Mes coups de gueules au cinéma...

J'en suis ressorti avec le sourire jusqu'au menton... Proposé par ordre de visionnage, en commençant par le dernier vu.

Liste de

61 films

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a presque 5 ans

The Dead Don't Die
5.4

The Dead Don't Die (2019)

1 h 43 min. Sortie : 14 mai 2019 (France). Comédie, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Jim Jarmusch

Marius Jouanny a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Ma nuit chez Maud
7.6

Ma nuit chez Maud (1969)

1 h 50 min. Sortie : 4 juin 1969. Romance

Film de Éric Rohmer

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Il faut croire que j'ai un problème avec la Nouvelle Vague. Je reprocherais surtout à Rohmer d'avoir écrit son film comme un roman plutôt que comme un film, tant il se repose sur les dialogues plutôt que sur les images pour construire le système narratif de son film. La réflexion qu'il propose sur les relations humaines est donc loin d'être inintéressante, mais pour beaucoup de scènes je trouve l'apport cinématographique trop faible, tant il se contente de filmer des dialogues en plans fixes sans chercher à transmettre des idées par l'image ou le montage. Si donc Godard avec "A bout de souffle" tombe dans le formalisme pur, c'est un peu tout l'inverse avec "Ma nuit chez Maud". Je ne me découragerais pas pour autant à découvrir ses autres films, mais ce sera avec moins d'attentes...

La Mule
6.7

La Mule (2018)

The Mule

1 h 56 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Gangster, Thriller

Film de Clint Eastwood

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Quelle déception ! Les quelques bonnes idées de mise en scène de "Sully" et surtout le grand retour de Clint devant la caméra m'avait fait beaucoup espéré en ce film. Finalement, il n'a pour seul intérêt que l'interprétation de Clint lui-même, tant la réalisation paraît avoir été confiée à n'importe quel tâcheron d'Hollywood. Ce n'est pas mauvais, mais qu'est-ce que c'est plat et redondant. Certes, une pointe d'émotion parvient à surgir dans la dernière partie, mais le déroulement est bien trop laborieux et sans inventivité cinématographique.

L'Année dernière à Marienbad
7

L'Année dernière à Marienbad (1961)

1 h 34 min. Sortie : 29 septembre 1961. Drame

Film de Alain Resnais

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Ce qui me frustre avec ce film, c'est que le dispositif formel (bande-son, décors, symétrie des plans, mouvements de caméra, montage) augurait un film captivant. Alors que le motif narratif qu'il décline jusqu'à l'ennui le plus profond amène de l'inertie là où il y aurait pu y avoir une formidable dynamique. Vous me direz, je ne connais pas bien le cinéma d'Alain Resnais et je ne suis peut-être tout simplement pas très réceptif à ce genre de propositions. Mais je persiste à croise qu'il est possible de faire du cinéma expérimental sans être formaliste, chiant et abscons.

Call Me by Your Name
7.2

Call Me by Your Name (2018)

2 h 11 min. Sortie : 28 février 2018 (France). Drame, Romance

Film de Luca Guadagnino

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

J'avais beaucoup de préjugés négatifs en voyant la bande-annonce. Les très bons retours m'ont fait aller le voir quand même, et pourtant la plupart de mes craintes se sont confirmées, tant le traitement de cet amour homosexuel ne sort pas des chantiers battus et propose même une vision quelque peu arriérée et peut-être même sexiste. En effet, l'idéal platonicien de l'amour entre hommes semble repris stricto sensu, jusqu'à la hiérarchie qu'il effectue entre les hommes et les femmes. Car leurs deux représentantes dans ce film sont très clichés, et la narration appuie le fait qu'elles ne peuvent pas comprendre l'homosexualité masculine qui est valorisée comme largement supérieur à l'amour hétérosexuelle.

D'autre part, le film est un peu plus malin quand il représente le plus vieux du couple autant voir plus en proie au doute et à la culpabilité que le plus jeune. Au moins, on a pas affaire à un rite initiatique pédéraste tel que ça se pratiquait en Grèce antique ! Il n'aurait manqué plus que ça pour que le film passe à côté de son sujet, qui est avant tout la passion amoureuse d'un été au milieu des superbes décors d'Italie du Nord. Sauf que de passion le film en manque cruellement, excepté pour sa dernière partie. Les trois quart du film restent dans une ambiguïté très molle, qui donne au film un rythme plat et qui rend finalement assez blasé face à l'étalage de décors naturels splendides (un comble !). La paresse qui s'en dégage aurait pu être tellement plus sensuelle et suave... Bref, l'exemple typique du film moyen et tiède.

