notamment en décrivant les “phytopratiques” des climats tropicaux (saviez-vous que le baobab, calomnié par Saint-Exupéry, pouvait devenir une citerne vivante au Soudan ?). Mais au-delà de ce parcours intellectuel, c'est la très grande diversité des connaissances et des propos qui ravit le lecteur, qu'il s'agisse de découvrir le curieux comportement des racines de l'Okoumé, l'origine des plus longues feuilles du monde (25 mètres !) ou les différentes techniques déployées par les arbres pour parvenir à l'immortalité (si Gilgamesh avait su !). Et c'est enfin à un véritable exercice de décentrement, non sans portée politique, que convie cet ouvrage.

Parmi tant d'autres feux

Parmi tant d'autres feux

Sortie : 1949 (France). Roman

livre de Raymond Guérin

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

Raymond Guérin est un romancier oublié, qui a écrit entre les années 1930 et 1950. Il est connu — si tant est qu'il le soit du tout, s'entend — pour la plasticité de son style. Avec *Parmi tant d'autres feux*, il compose un roman d'un grand classicisme formel, très “NRF”. Son protagoniste, M. Hermès, revient à Portville (Bordeaux) après avoir été placé comme apprenti dans un hôtel parisien. Le grand sujet du roman, outre sa bande d'amis, chroniquée avec une précision zoologique, est sans doute son “éducation sentimentale”, qui le conduit d'une certaine naïveté à un mariage quasiment mystique, puis au marivaudage et enfin, peut-être, à l'équilibre d'un amour véritable… Il n'y a pas de génie chez Guérin (comme quoi, la postérité fait parfois son travail), mais le sens des personnages et l'absence d'égard pour l'ennui éventuel du lecteur (à mes yeux, une grande qualité du romancier, que J. Renard diagnostiquait fameusement chez Maeterlinck) font de *Parmi tant d'autres feux* une lecture plaisante et somme toute accrocheuse.

Demian
7.8

Demian (1919)

Demian. Die Geschichte einer Jugend

Sortie : 1919. Roman

livre de Hermann Hesse

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

Ce petit livre allusif, qui s'exprime volontiers par symboles, illustre bien le penchant mystique d'H. Hesse. La première partie du livre nous présente les interrogations d'un enfant sage, intrigué et effrayé par le "côté sombre" de la vie que lui révèle l'oppression d'un enfant brutal. Il en est délivré par Demian qui, par quelques adroites remarques sur Caïn, lui dévoile la possibilité d'une autre moralité, qui soit pour ainsi dire au-delà du bien et du mal. La seconde partie suit, à partir de ce point, l'initiation au Soi du protagoniste, Emil Sinclair, qui s'affranchit progressivement des illusions du monde, devient lui aussi le mentor d'un autre, et finit par accéder à sa vérité intérieure. *Demian* offre tout à la fois une méditation un peu désuète dans sa forme - comme l'est aussi *Le Jeu des perles de verre* - et un propos étonnamment intemporel dans son individualisme gnostique - on imaginerait bien Demian, l'initiateur, portant le cuir noir d'un des personnages d'un Matrix germanophone...

Histoire du Monde au XIXe siècle
8.5

Histoire du Monde au XIXe siècle (2017)

Sortie : 6 septembre 2017. Histoire

livre

Gormenghast
8.5

Gormenghast (1950)

Gormenghast, tome

Sortie : 1977 (France). Roman

livre de Mervyn Peake

Venantius a mis 7/10.

Les Démons
8.3

Les Démons (1956)

Die Dämonen

Sortie : 1965 (France). Roman

livre de Heimito von Doderer

Venantius a mis 7/10.

Annotation :

*Les Démons* est un livre fort différent des formats plus courts de Doderer (*Les Chutes de Slunj*, *Un meurtre que tout le monde commet*) : très long (1 300 pages chez Gallimard), bourré de personnages (plusieurs dizaines, même si quelques-uns, comme Stangeler, Léonard Kakabsa, Schlaggenberg ou le narrateur, von Geyrenhoff, se détachent nettement), il rappelle *Les Hommes de bonne volonté* par son ampleur et son souhait de capter toute une époque d’une brassée. Il s’en distingue — et se distingue en général — par sa narration kaléidoscopique et éclatée ainsi que par une indéfinissable désinvolture stylistique. On retrouve en revanche, avec moins de surprise mais beaucoup de joie, l’inventivité langagière de Doderer, dont les métaphores nombreuses ne suivent jamais le chemin attendu. L’œuvre n’est pas d’un accès facile, elle est souvent tourmentée malgré son abord léger, mais elle constitue sans conteste un monument littéraire à découvrir. Signalons enfin que *Les Démons* constitue la seconde partie d’un ensemble romanesque sur l’Autriche des années 1920, dont la première partie, *L’Escalier du Strudlhof ou Melzer et la profondeur des ans*, est pour ainsi dire introuvable en français (le roman n’a été publié qu’en 2020 au Canada, peut-être pour des raisons de droits) ; au demeurant, *Les Démons* ne constitue vraiment pas la suite de *L’Escalier du Strudlhof*, bien que l’on soupçonne ici et là les références du second au premier.

Adieu à Berlin
7.6

Adieu à Berlin (1939)

Goodbye to Berlin

Sortie : 1946 (France). Roman

livre de Christopher Isherwood

Venantius a mis 8/10.

Le Cahier gris
7.4

Le Cahier gris (1922)

Les Thibault, tome 1

Sortie : 1922 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

Le Pénitencier
7.7

Le Pénitencier (1922)

Les Thibault, tome 2

Sortie : 1922 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

La Belle Saison
7.9

La Belle Saison (1923)

Les Thibault, tome 3

Sortie : 1923 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

La Consultation
7.6

La Consultation (1928)

Les Thibault, tome 4

Sortie : 1928 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

La Sorellina
7.7

La Sorellina (1928)

Les Thibault, tome 5

Sortie : 1928 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

Une vie
7.1

Une vie (1892)

Una Vita

Sortie : 1973 (France). Roman

livre de Italo Svevo

Venantius a mis 6/10.

Bonaparte
8.7

Bonaparte

Sortie : 26 septembre 2013 (France). Biographie

livre de Patrice Gueniffey

Venantius a mis 9/10.

Annotation :

P. Gueniffey a signé une excellente biographie de Bonaparte portant jusqu’en 1802 — qui, exploit suprême, parvient à ne pas citer les vers géniaux de V. Hugo (« Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçant Sparte / Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte (…) ») qui justifiaient cette césure chronologique. Tout le bien qu’il convient d’en penser ayant déjà été écrit par des critiques, on peut se contenter de le rappeler brièvement : une narration solide, accrochée aux sources et à la chronologie ; un regard dépassionné sur l’un des plus passionnants des personnages historiques, sans « légende noire » ni adoration (on découvre ou redécouvre l’assez calamiteuse campagne d’Égypte, la victoire pénible de Marengo) ; une belle plume pour les pages décisives ; de talentueuses remises en perspective sur des sujets variés (la Corse de la fin du XVIIIe siècle, l’ordre international à la même époque, etc.).

La Mort du père
7.7

La Mort du père (1929)

Les Thibault, tome 6

Sortie : 1929 (France). Roman

livre de Roger Martin du Gard

Venantius

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