MACKENZIE David - Critiques & Annotations
2 films
créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a 28 joursComancheria (2016)
Hell or High Water
1 h 42 min. Sortie : 7 septembre 2016 (France). Policier, Drame, Western
Film de David Mackenzie
SimBoth a mis 7/10.
Annotation :
Mackenzie construit une belle réflexion sociale sur une Amérique aux territoires volés par les vrais braqueurs de ce film : les banquiers. Deux frères, l’un réservé et en quête d’un bonheur pour sa famille fracturée, l’autre ancien prisonnier violent mais totalement palpitant, réalisent des braquages pour secourir la propriété familiale de leur mère décédée, que l’État veut racheter. En dénonçant un système capitaliste broyeur, le cinéaste caresse avec sécheresse et aridité tout le folklore propre au genre du western : grands paysages désertiques à la chaleur palpable, diners country, gunfights en filature ou dans les montagnes, road movie sur les longues routes, deux policiers qui traquent les confrères, etc. Tout en respectant ces codes, l’auteur crée une atmosphère de polar mélancoliquement violente, joue avec les archétypes pour les mettre dans un contexte actuel, et affuble ses personnages d’une certaine ambiguïté morale. Entre deux frères qui s’aiment mais n’ont pas la même vision de l’avenir, et un marshal aux blagues vaseuses mais dont la solitude mortuaire touche, "Comancheria" contient une humilité anti-spectaculaire et intériorise ses émotions avec beaucoup d'humanité.
Outlaw King : Le roi hors-la-loi (2018)
Outlaw King
2 h 01 min. Sortie : 9 novembre 2018. Biopic, Drame, Historique
Film de David Mackenzie
SimBoth a mis 6/10.
Annotation :
Comme souvent, David Mackenzie s’approprie un genre spécifique pour introduire ses propres idées. Avec "Outlaw King", il réalise une épopée historique au classicisme solide et incarné par une efficacité soigneusement dosée. On peut le lier à son lointain cousin "Braveheart", car il se rallie à la même époque (en 1304, pour la lutte de l’indépendance écossaise contre la couronne britannique après la mort de William Wallace), mais il enlève la part romantique que l’on trouve chez ce dernier. Le cinéaste préfère nous introduire dans un récit réaliste, en forme de chronique douloureuse sur un roi humilié qui, pendant une bonne partie, reste en retrait avant de se révolter. L’œuvre mêle la dureté du quotidien d’un peuple en souffrance et la rébellion d’un homme dont la violence implose au cours de sa guérilla en mouvement. Elle n’hésite pas à exposer les échecs et la brutalité nécessaire pour sentir le poids de ce combat, pour les différents individus ayant chacun leur quête, mais aussi pour l’identité d’un peuple. Dommage que le film fût mutilé, car il souffre de quelques contusions narratives trop rapides pour discerner toute la qualité d’un objet qui éjecte pourtant l’académisme de ce style de production.