Mes plus grandes expériences cinématographiques en salle
Une liste qui a longtemps trottée dans ma tête. Il s'agit de lister les films qui m'ont le plus marqué dans une salle de cinéma. L'expérience cinématographique en salle reste à mon avis - ce en quoi je rejoint les idées sur la question de cinéastes comme Kubrick ou Coppola, entre autres - le meilleur ...
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créée il y a environ 9 ans · modifiée il y a environ 9 ansJurassic Park (1993)
2 h 07 min. Sortie : 20 octobre 1993 (France). Aventure, Science-fiction
Film de Steven Spielberg
Bapman a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Nous sommes quelque part entre Octobre et Novembre 1993. Je suis à un mois de mon seulement septième anniversaire mais je me rends compte malgré mon jeune âge, entre la presse, le bouche à oreille, les journaux télévisés que le monde est en train de changer. Il y aura un avant et un après. La récente dissolution de l'URSS ? L'élection d'un jeune président américain charismatique nommé Bill Clinton ? Non. Le monde, à sept ans, c'est le mien. Mais à force de parcourir sites comme celui que vous lisez, de partager mes expériences cinématographiques avec d'autres, force est de constater que mon monde est le reflet de celui de beaucoup d'entre vous. La sortie de Jurassic Park a provoqué un cataclysme médiatique et populaire comme j'en ai rarement été témoin pour un film. Peut-être jamais en fin de compte. Car jamais un film ne m'a laissé une telle impression d'un avant révolu par un après. Peut-être le second de cette liste tout de même.
Jurassic Park était de tous les discours, de tous les débats. Ce film était "dans l'air". Pour les enfants, mais également pour les adultes, cette production était synonyme de nouvelles possibilités, de nouveaux mondes, de nouveaux rêves, plus grands, plus beaux et plus intéressants que la vie.
Sorti en PG-13 aux USA, la France décide de sortir le films avec le label "tout public". Pas encore l'âge de raison et j'affrontais le film avec la simple idée qu'un dinosaure, c'était "chouette". Pour un enfant très jeune, le rapport à l'écran de cinéma, sa délimitation et l'idée que ce qui est projeté n'existe pas en vrai, tous ces concepts restent bien flous. Surtout si l'écran est immense et la salle de qualité. J'étais témoin de cette grande expérience au complexe de La Défense, le top à parisien de l'époque. Clairement trop jeune pour voir ce film, je me souviens d'être dès le début pris à vif par l'inquiétante ouverture sur la cage du vélociraptor. Une heure de spectacle sublime et merveilleux plus tard, un orage, un verre d'eau et des pas qui font trembler la terre me faisaient m'enfoncer dans mon siège comme jamais depuis et allaient venir hanter mes rêves et mes cauchemars à jamais. Aujourd'hui encore, je me réveille dans Jurassic Park, poursuivi ou à la recherche du T-Rex et des émotions ressenties lors de cette première séance. Emotions qui m'avaient alors révélée l'évidence. Le grand cinéma n'était pas en marge de la réalité. Il n'était pas moindre. Il était mieux que la vie. Il était "Bigger Than Life".
Titanic (1997)
3 h 14 min. Sortie : 7 janvier 1998 (France). Drame, Romance, Catastrophe
Film de James Cameron
Bapman a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Après le traumatisme spielbergien et la grande frousse de Roland Emmerich (voir plus bas), un autre film-monde allait m'embarquer, m'habiter et me marquer durablement. Jurassic Park ne sera sans doute jamais détrôné de cette liste, ne serait-ce que pour être le parcours initiatique d'un amour très prononcé pour le cinéma hollywoodien. Autant le souvenir de cette séance, de ces émotions et de cette impression de "vivre" un film plutôt que d'en être le simple spectateur n'a pas trouvé un nombre important d'échos au fur et à mesure de ma vie de cinéphile, autant le Titanic de James Cameron est le film qui s'en rapproche le plus et qui, là ou je m'attendais à être conquis avec le film de Spielberg, m'a pris complètement au dépourvu. Début 1998, la France se prépare pour la plus grande messe sportive qu'elle ait jamais connue et, tel un prophète, je prédis avant-même la compétition que la France gagnera la coupe du monde face au Brésil en finale. Je fais une autre prédiction à mes parents : "Votre film de merde, ça va pas me plaire. Les romances et les bateaux, je m'en fous". Doublement mal sentie car j'allais en faire pas mal du bateau dans ma vie, et les aimer autant que celui du film. Mais mes parents ont eu la bonne idée de me forcer à aller voir ce film pour lequel les files d'attentes partaient des cinéma pour arriver deux rues plus loin. A 11 ans, alors que je n'avais toujours pas reçu ma lettre pour Hogwarts, je retrouvais pour la première fois ce sentiment de "vivre" un film à intensité aussi forte qu'en 1993. Le sentiment vertigineux qu'on allait tous se noyer, qu'il fallait prévenir Leo & Kate du danger, que ... attends il se passe quoi dans la calèche avec la buée là et que putain de vieille connasse pourquoi tu jettes ce bijou au fond de l'océan ?
