Mes films vus en 2015 (avec avis rapide)

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04/02

Quel coup de vieux ça a pris. Autant j'aime beaucoup le John Ford désabusé et mélancolique de "My Darling Clementine" ou "Liberty Valance", autant là je ne me sens jamais concerné par ce qu'il veut raconter.

Film à la gloire de l'armée américaine, faisant de indiens des sauvages stupides, l'intrigue (pourtant ultra simple) et la caractérisation des personnages est particulièrement alambiquée et datée : cette bonne vieille camaraderie masculine et un personnage féminin de belle potiche. On ne comprend pas grand chose dans la première demi-heure, on a tout un passage ensuite où John Ford s'essaie au burlesque sans convaincre du tout, le rebondissement final est mal amené...

Bref, je n'ai pas du tout été convaincu par "She wores a yellow ribbon" (le titre français donne au passage une toute autre orientation au film comme c'était déjà le cas avec "My Darling Clementine"/"La Poursuite infernale"). Tout ça ne me donne pas très envie de découvrir les deux autres volets sur la cavalerie américaine : "Le Massacre de Fort Appache" et " Rio Grande". C'est ma première déception de taille avec John Ford.

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01/02 - revu : +1.

C'est le complément idéal de La Liste de Schindler. Le texte de Jean Cayrol est brillant et d'une importance capitale, les images d'archive sont terribles, à glacer le sang.

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01/02 - revu.

Je trouve toujours que c'est un film magnifique, emprunt d'humanité, d'une ampleur et d'une richesse considérable qui permet des questionnements innombrables sur l'homme : sa folie, ses contradictions : son sadisme éventuel et/ou son sens de la compassion. Il y a deux/trois moments qui me mettent vraiment en larmes : comme ces plans silencieux où l'on donne du poison aux malades avant qu'ils ne soient mitraillés dans leur lit.

Je garde néanmoins quelques réserves sur les rebondissements de la dernière partie : Spielberg entretient un suspense malvenu sur le sort réservé aux femmes de Schindler (dont le point d'orgue est la scène des douches). Je ne sais pas si c'est un artifice de scénario ou si l'histoire réelle de ces femmes s'est passé de cette manière mais ça donne à cette partie terrible du film (celle des chambres à gaz et des camps d'extermination) une dimension romanesque qui n'avait rien à faire là.

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Voilà un film qui tient debout uniquement grâce au talent de ses deux acteurs principaux. Le reste n'est pas d'un grand intérêt.

La carrière scientifique de Stephen Hawking (et son apport à la Science) n'est que survolé, le scénario préférant se consacrer à deux autres choses : une rencontre amoureuse particulière qui fonctionne d'ailleurs assez bien lors de la première heure (l'apport d'un troisième personnage ensuite, prometteur sur le papier, se révèle assez décevant et donne lieu à des scènes déjà vues et attendues) ; l'autre chose c'est la lutte contre la maladie de Charcot. La finesse du jeu d'Eddie Redmayne est à louer, le reste (les ressorts du scénario, la mise en scène, la musique...) est trop sage et académique pour bouleverser.

Sur une histoire proche, j'avais été beaucoup plus sensible à "Un Homme d'exception" de Ron Howard.

31/01

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C'est un honnête biopic qui prend parfois la forme d'un thriller. C'est plutôt efficace même si ça ne prend pas beaucoup de risques : toujours la même structure en flash backs avec évènement déclencheur dans l'enfance ; rencontre opportune ; ascension et descente. Dans sa partie thriller le film est vraiment prenant et rythmé, dommage que le metteur en scène n'est pas la même finesse pour traiter la partie mélodramatique, survolée et assez maladroite.

ça aura au moins eu le mérite de me rappeler ce qu'était le test de Turing, je l'ai su pendant mes études, je l'avais oublié depuis.

28/01

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Hommage au film noir américain by Melville. Evidemment c'est bon, très bien mise en scène mais comme souvent avec les films noirs je trouve l' intrigue inutilement alambiquée ; je préfère les structures plus sèches et directes : Le Cercle rouge par exemple chez Melville. Je sais bien que ça participe au charme du film noir mais ça en fait aussi à mon sens sa limite. A part le côté ludique de la chose : démêler le vrai du faux, j'ai beaucoup de mal à me sentir impliquer émotionellement dans ce genre de film.

