Marathon Black Sabbath
19 albums
créée il y a 2 mois · modifiée il y a 2 moisBlack Sabbath (1970)
Sortie : 13 février 1970 (France). Heavy Metal, Blues Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
On va passer vite sur les 3 premiers albums qui mettront tout le monde d'accord. Tout juste pourra-t-on noter que le debut album n'est pas encore celui où le "style Sabbath" est le plus cristallisé: encore très blues rock & sixties, incluant même un morceau avec de l'harmonica, contenant 2 reprises sur sa face B... Honni à sa sortie par les critiques et les parents inquiets de voir leur progéniture se confronter à une musique aussi ténébreuse, il a surtout marqué les esprits pour son titre éponyme / coup d'envoi du heavy metal, alors que l'album regorge d'autres titres mythiques et d'ambiances tout aussi sépulcrales (Sleeping Village, N.I.B...)
Paranoid (1970)
Sortie : 18 septembre 1970 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Top 10 all time évident. Novateur, occulte et insolent comme pas permis, véritable miroir inverse grimaçant de la culture hippie, il contient un nombre hallucinant d'hymnes du metal et du rock en général. Franchement, à part Or Noir et Back in Black, quel album peut se targuer d'avoir un enchainement aussi parfait de ses 3/4 premiers titres?
Sabbath innove "par le bas" avec un sens absolu du riff penta/minimaliste qui fera date jusqu'à nos jours (Rage Against the Machine, Helmet ou encore Korn leur doivent tout, en particulier à des titres comme Hand of Doom). Le bloc rythmique Ward/Butler est sur un nuage, alternant entre poigne de fer et liberté mélodique bourrée de contrechants improvisés. Sabbath joue en studio comme Deep Purple en live. Réécouter Paranoid c'est un rituel, c'est apprendre ou réapprendre un rudiment musical à chaque fois. Bref, la base, et même bien plus que cela.
Master of Reality (1971)
Sortie : 21 juillet 1971 (France). Heavy Metal, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
L'album qui a vendu des camions entiers de t-shirts avec sa pochette aussi culte que minimaliste. Encore plus bre-som que les précédents, puisque c'est celui où Tommy Iommi a cette idée géniale d'alourdir le son (et accessoirement de ménager ses mains détruites par un accident de metallurgie) en s'accordant en Db, ce qui lui donne une quasi tessiture de violoncelle et fera autorité dans les genres extrêmes qui apparaitront une quinzaine d'années plus tard. Pour la postérité, l'omniprésence des tubes "Sweet Leaf" et "Children of the Grave" fait de l'ombre à une merveille telle que "Solitude".
Vol 4 (1972)
Sortie : 25 septembre 1972 (France). Heavy Metal, Psychedelic Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Celui-ci passe un peu à la trappe après le triptyque de légende qui le précede. Il faut dire que des 4 c'est celui dont l'introduction est la moins percutante d'entrée de jeu. Pourtant, Ozzy, déjà bien déglingué, est impérial. Le son est chaud bouillant, très seventies, ça remue, bref: très cool à réécouter.
Sabbath Bloody Sabbath (1973)
Sortie : 1 décembre 1973 (France). Heavy Metal, Hard Rock, Doom metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
Une prod' cotonneuse, une batterie un brin étouffée, des riffs très southern de grattes épaisses qui fleurent bon le gasoil, par moments parsemés de fins arrangements orchestraux: pas de doutes nous sommes dans un album de rock des années 70. Défilé de riffs très efficaces qui fracassent des culs sans faire de prisonniers (à commencer par le titre éponyme introductif et "Sabbra Cadabra"), tout cela est évidemment moins percutant que les albums d'origine mais que voulez-vous. Sabbath cultive désormais son style et est en vitesse de croisière. Vaut toujours le détour.
Sabotage (1975)
Sortie : 28 juillet 1975 (France). Heavy Metal, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Sabbath perd un peu en souplesse et en occultisme ce qu'il gagne en puissance et en force de frappe avec un son énorme, même si on a encore quelques trucs guitaristiques bien sympas. On est en 1975 les gars, Judas Priest n'est encore qu'un groupe de blues-rock dont tout le monde se branle, Sabbath règne en monopole et Ozzy s'égosille comme un damné. Un très chouette moment à passer.