L'Usine de rien
6.6

L'Usine de rien (2017)

A Fábrica de Nada

2 h 57 min. Sortie : 13 décembre 2017. Comédie dramatique

Film de Pedro Pinho

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Il y a beaucoup de bonnes choses à prendre dans ce film militant portugais décrivant la mise en place d'une usine en auto-gestion alors qu'une multi-nationale veut la délocaliser. Son grain de folie tout d'abord est souvent salvateur, amenant à des scènes inattendues. Son discours théorique sur le marxisme et la possibilité d'une émancipation du capitalisme est aussi très intéressant, bien que très statique. Malheureusement, à force de digressions et de scènes de monologues marxistes à n'en plus finir, le film n'est pas rentré au bout de ses trois heures dans le vif de son sujet. Censé rendre hommage à une véritable expérience d'auto-gestion, il se soucie finalement très peu des problèmes matériels qu'une telle conversion pose, surtout lorsque l'usine est détenue par une multinationale. C'est un comble, pour un film prônant le matérialisme ! Le paradoxe est tout là : proposer un film politique sans action, ou si peu, et s'appesantir sur un registre tantôt humoristique et tantôt dramatique qui s'éloigne du sujet et occasionne des moments longs et sans grand intérêt, qui n'ont même pas pour mérite de donner suffisamment de consistance aux personnages.

State-authorized Textbook
5

State-authorized Textbook (2017)

Gugjeonggyogwaseo 516il: Kkeutnaji Anheun Yeogsajeonjaeng

1 h 41 min. Sortie : 23 novembre 2017 (Corée du Sud). Société

Documentaire de Baek Seung-U

Marius Jouanny a mis 3/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il est effarant comment ce documentaire se prend les pieds dans le tapis : voulant dénoncer la mainmise du gouvernement sur les manuels scolaires d'histoire en Corée du Sud et étendant sa réflexion sur d'autres Etats, il finit en film de propagande auto-satisfait sur la destitution récente de la présidente sud-coréenne, avec en bande sonore des envolées lyriques absolument ridicule. Alors que le sujet est très intéressant et que les entretiens développent certaines pistes de réflexion avec intelligence, la forme est tellement maladroite et amateuriste (certaines transitions font très "movie maker") que l'on a bien ici affaire à un nanard du documentaire. Qui comporte son lot de scènes hilarantes sans le vouloir, donc. C'est tout de même bien dommage, car le rapprochement entre cette mainmise du gouvernement et les violences policières était plutôt pertinent. Mais là encore, extrêmement mal mis en scène.

A Quiet Dream
6.7

A Quiet Dream (2016)

Chunmong

1 h 41 min. Sortie : 9 avril 2020 (France). Drame

Film de Zhāng Lù

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Je suis encore pas mal dégoûté que ce soit ce film qui fut choisie contre mon avis comme « prix spécial du jury », je n'ai donc pas envie d'en dire grand-chose. Si ce n'est que l'inventivité du film est indéniable, tellement la poésie est disposée dans chaque plan pour faire son œuvre. La prétention du cinéaste m'a pourtant parue ne pas mener à grand-chose : beaucoup de scènes superflues (quelle idée prétentieuse et stérile de planter le générique de début en plein milieu du film !), pour beaucoup de bonnes idées très peu exploitées. D'autant que cela est porté par un humour façonné par ces trois acteurs/réalisateurs principaux qui tombe souvent à plat. Il y a indéniablement de belles images, de belles scènes, un propos intéressant sur l'amitié, mais tout cela est fichtrement décousu, le cinéaste ne se donnant jamais les moyens de renouveler son postulat narratif de départ, qui est celui d'un jeu de séduction pathétique entre trois glandeurs et une jeune femme dans un petit village de la campagne coréenne. Cela ressemble dangereusement à un film de copain très formel, même si encore une fois certains éléments font tenir à peu près le film.