26/01

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Même si le tout est un peu désuet et que quelques scènes sont de trop (l'humour ne fonctionne pas toujours super bien) il y a aussi heureusement quelques moments sublimes : les scènes de marivaudage sont particulièrement réussies par exemple. Et puis même si je connais très mal la filmo de Boorman, on sent rapidement que c'est un film testamentaire, son dernier, celui où il filme avec le plus de simplicité ce qui est pour lui le plus essentiel : l'amitié, la naissance de l'amour, la famille, l'opposition au système. J'ai vraiment un gros, gros faible pour les films testamentaires. L'année dernière j'ai été gâté avec Miyazaki, Takahata & Tsai Ming-Liang. C'est aussi pour ça entre autre que j'adore autant Eastwood qui a bien dû faire une dizaine de films testamentaires depuis Impitoyable.

22/01

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La séquence centrale du ballet est assez fabuleuse au sens premier du terme. Le reste m'a moins passionné, je trouve que ça a un peu vieilli que ce soit dans l'interprétation des comédiens ou les ressorts psychologiques du trio amoureux.

21/01

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20/01

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J'ai l'impression qu'on est nombreux à l'avoir découvert Lundi soir. Merci Arte. La copie était superbe en plus.

On est donc en 1977, William Friedkin sort de deux succès gigantesques : L'Exorciste & French Connection. Deux films importants sortent au cours de l'été 1977 aux USA : Sorcerer & Star Wars. Star Wars sera le carton qu'on connaît & Sorcerer sera un échec cuisant et le cinéma à gros budget s'en retrouvera changé à jamais...

Historiquement, c'est donc vraiment un film important, un peu comme "La Porte du Paradis" de Cimino en 1981. Mais Sorcerer est aussi un remake du chef d'oeuvre de Clouzot "Le Salaire de la peur" : l'histoire de 4 malfrats devant transporter à bord de camions deux cargaisons de nitroglycérine à travers les routes, chemins d'Amerique du Sud. Les deux films sont pourtant bien différents. Là où Clouzot imposait un suspense monumental et développait une amitié très poignante entre les personnages d'Yves Montand et de Charles Vanel, Friedkin choisit de faire un film sur la folie des hommes, l'impossible rédemption, l'enfer sur Terre. En découvrant "Sorcerer", j'ai vraiment énormément penser au "Fitzcarraldo" d'Herzog ; même projet fou dans des conditions dantesques.

Le film est vraiment coupé en deux : la première partie est une longue introduction qui nous présente aux 4 coins du monde, nos 4 fous furieux qui transporteront une heure plus tard ce chargement de tous les périls. J'ai été à vrai dire très peu convaincu par cette première partie même si assez immédiatement (notamment la partie à Jérusalem), on reconnaît la patte du Friedkin de French Connection. C'est véritablement dans la deuxième partie que le film devient passionnant et si puissant. La traversée du pont de singe est un morceau de bravoure assez formidable. Le style toute en ellipses de Friedkin fait alors des merveilles - on passe de la pluie tropicale sur ce pont à une végétation luxuriante le plan suivant sous un soleil radieux. Les hommes à bord deviennent de plus en plus fous au fil de leur voyage, le parfum de mort est partout.

19/01

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ça faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un film de Soderbergh, peut être bien 10 ans et son triste Ocean's 12.

C'est un real pour lequel j'ai une certaine sympathie - j'aime beaucoup Ocean's 11 & Erin Brokovitch et je suis un gros, gros fan de Traffic. L'annonce en 2013 de l'arrêt de sa carrière m'avait attristé, surtout pour les raisons évoquées.

Bref, j'étais bien content de le retrouver Dimanche soir pour la diffusion de "Contagion". La première heure est vraiment géniale, la tension et le suspense va crescendo aux 4 coins du globe. Un montage dynamique, un style proche du documentaire qui permet d'impliquer rapidement le spectateur dans cette histoire de virus, d'épidémie mondiale. Evidemment, on pense énormément à ce qui se passe aujourd'hui avec Ebola. Tous les enjeux sociaux, politiques, sanitaires, médiatiques d'un tel danger sont présentés et ça fonctionne vraiment très bien pendant une heure. Ensuite, ça patine un peu plus, on dirait que Soderbergh ne sait plus quoi faire de certaines histoires parallèles (notamment celles de Matt Damon & Marion Cotillard). L'impression aussi de voir une version tronquée - surtout à partir de la découverte de l'antidote. Je ne trouve pas les ellipses bien gérées. Dommage.

18/01

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Difficile de faire tenir un film sur un personnage d'odieux co*nnard. Alors rapidement on commence à se demander pourquoi et on trouve rapidement la réponse... Pourquoi Jean Becker choisit il de jouer sur ce suspense ? C'est tout aussi odieux que ne l'est son personnage principal.