La frontière entre la diégèse et la salle s'était à nouveau brisée mais cette-fois de manière imprévue. Comment penser que le film puisse me plaire sans invasion extraterrestre, pouvoirs magiques, lions ou chiens, dinosaures ou Batman ?
Et là encore, le cinéma expérimentait un avant et un après, un film "Bigger than life". J'avais été transcendé par le film et les barrières qui me séparaient de l'univers du film renaissaient de leurs cendres à la fin de la séance, emprisonnant mon sens de l'illusion cinématographique enfantin au fond de l'océan atlantique, image qui trouverait, peu de temps après, un écho cinématographique lors du dernier acte du A.I. de Spielberg.
The Dark Knight - Le Chevalier noir (2008)
The Dark Knight
2 h 32 min. Sortie : 13 août 2008 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Christopher Nolan
Bapman a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
2008. Je rencontre Louis Paoli (http://www.senscritique.com/Louis_Paoli) dans la rue alors que je ne l'ai pas vu depuis un moment. Restitution du dialogue :
Lui : Hey ca va ? Quoi de neuf ?
Moi : Bah ça va, je sors de ma 5e vision de The Dark Knight et je m'en lasse toujours pas.
Lui : Ah bon, c'est bien ?
Moi : Attends ... quoi ... tu ne l'as pas vu ?
Lui : Euh ben non ...
Moi : ARRETE DE FAIRE TOUT CE QUE TU FAIS ET VA TOUT DE SUITE VOIR CE FILM !
Louis Paoli verra ce film 7 fois au cinéma. Pour ma part j'irai jusqu'à 8.
Si vous avez suivi certaines de mes autres listes, vous avez pu voir que les Batman de Burton ont eu une importance primordiale pour ma cinéphile. Après les deux Schumacher, le seul espoir que j'avais de revoir un Batman sombre et intéressant était que Burton revienne aux manettes. Batman ne serait jamais aussi réussi qu'avec lui. Pourtant Batman Begins ne m'avait pas déplu. Ma passion pour Batman faisait partie du passé mais cette version de Nolan, je la respectais. Quand même assez loin du niveau Burton, mais dans la bonne voie, très éloignée de la vision pop de Schumacher.
Et puis il y a la campagne de pub autour de TDK. On sait que le Joker sera l'antagoniste et rien que ça ça provoque moult débats ; "Heath Ledger pour passer après Nicholson mais vous avez fumé quoi ?" étant celui qui revient le plus. Mais beaucoup de choses vont faire de TDK le film le plus attendu de l'année : La campagne de pub assez démente ; la mort de Heath Ledger avant la sortie du film ; de nombreux avis avant même la sortie commentant le film comme un chef d'oeuvre de noirceur et la performance de Ledger comme historique ; une bande annonce à couper le souffle. Le film sort aux USA peu avant chez nous, record au box office pour un weekend, il s'installe numéro 1 sur Imdb avec une moyenne de 9.8 et fait de même sur les sites du genre. The Dark Knight balaie tout sur son passage.
La raison principale de ce film au sein de cette liste est qu'il est très rare de voir un film être à la hauteur de ses attentes lorsque celles-ci sont immenses. Rarement mes attentes pour un film n'ont été aussi grandes et jamais le film en question ne les a outrepassées de la sorte. La puissance de la mise en scène, la perfection du scénario, l'excellence du jeu des acteurs. Tout y était. Je me souviens, au milieu du film, regarder ma montre et être soulagé en découvrant qu'il restait encore une heure de film. Une heure de pied ultime. Une séance unique.
Independence Day (1996)
2 h 25 min. Sortie : 2 octobre 1996 (France). Action, Science-fiction, Aventure
Film de Roland Emmerich
Bapman a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Amusant de constater comment le discours sur un film ou un cinéaste peut varier avec le temps, surtout en France, pays ou on exècre le succès par dessus tout : que ce soit Titanic ou Steven Spielberg, passer du génie à la lie du cinéma pour être finalement adoubé à la longue se fait au son et à l'éclat des retournements de vestes de la critique et des moutons qui la suivent sans avis ni réflexion. Deux exemples parmi d'autres.
Longtemps ID4 a été taxé de blockbuster idiot et patriotique. Le genre de film qu'il est de bon ton de montrer du doigt et de ne pas aimer, en particulier si l'on aspire à être vu comme un intellectuel. Aujourd'hui pourtant, alors qu'on surf sur une vague cinématographique de nostalgie, les discours semblent être plus nuancés sur ce film d'Emmerich, presque apaisés, voyant la prochaine sortie de sa suite comme un retour dans le passé sympathique à déguster en plein été et changeant un peu du blockbuster Marvel ou DC estival.
