PANTHÉON CINÉMATOGRAPHIQUE MÉCHANTS

Annotation :

« Je suis le dévoreur des mondes, et des petits enfants !! "
Quelle meilleure présentation possible, par l’intéressé lui même, de celui qui restera, et pour un bon bout de temps, l’incarnation du mal absolu selon votre serviteur ?
Et à peine ce choix présenté et assumé devant vos yeux ébahis que j’entends ergoter de ci de là les mauvaises langues.
« Il s’agit d’un téléfilm et non d’un film » , « Tu as du le voir enfant, revoie le avec tes yeux d’adultes », « Le personnage est bien plus maléfique dans le bouquin » et dans l’ensemble aucuns de ces arguments ne sera complètement faux, mais quand le nom de « Grippe-Sou » vous vient automatiquement à l’esprit en numéro 1 à la seconde ou vous établissez un classement de méchants, alors que tant et tant de films auront coulés sous les ponts, c’est que la puissance évocatrice de ce personnage va bien au delà d’un simple souvenir de jeunesse.

En plus de réunir toutes les « qualités » inhérentes à un bon salaud et d’être la parfaite synthèse de tous ses compagnons panthéonisés jusque-là (sadisme, cruauté, manipulation et un zeste d’humour), la créature née de la plume du génial Stephen King est bien plus qu’un méchant c’est une incarnation.
Celle de nos peurs les plus profondes comme le dit si bien Ben Hanscom, de ce fait il nous est entièrement personnel et le rapport qu’auront chacun des personnages vis à vis de lui est unique, comme l’est toute vision où lecture d’une œuvre par un individu lambda.
C’est cette unicité qui fait selon moi que Pennywise (Sa version originale) ne pourra que se vivre individuellement en son âme et conscience.
Certains y verront un loup-garou, d’autre un lépreux, une momie éventuellement, mais il va de soi que ce faciès blanc au sourire moqueur est l’image qui hantera encore beaucoup de mémoires, cette forme qui lui permet d’approcher plus facilement les enfants avant de les emmener dans sa tanière car je cite « ils sont les plus faciles à terrifier »
Si on atteint pas le sommet du tas d’ordure avec cela.

Mais « Grippe-Sou » est aussi l’incarnation d’une époque, celle où une chaîne de télé auto-consacrée « Chaîne des jeunes » pouvait diffuser ce genre de film avec le carré rouge sans que les jeunes têtes blondes que nous étions ne soient obligées de se relever la nuit pour aller le voir en cachette.
Celle où le monde ne se limitait à l ‘époque qu’à très peu de choses, le fameux temps de l’innocence celle là même que Ça a cherché à détruire pendant ses longues décennies de règne et de

Annotation :

Il n'y a rien de pire au cinéma que de voir un ennemi paraissant indestructible et dont on sait qu'il va jouer avec nos nerfs pendant longtemps jusqu'à ce que le label "Viande froide" ne vienne s’accoler sur son front d'enfoiré.
Avec lui tout y est passé, des balles en rafale de tous les calibres, des explosions et même de l'azote liquide, rien y fait.
Et pourtant Dieu sait combien la tâche consistant à remplacer la figure du mal que représentait le T800 dans le premier "Terminator" était difficile.
Schwarzenegger incarnant la quintessence musculaire, il lui fallait un adversaire forcément moins imposant sur le papier mais dont la dangerosité se révèlerait au moins aussi impressionnante et terrifiante que le tour de bras du bodybuildeur autrichien.
Pari risqué mais remporté haut la main, si dans le premier volet Schwarzy volait la vedette de Kyle Reese, il se fait cette fois supplanter en beauté par sa version 2.0, grâce à l'interprétation magistrale de Robert Patrick (qui eut bien du mal à retrouver un rôle d'envergure après cela), menaçant mais sans jamais tomber la caricature.
Mais évidemment les effets spéciaux sont à mettre à l'honneur pour ce genre de prouesse technique, révolutionnaires pour l'époque ils n'ont 24 ans après pas pris la moindre ride, à l'heure du tout numérique et font encore en 2014 toute la légende de ce personnage que les prochains "Terminator" auront du mal à égaler.