15/01

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ça devait faire bien 7/8 ans que je l'avais en DVD, je ne l'avais encore jamais regardé. Un peu surpris au début par la mise en scène de Demme et ses regards caméra répétitifs, accusateurs... mais sur la longueur on s'y fait. C'est de toute façon essentiellement un film d'acteurs : Tom Hanks et Denzel Washington sont tous les deux parfaits dans leur rôle. Philadelphia est le premier film grand public abordant si frontalement les problématiques du SIDA et de l'homophobie. C'était un film vraiment important à l'époque et qui a d'ailleurs connu un certain succès (2 oscars ; 80 M$ de recettes US ; + 2.7 M d'entrées France). Aujourd'hui la mise en scène, l'angle d'attaque de Demme paraît un peu plus daté. Intéressant de mettre en comparaison "Philadelphia" et "Dallas Buyers Club" sorti 20 ans après reprenant globalement les mêmes thématiques mais avec une approche différente.

14/01

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Déçu. Cette sublime affiche me laissait espérer tellement plus...

Le "Pasolini" de Ferrara contourne les passages obligés et lieux communs qu'on retrouve habituellement dans les biopics. On pouvait s'y attendre, c'est bel et bien le cas mais pourquoi ce film alors ?

Pour rendre hommage sans doute à l'artiste, poète du XXème siècle le plus important et cher à ses yeux. Ferrara choisit de raconter les dernières vingt-quatre heures du cinéaste italien. Pas seulement d'une manière factuelle mais en tentant d'infiltrer la psyché, l'imagination du cinéaste. Il y a au moins trois strates différentes dans son "Pasolini" (et l'on met un certain temps à y voir clair, Ferrara ayant un malin plaisir à rendre certaines scènes particulièrement nébuleuses). D'abord, les faits : les derniers moments en famille de Pasolini, sa dernière interview célèbre que Ferrara reprend quasiement telle quelle, Willem Dafoe est d'un mimétisme confondant : http://www.youtube.com/watch?v=w9Ef1y_OY-U, sa dernière virée nocturne avec un jeune éphèbe. On y voit aussi Pasolini à son bureau entrain de travailler, écrire, imaginer... le film bascule alors sans qu'on s'en rende compte tout de suite vers cet espace mental : l'histoire de "Pétrole" son roman inachevé, un crash d'avions dans un désert, une veillée funèbre, un terrain vague où des fellations se succèdent, où l'on joue au foot un peu après. Où sommes nous exactement ? Bizarrement, toutes ces séquences manquent terriblement de chairs et d'émotions, ces différentes visions sont comme glacées, figées. ça devient même un peu embarrassant quand Ferrara choisit d'illustrer le dernier scénario de Pasolini lui aussi inachevé "Porno-Teo-Kolossal" (deux hommes sont à la recherche d'un messie suivant des yeux une comète dans un monde imaginaire où l'homosexualité est devenue la norme). Les effets de mise en scène (les effets spéciaux en particulier) sont particulièrement kitchs et ratés. On sort du film lors de ces longs moments, on sort de cette nuit nébuleuse sans fin... jusqu'à ce qu'on y retourne une dernière fois lors des dix dernières minutes. Sur cette plage de sable noir, Pasolini se fait lâchement et sauvagement assassiné. La scène est d'une intensité rare. J'aurai tellement aimé que le reste du film soit de ce même acabit.

13/01

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Le changement de calibre est brutal ! C'est ma première vraie claque de l'année.

C'est le 2ème film de Max Ophüls dans sa période américaine, peut être l'un de ses plus réputés. Ophüls choisit d'adapter librement une nouvelle de Stefan Zweig : l'histoire d'un dandy viennois en 1900 qui reçoit une lettre mystérieuse d'une femme, le soir même où on le défie en duel à mort. Le film raconte le contenu de cette lettre et se compose à 95% d'un long flash back narrant l'histoire de cette femme...

J'avais déjà beaucoup aimé Joan Fontaine dans "Rebecca" mais là je suis carrément tombé amoureux. Elle est d'une grâce folle, d'une justesse de tous les instants, son sourire est tout aussi désarmant que chargé de mélancolie. Et que dire de la mise en scène d'Ophüls ! Je comprend aujourd'hui pourquoi on a si souvent rapproché certains plans de Kubrick au cinéma d'Ophüls. On y retrouve la même symbiose entre les mouvements de caméra, ceux des personnages et la musique. "Lettre d'une inconnue" est un ballet viennois d'1h20 fait de longs travelling avant, de surimpressions, de résurgence de lieux, de visages bercé par Mozart & Wagner. C'est magnifique et bouleversant.