The Poet and The Boy
5.6

The Poet and The Boy (2017)

Shiinui Sarang

1 h 50 min. Sortie : 14 septembre 2017 (Corée du Sud). Drame

Film de Kim Yang-Hee

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Le film est attachant sous bien des aspects : la palette joliment colorée met bien en valeur le lieu du récit, une petite ville de Corée où habite un poète un peu raté et sa femme qui voudrait avoir un enfant. Les enjeux sont pertinemment développés dans la première partie du récit, mais ne trouvent pas de second souffle et la fin ne parvient pas à s'émanciper des poncifs narratifs habituels. A savoir l'artiste qui souffre de désirer un jeune adolescent et de vivre une relation castratrice avec sa femme, et qui finit par sublimer cette frustration pour réussir dans son art. Malgré quelques passages réjouissants et poétiques, il est donc bien décevant que le film ne trouve pas d'aboutissement narratif, d'autant que la forme se serait bien prêtée à des rebondissements plus surprenants.

Jamsil
4.6

Jamsil (2018)

Nuechideon Bang

2 h 18 min. Sortie : 8 octobre 2016 (France). Drame

Film de Lee Wan-Min

Marius Jouanny a mis 2/10.

Annotation :

Un film incroyablement ennuyeux et déprimant, aussi bien dans son image terne que dans sa narration incompréhensible. On comprend bien les intentions de décontenancer en bousculant la chronologie du récit, mais en l'état c'est insupportable, très mal réalisé et beaucoup trop ambitieux pour ce que cela veut signifier. Pourtant, le postulat narratif d'une jeune femme qui croit redécouvrir sa meilleure amie de lycée alors que celle-ci ne la reconnaît pas ne manquait pas de potentiel : le résultat n'en est que plus impardonnable.

Le Miroir
7.8

Le Miroir (1975)

Zerkalo

1 h 45 min. Sortie : 18 janvier 1978 (France). Drame, Biopic

Film de Andreï Tarkovski

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Mettre une telle note au « Miroir » peut sembler tenir de la provocation. Pourtant, face à un tel patchwork sournoisement incompréhensible, je ne peux que m’insurger. Tarkovski, en explosant sa narration outre mesure, passant aléatoirement du noir et blanc à la couleur, de récits à d’autres en passant par des images d’archives, ou des plans-séquences avec récitation de poème en fond sonore ne parvient qu’à une chose : proposer de belles images. Et à mon sens cela ne suffit pas à faire un film, parce que cette confusion incarne une déconnexion entre le cinéaste et le spectateur. Une oeuvre n’est rien sans le regard qu’on lui porte, et quand un cinéaste décide intentionnellement de proposer une succession de scènes aux rapports très succints voires inexistants, tout imposant des dialogues à n’en plus finir et des rapports entre les personnages qu’on devrait apparemment avoir compris, c’est qu’il y a un problème fondamental. Autrement dit, c’est chiant, prétentieux et très décevant de la part du réalisateur qui a pourtant fait ses meilleurs films « Solaris » et « Stalker » juste avant et juste après « Le Miroir ».

Le Vénérable W.
6.8

Le Vénérable W. (2017)

1 h 40 min. Sortie : 7 juin 2017.

Documentaire de Barbet Schroeder

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Entendons-nous bien : le sujet du film, celui d'un moine bouddhiste en Birmanie prônant la haine islamophobe au point de provoquer des émeutes et des insurrections, est passionnant. Mais dans la forme, Schroeder est bien moins intérressant que pour son "Idi Amin Dada" puisque le regard est bien moins centré sur le portrait du personnage mais prend des reculs historiques, par des schémas et analytiques par des interviews extérieurs qui castrent ce qui pourrait distinguer le film d'un long reportage. Il y a bien un embryon d'ambivalence, mais qui était continuel et fichtrement intelligent dans le film précédemment cité.