Mais à sa sortie, Independence Day était surtout décrit comme le blockbuster le plus spectaculaire jamais fait. La CGI de T2 et de JP avait déjà fait du chemin en 1996 et les possibilités nouvelles du cinéma hollywoodien des années 90 permettraient une nouvelle vague de Disaster movies comme les années 70 l'avaient connue auparavant. S'il ne faut en retenir qu'un (outre Jurassic Park et Titanic), ça serait sans doute celui-ci. L'impact du film fut énorme et les critiques sur le patriotisme inhérent et les inspirations très marquées de différents films préexistants (Alien en tête), critiques par ailleurs justifiées, étaient reléguées au second plan. Peut-être est-ce à nouveau le souvenir de l'enfance qui parle ou bien existait-il une naïveté un peu plus primaire aspirant au spectacle toujours plus grand, toujours plus fort qui allait de paire avec une période de prospérité dans les pays occidentaux. Les années 90 n'étaient pas ceux de la dépression et le cinéma hollywoodien, bien que tourné vers le blockbuster, était varié en ton et en style.
ID4 à 9 ans sans connaitre Alien, c'est surtout, après Jurassic Park, la frousse de ma vie. Ces énormes vaisseaux et leur attirail atomique paraissaient flagrants de réalisme par rapports au soucoupes (même spielbergiennes) auxquelles les invasions extraterrestres nous avaient habituées jusqu'ici. Je ne réitérerais pas le discours sur le rapport entre écran et enfance ici mais il s'applique à nouveau pleinement à cette séance de 1996.
Le Seigneur des anneaux - Les Deux Tours (2002)
The Lord of the Rings: The Two Towers
2 h 59 min. Sortie : 18 décembre 2002. Aventure, Fantasy
Film de Peter Jackson
Bapman a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Avec un de mes meilleurs amis d'alors, nous avions un contentieux imbécile sur Le Seigneur des Anneaux en film. J'étais un peu idiot dans ce contentieux mais le fait qu'il vivait et respirait Seigneur des Anneaux (livres et films) finissait par m'agacer lors de nos débats. Même si j'avais aimé le premier film, je n'hésitais pas à pointer les défauts du film (qui disparaissent selon moi avec les versions longues, inaccessibles alors) et à les exagérer pour dynamiter un peu la conversation, allant jusqu'à être de très mauvaise foi sur le film de Jackson.
La raison de ce film dans cette liste est principalement son ouverture qui fut l'effet d'une véritable claque. Un prologue dantesque, venu de nulle part, qui prolonge intelligemment le climax du premier film, tout en brillant en terme de mise en scène, de spectaculaire et "d'opératisme" sublime. C'est comme si Peter Jackson avait entendu mes critiques de mauvaise foi et avait prévu l'ouverture de son film comme une manière de me dire "Maintenant ferme bien ta gueule connard de merde". J'ai mis du temps à la refermer ma gueule tant cette entrée en matière m'avait scotché au fauteuil comme rarement ce fut le cas au cinéma avant et après. Le restant du métrage n'était pas en reste, j'ai adoré le retour du magicien blanc dans la forêt, le Rohan, la charge de fin, l'essence épique et enchanteresse du film de manière générale. Mais c'est surtout le souvenir de cette ouverture transcendant le film qui en fait l'un de mes plus grands moments vécus dans une salle de cinéma.
Le Retour du Jedi (1983)
Star Wars Episode VI: Return of the Jedi
2 h 14 min. Sortie : 19 octobre 1983 (France). Aventure, Science-fiction, Action
Film de Richard Marquand
Bapman a mis 10/10.
Annotation :
En 1997, Star Wars ressort dans la fameuse (et bien souvent honnie) édition spéciale et rencontre à nouveau le succès. Déjà familier et fan de la saga, j'avais, je ne sais pas trop pourquoi, loupé le passage des deux opus précédents au cinéma. Mais finalement nous décidâmes avec mon père de ne pas louper la chance de revoir un Star Wars au cinéma et nous voilà parti pour le 3e au cinéma. Outre le fait de découvrir à quel point cet opus - entre la course des motos à suspension dans la forêt d'Endor, la bataille spatiale et la confrontation avec l'Empereur à la fin ou même l'ouverture sur Tatooine - pouvait être spectaculaire sur grand écran, c'est également le premier film que j'ai pu voir en version originale et le premier film se déroulant dans l'espace vu sur grand écran. Et ça ne s'oublie pas.
2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)
2001: A Space Odyssey
2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction
Film de Stanley Kubrick
Bapman a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.