12/01

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Cinématographiquement, c'est très, très faible. Je me demande comment le film a pu obtenir la moindre nomination aux Globes de cristal (si ce n'est pour le casting). C'est un film qui se contente d'illustrer son pitch de départ : la vie d'une jeune fille, aspirante chanteuse, vivant dans une famille d'agriculteurs sourde et muette. En disant ça, on a à peu près tout dit sur le film, toutes les différentes étapes du scénario arrivent chacune à leur tour au moment où l'on s'y attend, il y a si peu de surprise, de débordements (les rares ont lieu fugacement grâce à l'alchimie du couple Damiens/Viard mais ce n'est pas l'enjeu premier du film).

Ceci étant dit (et accepté), c'est un feel good-movie plutôt efficace sur le moment. ça commence comme un film de campus (lycée en l'occurrence), on ne sait pas trop d'ailleurs si ça a lieu en 2014 ou non. Il y a plein de petits détails anachroniques (la référence au bottin, le baladeur CD...). Et puis ça se transforme petit à petit en un film sur la famille, l'épanouissement d'une jeune fille via la musique (en l'occurence Sardou et exclusivement Sardou, gare aux allergiques !). Il y a ça et là quelques saillies burlesques qui fonctionnent : les remarques d'Elmosnino ; les poses de Karin Viard ; l'assurance feinte de François Damiens... Le film cherche aussi à être émouvant, là ça marche un peu moins (la faute à la mise en scène et au talent limité de la jeune Louane).

11/01

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Grosse déception, le film manque d'incarnation et fait très catalogue de toutes les situations vécues lors de l'occupation d'un groupe islamique.

08/01

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Revu +1 mais bon je n'aime toujours pas. Aucun émerveillement/effarement particulier face aux images proposées contrairement à un film comme Metropolis par exemple qui est encore plus vieux pourtant. Détail amusant, avant de le démarrer, je me souvenais plus si le film était muet ou pas. Bon finalement, il est parlant mais je ne suis pas sûr que ça apporte vraiment quoi que ce soit.

06/01

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C'est vraiment excellent, viscéral, intense émotionnellement. Davantage qu'un film sur la musique, c'est "un film de sport" où l'on assiste au combat entre deux hommes : relation maître/élève qui mute en lutte psychologique ; quête de perfection (comme chez Aronofsky par exemple dans le diptyque The Wrestler/Black Swan).
J.K. Simmons n'a pas volé tous les louanges qu'il reçoit depuis la présentation du film à Sundance mais Miles Teller est aussi un putain d'acteur : dès "Rabbit Hole" il y a 4 ans, on voyait qu'il avait qqc ce gamin et depuis il ne fait que confirmer.

04/01

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Insupportable, l'interprétation des enfants est vraiment catastrophique et puisque ils sont présent dans un plan sur deux, forcément... le film a un côté très niais et neuneu aussi, reste une ou deux scènes de danse particulièrement bien chorégraphiés mais j'ai dû lutter pour terminer. Décidément après Roger Rabbit (que je ne supporte pas non plus), il faut croire que les films mélangeant prise de vues réelle et films d'animation ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Il y a un côté démonstration technique dans tout ça que je trouve parfaitement vain.

03/01

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Très bonne surprise, il pourrait presque être dans la catégorie au dessus. C'est un film un peu oublié aujourd'hui qui a connu pourtant un triomphe public et critique à la fin des années 80. Triomphe aux oscars, aux césars, apogée de la carrière de Bertolucci... Ne nous mentons pas, c'est un peu l'archétype "du film à oscars" : reconstitution minutieuse et direction artistique sublime ; parcours d'un destin individuel à travers le temps et l'Histoire : c'est le biopic de Puyi, le dernier empereur de Chine.

Il y a un véritable souffle épique qui traverse cette fresque, la première partie du film qui suit les premières années dans la Cité interdite de Puyi sont particulièrement abouties visuellement. La narration s'accélère dans la 2ème partie, toutes les alliances et liens entre les personnages, les pays.. ne sont pas toujours très bien explicités. Limite j'en aurai bien repris pour une heure de plus (ce qui est possible puisque une version longue existe).

A noter sur le DVD un bonus particulièrement émouvant, percutant. ça s'appelle "Carte postale de Chine". On y voit Bertolucci et son équipe faire des repérages pour "Le Dernier Empereur" et filmer la Mandchourie, Shangaï... le temps de quelques minutes. C'est un document historique puisqu'à la fin des années 80, il était interdit pour un occidental de filmer en Chine. Le gouffre qu'il existe entre ces images et celles que l'on voit de la Chine d'aujourd'hui est abyssale. 25 ans ont passé entre ce que filme Bertolucci et "A Touch of Sin", on a pourtant l'impression qu'il y a un siècle d'écart entre ces images.

02/01