The Wall
6.2

The Wall (2017)

1 h 28 min. Sortie : 7 juin 2017 (France). Thriller, Guerre

Film de Doug Liman

Marius Jouanny a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Manchester by the Sea
7.3

Manchester by the Sea (2016)

2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame

Film de Kenneth Lonergan

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Je suis très partagé sur ce film, tant sa maladresse est parfois contrebalancée par quelques moments remarquables. Il faut dire que Lonergan caractérise des individualités touchantes avec une représentation subtile de l’intimité : avec cet homme qui revient dans sa ville natale s’occuper de son neveu en pleine crise d’adolescence, le cinéaste dépasse les poncifs qui collent à la peau du cinéma américain, notamment aidé par des interprétations très juste. L’artificialité qui en découle sur ce point n’est alors pas particulièrement dérangeante : les déclarations à demi-mot, les ambiguïtés et l’inexpressivité des personnages auraient pu dans d’autres dispositions sublimer le récit. C’est avant tout un problème de combustible : en voulant proposer une mise en scène épurée, Lonergan la rend surtout impersonnelle, et castre beaucoup de moments qui auraient pu décharger une poésie contemplative des lieux. La redécouverte des endroits de la vie partie en fumée du personnage est ainsi complètement éclipsée, là où beaucoup de scènes auraient pu être chargées de sens.

Une telle négligence entraîne un autre problème plus global : celui de la narration. Les flash- back sont très mal insérés, les jeux de montage poussifs, il manque un regard cohérent sur lequel s’appuyer pour distiller les révélations sur la vie du personnage. En l’état, l’écho entre les époques se fait assez aléatoirement et échouent à insuffler de l’émotion dans beaucoup de scène simplement parce qu’elles arrivent de manière impromptue. Pis, tout cela n’est pas aidé par une bande-son mélodramatique franchement inconvenante. C’est bien dommage, car certaines scènes mise à part du reste du film sont assez bouleversantes, et les obsessions du personnage principal souvent bien traduites (le coup des trois photos encadrées, c’est très fort). Mais tous ces dysfonctionnements amènent le film dans un entre-deux de registre et de mise en scène qui finit par le desservir, la légèreté qui vient en contrepoids apparaît alors moins comme une forme de pudeur que comme un moyen insuffisant de rééquilibrer l’édifice branlant.

À bout de souffle
7.2

À bout de souffle (1960)

1 h 30 min. Sortie : 16 mars 1960. Policier, Drame

Film de Jean-Luc Godard

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Je ne peux nier les préjugés que j'avais sur le cinéma de Godard, même si ce que j'avais vu de lui jusque-là (le court-métrage « Je vous salue, Sarajevo ») m'a plutôt ému. Mais maintenant que j'ai vraiment franchi le pas avec « A bout de souffle », force est de constater que sa démarche iconoclaste ne me touche absolument pas. J'ai très bien compris où il voulait en venir : un film sans structure narrative, avec des jeux de montages contre-intuitifs, des jeux de mots et des esbroufes verbales continuelles, des regards et des monologues face caméra brisant le quatrième mur, ça devait détonner en 1960. Mais le regarder aujourd’hui, c'est surtout y déceler un intellectualisme incapable de transmettre la moindre émotion. Godard veut bousculer le cinéma de son temps, et c'est fort louable, mais il faut pour autant remarquer qu'il se complaît dans un schéma sexiste voire nihiliste de différenciation des sexes (les femmes sont des indécises torturés et contradictoires, les hommes sont des arrogants qui ne pensent qu'au sexe) franchement peu audacieux pour son époque. Et vu que son cinéma semble de beaucoup tourner autour de cette binarité stérile (« Une femme est une femme », « Masculin, Féminin », « Le Mépris ») j'ai pas tellement envie de persister dans sa filmographie. Par dessus-tout, sa démarche narrative est exténuante (d'où le titre du film?) : ça ne s'arrête jamais, ça ne va nulle part, mais là où un tel ludisme chez Jarmusch par exemple a le mérite de cerner des enjeux et des réflexions humaines, le programme ici est absolument formel.