LA SCÈNE : Ne jamais croiser son jumeau

LA CITATION : "Je sais que ça fait mal"

Annotation :

En 1999 les jeunes têtes blondes de ma génération qui jusqu'alors avaient réussi à passer cette fin de millénaire en échappant à ce monde violence se prirent une baffe monumentale au visage.
Il ne s'agissait pourtant au départ que de s'asseoir dans une salle obscure et de se laisser emporter par l'univers que le grand écran allait dévoiler sous nos yeux innocents comme on l'avait fait des dizaines de fois auparavant, mais rien ne nous avait préparé à ça.
Matrix fut plus qu'un choc, il est le marqueur d'une génération comme on pu l'être "Le parrain" ou "Star Wars" pour les générations antérieures.
Certes en sortant de la salle il m'était difficile de dire si j'avais compris un traitre mot de l'histoire, mais des tas d'images se bousculaient dans mon esprit, des bastons, des coups de feu, des mecs qui volent et surtout LUI.

Aux chiottes Néo, Morpheus et toute sa bande moulée en cuir et latex, la vraie vedette de cette saga n'est autre que l'agent Smith, impitoyable programme de la matrice dont le but est de protéger ce système liberticide et aliénant bien qu'il le méprise aussi lui même.
Des lunettes et un costard, il n'en fallait pas plus pour donner à ce personnage l'image qui allait nous rester pendant longtemps gravée en tête.
Bien sur d'autres agent portent également ces artifices ce qui les rends infiniment plus dangereux car leur nombre semblant incommensurables, mais comment ne pas démarquer la performance monstrueuse d'Hugo Weaving, sale tronche burinée qui donne à la fois tout son charisme au personnage mais aussi toute sa complexité. Difficile désormais d'imaginer un autre acteur pour ce rôle.
Si dans les films suivant Smith deviendra un peu la caricature de lui même, rendons hommage aux Wachowski frères (et maintenant sœur) d'avoir su en un film marquer nos mémoires à jamais.

LA SCÈNE : Non lieutenant vos hommes sont déjà morts...

Annotation :

Évidemment je ne pouvais rendre hommage aux méchants sans parler de la figure du mal du Disney le plus injustement oublié de l'histoire.

Le Conte Ratigan sonne comme une véritable déclaration d'amour aux romans de Conan Doyle, un de ses méchants alliant à la fois cruauté et subtilité à l'heure où les vilains d'aujourd'hui ne se contentent que de la lourdeur.

Tour à tour sadique, sournois, diabolique mais toujours raffiné grâce à l'interprétation magistrale du regretté Gerard Rinaldi, Ratigan apparait comme le méchant le plus imposant et gigantesque de l'univers Disney jusqu’à nous faire oublier qu'il ne s'agit sur le papier que d'un rat sauf dans le dernier acte où il se révèle sous sa forme monstrueuse qui hante encore les mémoires aujourd'hui.

Le Conte pouvait tout se permettre jusqu’à dire à une petite fille " de fermer sa grande gueule" et c'est pour cela qu'il mérite amplement sa place (Les amateurs de VHS comprendront)

LA SCÈNE : Un mot de travers...

Annotation :

Quand un père de famille veut liquider sa femme et son gosse, on peut dire qu'il atteint un bon score sur l'échelle des connards !! Tout est dans les yeux, comme souvent chez Nicholson.

LA SCÈNE : Wendy a eu tort de venir interrompre son travail et ce n'était que le début.

Annotation :

Hommage aux douze salopards qui pour le coup ne seront que 10 avec l'interprétation mémorable d'un acteur qui ne l'est pas moins et d'autant plus flippante quand on sait que le personnage qu'il incarne a réellement existé.

LA SCÈNE : Henry et son comparse Otis filment leurs méfaits et les visionnent comme un vulgaire film pop corn.