Technical Ecstasy (1976)
Sortie : 25 septembre 1976 (France). Heavy Metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
La formation originelle se craquelle avec ce premier flop, un album très banal que j'avais totalement oublié et dont la réécoute ne m'a pas laissé plus de souvenirs.
Never Say Die! (1978)
Sortie : 28 septembre 1978 (France). Heavy Metal, Classic Rock, Doom metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
Le navet de Sabbath, très largement reconnu comme la scie de leur carrière, y compris par eux-mêmes, et cela est mérité. Ca part dans tous les sens et pourtant rien n'est mémorable. Oubliable de bout en bout.
Heaven and Hell (1980)
Sortie : 25 avril 1980 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Très estimé par beaucoup de fans dont je ne partage pas l'enthousiasme. Ozzy, complètement fucked-up et fort occupé à graille des chauves-souris, quitte le groupe pour panser ses plaies et ses démons, et est donc remplacé par Dio. Or, Dio, j'ai jamais été très fan. Je le vois comme une sorte de caricature du chanteur de heavy trad moyen, moins mystique que Ozzy, moins émouvant que Plant, moins impressionnant que Halford, moins virtuose que Gillan... Bref, il manque un truc.
Mob Rules (1981)
Sortie : 4 novembre 1981 (France). Heavy Metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
Album très fraichement accueilli à l'époque, mais depuis réhabilité par beaucoup dont je ne partage (toujours) pas l'enthousiasme. Désormais amputé en sus de son batteur mythique Bill Ward, Black Sabbath devient de plus en plus un produit. S'il sait renouer avec son ADN dans le très bon "Sign of the Southern Cross", seul titre qui se distingue un peu avec son intro led-zeppelinesque et ses gros riffs mystiques, pour le reste ça reste un album de heavy comme on faisait déjà des chiées dans les années 80.
Ca s'écoute certes sans déplaisir pour avaler des kilomètres de bitume, mais bon, de la part des inventeurs du genre lui-même on attend mieux.
Born Again (1983)
Sortie : 7 août 1983 (France). Heavy Metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
Avis impopulaire, c'est le meilleur des Sabbath sans Ozzy, et pour cause: Ian Gillain, de Deep Purple, est le meilleur chanteur que le groupe ait connu. On note un retour à la volonté de poser des ambiances, avec un certain nombre d'interludes, de nappes sonores. Est-ce pour autant un grand album? Pas si sûr.
Point bonus anecdote marrante, c'est lors de la tournée de cet album que Sabbath s'est empêtré avec un décor scénique foireux de Stonehenge, qui inspirera le meilleur gag du film Spinal Tap.
Seventh Star (1986)
Sortie : 28 janvier 1986 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath et Tony Iommi
Annotation :
Le moment où Sabbath est devenu une marque, puisque jusqu'à Deshumanizer il ne reste plus que Tommy Iommi de la formation historique. La pochette le met bien à l'honneur pour mieux faire oublier qu'il n'y a plus que lui du groupe originel. Une grande partie de l'intérêt de Sabbath venant de sa paire rythmique qui jouait comme cul et chemise, autant dire que l'intérêt de ce pur produit de maison de disques et des 3 suivants est proche de zéro.
Au micro, on a désormais l'éphémère endive Glenn Hugues, tout aussi éphémère chanteur de Deep Purple lors de 3 albums que tout le monde a oublié. Leadé par un chanteur aussi générique, le résultat est un album de quasi hard FM assez lénifiant, à l'image de la ballade qui porte l'album, "No Stranger to Love", qu'on imagine plus volontiers dans la discographie d'un Scorpions ou d'un Journey (voire d'un Bon Jovi) que dans celle d'un groupe qui faisait ses shootings photo dans les vestiges de Stonehenge.