Trouble Every Day
6.2

Trouble Every Day (2001)

1 h 41 min. Sortie : 11 juillet 2001 (France). Épouvante-Horreur, Thriller, Drame

Film de Claire Denis

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Quand Claire Denis s’attaque au cinéma de genre, on ne peut pas dire qu’elle fasse dans la dentelle. Le dispositif formel est pourtant fort louable, tant le soin apporté à l’image, qui multiplie les gros plans esthétique et les jeux de lumières et de couleurs (rouge, principalement) et au son, entre un thème principal marquant et des bruitages qui installent une vraie ambiance sonore, est appréciable. Mais la posture émotionnelle du film est tellement castratrice que j’ai du mal à y discerner la moindre substance. Je comprends toute la réflexion sur la sexualité et les pulsions qui se développe, mais la cinéaste en fait une telle révulsante démonstration qu’il m’a été incapable de ressentir autre chose que du dégoût, là où les enjeux (quoique assez caricaturaux finalement, entre le mari protecteur et bienveillant quoiqu’il arrive et le couple parfait-en-apparence-mais-en-pleine-érosion) auraient dû m’impliquer émotionnellement.

En fait, la dramaturgie est happée par les deux scènes chocs du film, deux scènes de viol et d’assassinat à coups de dents, dans un déluge de cris effroyables et d’animalité violente, où l’acmé de la deuxième scène, c’est quand le mec bousille la vulve de la fille, toujours à coups de dents. Voilà. Tout cela est enrobé d’un tel premier degré que cela finit par s’apparenter plus à du torture porn qu’à du cinéma d’horreur. Il y avait une rencontre avec la cinéaste après la projection du film, et l’échange a confirmé mes impressions : Claire Denis, qui confirme son admiration pour Pasolini, affirme qu’elle cherchait à aller le plus loin possible dans l’explicite avec une démarche purement sensorielle et émotionnelle. Sauf que les contrepieds aux scènes de boucheries sont à mon sens trop peu présents pour faire venir autre chose que la nausée : en l’état, j’ai perçu l’humanité des personnages seulement dans la scène où le mari lave soigneusement le sang sur le corps de sa femme. Quand on fait du cinéma gore, je pense qu’il faut toujours trouver le moyen d’assumer son grotesque (Cronenberg le fait très bien) ou tout du moins adoucir sa mise en image pour introduire la fascination au-delà du dégoût (Nicolas Winding Refn y parvient) sous peine de rester une machine à sensation dénuée d’âme, qui ne filme strictement que des corps.

Your Name.
7.6

Your Name. (2016)

Kimi no na wa.

1 h 46 min. Sortie : 28 décembre 2016 (France). Animation, Drame, Fantastique

Long-métrage d'animation de Makoto Shinkai

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Je comprends l'engouement pour un récit qui réserve son lot de bonnes idées visuelles et de bons moments poétiques et émouvants (l'acmé reste l'union au milieu de cette vallée tout droit sortie d'un décors de la série de jeu vidéo Zelda). Mais j'ai surtout trouvé cela poussif, encore plus mièvre que l'étais "Souvenirs de Marnie", d'autant plus qu'ici il n'y a même pas la forme pour rattraper le coup. Parce que à force de balancer des séquences-clips avec des chansons japonaises médiocres en fond, le film m'a sacrément usé. Et je n'évoquerais pas les quelques incohérences et ellipses paresseuses qui contribuent à la maladresse d'une narration pas toujours compréhensible. L'esthétique visuelle est aussi souvent générique, notamment pour les scènes urbaines, les personnages, mais le film se rattrape dans les passages à la campagne japonaise, et notamment dans les scènes de cérémonies religieuses, élégantes et donnant un ancrage réel appréciable. Finalement, à l'image de cette fin franchement convenue, le film est décevant dans son traitement aussi "japoniais", que seuls les habitués d'anime peuvent apprécier, je présume. Dommage, car les idées narratives avaient du potentiel, ça aurait pu aboutir à une belle surprise comme "La Traversée du Temps"... Son succès immense au Japon montre bien à quel point le cinéma d'animation nippon traverse un sacré désert créatif... Heureusement que Miyazaki est reparti pour une nouvelle réalisation, parce que à part lui je ne vois que Toyoda pour la relève...

Juste la fin du monde
6.6

Juste la fin du monde (2016)

1 h 35 min. Sortie : 21 septembre 2016. Drame

Film de Xavier Dolan

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Finalement, je ne finirais pas ma critique du film, je manque d'inspiration, comme Dolan.

