Petite anthologie d'histoire littéraire : 18ème siècle

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Ce livre s'offre comme l'adaptation française la plus magistrale d'un genre espagnole : le roman picaresque ("picaro" désigne un jeune homme impécunieux et naïf jeté dans la périlleuse aventure de la vie, transporté en divers lieux, soumis à de multiples épreuves). Lesage illustre le genre tout en le pastichant (exagération du romanesque, volonté parodique, etc). On constate également une certaine finesse dans l'observation psychologique, associée à une leçon morale.

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C'est dès ses 19 ans que St-Simon envisage l'écriture de ses "Mémoires". Comptabilisant presque 3 000 pages, cet ouvrage se veut témoignage historique (ainsi prétendu par St-Simon lui-même). Mais l'aspect historique est terni par le goût du commérage et l'absence d'objectivité. Mais il s'agit surtout d'une œuvre ayant une grande portée morale : St-Simon se fait pourfendeur de l'hypocrisie, de l'impiété et du vice.
Il n'en oublie pas moins le style, tout en finesse et véhémence. Il dit ainsi : "La passion ne fait qu'animer le style."

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Le "marivaudage" (expression élégante et légère à propos de l'amour) est ici mis en scène dans une pièce qui associe les caractéristiques de la comédie italienne à la finesse de l'analyse et du propos du théâtre classique français.

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Selon leur auteur, il s'agit d'une "espèce de roman" qui raconte l'histoire de deux Persans (Uzbek et Rica), contraints de quitter leur patrie, et qui décident donc de découvrir l'Europe.
Ce roman épistolaire ressemble à un conte par son exotisme, son ironie et les aventures des deux héros. Il permet notamment une certaine critique de la société française/européenne par le regard de ces personnages étrangers.

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Septième et dernier tome des "Mémoires d'un homme de qualité".
Il s'agit d'abord de l'histoire d'un amour impossible, mais aussi du récit de la formation d'un jeune homme. Enfin, on distingue dans ce roman l'apparition de la figure de la femme fascinante, énigmatique et indépendante.

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Voltaire y dénonce les comportements superstitieux liés à la religion (obscurantisme). Il s'agit là de l’œuvre qui rassemble les principales idées et théories de Voltaire, ainsi que les préceptes de son combat contre superstitions, injustices et autres tares.

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Conte philosophique et roman satirique, "Candide" est sans doute l’œuvre de Voltaire la plus connue. Un jeune héros naïf y fait son éducation sociale, sentimentale et mondaine (imitant la construction picaresque).

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Le roman se présente d'abord comme une imitation (ou parodie) du roman d'aventure : s'inspirant du "Tristram Shandy" de Stern, Diderot exploite pleinement la veine picaresque pour mieux la subvertir.
L’œuvre est également teintée de philosophie (notion de fatalisme, notamment issue de Spinoza).
Le roman doit sa réussite au talent de conteur dont fait preuve Diderot, qui tire brillamment profit de sa liberté d'écriture et de composition.

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Comme bcp d'ouvrages de Diderot, il a été publié à titre posthume. Sa première édition est une traduction faite par Goethe en allemand, qui sera retraduite en français plus tard.
Ce curieux "roman" se présente comme un dialogue entre Lui et Moi, et porte sur de multiples thèmes.
Il s'agit aussi d'une satire (peinture polémique et plaisante).
On peut également voir une dualité de l'auteur dans ces deux figures qui s'opposent...

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Faute de pouvoir réformer la société, Rousseau cherche à prodiguer des conseils d'éducation établis selon ses principes :
- méfiance envers les livres ("La lecture est le fléau de l'enfance")
- isolement par rapport à la société et la famille
- supériorité de l'ordre naturel
- responsabilité de l'homme dans les désordres du monde
- refus des dogmes et de la religion officielle

A sa parution, l'ouvrage fut considéré comme dangereux...

Annotation :

"Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple..." Bah si en fait, Saint Augustin avait déjà fait un peu pareil avant toi, mec...

Rousseau, c'est la drama queen du 18ème siècle : il rédige un pavé imbuvable pour raconter sa vie parce qu'il a l'impression de devoir se justifier auprès des autres (et en profite pour nous conter qu'il aime la fessée).

Il a quand même posé les bases de l'écriture de soi et de l'autobiographie telle qu'elle est définie par Lejeune, donc c'est pas rien...

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36 volumes qui décrivent et analysent le "vivant" (géologie, botanique, zoologie, minéralogie, etc).
Aujourd'hui considéré pour sa plume et son statut de précurseur scientifique, Buffon est remarquable par sa foi en l'homme et son style, qui obéit à ses propres propos : "Bien écrire, c'est à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre."

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Les objectifs :
- Elle se fixe pour but de dresser un inventaire commenté du savoir contemporain et de le diffuser.

L'esprit :
- Le combat est philosophie, politique et moral : il s'agit de vaincre l’ignorance, le fanatisme ou encore la tyrannie.

Les participants :
- Diderot (maître d’œuvre)
- D'Alembert
- bcp d'autres (la flemme de faire la liste, et ils sont assez peu intéressants)
- Rousseau (qui se retirera rapidement)
- Voltaire (donne quelques courts textes)
- Montesquieu (qui n'achèvera pas son article sur le "Goût")

La méthode :
- Les collaborateurs étaient libres dans leurs méthodes (ce qui explique la divergence de ton et de point de vue).

Annotation :

BSP (de son petit nom) définit son écrit comme une pastorale (alors même qu'il n'y raconte pas les amours de bergers dans un décor champêtre). Il s'agit davantage d'une utopie et d'une ode à la vertu...
La qualité de cet ouvrage a souvent été contestée (notamment par Camus).

Annotation :

Moi, ça me fait penser aux "Liaisons vachement dangereuses" des Inconnus... oh pardon ! Oui, le commentaire ! Tout de suite !

Choderlos de Laclos, donc, récupère les traditions du roman libertin et du roman épistolaire pour montrer l'étendue des ravages de la passion : l'amour et la sensibilité, analysés dans l’intimité des personnages, conduit au malheur de ces derniers.

Annotation :

Cazotte choisit ses thèmes dans l'exotisme médiéval et dans l'univers oriental. Sa nouvelle est l'une des premières œuvres fantastiques françaises.

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Beaumarchais est connu pour ses satires d'une actualité aigüe, rendues vivantes à travers ses pièces.

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Sade veut "offrir partout le vide triomphant et la vertu victime de ses sacrifices". C'est un écrivain lucide qui a pris conscience du mal auquel est voué la nature humaine : il prône ainsi le plaisir, au détriment du bonheur, et refuse l'idée d'une vertu et lui préfère l'égoïsme.
Sade sera très apprécié des décadents et donnera son nom au "sadisme".

Annotation :

Fervent admirateur des poètes grecs et latins, Chénier les prend pour modèles et condamne la société moderne, qui selon lui a a perdu la pureté des mots.
C'est une poésie de l'âge d'or et du bonheur naturel : il s'agit de faire entendre la beauté mélodieuse des vers.