The Eternal Idol (1987)
Sortie : 1 novembre 1987 (France). Heavy Metal
Album de Black Sabbath
Annotation :
Un album assez inconnu et à l'histoire brinquebalante. Alors en plein enregistrement, Dio s'est barré du jour au lendemain, obligeant Sabbath à trouver un remplaçant au pied levé pour réenregistrer ses parties vocales. Ils jetèrent leur dévolu sur un parfait inconnu, Tony Martin, une belle voix sans grand personnalité dans un album sans grand intérêt non plus. L'album pêche surtout d'un défaut désormais récurrent: un son trop formaté, notamment au niveau de la batterie, très sur-produite, qui ne leur ressemble pas. Méconnaissable.
Headless Cross (1989)
Sortie : 7 juin 1989 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Même limonade avec cet album tout aussi impersonnel, qui lui aussi n'est à recommander qu'aux ayatollahs du heavy traditionnel dans ce que celui-ci peut avoir de plus cheesy et suranné.
TYR (1990)
Sortie : 20 août 1990 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
En plus des défauts désormais récurents sus-cités, cet album-concept vaguement historico-païen est tristement banal dans son genre heavy épico-épique. Un album que même les fans n'ont pas écouté.
Dehumanizer (1992)
Sortie : 22 juin 1992 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
L'album que j'avais détesté ado et dont je tient mon scepticisme envers le Sabbath période Dio. On pourrait craindre le pire au vu de sa pochette, qui regroupe tous les clichés de l'album de metal tels qu'on les concevait 10 ans plus tôt. Et effectivement, ça fait un moment que Sabbath est devenu un groupe qui se repose sur ses acquis et suit paresseusement les modes au lieu de persévérer dans des genres qui auraient mieux collé à son ADN, comme le doom, le sludge ou le stoner (sans déconner, imaginez 2 secondes un Sabbath avec Phil Anselmo ou Kirk Windstein plutôt que les endives en pantalon à rayures qui s'y sont succédés).
A la revoyure, je déteste moins qu'avant. Dio se montre plus habité que la moyenne, dès le titre introductif qui semble avoir été conçu pour Ozzy. S'ensuit After All the Dead, qui ressemble à une chute de studio de 1970. Bref, c'est correct. Le problème principal de ce disque est sa production, beaucoup trop froide et arrogante, on se croirait dans un Def Leppard.
Cross Purposes (1994)
Sortie : 26 janvier 1994 (France). Heavy Metal, Rock, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Si on oublie 2 secondes que quelques décennies avant, Sabbath a été un des groupes les plus importants du XXème siècle, on est en droit de penser que c'est un album ok sans plus, carré mais desservi par sa pochette qui pourrait laisser penser à du rock emo/goth pour pisseuses. Tony Martin est aussi transparent qu'à son habitude, mais il n'y a pas de faute de goût majeure. Très passable.
Forbidden (1995)
Sortie : 7 juin 1995 (France). Heavy Metal, Hard Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Les gimmicks originels de Sabbath sont (enfin) de retour, mais il y a quelque chose de puant, et pour cause: alors que Butler était revenu sur Deshumanizer, il n'y a de nouveau plus que Tommy Iommi de la formation originelle. On tombe dans la quasi imitation et le rock doudou. Sabbath est devenu un train fantôme qui ne fait plus peur à personne. De surcroît, l'album surfe par moments de manière balourde sur la mode des années 90, la scène alternative / nu-metal; il est d'ailleurs produit par un membre de Body Count et se coltine un caméo insignifiant de Ice-T. Embarrassant dernier clou dans le cercueil.
13 (2013)
Sortie : 7 juin 2013 (France). Heavy Metal, Rock
Album de Black Sabbath
Annotation :
Un album testament-doudou et malheureusement anecdotique, qui recycle des gimmicks sabbathesques que le groupe avait remisé au grenier depuis belle lurette au profit d'un heavy commercial et impersonnel.
On l'écoute une fois pour se rappeler comment c'était avant, avant qu'ils ne soient partis chacun de leur côté et que Tommy Iommi n'enquille à leur nom 6 à 8 albums de série sans grand intérêt, et puis on l'oublie aussitôt tandis qu'on s'apprête à se remettre Paranoid pour la 35eme fois. Merci pour les travaux, et pour avoir créé le metal.