Dernier train pour Busan
7.2

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

Ce n’est pas par la case sud-coréenne que le genre zombie trouvera un nouveau souffle qui, depuis l’excellent « 28 jours plus tard », semble perdu à jamais dans les méandres du médiocre. La preuve : il suffit qu’un nouveau film de zombie propose un huis-clos atypique (un train) et quelques démonstrations de nos comportements individualistes pour profiter de l’indécente indulgence générale, jusqu’à rentrer dans la sélection hors-compétition du festival de Cannes (!). En vérité, ce « Dernier Train pour Busan » est d’une banalité affligeante et pour le coup typiquement hollywoodienne, nous déversant tous les clichés sur la cellule familiale, le monde de la finance et la connerie humaine. C’est assez moche, la faute entre autres à des images de synthèse peu sexy et à une mise en scène dynamique la plupart du temps inintéressante (à deux ou trois scènes d’action plutôt bien foutues près) mise en relief par une bande-son qui ne relève pas le niveau, entre percussions et dumbstep pour les moments de tensions, et piano/violons pour les moments dramatiques. On en est arrivé là, bon sang !

Surtout, ce film est terriblement caricatural, l’écriture est tellement peu subtile qu’elle en devient ridicule. Ma note est à deux doigts de passer à 3 mais le rythme plutôt fluide du film (remarque, le quatrième acte dure trois plombes) et certaines séquences plutôt soignées dans leur découpage et leur montée de tension sauve quelque peu le métrage du naufrage complet. Puis, le microcosme développé montre parfois un peu plus d’intérêt lorsqu’il met en parallèle la foule de zombies et la foule de gens, bien vivants eux, animés d’un égoïsme collectif cathartique. Pour le reste, c’est bien décevant, bien que je n’en attendais pas grand-chose.

Tueurs de dames
7.1

Tueurs de dames (1955)

The Ladykillers

1 h 31 min. Sortie : 3 février 1956 (France). Comédie, Gangster

Film de Alexander Mackendrick

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Cette comédie de Mackendrick ne vaut finalement pas plus cher que son remake des frères Coen. Le réalisateur a beau vouloir soigner une écriture qui pourrait fonctionner sur le papier, le film reste mal interprété, mal rythmé et d’ailleurs aussi très mal éclairé. La dernière partie du film devient complètement systématique dans la mise à mort des personnages au point où cela en devient quasiment ridicule. Il y a certes une volonté satirique et un humour typiquement anglais parfois appréciable, mais c’est beaucoup trop pachydermique à mon goût. De la part de Mackendrick, je m’attendais à beaucoup mieux. Je ne comprends pas trop l’engouement de beaucoup pour ce film, à commencer de la part des frères Coen eux-mêmes, qui en ont tirés leur pire film.

Vampyr, ou l'étrange aventure de David Gray
7.5

Vampyr, ou l'étrange aventure de David Gray (1932)

Vampyr

1 h 23 min. Sortie : 6 mai 1932 (Allemagne). Épouvante-Horreur

Film de Carl Theodor Dreyer

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

La proposition de Dreyer avec « Vampyr » était plutôt alléchante : un film impressionniste de vampires dans la lignée de « Nosferatu » que je n’ai toujours pas vu, honte à moi. Seulement, le film a été redécouvert par fragments et rafistolé tant bien que mal : la copie n’est donc pas très bonne, on ne différencie pour ainsi dire pas du tout le jour de la nuit, par exemple. En revanche, il est vrai que formellement on tient là quelques idées intéressantes et plutôt audacieuses pour l’époque : les jeux d’ombres, les vue à la première personne, et des décors mine de rien bien fichus. Tout est loin d’être parfait, le film reste très statique et sacrément mal rythmé, malgré sa brièveté (1h10) mais la coquille n’est pas vide non plus.

C’est d'un point de vue narratif que cela pêche : les personnages, situations et cartons explicatifs, que ce soit ceux qui racontent des événements ou ceux provenant d’un livre sur les vampires, sont très agaçants : le récit est sacrément laborieux. Deux scènes sortent un peu de l’ordinaire : celle de l’enterrement rêvé, et celle du silo à grain. Tout le reste est convenu, déploie de très grosses ficelles qui peinent vraiment à convaincre. Il est dommage que le film se complaise inconsciemment dans un tel ridicule tellement son potentiel visuel est parfois consistant. Finalement, j’en suis ressorti plus amorphe qu’épouvanté (ça fait pas peur du tout !) et plus agacé qu’émerveillé : il y avait pourtant moyen de ressentir tout l’inverse.

La Loi de la jungle
6.7

La Loi de la jungle (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie

Film de Antonin Peretjatko

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

Ce n'est pas avec "La Loi de la Jungle" que la comédie française reprend son souffle à mon sens, surtout que notre hollandais volant est venu récemment chambouler tout ce beau monde avec "Elle". Se voulant absurde, ce métrage installe donc un univers et une logique tout d'abord plutôt attirants et atypiques : les personnages, et gags se présentent et s'enchaînent sans accroc. D'autant que le comique s'appuie constamment sur notre propre réalité, l'absurdité de la bureaucratie et du capitalisme hypocrite, ou une version de "Brazil" sans la moindre dimension dramatique.

Et c'est en partie la cause de l’essoufflement du rythme et du script : la maladresse des personnages contamine le métrage lui-même, qui devient maniéré, répétitif, et l'invention du début tourne à vide dès la moitié du film. Il surgit alors une flopée de scènes anecdotiques, molles, où tout, de l'interprétation aux dialogues en passant par les gags eux-mêmes, dysfonctionnent. C'est tout simplement se tirer une balle dans le pied que de faire de cette vadrouille tropicale au beau milieu de la jungle le centre du film alors que les possibilités narratives s'y essoufflent très vite. Tout cela n'est finalement pas loin de ressembler à un "Sur la piste du Marsupilami" en un peu plus raffiné. C'est vraiment ça, la fine fleur du cinéma d'auteur français ?

Avé, César !
6

Avé, César ! (2016)

Hail, Caesar!

1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Comédie

Film de Ethan Coen et Joel Coen

Marius Jouanny a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

007 Spectre
5.9

007 Spectre (2015)

Spectre

2 h 28 min. Sortie : 11 novembre 2015 (France). Action, Aventure, Thriller

Film de Sam Mendes

Marius Jouanny a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Le Tout Nouveau Testament
5.9

Le Tout Nouveau Testament (2015)

1 h 53 min. Sortie : 2 septembre 2015 (France). Comédie

Film de Jaco van Dormael

Marius Jouanny a mis 4/10.

Annotation :

J'avoue y être allé à reculons, il n'y avait là rien de bien remuant, c'était même carrément mou. Inventif, mais surtout déconcertant de facilité en tout genre : les voix-off, regard caméra s'adressant directement au spectateur, le déroulement répétitif de la découverte des différents apôtres, les gags qui se veulent absurdes et deviennent juste cons... L'artificialité du tout m'a d'ailleurs laissé de marbre, on dirait que le réal a forcé ses acteurs à n'exprimer aucune émotion, aucune énergie. C'est presque un négatif du style Jeunet : alors que notre Jean-Pierre national réjouit par ses habiles jeu de montages de scènes quotidiennes, ici, le quotidien est montré dans tout ce qu'il a d'agaçant.

Et pis franchement, Poelvoorde ne m'a jamais fait rire, ce n'est pas avec ce film qu'il y est arrivé. Je suis allé voir ce film pour fuir un dimanche pluvieux. A mon grand dam, il s'est remis à pleuvoir quand le film a commencé.

La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil
5.4

La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (2015)

1 h 33 min. Sortie : 5 août 2015. Thriller

Film de Joann Sfar

Marius Jouanny a mis 3/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Les Nuits blanches
7.3

Les Nuits blanches (1957)

Le Notti bianche

1 h 37 min. Sortie : 8 mai 1958 (France). Drame, Romance

Film de Luchino Visconti

Marius Jouanny a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

voir critique.

Avengers - L'ère d'Ultron
5.6

Avengers - L'ère d'Ultron (2015)

Avengers: Age of Ultron

2 h 21 min. Sortie : 22 avril 2015 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Joss Whedon

Marius Jouanny a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Inherent Vice
6.4

Inherent Vice (2014)

2 h 28 min. Sortie : 4 mars 2015 (France). Comédie dramatique, Film noir

Film de Paul Thomas Anderson

Marius Jouanny a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

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The Salvation
6.1

The Salvation (2014)

1 h 32 min. Sortie : 27 août 2014 (France). Drame, Western

Film de Kristian Levring

Marius Jouanny a mis 5/10.

Annotation :

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